Traduction du débat de BBC sur le recensement entre Cheikh Omar Ba des FLAM, Mouhamed ould Deddah et Mouhamed Lemine ould Chamikh .
Le journaliste BBC:
Le recensement actuel que les autorités mauritaniennes ont entamé a suscité un vif débat en Mauritanie. Alors que le gouvernement dit viser à recenser les mauritaniens pour sécuriser l’état-civil, les populations noires, eux ont des craintes notamment la perte de leur nationalité ; comme argument, le mouvement « touche pas à ma nationalité » met en avant le fait qu’on demande au noir de parler arabe ou de réciter quelques versets coraniques pour prouver sa nationalité. Et comme des mauritaniens noirs étudient le français, ils se retrouvent exclus d’office de ce recensement. Par contre les autorités mauritaniennes rejettent cette accusation et disent viser la sécurisation de l’Etat civil qui est objet de fraude, de falsification. Mais avant de recenser un citoyen, il doit prouver que ses deux parents sont mauritaniens et qu’ils sont enregistrés dans les registres d’Etat civil. Dans ce débat agenda ouvert : nous avons les invités suivant : Mohamed ould Daddeh académicien chercheur en politique à Nouakchott. Cheikh Omar Bah par skype de Paris, membre du collectif « touche pas à ma nationalité ».
Mais avant d’ouvrir le débat, nous allons présenter un tableau de la population mauritanienne : La Mauritanie est composée de groupes ethniques différents, les plus importants sont les beïdanes composés d’arabes, de berbères et parlent le dialecte hassaniya. Les harratins se sont des arabes noirs qui parlent hassiniya. Certaines sources officielles affirment que les beïdanes et les haratins représentent à eux seuls 80% de la population totale et que les mauritaniens d’origine africaine parlent majoritairement le français et ne représentent que 20% de la population totale.´Je vais donner la parole à Cheikh Omar BA de Paris, membre du collectif « touche pas à ma nationalité. » Qu’est ce qui vous inquiète dans le recensement que l’Etat est en train de faire ?
Cheikh Omar Ba : avant tout d’abord je vous remercie, car il est rare de nous demander de parler de nos problèmes en arabe. Il ya une première erreur que j’aimerai corriger. C’est le fait de dire que les noirs ne s’expriment pas en arabe. Il ya des milliers de noirs qui ont fait leur étude en arabe et qui n’arrivent pas à travailler. Et vous pouvez le constater dans les chiffres statistiques. La deuxième erreur c’est de dire que 80% de la population mauritanienne est arabe. Mais sur quel recensement vous vous basez pour le dire ? Aucun recensement n’a été publié en Mauritanie.
Journaliste : Nous avons avancez des chiffres que les autorités ont publié.
C.O.B : oui se sont des chiffres du gouvernement mais faux quand même. Je viens au deuxième point : je vous remercie et je parle au nom du collectif des associations à Paris, c'est-à-dire….
Journaliste : oui le collectif touche pas à ma nationalité » d’accord
C.O.B : il ya des signes qui nous inquiètent, la Mauritanie est un pays qui devrait être un trait d’union entre le nord et le sud de l’Afrique mais malheureusement depuis l’indépendance du pays, c’est l’esclavage des haratins qui s’y pratique et le racisme à l’encontre des autres en l’occurrence les soninkés, les wolofs, et les bambaras etc… et qui ont leurs traditions, leurs cultures, et leurs langues malgré qu’ils soient musulmans et ils sont majoritaires j’insiste sur ça même si c’est pas le débat ici.
Journaliste : mais quel est réellement votre inquiétude sur ce recensement alors que tout Etat est censé le faire pour le développement je pense ?
C.O.B : il est connu, si vous me permettez avant de venir au vif du sujet de vous rappeler les problèmes des noirs dans ce pays, permettez moi une minute … Journaliste : oui C.O.B : nous disons que c’est le plan qui cherche à exclure les noirs qui continue avec ce recensement. Il est connu qu’en 1988 certaines étudiants noirs ont été tués en prison et en 1989 plus de 515 militaires noirs ont été massacrés et en 19….
Journaliste : mais cheikh Omar les temps ont changé depuis et le contexte n’est plus le même. Pourquoi vous êtes toujours tourné vers le passé alors qu’il faut penser à l’avenir et ce recensement est apparemment transparent ?
C.O.B : non ça n’a pas changé pour les noirs, rien n’a changé pour nous, je viendrai sur le point, car les noirs qui étaient exclus du pays et sont revenus pour devenir de propres réfugiés dans leur propre pays. Ils habitent devant leurs anciennes maisons occupées par des beïdanes.
