----- Original Message -----
From: UFP
To: UFP
Parti
Sent: Monday, February 24, 2014 5:24 PM
Subject: Communiqué : problème des dockers
Dans une
ambiance marquée par une connivence officielle douteuse et une indifférence
suspecte des médias, la crise qui oppose les dockers du Port de l’Amitié (PANPA) et la société d’import
–export Trecom appartenant à un homme d’affaires proche du pouvoir se
poursuit depuis déjà deux mois.
Cette
crise s’est déclenchée lorsque Trecom a décidé d’enfreindre l’accord
conclu l’année dernière et qui a mis un
terme à une crise similaire au PANPA, permettant aux dockers d’obtenir une
augmentation sensible du prix à la tonne.
Mais
cette augmentation n’a pas été du gout du propriétaire de Trecom qui monopolise
près de 70% de l’importation des denrées
alimentaires et qui a décidé alors de recourir au système dit « sortie TC » qui
consiste à sortir les containers du port
sans les ouvrir en se servant dune main-d’œuvre sous-payée pour les
décharger dans ses dépôts situés dans le centre-ville.
Les
dockers ont alors manifesté leur colère et réclamé l’annulation de cette
décision injuste et désastreuse pour eux. Et ce d autant plus qu’elle est le
d’un seul importateur à l’exception de tous les autres.
Devant
l’entêtement de la société à sortir ses produits dans des containers, les
dockers ont décidé d’un mouvement de grève et refusé de décharger les bateaux
dont les cargaisons sont destinées à cet importateur. Des produits arrivés en
sacs à bord de bateaux vraquiers. C’est le cas de produits comme le riz, le
sucre, le blé.
L’objectif de cette grève ciblée-
les dockers affirmant leur disponibilité à décharger tout autre navire- était de faire pression sur l’importateur
pour obtenir des concessions et parvenir, le cas échéant, à une solution
consensuelle. Cette action s’est avérée toutefois contre-productive lorsque
Trecom décida, avec la complicité évidente de la direction du Port Autonome de
refuser l’accostage de tout autre navire que celui de TRECOM et d’affecter
définitivement le poste destiné à ce type de bateau à celui de ce puissant
Groupe, privant ainsi de travail et donc de revenu des milliers de dockers.
Résultat : une quinzaine de navires sont depuis six semaines en attente
d’accostage dans l’espoir d’un
hypothétique tour qui ne pourrait arriver que trop tard.
Cette
crise illustre une fois de plus, de façon scandaleuse et indéniable, la
connivence et l’imbrication des intérêts des directions du PAN et de la douane,
ainsi que des ministères du Travail, de l’Équipement et des Transports avec
certains milieux d’affaires, tous mobilisés pour couvrir les violations
flagrantes et constantes de la loi et des droits des travailleurs par une
société de la place.
Une
société qui exerce un monopole de fait sur le secteur de l’import, contourne
ouvertement la surveillance des marchandises par la gendarmerie et les douanes,
occupe illégalement l’un des deux postes
d’accostage du port et empêche à travers le système de sortie
container toute identification de la nature des produits
importés.
Cette
société va beaucoup plus loin dans la violation des droits des travailleurs
qu’elle prive du chargement des containers, les condamnant à une alternative
dramatique : se plier à ces conditions illégales ou mourir de faim. Il s’agit,
faut-il le rappeler de plus de six mille dockers.
L’UFP :
-
Condamne fermement la complicité
irresponsable du pouvoir en place avec la société Trecom pour affamer plus de
six mille familles parmi les plus pauvres du pays, sous la direction de celui
qui se faisait appeler jusqu’à une période récente, président des
pauvres.
-
Exige de la direction du Port
Autonome de Nouakchott qu’elle libère, sans délais, le poste d’accostage devant
les navires en attente, soit en déchargeant le bateau de Trecom qui l’occupe,
soit en le chassant hors du port tout en lui faisant payer tous les impôts et
amendes inhérents à l’occupation illégale du port et le condamnant à dédommager
les dockers pour tous les préjudices subis durant cette période.
-
Met en garde les autorités contre
les conséquences graves que pourraient entraîner les abus et le trafic
d’influence auxquels s’adonnent quelques groupes influents entretenant des
relations suspectes avec le pouvoir en place et contre les dérapages auxquels
pourrait conduire une situation de plus en plus intenable.
Nouakchott, le 23
février 2014
Le Département de
la Communication
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire