jeudi 29 juillet 2010

couriellé à Marcoussis, ville de Michel Germaneau

noter le soin de francophonie des opérateurs opérant en territoire français et que personne ne rappelle à la décence - alors qu'à chaque message nous avons le rappel de l'agression
To: Marcoussis
Sent: Thursday, July 29, 2010 10:15 PM
Subject: à l'attention personnelle de M. Olivier Thomas, maire - de la part de Bertrand Fessard de Foucault, ancien ambassadeur

Monsieur le Maire, avec beaucoup de Français, et aussi beaucoup d'Africains, de Sahariens, j'ai continué de penser à vous, à vos concitoyens dont l'attachement à la personnalité et à la mémoire de Michel Germaneau sont touchants au possible, et évidemment à celui-ci.

Il est dit que votre conseil donnera à cet homme que vous avez tous estimé et aimé l nom d'une rue ou d'une place. Il me semble que quelque chose de plus appartient à la ville de Marcoussis et à votre municipalité : il doit s'agir de faire que ce martyre n'ait pas été vain. Il s'inscrit dans une séquence affreuse et en même temps rayonnante. Pourquoi ne pas constituer une sorte d'association autant de villes - en forme approchant celle du jumelage - que de personnes physiques et morales - une association ou l'approchant - qui rappellerait structurellement de telles mémoires et oeuvrerait pour l'avenir : elle serait dédiée à la paix, à la distinction entre terrorisme et autres formes de témoignages et de combats et elle s'attacherait aussi à de la vigilance quand de pareils drames se produisent et commencent. Marcoussis est éminemment placée pour initier un tel combat moral pour la forme de paix et contre la forme de guerre qui sont sans doute appelés à être les plus répandues dans les années qui viennent. Et le Sahara probablement l'une des régions qui nous concernera le plus.

Il me semble en revanche qu'un hommage national serait déplacé car il sera récupéré par le président de la République, qui n'a pas eu le courage d'affronter votre regard, tout simplement parce qu'il est moralement responsable de la mort de Michel Germaneau. Les rapports franco-africains sont exécrables depuis qu'ils sont le fait exclusif d'un seul homme. Et les rapports franco-mauritaniens - contexte militaire et logistique du drame - illustrent cet engrenage consacrant une totale incompréhension de l'Afrique (et de l'Islam) de la part de M. Sarkozy. Nous avons contribué à asseoir là-bas un pouvoir qui quoique militaire a prouvé depuis plusieurs années en la personne du président putschiste son incompétence en matière de sécurité. En sus, il est à couteaux tirés avec le seul démocrate de la région, le président malien, que nous avons court-circuité. Votre entretien avec le Premier ministre vous aura peut-être édifié sur la psychologie de M. Fillon dans cette épreuve et aussi dans ce qu'il vit en couple institutionnel. Dégager Michel Germaneau de cet échec de la relation franco-africaine et franco-mauritanienne est nécessaire pour sa mémoire et pour que cette mémoire serve au contraire son ultime désir, j'en suis sûr : organiser la paix et ne pas nourrir par nos comportements, nos erreurs et nos méconnaissances le terrorisme.

Je me permets cette suggestion et cette réflexion - un peu longuement et personnllement, si vous le voulez bien - en fonction de mon expérience diplomatique d'ambassadeur, de conseiller économique et commercial, et d'une certaine expérience des "services". Et aussi - depuis quarante-cinq ans - de la Mauritanie et de cette partie du Sahara, des gens qui y vivent et qui sont des gens remarquables,

A votre disposition, sincèrement et chaleureusement. Et en vous renouvelant l'expression de mon estime pour vous, concitoyens de Michel Germaneau, mùanifestant si bellement affection et solidarité.

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