Journaliste : mais des retours organisés par les organismes ont permis aux mauritaniens réfugiés au Sénégal et au Mali durant les années 90 de rentrer chez eux.
C.O.B : certes ils sont revenus mais ils n’ont pas récupéré ni leur maison ni leur lopin de terre agricole ; il yen a parmi eux qui n’ont toujours pas leurs papiers d’état-civil. Ce retour ne veut rien dire.
Journaliste : Mr. Ould Daddeh , as-tu entendu ? Pourquoi ce recensement suscite tant de polémique alors que tous les recensements de tous les pays du monde ne suscitent pas tant de problèmes.
M.ould Dedah : Bismillah rahmani rahim. J’ai entendu une partie de l’intervention de votre invité de Paris, sa voix ne me parvenait pas clairement, mais pour répondre à votre question qui est très importante : le recensement qui se fait actuellement en Mauritanie est normal et toutes ces polémiques, ces débats inutiles, exemple si ça se passait dans un autre pays, ça allait paraitre normal, naturel et il n’est fait à l’encontre de personne. Cependant il ya certaines personnes qui se cachent derrière cela pour atteindre des objectifs pas clairs. Moi je ne sais pas qui.
Journaliste : Vous pensez à qui ? À l’opposition ou bien à certains groupes ethniques ?
M.O.D : non, non, moi je ne vise pas l’opposition ou un groupe ethnique quelconque. Avant tout ici en Mauritanie il n ya pas ces considérations ethniques dont vous parlez.
Journaliste : c’est notre invité de paris qui en parle et pas nous
M.O.D : d’accord votre invité de Paris. Le plus important(…) moi je vois les mauritaniens comme une entité, je ne fais pas la différence ethnique entre eux. Ce que je veux dire pour répondre à la question d’une manière précise c’est que l’Etat mauritanien a le droit de faire sa situation d’Etat civil. Cela ne devait poser problème surtout quand on sait que cet Etat civil traversait une situation critique qui avait des conséquences politiques, sociales et économiques.
Journaliste : pourquoi c’est maintenant que ça se fait ? Certains pensent que ce recensement a une visée électorale pour redéfinir une carte politique.
M.O.D : mais comment ça ? Ces élections dont vous parlez auront lieu en octobre et se feront avec les papiers d’Etat civil antérieurs. Donc le recensement actuel n’aura pas de conséquences sur les élections prochaines. Monsieur moi je vous parle clairement, je vous dis qu’en Mauritanie nous vivons une situation grave concernant la falsification des cartes de séjours. J’ai moi-même voyagé plusieurs fois et une fois j’avais des compagnons de voyages qui m’ont dit sans se gêner qu’ils étaient en transit en Mauritanie pour avoir la nationalité mauritanienne et pouvoir acquérir les passeports et puis repartir. Pourquoi ces questions…
Journaliste : ils sont de quelle origine ces personnes ? Des maliens ? Des sénégalais ? Des sahraouis ? Des touaregs ?
M.O.D : non je ne sais pas de quelle origine ils sont. De toutes les façons ils ne sont pas mauritaniens et ils me l’ont dit clairement. Et ils ont dit que des complices mauritaniens les ont aidés à avoir les papiers. Et je regrette beaucoup cela. Je l’ai répété plusieurs fois, car celui qui vend son pays pour ces pratiques néfastes en vendant des papiers de séjours a commis un grand délit vis-à-vis de son pays. Je vais donner un exemple vivant sur ces pratiques qui se font en Mauritanie. La Mauritanie comme vous le savez et comme tout le monde le sait est considérée comme une porte d’entrée pour l’immigration clandestine vers l’Europe. Et tous ceux qui n’avaient pas la possibilité de gagner l’Europe viennent séjourner ici le temps d’avoir des papiers mauritaniens. Cela n’avait pas une conséquence dans la société mauritanienne. Mais après il ya eu des bandes organisées, des criminels, des trafiquants de drogue et de stupéfiants qui prenaient de l’ampleur. Donc quand l’Etat mauritanien veut mettre de l’ordre dans son Etat civil c’est normal. Et moi ici je ne défends le pouvoir en place, je n’ai pas été délégué par le pouvoir pour parler en son nom, mais je défends une idée noble en tant que citoyen mauritanien et tant que cette idée est pour l’intérêt général du pays, le reste n’est pas important pour moi…
Journaliste : non ! non ! D’accord continuez s’il vous plait….
M.O.D : votre invité de paris, s’il est mauritanien et s’il se présente à la commission de recensement composé de représentants de l’autorité mauritanienne, des préfets, des représentant de la gendarmerie et de la police et garde nationale…
M.O.D : votre invité de paris, s’il est mauritanien et s’il se présente à la commission de recensement composé de représentants de l’autorité mauritanienne, des préfets, des représentant de la gendarmerie et de la police et garde nationale…
Journaliste : y’a t-il des représentants de la société civile ? Je reviendrai sur la composition de cette commission. Excusez-moi monsieur Daddeh, j’aimerai joindre quelqu’un de Mauritanie pour connaître la version officielle sur ce sujet. Nous avons par téléphone Mr Mohamed lemine ould chamikh conseillé politique à la présidence du parti Union pour la république. Mr mohamed lemine pouvez vous nous donner les raisons pourquoi ce moment choisi pour recenser et parler nous de la commission dont on dit pas mal de chose sur sa composition. ?
M.L.C : merci beaucoup au canal BBC, merci d’avoir ouvert ce débat sur la Mauritanie surtout d’avoir choisi des sujets importants comme celui de cette émission. Avant de répondre à la question posée je veux rappeler quelques choses de fondamentale. Je vous rappelle que le pouvoir actuel a pris des mesures de reformes sur l’ensemble des aspects de la vie du pays et le recensement actuel rentre dans ce cadre. Il est important de rappeler aussi les circonstances de la naissance de la Mauritanie actuelle qui avait sa capitale dans l’un des états voisins et n’avait pas de conditions favorables à son Etat civil surtout que la majorité de sa population était composée de nomades transhumants. Toutes les reformes d’état civil qui ont été faites jusque là sont imparfaites et particulièrement la dernière de 1998-1999 car chaque région avait un centre de recensement indépendant et les règles n’étaient pas clairs pour identifier les individus recensés. Il fut alors important de reformer l’Etat civil par une voie qui revoit les recensés de 1998.
Journaliste : qu’est ce que répondez dans ce cadre à ceux qui disent que la reforme de l’Etat civil notamment que derrière l’identification des individus se cachent des profiteurs issus du cercles du pouvoir et surtout que les cartes d’identité qui ont été érigées au temps de Ould Taya sont suffisantes. Et pourquoi tout ce gaspillage financier ?
M.O.C : mon cher, il faut quand même que l’Eta civil….2011
Journaliste : je parle du côté technique et non pas du côté de développement et l’identification des individus…
MOC : je vais répondre : cette reforme se base sur trois fondements ; le premier concerne chaque personne pour avoir des informations sur lui. Le second pour sécuriser l’Etat civil contre les falsifications et les fraudes et le troisième unifier les centres qui établissent les fiches de chaque citoyen et ordonner tous les centres des autres régions du pays. Si on regarde ces trois fondamentaux on voit que les raisons de ce recensement qui vise à enrôler les populations d’une manière sécurisée comme le stipule les règlements du ministère de l’intérieur, les deux chambres basses et tous les mauritaniens sont représentés au parlement.
Journaliste : pour ne pas rentrer dans les détails, Mr Mohamed lemine, si comme vous dites l’objectif est si important pourquoi tout ce bruit et là pendant que vous parlez nous voyons à l’écran des images de manifestants contre ce recensement, des membres du collectif « touche pas à ma nationalité » et la plupart d’entre eux sont de couleur noire, bref ils ne sont pas beïdanes comme vous dites en Mauritanie.
M.O.C : merci mon cher monsieur, moi je vous parle en mon nom, ces manifestations n’ont aucune signification, c’est du montage.., je n’en connais pas d’ailleurs. Tout le peuple mauritanien est représenté dans ce processus. L’Etat, la société civile y sont aussi. L’agence qui s’occupe du recensement est faite pour reformer l’état-civil et tous sont d’accord que ce recensement qui a un but national noble qu’il est indispensable de poursuivre.
Journaliste : mais cette commission de recensement ne représente pas tout le monde selon les sources, sur les 11 membres tous des beïdanes comme vous dites en Mauritanie, il n’y a qu’un seul négro dans cette commission.
M.O.C : cher monsieur, vous pouvez vérifier la commission et vous saurez que cela n’est pas vrai. Les membres de la commission ne sont pas constitués sur ce critère mais sur des compétences techniques et de citoyenneté.
Journaliste : la commission a-t-elle des représentants issus de la société civile, des partis politiques et des associations actives ?
M.O.C : oui
Journaliste : ya-t-il des représentants des partis de l’opposition ?
MOC : il ya des représentants de l’administration, des élus, des membres de la société civile etc.…
Journaliste : merci Mohamed Lemine, vous restez avec nous, nous allons faire un tour du côté de Nouakchott avec le collectif « touche pas à ma nationalité » et ensuite nous reviendrons vers cheikh Omar Ba de paris.
