vendredi 4 mai 2012

la démocratie en Mauritanie - la COD et un dire de Nicolas Sarkozy en débat contre François Hollande

منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique

Communiqué



Lors du débat télévisé qui l’a opposé Mercredi 2 Mai à Monsieur François Hollande, son adversaire au second tour de l’élection présidentielle française, Monsieur Nicolas Sarkozy a affirmé que le scrutin présidentiel du 18 Juillet 2009 en Mauritanie, qui a servi de prétexte pour maintenir au pouvoir le général putschiste, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’est déroulé, tout comme le dernier scrutin au Niger, “de façon parfaitement transparente”.

La Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie tient, en cette occasion, à faire les observations qui suivent :

a) Il est de notoriété publique que la rébellion de 2008 a été préparée de longue main par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz en connivence avec les représentants des services spéciaux français et les activistes français et franco-libanais de la nébuleuse “Françafrique” ;

b) Dès le lendemain de cette rébellion, la France, par la voix la plus autorisée, celle du Président Sarkozy lui-même, condamnait publiquement le coup de force et exigeait le rétablissement du Président Ould Cheikh Abdallahi dans sa fonction ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel. Quelques jours plus tard, le Président français allait même jusqu’à menacer de traduire les généraux putschistes en justice et proclamait que “l’honneur de la France” était lié à la mise en échec du coup de force ;

c) Quelle ne fut pas notre surprise lorsque Monsieur Sarkozy, en visite dans un pays africain voisin, affirmait qu’il n’existait aucune opposition parlementaire en Mauritanie, déclarait que le cas de ce pays constituait un problème “à part” et devait être traité différemment ; il offrait ainsi aux putschistes la possibilité de se réhabiliter  par une négociation internationale biaisée, où le poids de l’Etat français en Europe et dans le monde fut mis à contribution, non seulement pour faire absoudre le général félon de son péché, qui, apparemment, n’en était plus un aux yeux de Monsieur Sarkozy, mais aussi, par la suite, pour le maintenir au pouvoir à l’issue d’élections menées, c’est le cas de le dire, tambour battant, et dont l’argumentaire politique unique fut l’utilisation des vieux leviers putschistes de la crainte, de l’achat des consciences et de la manipulation du scrutin ;

d) La Coordination de l’Opposition Démocratique mauritanienne ne peut qu’exprimer son étonnement et son indignation devant l’abusif parallélisme établi entre une mascarade électorale perpétrée en contradiction flagrante avec l’Accord de Dakar lui-même – accord en “faveur” duquel la France a tant “œuvré” et dont elle s’est si peu souciée par la suite des multiples violations, violations attestées par dans les colonnes de Jeune Afrique par un Conseiller du Président français affirmant : “nous avons fermé les yeux sur nombre d’anomalies du processus électoral mauritanien” – et une élection nigérienne qui s’est déroulée dans les mêmes conditions d’équité et de transparence que celles reconnues à l’élection du Président Ould Cheikh Abdallahi en 2007.

Les propos, la semaine dernière, du porte-parole du Ministère français des Affaires Etrangères, enjoignant à l’opposition mauritanienne de se plier aux desiderata du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, rapprochés à ceux, hier, du candidat sortant Sarkozy, nous fondent à formuler le vœu que le scrutin du 6 Mai 2012 portera au pouvoir en France des autorités plus proches de leurs partenaires africains et plus enclines à respecter leur souveraineté et leurs choix.


Nouakchott, le 3 Mai 2012

Le Conseil des présidents

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