Plate forme adressée aux acteurs politiques en conclaves pour ce que le régime en place appelle : le dialogue
Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie
(IRA – Mauritanie)
I/ Economie des arguments
Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA Mauritanie) a été crée en octobre 2008, dans un contexte de crise consécutive au coup d’Etat militaire qui renversa le Président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi. Au cours de la confrontation entre junte et partisans de la normalisation civile, un groupe de cadres a constaté le déficit caractérisé dans le traitement des enjeux de la Mauritanie moderne, c'est-à-dire les questions de l’Etat de droit et du pluralisme social, sur fond de discriminations, à la naissance, reproduites et protégées par le monopole de la force ; au moment de l’acte fondateur de notre mouvement, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et Mohamed Ould Abdel Aziz, chefs des factions en conflit au sein du groupe dominant, adoptaient une ligne d’occultation envers cette problématique pourtant noyau du devenir national.
Ainsi, l’avons-nous constaté, la compétition entre putschistes et légalistes - malgré la présence d’hommes et de partis progressistes au sein de la première mouvance - est restée circonscrite dans les limites, d’une querelle de légitimité et de recomposition du leadership, à l’intérieur du système qui produit, par nécessité, le racisme, et l’esclavage, aggravés de dénis actifs, avec pour corollaire mécanique, l’impunité comme ressource vitale.
IRA-Mauritanie a justement vu le jour pour battre en brèche la dévaluation, voire l’occultation des lignes de fracture communautaire et de caste afin de recentrer le débat sur la revendication, sans délai, ici et maintenant, de l’effectivité du droit, des populations Hratin et noires de Mauritanie, à une citoyenneté pleine.
A la fois ancrée dans le présent immédiat et pétrie d’une mémoire aiguë de la douleur, l’exigence de l’égalité se double du contentieux historique de la réparation : pour redonner sens au sacrifice de générations d’esclaves fauchés sur l’autel de l’accomplissement et du confort de leurs maitres, nous attendons de l’Etat qu’il reconnaisse la faute originelle et rachète, en espèces et partage du pouvoir, les siècles d’oppression imposés à l’espèce noire, en Mauritanie.
II/ Le problème
A l’occasion du « dialogue » initié par le pouvoir du général Ould Abdel Aziz avec certaines partis, notre organisation appelle, tous les protagonistes, à placer, au centre de leur conclave, les défis qui minent l’ancrage de la démocratie, compromettent le développement durable, agitent la société et menacent la paix civile.
IRA Mauritanie s’élèvera contre toute ruse rhétorique ou conceptuelle qui différerait ou tenterait de diluer, dans l’ordre des urgences nationales, le scandale, passé et actuel, des pratiques multiformes de l’esclavage, des discriminations induites et de la ségrégation raciale, entretenues, avec le concours actif ou la complicité de l’Etat, contre les populations noires de Mauritanie.
Une explication digne de ce nom, à l’échelle d’un peuple, ne saurait omettre, ni esquiver, non plus, les passifs lourds, notamment les devoirs de vérité et de justice sur le projet de génocide qui a endeuillé les négro-africains de Mauritanie et dont les auteurs, quoique identifiés, bénéficient, toujours de l’immunité de positions d’influence et de récompense sous le pouvoir du général Ould Abdel Aziz, l’actuel Chef de l’Etat.
IV/ Les solutions
* Au sujet de l’esclavage :
Pour éradiquer définitivement le phénomène et enrayer ses séquelles, il importe de :
1- Rappeler l’actualité de son existence sur l’espace mauritanien et s’inscrire, en faux, des propos inadmissibles et injurieux de Mohamed Ould Abdel Aziz quand il ne s’est pas gêné, le 5 août 2011, lors d’une émission en direct sur l’unique chaine de télévision publique, de nier la permanence de ce crime, encourageant ainsi l’administration (walis ou gouverneurs des régions, hakems ou préfets des départements, etc.), les organes judiciaires et surtout les responsables des appareils de sécurité, à suivre l’instinct de caste, qui les pousse à se dresser en travers de la loi, pour mieux protéger leur condition.
2- Appliquer l’ensemble des dispositions de la loi 0048-2007 incriminant et sanctionnant les pratiques de l’esclavage, notamment, l’article 12 qui stipule d’emprisonner et d’amender les walis, hakems, chefs d'arrondissements, officiers ou agents de police judiciaire ne donnant pas suite aux dénonciations portées à leurs connaissance ;
3- Créer, comme prévu lors de la promulgation de loi 0048-2007, un office national, parmi d’autres mesures d’accompagnements suggérées, pour assister les victimes, les prendre en charge, leur accorder des formations professionnelles et les subventionner, aux fins de l’autonomie individuelle ;
4- Déconstruire la tenure tribale et féodale de la terre, vecteur de faiblesse de l’autorité publique où s’ancre l’hégémonie sur les populations serviles Hratin, privées, alors, de la jouissance de la propriété, l’un des droits fondamentaux de l’Homme; il n’est pas un moindre paradoxe que les bâtisseurs et artisans manuels de la Mauritanie, ne possèdent pas de champ en propre et doivent pour se nourrir, cultiver et engraisser, d’abord, le maitre - d’hier et d’aujourd’hui ; malgré une réforme foncière et domaniale promulguée en 1983, sur le principe de l’appropriation individuelle et définitive du sol, le code foncier en vigueur, consacre l’étroite relation, de cause à effet, entre privilège de naissance et priorité sur l’espace ; les populations soumises à l’infériorité de leur statut, survivent sous le régime précaire de la subsistance et délèguent ainsi, leur droit de vote à ceux qui les maintiennent à l’état de mineurs ; cet esclavage agricole, fait de ses féodalités de grands électeurs ; il y a lieu, absolument, si l’on souhaite mettre un terme rapide aux diverses formes d’exclusion dont la société mauritanienne est porteuse, de casser, par une norme constitutionnelle, toute prétention lignagère à s’accaparer la terre sans la mettre en valeur. Le paysan Hartani mérite, déjà à titre rétroactif, une préemption de droit sur les périmètres qu’il féconde de son labeur. Le projet, certes ambitieux, passe, au premier stade, par l’abolition de toute propriété sur le no man’s land ;
5- Régler tous les dossiers d’esclavage soumis à la juridiction nationale s’impose, comme démonstration de la rupture : attendent, alors, un dénouement, les affaires de Aïchetou Mint M’Bareck, M’Braka Mint Essatine,Hasniya mint Bebe, Houweija mint Mohamed Lemine, Salka mint Zaid, Meima mint Omar, Fatimetou mint Maata Moulana, Hana Mint Mariya, les frères Saïd et Yarg dont l’un des maîtres croupit, pourtant, en prison. Le dernier en date celui d’Oueïchita Mint Mohamdy, fillette de dix ans toujours portée disparue en dépit des charges d’esclavage présumé, retenues contre Aïcha Mint Seïbott qui la soumettait à la servitude par ascendance, suscite de graves inquiétudes sur l’évolution du négationnisme, de la tonalité verbale, à l’acte d’enlèvement, voire d’homicide prémédité.
6- Libérer le prisonnier Boulkheir Cheikh Dieng condamné à un an de prison dont trois mois fermes, pour avoir dénoncé, conformément aux dispositions de la loi 0048-2007 avec les militants d’IRA- Mauritanie, le cas d’esclavage pratiqué sur Oueïchta ;
7- Revoir, avec les associations crédibles d’assistance aux victimes, le Programme pour l’Eradication des Séquelles de l’Esclavage d’un budget de 250 millions de dollars américains, pour éviter qu’il ne serve - cruelle ironie - à l’enrichissement des maîtres;
8- Organiser une campagne médiatique sur les lois réprimant les pratiques esclavagistes, avec une formation annuelle, à tous les niveaux de l’enseignement primaire et secondaire, sanctionnée par des prix et autres gratifications substantielles, de nature à nourrir, dans la société, la sève du volontarisme et une meilleure conscience de la valeur humaine.
9- Impliquer, dans le débat renouvelé et étalé le long de l’année, les organisations de la société civiles, les politiques et les forces vives du pays, les notables et théologiens, tous acteurs dont l’engagement, constant, pour l’égalité et la justice, ne souffre aucun doute.