(Images de manifestants contre le recensement à Nouakchott.)
Journaliste : nous retournons au débat, je commence avec Mr cheikh Omar Ba de paris. J’espère que vous avez suivi avec nous le reportage concernant votre collectif à Nktt. Certains comme Mohamed lemine disent que vous vous cachez derrière des choses inavouées alors que les résultats finaux ne sont pas sortis ?
C.O.B : mon cher Monsieur, c’est dommage, c’est vraiment dommage. Ce qui se passe en Mauritanie est claire. On a le droit de s’inquiéter et d’avoir peur. Ils peuvent dire que ce n’est pas vrai comme d’habitude. Mais la commission de recensement ne comporte en son sein qu’un seul Noir. Avant le recensement, le consulat mauritanien de paris a été fermé…
Journaliste : Mohammed Lemine a nié cela quand je lui ai posé la question tout à l’heure.
C.O.B : il va dire que ce n’est pas vrai mais il ne peut pas nous donner des arguments. Et la réalité c’est ça. Il n’y a pas autre chose. Et le dernier point que je voulais soulever c’est que le consulat de paris a été fermé, le consulat de Dakar aussi car dans ces pays se trouvent beaucoup de noirs mauritaniens et ça se sont des mesures prises avant le recensement. Et dans la commission les noirs sont écartés. Pour nous c’est clair et net ce recensement n’a qu’un objectif exclure les noirs du pays. Je peux vous dire aussi que durant ce recensement, il y a des noirs qui ont été ministre comme mon frère amadou Babaly que les agents de recensement ont refusé de recenser parce qu’il est noir.
Journaliste : c’est le premier à être ministre des finances en Mauritanie.
COB : est ce qu’on peut dire qu’une personne qui a été ministre en Mauritanie et colonel dans l’armée mauritanienne, n’est pas mauritanien ?
Journaliste : oui monsieur cheikh Omar Ba je vais poser la question à monsieur ould Dedeh depuis Nktt. La situation n’est pas si rose que vous l’avez décrite, ce n’est pas le consensus total entre tout le monde… il y a des situations claires que vous ne pouvez réfuter. Une journaliste célèbre présentatrice à la TVM a été rejetée dans le recensement car elle est née à l’étranger et aussi le premier qui fut ministre de finance en Mauritanie n’a pas été recensé. Qu’est ce vous répondrez à ces cas flagrants ?
MOD : merci beaucoup. Avant tout je commencerai par l’histoire de la journaliste qui n’a pas été recensée, ceci est une réponse claire à votre invité de paris. Si ce recensement comme il dit avait une visée d’exclure une frange de la population mauritanienne, pourquoi cette journaliste n’a pas été recensée alors qu’elle fait partie de la communauté que vous appelez beïdane. Non. Je vous dirai plutôt que cette journaliste est la fille de mon oncle je la connais très bien, mais c’est clair qu’il ya des règles et procédures claires et des critères qu’il faut répondre pour être recensé. Il lui a été dit d’aller apporter des preuves et des réponses à des questions qui lui ont été posées pour qu’elle soit recensée. Donc ça prouve que ce recensement ne vise pas des mauritaniens de tel ou tel groupe ethnique.
Journaliste : mais pourquoi celui qui fut le premier à être ministre des finances en Mauritanie n’a pas été recensé ?
M.O.D : je viens, je viens, je vais vous répondre. Donc le recensement ne vise pas les couleurs des mauritaniens. En ce qui concerne le ministre dont vous parlez, je ne connais pas les détails de son problème donc je ne peux y répondre. Tout ce que je peux dire sur cet aspect c’est que le gouvernement mauritanien et je le dis à tout le monde surtout à ton invité de paris et aux téléspectateurs, il faut distinguer entre les organisations et les Etats. Mon cher il ne faut pas que les oppositions d’une personne ou autre vous induise en erreur, il faut voir l’intérêt de tout un Etat. Ce recensement s’il arrive à son objectif ; le premier bénéficiaire c’est d’abord l’Etat mauritanien lui même. Comme la transparence politique, car personne ne pourra plus amener des étrangers pour les faire voter après leur avoir donné la nationalité et les cartes d’identité. L’autre retombé positif de ce recensement c’est sur le plan social nous allons connaître notre société et contrôler notre groupe et aucun étranger ne pourra s’infiltrer chez nous pour faire quoi que ce soit. Journaliste : mais oui, pourquoi ce durcissement maintenant ? Tu es d’accord avec moi que la société mauritanienne est de tradition nomade et au niveau des frontières du Sénégal et du Mali. Ils transhument à la recherche des pâturages et des points d’eau. Et avant les années 90 il ya des mouvements de population entre la Mauritanie, le Sénégal et le Mali et pourquoi ce durcissement maintenant. Il y a ceux qui disent que la nationalité mauritanienne a été délivrée à des palestiniens et ça n’a jamais suscité de problèmes pourquoi maintenant tout ce bruit ?
