Civitas, Génération identitaire… racisme et intégrisme, côté chrétien, semblent se pérenniser
Le 22/05/2015 15:51, S. m’écrit :
Bonjour, en référence à vos pièces jointes;
Pouvez-vous me dire si les opinions actuelles et les manifestations qui en découlent, vous évoque des ressemblances ou des similitudes avec ce qui a pu prévaloir en Métropole entre 54 et 62? (Dans la sphère de la société civile et non des pouvoirs)
Merci d'avance
Le 22/05/2015 18:11, je lui réponds :
Cher ..., j'en parlais
juste mardi avec un camarade de collège, professeur des hôpitaux à peine
retraité, cancérologue de renom : sensible aux débats islamophobes ou
soupçonneux vis-à-vis de toute immigration ces décennies-ci, et avant-hier avec
ma kiné., originaire (ou sa mère) d'Oran.
Non, pas de ressemblances, car la question était vraiment ou politique ou charnelle. Politique, décoloniser ou pas, l'empire. Charnelle, terre française depuis 1830. Guillemets ou pas. La discussion était donc d'identité territoriale et précisément d'intégration de part et d'autre de la Méditerranée (Algérie française, moyennant le programme de Constantine 1959) ou pas par impossibilité démographique. J'étais plutôt pour : un tiers de l'Assemblée nationale aurait été algérienne, notre diplomatie très tiers-mondiste. Pas de question d'accueil puis que continuité territoriale. Y aurait-il eu métissage ? ou communautarisme ? Le Front national a eu pour point de départ l'Algérie française sinon l'OAS et son électorat d'abord dans le midi. Donc, le débat était d'abord politique, accessoirement raciste (je ne suis jamais allé en Algérie ni à l'époque ni depuis, et ne connais donc pas l'ambiance entre "colons" et "indigènes" dans les années 50). Il n'était certainement pas religieux, quoique pour les "indigènes" on disait : "les musulmans", et pour les "pieds-noirs" : "les européens".
Dans ses formulations actuelles, la question est le fruit vénéneux de beaucoup d'entrelacis
- l'échec des partis de gouvernement et du système de l'alternance au pouvoir (le fonds maintenant de commerce pour le FN, c'est cela, puisque le racisme est autant à l'UMP et la politique anti-immigration le fait de tous les ministres de l'Intérieur de quelque étiquette qu'ils soient)
- l'intégrisme et sa manifestation militante par certains chez les musulmans depuis le 11-Septembre et renforcés par le "printemps arabe", Février 2011 et ensuite - et par des catholiques en France anti-gauche, anti-maçonnerie et ayant trouvé du grain à moudre et des thèmes avec les réformes dites "sociétales" de l'actuel quinquennat auxquelles s'ajoutent les supposées arrière-pensées scolaires (théorie du genre, collège et langues mortes, etc...) : Manif.pour tous, Civitas, Génération identitaire, un fonds préparé depuis le Concile par le schisme de Mgr. Lefebvre
- les parités hommes-femmes mettant en avant à des postes-clés des femmes issues de l'immigration : Rachida Dati, Najat Vallaud-Belkacem ; Simone Veil avait été très exposée mais seulement politique, pas parce qu'elle était juive
- la question d'Israël et le communautarisme en France dont des Français juifs ont pris l'initiative, non-désapprouvée par les gouvernements qui a ensuite exploité à fond le contact avec le Crif, jusqu'au scandale de Nettanyahou le soir du 11 Janvier...
- l'immigration transméditerranéenne s'ajoutant en émotif et en statistiques à la réaction hostile depuis l'été de 2010 de tous les gouvernements à l'égard des "gens du voyage" et des Roms
- terrorisme et chômage analysés comme exogènes
- l'absence de doctrine et de programme globaux des grands partis qui focalisent uniquement sur les sujets retenant l'opinion, qui tout en prétendant à la pédagogie sont à la remorque de cette opinion (responsabilité des médias courants aussi) et en surenchère mutuelle
Cette obsession "anti." - qui va jusqu'à prêter aux pouvoirs publics un plan de destruction de la France et d'attaque des âmes, reflète l'état mental d'un pays qui est en crise de direction morale et politique, en crise d'échelle de valeurs (l'argent et la cupidité chez les dirigeants cooptés de grandes entreprises, une économie spéculative et non plus productrice), qui ne sait plus son identité (celle-ci a toujours été spirituelle, mentale, de l'ordre du vouloir faire et être ensemble : Renan, et jamais ethnique, et qui se recroqueville en ses parties composantes et éventuellement en son ensemble. Pays de "petits blancs" qui a peur (la Rhodésie du sud) d'une submersion par l'histoire et par l'immigration. Alors que bien évidemment les dangers sont autres et que les solutions sont l'intégration européenne et des relations extérieures de la France et de l'Europe privilégiant la promotion et la défense des libertés et des droits de l'homme, sans souci des marchés ou des puissances...
Voilà en première approximation.
Bonne fin de journée, sentiments fraternels. Merci pour votre confiance.
Non, pas de ressemblances, car la question était vraiment ou politique ou charnelle. Politique, décoloniser ou pas, l'empire. Charnelle, terre française depuis 1830. Guillemets ou pas. La discussion était donc d'identité territoriale et précisément d'intégration de part et d'autre de la Méditerranée (Algérie française, moyennant le programme de Constantine 1959) ou pas par impossibilité démographique. J'étais plutôt pour : un tiers de l'Assemblée nationale aurait été algérienne, notre diplomatie très tiers-mondiste. Pas de question d'accueil puis que continuité territoriale. Y aurait-il eu métissage ? ou communautarisme ? Le Front national a eu pour point de départ l'Algérie française sinon l'OAS et son électorat d'abord dans le midi. Donc, le débat était d'abord politique, accessoirement raciste (je ne suis jamais allé en Algérie ni à l'époque ni depuis, et ne connais donc pas l'ambiance entre "colons" et "indigènes" dans les années 50). Il n'était certainement pas religieux, quoique pour les "indigènes" on disait : "les musulmans", et pour les "pieds-noirs" : "les européens".
Dans ses formulations actuelles, la question est le fruit vénéneux de beaucoup d'entrelacis
- l'échec des partis de gouvernement et du système de l'alternance au pouvoir (le fonds maintenant de commerce pour le FN, c'est cela, puisque le racisme est autant à l'UMP et la politique anti-immigration le fait de tous les ministres de l'Intérieur de quelque étiquette qu'ils soient)
- l'intégrisme et sa manifestation militante par certains chez les musulmans depuis le 11-Septembre et renforcés par le "printemps arabe", Février 2011 et ensuite - et par des catholiques en France anti-gauche, anti-maçonnerie et ayant trouvé du grain à moudre et des thèmes avec les réformes dites "sociétales" de l'actuel quinquennat auxquelles s'ajoutent les supposées arrière-pensées scolaires (théorie du genre, collège et langues mortes, etc...) : Manif.pour tous, Civitas, Génération identitaire, un fonds préparé depuis le Concile par le schisme de Mgr. Lefebvre
- les parités hommes-femmes mettant en avant à des postes-clés des femmes issues de l'immigration : Rachida Dati, Najat Vallaud-Belkacem ; Simone Veil avait été très exposée mais seulement politique, pas parce qu'elle était juive
- la question d'Israël et le communautarisme en France dont des Français juifs ont pris l'initiative, non-désapprouvée par les gouvernements qui a ensuite exploité à fond le contact avec le Crif, jusqu'au scandale de Nettanyahou le soir du 11 Janvier...
- l'immigration transméditerranéenne s'ajoutant en émotif et en statistiques à la réaction hostile depuis l'été de 2010 de tous les gouvernements à l'égard des "gens du voyage" et des Roms
- terrorisme et chômage analysés comme exogènes
- l'absence de doctrine et de programme globaux des grands partis qui focalisent uniquement sur les sujets retenant l'opinion, qui tout en prétendant à la pédagogie sont à la remorque de cette opinion (responsabilité des médias courants aussi) et en surenchère mutuelle
Cette obsession "anti." - qui va jusqu'à prêter aux pouvoirs publics un plan de destruction de la France et d'attaque des âmes, reflète l'état mental d'un pays qui est en crise de direction morale et politique, en crise d'échelle de valeurs (l'argent et la cupidité chez les dirigeants cooptés de grandes entreprises, une économie spéculative et non plus productrice), qui ne sait plus son identité (celle-ci a toujours été spirituelle, mentale, de l'ordre du vouloir faire et être ensemble : Renan, et jamais ethnique, et qui se recroqueville en ses parties composantes et éventuellement en son ensemble. Pays de "petits blancs" qui a peur (la Rhodésie du sud) d'une submersion par l'histoire et par l'immigration. Alors que bien évidemment les dangers sont autres et que les solutions sont l'intégration européenne et des relations extérieures de la France et de l'Europe privilégiant la promotion et la défense des libertés et des droits de l'homme, sans souci des marchés ou des puissances...
Voilà en première approximation.
Bonne fin de journée, sentiments fraternels. Merci pour votre confiance.
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