** Au sujet du projet de génocide avorté :
Pour résoudre les passifs lourds liés à l’exécution inachevée de l’épuration dirigée contre les Noirs non arabophones de Mauritanie et tourner complètement cette page honteuse de notre histoire, les voies du salut semblent bien limpides tant la forfaiture marque encore les esprits grâce à la vivacité, profuse, du témoignage :
10- Mettre, sur pied, une commission vérité et justice indépendante, en vue de faire la lumière sur les allégations de tortures, tueries, déportations, spoliations et autres exactions afin d’en situer les responsabilités, individuelles et statutaires ;
11- Associer, de manière concertée, les formations politiques et civiles qui mènent, depuis toujours, la lutte pour la reconnaissance de cette tentative de purification ethnique, les ayant-droit des victimes et les rescapés, à la quête de l’adéquation optimale entre effort de réparation civile et devoir de sanction pénale ;
12- Instituer, pendant une décennie, une caravane nationale de la paix et de la réconciliation qui sillonnera l’ensemble du territoire, le long de l’année scolaire, pour informer, expliquer et persuader autour de l’argument « plus jamais ça », comme outil de veille et de prévention de toute récidive ;
13- Indemniser les victimes et les rescapés et assurer le versement, aux veuves et orphelins, de pension indexées sur l’inflation et le renchérissement du coût de la vie ;
14- Organiser des journées de mémoire, de prière et de recueillement périodique à Inal, Jreida, Azlatt et tout autres lieux symboles de la barbarie à l’œuvre et y associer, avec surcroît de couverture médiatique, la contribution (en guise de droit de mémoire), des survivants ;
15- Déclarer la journée du 27 novembre, journée nationale du martyr.
*** Au sujet du renforcement de l’unité
La restauration et l’affermissement de la cohésion exigent des mesures sérieuses et concrètes qui rassurent tous les citoyens mauritaniens, abstraction faite de leurs couleurs et/ou langues. Aussi, importe-t-il de :
16- Faire preuve d’équité dans la répartition des richesses nationales entre les composantes de la communauté de destin pour mieux bannir les privilèges, inavoués mais structurels que nourrit l’esprit de corps, tels le népotisme, le régionalisme, le tribalisme, la race ou la naissance;
17- Restructurer les organes de l’Etat, notamment le corps des magistrats lequel ne reflète, aujourd’hui, que le visage hideux de l’oppression et le fardeau d’une histoire inique dont est arrivé le temps de se défaire ; la redistribution équilibrée et méticuleuse des postes de décision et d’influence et de toutes les positions de responsabilité publique, dans les secteurs civils, les forces armées et de sécurité, relève de la thérapie de la dernière chance, sur une société multiraciale et multiculturelle, aujourd’hui malade, quasi agonisante d’avoir reculé, esquivé et fui le diagnostic mortel de sa corruption;
18- Surseoir aux opérations d’enrôlement exclusivistes en cours pour redéfinir les critères rationnels et objectifs de l’identification ; il est urgent de concevoir une nouvelle fiche standard dont la teneur porte l’avis consensuel des partis politiques et la société civile. Le formulaire reconnaitra, aux Hratin, le champ d’une composante nationale, à part, compte tenu de son histoire et de ses origines dont la combinaison débouche sur une spécificité objectivement établie durant des siècles.
19- Promouvoir les valeurs citoyennes seul moyen fondamental pour l’ancrage de la démocratie, à partir du postulat révolutionnaire « un homme, une voix » ;
20- Garantir, à tous les citoyens mauritaniens sans distinction de race ni de couleur, le droit à la détention des pièces d’Etat-civil et à la nationalité multiple;
21- Améliorer les conditions de vie des populations carcérales de plus en plus soumises aux affres de la promiscuité, en violation des instruments de protection des détenus, signés et ratifiés par la Mauritanie ;
22- Ouvrir toutes les instances de l’enseignement public, sans discrimination aucune, à tous les fils de la Mauritanie et réviser, alors, la mauvaise image de l’Ecole Militaire, des collège et lycée d’excellence, l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), devenus chasse gardée, presque exclusive, d’une communauté de nantis et d’aristocrates, fils et petits fils d’exploiteurs, sans cesse sous la protection du système et usufruitiers, en viager, de ses dérogations.
23- Mettre sur pied des commissions de contrôle des concours de la fonction publique et de l’adjudication des marchés de l’Etat, représentatives de la diversité nationale, de manière à décourager toutes les manœuvres obliques de stigmatisation et d’exclusion.