MOD : Mon cher monsieur, pourquoi le durcissement maintenant ? Vous savez ce qui se passe actuellement dans le monde et les défis sécuritaires que la Mauritanie affronte. Si on écoute votre invité de paris on a l’impression qu’il vient d’une autre planète qui n’est pas la terre. Nous sommes en Mauritanie, nous affrontons des défis sécuritaires, sociaux, il est du devoir de l’Etat et du gouvernement de prendre ses responsabilités pour contrôler sa situation d’Etat civil pour que nous sachions qui sommes-nous et qui est intrus et qui sort et qui rentre chez nous, ça c’est par rapport à la première question. En ce qui concerne le fait que vous pensez que j’ai présenté les choses en rose. Mon cher, votre invité de paris est installé à paris, profitant de l’air de paris et de ses lumières dites lui de venir voir la réalité. Journaliste : mais le consulat de paris a été fermé…
M.O.D : mon cher ! Mon cher attendez que je termine le cheminement de ma pensée. Qu’il vienne donc voir la réalité ici mauritanienne et il verra Diallo, Bilal et Sidi qui vivent en paix et qui se plaignent des problèmes causés par des étrangers qui se tiraillent avec les nationaux leurs dus, leurs richesses et tout cela parce que qu’il n’y a pas un Etat civil fiable. Tout se mélange, n’importe qui accède aux papiers et partage avec les vrais mauritaniens leurs subsistances. Je veux que ce monsieur ouvre son esprit et qu’il sache qu’en Mauritanie c’est le pardon qui prévaut. Nous sommes une société hospitalière, nous cohabitons en paix avec les voisins et il n ya pas de problème. Si lui même se rend à la commission du recensement, s’il prouve qu’il est mauritanien, il bénéficiera pleinement de son droit et il sera recensé.
Journaliste : excusez-moi de vous couper, mais le fait qu’il soit à paris n’exclut pas sa citoyenneté mauritanienne, il a droit à ses avantages, qu’il soit à l’intérieur ou l’extérieur du pays, il ne doit pas y avoir de distinction entre les mauritaniens de l’intérieur et de l’extérieur… mais laissez moi lui poser la question. Monsieur Cheikh Omar pourquoi vous ne revenez pas en Mauritanie…
MOD : attendez ! Attendez ! Avant de lui passer la parole je voulais dire…
C.O.B : moi je suis mauritanien…
M.O.D : moi je n’ai aucun droit à réfuter sa mauritanité, je lui dis seulement de venir ici se confronter à la réalité ; je sais qu’il est mauritanien, mais qu’il revienne ici voir la réalité. C’est tout.
Journaliste : je vais lui poser la question sur le sujet : Cheikh Omar Ba pourquoi vous ne rentrez pas en Mauritanie pour voir la réalité en face et surtout pour remarquer que des étrangers prennent les richesses des mauritaniens en accédant à des papiers mauritaniens alors qu’ils n’ont pas droit à ces avantages ?
C.O.B : je suis mauritanien, je suis né en Mauritanie, j’ai étudié en Mauritanie et j’ai même enseigné l’arabe en Mauritanie bien que je sois peulh. Ce n’est pas ça le problème mais comme des milliers de négro-mauritaniens nous sommes victimes du système d’exclusion mis en place dans le pays. Mais il me verra bientôt en Mauritanie inchallah. Le problème ce n’est pas le cas de Cheikh O. Ba mais le problème est celui de tous ces noirs, victimes d’esclavage et du racisme. Vous voulez que je vous rappelle que l’actuel chef d’Etat mauritanien est né au Sénégal ; pourquoi il a été recensé sans problème et moi on refuse de me recenser ? Voilà le problème de la Mauritanie.
Journaliste : d’accord ces questions nous y reviendrons après une petite pause
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Nous revenons donc sur ce débat. Je pose la question à Mr Mohamed Lemine de Nouakchott le conseiller politique au parti Union pour la république. Mr Mohamed lemine avez-vous entendu l’intervention de COB de paris, le président mauritanien en personne est né au Sénégal mais a été recensé, pourquoi ces exception : certains sont recensés d’autres non alors que l’obtention de la nationalité en dépend apparemment ?
M.O.C : merci. J’aimerai rappeler deux faits : d’abord que ce recensement ne vise pas à enregistrer des individus pour leur donner des certificats nationalités ou des papiers.
