soir du dimanche 22 Novembre 2009
sourate 76
Choisi depuis hier cette sourate, thème le temps, selon mon présentateur. Elle fait écho d’emblée à la première que j’ai lue (La goutte) : Nous créons l’humain de sperme mêlé. Nous l’éprouvons le faisant entendre et voir. Avant même le temps, L’humain. Etait-il un temps où l’humain n’était pas mentionné ?
Le Prophète insiste sur l’accompagnement divin de toute vie, sur tout chemin. Retrouver, au moins dans les psaumes, cette même expérience-constatation d’une constance divine à nous entourer, et à considérer la vie comme un mouvement sur un chemin, et non comme une posture statique, défensive, acquise. Nous le guidons sur le sentier qu’il reconnaisse ou qu’il efface Allah. J’aime cette traduction de ce que je ne sais quel terme littéral de l’arabe pour effacer. Ce qui suppose et fait voir une action voulue positivement par l’homme, attitude qui n’est pas de refus mais de reniement. Le psaume du berger et de la table mise est ici aussi : Voici, les lumineux boiront à la coupe parfumée camphre, source jaillissante où boivent les serviteurs d’Allah, ô jaillissements. Thème également biblique de la source jaillissante. Les pauvres, les orphelins, les captifs. Véritable décalque et ambiance analogue, inspiration unique. Rétribution divine : ils s’acquittent de leur vœu, craignant le jour où le mal universel sera déployé…Mais Allah les protège du malheur de ce jour, il leur offre l’éblouissement, l’allégresse. Thème de la lumière qui est différent de celui de la Bible où il n’est que la lumière primordiale, la lumière de Dieu : pour le Prophète, il y a la luminescence humaine, le don de la lumière.
Description que nous n’avons pas d’un paradis précis, imagé, poétique. Il les rétribue dans un jardin, parés de soieries, accoudés sur des trônes d’où ils ne craignent soleils ni gelées. Sous les ombrages, des fruits leur seront humblement offerts, circulant parmi eux sur des plateaux d’argent et dans des calices de cristal, de cristal et d’argent harmonieusement ouvragés. Ils seront abreuvcés, là, dans des coupes aux mélanges de gingembre, auprès d’une source au nom de Salbsabil. Ce nom est-il en géographie ? qu’évoque-t-il pour l’Arabe, le musulman ? Parmi eux circulent des éphèbes immortels : les voyant, tu les prendrais pour des perles serties. Les voyant, tu verrais le ravissement du grand royaume. Ils portent des vêtements de soie verte, des brocarts, et sont parés de bracelets d’argent.
Si l’image diffère de celle de la Bible, plus sensible à l’union nuptiale de la créature avec son créateur, le concept de rétribution et son application en termes de destinée est le même. La recommandation de fidélité, après la Pâque et la sortie d’Egypte, est donnée en des termes analogues : ceci est un mémorial. Qui le décide prendra le sentier de son Maître. Et c’est l’expérience ensemble du mystère de la grâce et de la liberté. Ce sentier, vous ne le déciderez qu’autant qu’Allah le décidera… Il fait pénétrer en sa grâce qui Il décide.
Au passage m’est donné l’un des exergues de mon livre, en gestation, sur la France et son prince régnant : ceux qui aiment l’éphémère s’aliènent le jour grave.
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