Conclusion
L’exposé, dessus, poursuit la tâche, longue encore, d’enraciner, dans les esprits mauritaniens, que le temps de la coercition, de la préférence et de l’impunité est révolu. Arrive, désormais, fatale et implacable, l’heure du partage, d’égal à égal, entre citoyens majeurs, sous les auspices de la République.
Nouakchott, le 2 septembre Août 2011
IRA- Mauritanie
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Sélibaby le 05/09/2011
La jeunesse consciente du Guidimakha
Lettre ouverte à monsieur le Président de la république Islamique de Mauritanie s/c de la voie hiérarchique
Monsieur le Président
Les opérations d’enrôlement des populations qui ont commencé le 04 Mai dernier, destinés à doter notre pays d’un état civil « fiable et moderne » a été sans nul doute détourné de son objectif initial pour être instrumentalisé au service de desseins visiblement mal sains. En effet, à peine un mois après son démarrage, l’enthousiasme des populations négro-mauritaniennes qui affluèrent dans les centres d’enrôlement a été accueilli par des rejets massifs motivés par une remise en question de la nationalité de cette composante nationale. Cette situation inadmissible qui ramène à la surface de la mémoire les douloureux événements de 1989 (loin d’être oubliés) a révolté la jeunesse du pays qui, dans une dynamique spontanée, a déclenché une série de manifestations (sit-in) à Nouakchott et ailleurs, pour attirer votre attention sur ce syndrome dangereux qui risque de replonger la Mauritanie dans une nouvelle guère civile et remettre ainsi en cause les efforts pour préserver son unité nationale. Le slogan éponyme de cette dynamique « touche pas à ma nationalité » en dit long. Aussi nous nous associons à tous les jeunes exclus de la Mauritanie pour crier : « Ne touchez plus jamais à notre nationalité ». La Mauritanie doit assumer sa diversité linguistique et raciale ou alors elle ne sera point !
Le Guidimakha qui avait jusque là exceptionnellement échappé à ces rejets massifs dans les enrôlements, s’est retrouvé depuis quelques semaines confronté à une vague de rejets à la fois à caractère raciste et méprisante. La commission d’enrôlement de Sélibaby se comporte en colonisatrice n’ayant aucun respect ni pour notre citoyenneté, ni même pour les personnes âgées qui se présentent devant elle. Ainsi, avoir un parent né à l’étranger, la moindre inconformité dans vos papiers engendrée par une faute de frappe dans la saisie des données par les agents d’état civil (plus de 80% des Négro-africains sont confrontés à ce phénomène d’altération de leurs nom et prénom) est suffisant pour que le citoyen qui a parcouru parfois des dizaines de kilomètres se voit opposé un rejet catégorique d’enrôlement ! De même, comment déplacer des villages entiers à Sélibaby ou à Oulyengé lorsqu’on sait que certaine personnes âgées peinent même à parcourir une dizaine de mètres à cause de leur vieillesse, si ce n’est à cause du coût qu’un tel déplacement engendre. Et si le grand-père ou la grand-mère ne veut pas endurer cette peine, ce sont tous les membres qui se retrouvent exclus par la commission d’enrôlement qui ne recherche qu’une occasion pour humilier.
Le ministre de l’intérieur, Ould Boylil lors de son passage furtif à Sélibaby a été saisi et exhaustivement entretenu des cas de rejets, injustifiés au regard de la loi qui institue l’égalité entre les Mauritaniens ainsi que de celui de l’état civil ; mais pour toute réponse il n’a formulé que des promesses évasives alors que les deux secteurs dépendent de son département.
C’est pourquoi, en désespoir de cause, nous entendons manifester chaque semaine, par des sit in et des marches jusqu’à ce que votre haute autorité perçoive notre cri de colère désespérée.
Par la présente lettre, dont nous espérons que la teneur vous parviendra, nous réclamons :
- l’arrêt de la remise en question systématique de la citoyenneté des populations du Guidimakha dont l’authenticité de la nationalité mauritanienne n’a rien à envier à celle de n’importe quel Mauritanien, quelque soit sa position !
- la réouverture de notre état civil fermé depuis bientôt deux ans, alors que des milliers d’enfants sont nés sans jamais être enregistrés ; car, ce n’est certainement pas de la faute des populations du Guidimakha lorsque des fonctionnaires de l’état civil s’adonnent à la commercialisation des papiers, comme partout sur le territoire.
Dans l’espoir d’être entendu, veuillez agréer monsieur le président l’expression de nos revendications légitimes.