Journaliste : oui mais ce recensement a quand même des objectifs dans ce sens.
M.O.C : oui mais pas pour donner des cartes d ‘identité ou des nationalités, donc c’est juste pour avoir la certitude des informations sur les personnes qui sont enregistrées dans les registres. la seconde remarque : c’est pour l’intérêt de la Mauritanie qui est un pays immense, peu peuplé, ouvert aux flux migratoires du nord et du sud et qui risquent des conséquences graves sur son histoire et sa géographie. Donc l’Etat civil doit être bien fait pour l’intérêt général. L’autre point que je voulais soulever c’est que je ne comprends pas pourquoi, en recensant quelqu’un on a pas le droit de lui poser des questions sur son identité ? C’est normal. Et je ne sais pas pourquoi Cheikh ba y voit un problème. Et je voulais dire que les manifestations dont vous parlez ne sont pas réelles, ce sont des montages car il n’y a eu aucune manifestation en Mauritanie contre le recensement. Journaliste : mais… en ce moment même où vous parlez nous voyons des images de manifestants à Nouakchott contre le recensement.
MOC : ce sont des images montées de toutes pièces, c’est connu ça. Il n’y a pas de manifestations contre ce recensement à Nouakchott.
Journaliste : dites comment ils font ? Ils emmènent des personnes les filment et puis montent les images… je n’ai pas compris…il n’ya pas de manifestants ?
M.O.C : ils peuvent prendre des images de n’importe quelle manifestation et puis faire le montage après… Journaliste : nos techniciens n’apprécieront pas ce que vous êtes en train de dire, c’est incompréhensible…
M.O.C : moi aussi de même. .. Le président Ould Abdel Aziz est comme tout les mauritaniens, s’il ne répond pas aux critères de recensement, il ne sera pas recensé, c’est un exemple clair pour notre frère qui parle depuis Paris. Nous faisons de recherches approfondies d’information concernant les citoyens pour les enregistrer pour qu’il y ait des droits de citoyens respectés, il n’ya aucune différenciation entre les citoyens.
Journaliste :… apparemment il ya trop de confusions dans les objectifs des uns et des autres. Je retourne vers Mr ould Dedeh : vous, en tant politologue et académicien je vous pose la question sur la manière dont ce recensement est fait. Pourquoi avant de se faire recenser on demande aux gens d’avoir des parents mauritaniens inscrits sur les registres et on leurs demande aussi de réciter quelques versets coraniques et de parler l’arabe ? C’est ce que beaucoup d’observateurs de ce recensement qui a commencé depuis mai ont dit ?
M.O.D : merci, cher monsieur, j’aimerai vous dire quelques choses de très claires. J’ai des contacts avec les personnes de l’agence du recensement, ce sont des personnes que je connais très bien et je ne doute pas de leur intégrité et leur moralité. J’ai posé des questions à plusieurs d’entre eux. J’ai dit : « y a-t-il des difficultés opposées à certains pour se faire recenser ? Ils m’ont dit non. Est-ce qu’on demande à certains d’apporter des preuves qu’on ne demande pas aux autres ? Ils m’ont dit non. En résumé je leur ai demandé c’est quoi les critères pour se faire recenser ? Ils m’ont dit que toute personne qui veut se faire recenser doit prouver qu’il est mauritanien et que ses deux parents sont enregistrés avant lui sur les registres. C’est logique aussi car si le parent antérieur et grand parent sont déjà enregistrés cela facilitera l’identification de l’enfant. Il y aura ainsi des informations claires sur chacun et cela facilite l’octroi du livret familial. Donc à ma connaissance, on a demandé à personne de réciter des versets coraniques pour se faire recenser…
Journaliste : donc pour se faire recenser, il faut forcément avoir une parenté avec un mauritanien et non pas un droit après un long séjour dans le pays ?
M.O.D : non, attendez un peu. C’est une question importante que je dois expliciter…Cette manière d’avoir des informations profondes comme l’a souligné notre frère Mohamed Lemine est que seule la commission a droit de le faire, c’est vrai. Ça c’est exact et cet approfondissement de questionnement comme a dit le frère Mohamed Lemine aura des répercussions sur chaque individu et ces répercussions sont entre autre le fait d’avoir droit à la nationalité mauritanienne et de bénéficier des droits et avantages qui y sont rattachés. Et si on regarde les textes législatifs relatifs à l’obtention de la nationalité mauritanienne et pour répondre à votre question de départ, on observe deux choses : pour obtenir cette nationalité comme dans tous les pays du monde, on peut l’obtenir par filiation parentale…..
