Notre pays traverse une conjoncture difficile à tous les niveaux. La situation économique se détériore inexorablement, les conditions de vie sociale de l’ensemble des populations, dans toutes les wilayas, sont désormais insoutenables. Conditions accentuées par une sécheresse implacable dont le gouvernement se contente d’observer les incidences graves, que viennent aggraver des hausses insoutenables des prix.
Aujourd’hui, tous les Mauritaniens semblent avoir compris à quel point les slogans pompeux étaient fallacieux et combien est grand le fossé qui sépare les paroles et promesses des actes, comme l’illustrent, entre autres, les récentes pratiques du pouvoir dans l’organisation de la gazra à Nouakchott.
De même, tous ceux qui s’intéressent à la chose publique constatent le caractère despotique et la gestion unilatérale qui gangrènent l’Etat, son administration et ses institutions, paralysant les énergies et centralisant à outrance la décision, faisant perdre aux différents ministères et secteurs publics tout esprit d’appréciation et d’initiative.
L’Etat et ses institutions semblent avoir désormais pour rôle de couvrir et de protéger la gabegie, le clientélisme, la dilapidation et le bradage des ressources du pays.
Au plan sécuritaire et diplomatique, notre pays a été engagé, depuis quelque temps, dans des aventures pour le moins périlleuses et dans des guerres qui n’ont ni sollicité ni obtenu l’aval des institutions constitutionnelles compétentes, ce qui a mis à mal les relations avec ses voisins du nord et du sud.
La diplomatie mauritanienne semble naviguer à vue et ses rares positionnements se sont avérés mal inspirés en choisissant le camp des despotes honnis par leurs peuples, en Côte-d’Ivoire, en Libye ou encore en Syrie et au Yémen.
Dans ce contexte, nous avions estimé de notre responsabilité d’appeler et d’accepter tous les appels au dialogue, qui demeure, à nos yeux, la voie démocratique la plus indiquée, pourvu que soient réunies les conditions de son succès.
Nous avons appelé au dialogue et avons manifesté notre disponibilité parce que, précisément, nous voulons résoudre tous les problèmes cités plus haut, ce qui passe nécessairement par les réformes politiques globales qui rebâtissent les structures de l’Etat et ses institutions sur des bases démocratiques permettant l’alternance, protégeant le pluralisme et débouchant sur l’Etat de droit, la justice et la transparence.
Parce que nous sommes déterminés et conséquents nous ne pouvons nous accommoder de colmatage ou de réformettes n’ayant aucune finalité démocratique et ne pouvant introduire les réformes requises, nous avons estimé, comme cela est précisé dans la feuille de route remise au chef de l’Etat, qu’il ne rime à rien d’envisager le dialogue alors qu’on s’évertue à poursuivre un processus électoral dépourvu de toute transparence dans un contexte de monopole et d’instrumentalisation des médias publics.
Les récents développements à Nouakchott, Nouadhibou et dans d’autres villes et villages ont d’ailleurs démontré la pertinence de notre exigence que l’on s’abstienne de réprimer les manifestations pacifiques.
S’agissant de l’impartialité de l’administration et du caractère républicain de l’armée et des forces de l’ordre, ce sont là des exigences démocratiques élémentaires, qui pourtant se posent avec acuité, du fait des pratiques surannées d’un pouvoir qui les transgresse.
L’opposition a eu une longue expérience avec le pouvoir actuel qui se traduit aujourd’hui par une véritable crise de confiance, du fait, précisément, du décalage entre les paroles et les actes. De là découle notre attachement à la référence à l’accord paraphé à Dakar et signé à Nouakchott le 04 juin 2009, au regard de tous les engagements précis qui y figurent et de l’esprit qui les sous-tend.
Nous, partis et formations signataires du présent communiqué, après analyse de cette situation et, prenant en compte les enseignements et les conditions prédéfinis, réitérons :
1 - Notre disponibilité pour un dialogue sérieux, pourvu que soient réunies des conditions et un climat pouvant en garantir le succès, de même que notre disponibilité à apprécier la situation et en tirer les conséquences au fur et à mesure que des progrès significatifs seront réalisés dans le sens de la mise en place desdites conditions et climat;
2 – Ce dialogue ne se fera qu’avec le pouvoir exécutif, c’est-à-dire avec le président de la République ou ceux qu’il aura mandatés comme ses représentants et qui l’engagent. Nous rejetons tout dialogue avec des partis politiques qui ne détiennent aucun pouvoir de décision et qui ne peuvent prendre aucun engagement.
3 - Tel que nous l’entendons et le voulons, ce dialogue se fixe pour objectif, si les conditions requises sont réunies, un débat approfondi pouvant conduire à de vraies réformes politiques qui marqueront une rupture avec l’unilatéralisme et le despotisme et jetteront les bases d’un Etat véritablement démocratique qui respecte la transparence et le pluralisme, et où prévaut l’alternance politique aux plans de la législation et de la pratique.
4 – Les partis soussignés, estiment que le report des élections peut être positif s’il conduit à un dialogue sérieux autour des conditions requises pour des élections libres et transparentes, en partant de la réforme de l’état civil, en passant par le code électoral, la liste électorale, la Commission électorale nationale indépendante(CENI), pour aboutir à une véritable égalité des chances et la transparence effective du scrutin.
5 – Les signataires du présent communiqué, qui restent attachés à la COD, tout en respectant les choix et appréciations de chacun, annoncent qu’ils organiseront une série d’actions et de manifestations en harmonie avec leurs objectifs communs.
Nouakchott, le 13 septembre 2011
Les signataires :
1. Avant-garde des Forces de Changement démocratique (AFCD)
2. Convergence Démocratique Nationale (CDN)
3. Mouvance pour le Changement Démoctratique (MCD)
4. Parti pour la Liberté et la Justice (PLEJ)
5. Parti du Rassembement pour le Changement en Mauritanie (HATEM)
6. Rassembelemnt pour Democratie et l’Unité (RDU)
7. Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)
8. Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL)
9. Union des Forces de Progrès (UFP)
10. Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD)
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