Pour la coordination
-Mamadou Kalidou BA Ampliation : presse
-Amadou Diarra
-Cheikhani
-Thiam Aly
Deh HamadySource: Mamadou Kalidou BA Président IMEJ
Les opérations d’enrôlement des populations qui ont commencé le 04 Mai dernier, destinés à doter notre pays d’un état civil « fiable et moderne » a été sans nul doute détourné de son objectif initial pour être instrumentalisé au service de desseins visiblement mal sains. En effet, à peine un mois après son démarrage, l’enthousiasme des populations négro-mauritaniennes qui affluèrent dans les centres d’enrôlement a été accueilli par des rejets massifs motivés par une remise en question de la nationalité de cette composante nationale. Cette situation inadmissible qui ramène à la surface de la mémoire les douloureux événements de 1989 (loin d’être oubliés) a révolté la jeunesse du pays qui, dans une dynamique spontanée, a déclenché une série de manifestations (sit-in) à Nouakchott et ailleurs, pour attirer votre attention sur ce syndrome dangereux qui risque de replonger la Mauritanie dans une nouvelle guère civile et remettre ainsi en cause les efforts pour préserver son unité nationale. Le slogan éponyme de cette dynamique « touche pas à ma nationalité » en dit long. Aussi nous nous associons à tous les jeunes exclus de la Mauritanie pour crier : « Ne touchez plus jamais à notre nationalité ». La Mauritanie doit assumer sa diversité linguistique et raciale ou alors elle ne sera point !
Le Guidimakha qui avait jusque là exceptionnellement échappé à ces rejets massifs dans les enrôlements, s’est retrouvé depuis quelques semaines confronté à une vague de rejets à la fois à caractère raciste et méprisante. La commission d’enrôlement de Sélibaby se comporte en colonisatrice n’ayant aucun respect ni pour notre citoyenneté, ni même pour les personnes âgées qui se présentent devant elle. Ainsi, avoir un parent né à l’étranger, la moindre inconformité dans vos papiers engendrée par une faute de frappe dans la saisie des données par les agents d’état civil (plus de 80% des Négro-africains sont confrontés à ce phénomène d’altération de leurs nom et prénom) est suffisant pour que le citoyen qui a parcouru parfois des dizaines de kilomètres se voit opposé un rejet catégorique d’enrôlement ! De même, comment déplacer des villages entiers à Sélibaby ou à Oulyengé lorsqu’on sait que certaine personnes âgées peinent même à parcourir une dizaine de mètres à cause de leur vieillesse, si ce n’est à cause du coût qu’un tel déplacement engendre. Et si le grand-père ou la grand-mère ne veut pas endurer cette peine, ce sont tous les membres qui se retrouvent exclus par la commission d’enrôlement qui ne recherche qu’une occasion pour humilier.
Le ministre de l’intérieur, Ould Boylil lors de son passage furtif à Sélibaby a été saisi et exhaustivement entretenu des cas de rejets, injustifiés au regard de la loi qui institue l’égalité entre les Mauritaniens ainsi que de celui de l’état civil ; mais pour toute réponse il n’a formulé que des promesses évasives alors que les deux secteurs dépendent de son département.
C’est pourquoi, en désespoir de cause, nous entendons manifester chaque semaine, par des sit in et des marches jusqu’à ce que votre haute autorité perçoive notre cri de colère désespérée.
Par la présente lettre, dont nous espérons que la teneur vous parviendra, nous réclamons :
- l’arrêt de la remise en question systématique de la citoyenneté des populations du Guidimakha dont l’authenticité de la nationalité mauritanienne n’a rien à envier à celle de n’importe quel Mauritanien, quelque soit sa position !
- la réouverture de notre état civil fermé depuis bientôt deux ans, alors que des milliers d’enfants sont nés sans jamais être enregistrés ; car, ce n’est certainement pas de la faute des populations du Guidimakha lorsque des fonctionnaires de l’état civil s’adonnent à la commercialisation des papiers, comme partout sur le territoire.
Dans l’espoir d’être entendu, veuillez agréer monsieur le président l’expression de nos revendications légitimes.
Pour la coordination
-Mamadou Kalidou BA Ampliation : presse
-Amadou Diarra
-Cheikhani
-Thiam Aly
Deh HamadySource: Mamadou Kalidou BA Président IMEJ
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