Journaliste : pour les parents….
M.O.D : attendez un peu que je vous explicite clairement les choses.Et si donc on observe la loi mauritanienne concernant l’obtention de la nationalité, on trouvera qu’il ressemble à toutes les lois des pays du monde arabe et des autres pays. Il y a je disais deux manières d’avoir la nationalité mauritanienne : le droit de l’obtenir par la filiation parentale, c’est la manière originale et la seconde voie pour avoir la nationalité c’est l’acquisition. Et cette acquisition de la nationalité mauritanienne a des conditions. Ces conditions sont connues dans la législation, je ne vais pas rentrer dans les détails maintenant. Et toute personne qui répond à ces critères obtiendra la nationalité mauritanienne.
Journaliste : et cela par acquisition ?
M.O.D : oui par acquisition.
Journaliste : excusez-moi de vous couper Mr ould Dedde, académicien politologue mauritanien, merci beaucoup. Nous allons voir le point de vue des partis politiques mauritaniens sur ce tableau.
Avant de continuer notre débat… L’organisation "Conscience et résistance" qui est un mouvement de gauche dit que le recensement actuel vise à exclure une partie des citoyens mauritanien et demande son arrêt immédiat. Quant au parti l’alliance pour la justice et la démocratie, il demande au gouvernement de revoir les règles du recensement actuel. Le parti Union pour la république actuellement au pouvoir soutient toutes les initiatives politiques du président Mouhamed ould Abdel Aziz dans ce recensement et la reforme de l’Eta civil. Je vous demande Mr Cheikh Omar Ba depuis Paris, nous remarquons que les points de vue des politiciens divergent et il n ya pas de consensus autour de ce recensement ; est ce qu’il n’est pas de l’intérêt des politiciens de trouver un compromis en cette période sensible pour la Mauritanie qui a besoin de se construire et essayer de tourner la page du passé afin de construire une unité nationale solide ?
C.O.B : je jure par Allah que l’Unité de la Mauritanie ne me fait pas peur, et je n’ai jamais rêvé de ma vie de détruire la Mauritanie ; mais malheureusement certains mauritaniens le souhaitent et que Dieu nous en préserve. En ce qui me concerne je voulais vous dire que ce recensement est un plan parmi les plans ourdis pour exclure les négro-mauritaniens de leur pays. Journaliste : pour l’intérêt de qui ?
C.O.B : pour l’intérêt des beïdanes bien sûr, et qui font de nous des étrangers de ce pays.
Journaliste : est ce que le problème beïdane, harratins, noirs a atteint ce niveau… ?
C.O.B : il ya un système beïdane, ils ont des plans qu’ils ont tracés depuis les indépendances pour exclure les Noirs de toutes les instances du pays que ça soit dans l’armée, l’administration et ça c’est connu de tout le monde. Et moi-même qui vous parle, j’ai étudié l’arabe mais je ne peux jamais trouver un emploi en Mauritanie malgré qu’on dise que c’est un pays arabe. .. On ne peut pas dire qu’un Etat qui pratique l’esclavage, le racisme…
(Problème de son)
Journaliste : Oui cheikh Omar Ba, on a un problème technique avec vous l’image et le son nous parviennent pas clairement. Je rappelle que vous êtes avec nous par Skype depuis paris et la qualité de la liaison n’est pas bonne. Je vous demande à vous Mohamed lemine ould chamikh vous qui représentez le point de vue officiel, pourquoi vous ne mettez pas un cadre favorable pour que les noirs, harratins peulhs et autres aient plus de confiance et se sentent en sécurité au milieu des beïdanes comme vous les appelez et éviter ainsi tous ces problèmes de mauritaniens de première catégorie et ceux de deuxième catégorie comme vient de le dire cheikh Omar Ba de paris ? Je parle du recensement bien sûr
M.O.C : j’aimerai d’abord rectifier une erreur sur la position des partis politiques sur ce recensement. Il n y a pas de problème au niveau pratiques mais seulement quelques désaccords. Deuxièmement pour le recensement, il est remarqué que depuis son début les zones fortement habitées par les noirs ont un taux de recensement plus élevé que les autres zones et ceci prouve clairement que la problématique n’est pas d’ordre ethnique ou autre. Et un autre point de vue il faut savoir qu’en Mauritanie il n y a pas de racisme, tous les citoyens sont égaux en droit et en devoir devant la loi. Journaliste : comme vous le dites, est-ce qu’il y a des membres de ces communautés ethniques dans le gouvernement par exemple ?
M.O.C : ils sont nombreux.
Journaliste : pouvez vous me donnez des noms ?
