dimanche 11 septembre 2011

journal de maintenant - dimanche 11 septembre 2011

Le Journal du Dimanche rapporte des accusations portées par M° Robert Bourgi à l’encontre de jacques Chirac et de Dominique de Villepin, financés, selon lui par des partenaires africains de la France. Il se trouve que – défendant comme ami du pays, la démocratie en Mauritanie : le putsch du 6 Août 2008 – j’ai rencontré cet avocat franco-libanais, né au Sénégal.


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
M° Robert Bourgi
Cc:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Sunday, September 11, 2011 10:48 PM
Subject:
vos affirmations dans le Journal du dimanche

Maître, je n'ai pas le journal en question que j'essaierai de me procurer demain, mais je lis la dépêche ci-jointe.

Je veux vous dire mes propres pensées et convictions.

1° Jacques Foccart a effectivement organisé les relations franco-africains sous de Gaulle, mais pas pour de Gaulle. Pour la France et pour l(Afrique. Il ne s'est en rien enrichi, pas de coffre fort à secrets ou de compte numérotés à sa mort. Des très proches et fidèles m'en ont attesté. J'ai d'ailleurs rencontré l'homme en 1987 pendant une dizaine de jours à l'occasion du sommet francophone de Québec, son intégrité personnelle est certaine. Il a joué le même rôle pour la carte électorale française et pour le lien entre le Général et le "parti gaulliste". C'est un fidèle efficace et organisé. Olivier Guichard m'en a également beaucoup parlé.

Je sais que vous vous recommandez de lui. Je n'en discute pas, cela me paraît vraisemblable. Votre père est d'ailleurs cité dans les souvenirs et dires de Jacques Foccart. Je dois dire - sans savoir, mais par pure intuition à la suite de nos deux conversations "mauritaniennes" de Novembre 2008 et de Février 2009 - que si vous aviez voulu vraiment faire une fortune, vous l'auriez pu, que naturellement vous gagnez votre vie comme tout intermédiaire avocat ou pas... que font Villepin, Copé et autres ? fort peu juristes ? voire même Védrine au cabinet Jeantet après 2002... mais vous ne menez pas grand train et je ne crois pas que vous ayez de l'immobilier ou du somptuaire, dissimulé je ne sais où... Vous êtes donc moins intéressé, beaucoup moins que d'autres, et vous ne jouez pas non plus "les vierges effarouchées".

2° je crois tout à fait aux financements que vous indiquez pour Jacques Chirac et Dominique de Villepin - mais je n'en ai pas de preuve. J'ai une confiance absolue en mon camarade de promotion ENA Michel de Bonnecorse et aussi en sa fidélité à Jacques Chirac ou plus exactement à ce que beaucoup ont cru de Jacques Chirac : une certaine perpétuation d'un gaullisme directement inspiré du Général ; j'ai vu Michel en Mai 68 à l'Ecole. Il a été d'une exemplarité rare, comparée à quantité de grandes notoriétés par la suite qui hurlèrent pendant quinze jours avec les "loups".

Le club 89 est-il vraiment celui d'Alain Juppé. Il me semble qu'il avait été fondé par Michel Aurillac, ministre de la Coopération dans la première cohabitation et au cabinet duquel vous avez appartenu, précisément chargé des financements... franco-africains.

3° le récit que vous m'avez fait de votre passage de Chirac à Sarkozy à partir de l'été de 2005, je l'ai recoupé auprès de plusieurs. Il est exact, vous avez connu la chiraquie comme vous connaissez la sarkozie

4° la Mauritanie qui nous a fait nous rencontrer. Il est certain que les putschistes vous ont abordé pour approcher Sarkozy, et au moins Guéant. Il est certain que Bouamatou a financé votre rencontrer par El Ghazouani. Je n'ai pas de preuve mais - ce qui est sans précédent à ce niveau sous la Cinquième République française - Claude Guéant, directement, ou par son fils, relations publiques à la Chambre de commerce de Paris, ou quelque chose d'approchant a été gratifié pour ce contact et pour les audiences qu'il a ménagé au putschiste, en principe interdit de visa dans l'espace Schengen dès le mois de Septembre 2008. Il est certain que vous-même, ayant travaillé Claude Guéant, avez décisivement orienté la France dans la légitimation du putschiste alors que la Mauritanie était le premier cas de figure où la résistance civique à un putsch était possible puisqu'il y avait dans la rue et au Parlement une réelle hostilité que pouvait conforter mais non créer la réprobation internationale.

5° Nicolas Sarkozy a eu des sources de financement plus franco-françaises que son prédécesseur ou quelques autres candidats : l'Afrique, mais aussi l'Irak de Sadam Hussein. Je ne m'étends pas, je n'ai aucune preuve. J'ai simplement mémorisé la manière dont s'est rétractée la comptable de Liliane Bettencourt, tirée de son lit à Nîmes ou dans le midi pour être amenée de force à Paris : cela a été publié avant toute synthèse. La manière dont l'infirmière de Liliale Bettencourt a nié ce qu'elle avait fait savoir à Prévost-Desprées est analogue.

Aussi, je me demande l'avantage qu'il y a à attaquer Chirac et Villepin, cela n'exonèrera pas Sarkozy.

J'ai quant à moi - pièces jointes - vivement protesté contre l'impunité de Chirac que contrairement au Professeur Lyon-Caen ou à M° Veil, qui est surtout le fils d'une icône nationale (ce dont je conteste en partie le fondement) : Simone Veil, je crois tout à fait responsable de ses dires (voter et faire voter Hollande contre Sarkozy, comme il a voté et fait voter Mitterrand contre Giscard d'Estaing en 1981, cf. annexe du tome III des souvenirs de VGE)

Pour conclure, Maître, je vous crois attaché à une relation affective et intime entre l'Afrique et la France. Affectivité et intimité sont souhaitables, mais elles doivent être constructrices de démocratie et d'honnêteté, ce qui n'est pas actuellement le cas. Cette relation doit être ouverte à l'Europe, et elle doit contribuer à changer les règles du jeu international en humanitaire et en commerce. Les sommets de l'Union africaine le souhaitent explicitement.

Il me semble que vous pouvez autant en Afrique qu'à Paris suggérer - sans vous renier - qu'il est temps d'inventer... à partir d'un très vieux fond : la connaissance mutuelle. C'est votre talent, votre hérédité, votre formation. Vous ne pouvez pas, s'agissant par exemple de la Mauritanie, vous porter fort ni d'un système tel qu'on le voit en ce moment, ni d'une personnalité telle que le général Mohamed Ould Abdel Aziz. D'ailleurs, j'ai cru sentir qu'au printemps de 2009 vous fléchissiez à son endroit, ce qui confirme que le lit a été fait par le secrétaire général de l'Elysée dont l'audiencier vous a échappé tant pour El Ghazouani que pour Ahmed Ould Daddah.

Mais intuitivement je vous crois à présent beaucoup moins proche du Président régnant : la question de Syrie doit y être pour beaucoup.

Pensées.

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