M.O.C : actuellement il ya sept ministres issus de ces communauté dans le gouvernement…je peux les énumérer par leurs noms si vous voulez…
Journaliste : Mr cheikh Omar Ba veut intervenir à partir de Paris, il a apparemment un point de vue sur la question
M.O.C : je peux les compter par leurs noms. Journaliste : je reviendrai vers vous Mr Mohamed Lemine. Allez-y Cheikh Omar Ba
C.O.B : le problème ce n’est pas de mettre des Noirs dans le gouvernement. Ils peuvent mettre des nègres de service qui exécutent les ordres. Des traitres noirs sont effectivement utilisés mais ils ne représentent nullement les Noirs. Ça c’est le premier point. Le deuxième point concerne l’acquisition de la nationalité. Il est impossible de parler d’acquisition de nationalité au moment où on éloigne les vrais mauritaniens qui sont là de longue date avant l’arrivée des beïdanes dans le pays.
Journaliste : attendez ! Excusez-moi de vous couper mais pourquoi vous ne privilégiez pas une politique de lutte interne au lieu de rester à l’étranger et de rejeter tout ce qui provient du pouvoir ?
C.O.B : nous ne rejetons rien, mais les manifestants qui sont à l’intérieur du pays c’est qui ? Les Noirs ! Donc nous ne pouvons pas tous être à l’intérieur du pays. Si la situation des Noirs était excellente en Mauritanie, il n’y aurait pas de problème. Là au moment où je vous parle il y a neuf opposants à l’esclavage qui sont en prison…Nous devons être clairs entre nous…concernant toujours ce recensement, les questionnaires adressés aux beïdanes ne sont pas les mêmes que ceux adressés aux Noirs. Pour les Beïdanes leur physionomie suffit pour prouver qu’ils sont mauritaniens alors que pour les Noirs on leur demande s’ils connaissent tel ou tel village, s’ils connaissent l’histoire de la Mauritanie, s’ils peuvent lire la Fatiha, s’ils connaissent le prophète. Quel rapport y a-t-il entre ces choses et le fait qu’ils soient mauritaniens, même si nous sommes musulmans comme eux. C’est ça le problème de la Mauritanie, c’est un problème de racisme. Tout à l’heure votre invité disait que la Mauritanie comme tous les pays arabe, mais je pense que chaque pays a sa particularité…
Journaliste : oui mais chaque Etat a quand même le droit de recenser sa population ne serait-ce que pour des plans de développement… Je vais donner la parole à Mohamad lamine pour qu’il réponde à ce que vous venez de dire. Est ce que vous pensez que ce recensement sortira une nouvelle carte démographique ou ethnique. Ou est-ce qu’il permettra au moins de planifier un développement pour les dix prochaines années ?
M.O.C : cher monsieur, ce recensement n’est dressé contre personne et il n’est pas limité à tel ou tel groupe.
Journaliste : oui mais pour conclure, est-ce que ça vise au moins un plan de développement ?
M.O.C : ce recensement est fait pour avoir des informations de base sur chaque citoyen pour qu’il ait après des droits et des devoirs dans ce pays. Ce recensement est réalisé du fait que le pays est ouvert du Nord et Sud dans ses frontières qui sont une porte pour des émigrés en partance pour l’Europe, c’est pour aussi connaître les citoyens et les étrangers dans ce pays, il est aussi fait pour le développement. Pour qu’il y-ait des plans d’intervention efficace pour la société et les populations locales. Voilà les objectifs de ce recensement. Et toutes les informations que votre invité de paris a avancées ici n’ont aucun fondement. Notre société est une société de cohésion, de paix. C’est vrai qu’il y a des beïdanes, des harratins, et des négro-africains mais cela reste sur la forme seulement, sur le plan cohésion sociale et le vivre ensemble tous les citoyens sont égaux devant la loi. Ils sont à cent pour cent soudés, tout le reste n’a ni de sens, ni de fondement….
Journaliste : d’accord ; Mr Mohamed ould Chamikh conseiller politique au parti union pour la république parti au pouvoir et merci.
Ainsi, chers téléspectateurs, nous arrivons au terme de cette émission et remercions Mohamed ould Dedde académicien, politologue et chercheur qui était avec nous depuis Nouakchott et Mouhamed Lemine ould Chamikh, conseiller politique comme je viens de dire, et il y avait aussi Mr Cheikh Omar Ba depuis Paris par skype et je vous donne un rendez vous à la prochaine fois. Merci.
Traduit de l’arabe par Mouhamadou Yall des FLAM-Europe
Note du Traducteur : la traduction n’est pas parfaite mais l’essentiel y est. Merci de votre compréhension
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