lundi 31 mai 2010
journal de maintenant - lundi 31 mai 2010
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From: F
To:
Sent: Monday, May 31, 2010 11:31 AM
Subject: Fwd: aux anges?
Ce soir 18H30 devant l'ambassade d'Israël
Fse
Le 31 mai 2010 07:16, Gösta Gustafsson a écrit :
Salut! Sur les bateaux chargés de médicaments pour le Gaza attaqués par l'armée israelienne ce matin avec une dizaine de morts comme résultat provisoire se trouve au moins un parlementaire suédois et l'écrivain Henning Mankell. A cause de la censure israélienne on ne sait pas encore si'ils font partie des gens executés./Gösta
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To: F
Cc: M - ma femme aimée
Sent: Monday, May 31, 2010 6:00 PM
Subject: ad patres - Re: aux anges?
C'est effectivement beaucoup trop.Il n'y a plus de "processus de paix" depuis l'assassinat de Rabin. Solution : un Etat de palestine pluri-ethnique et mutliconfessionnel où la sécurité des personnes et des biens est du droit interne sans discrimination raciale, religieuse et autre, et non plus d'un Etat dominant les velléités de plusieurs fragments d'Etats. Lâcheté du reste de la nation arabe, hypocrisie des pro-Palestiniens dans l'Union européenne, subordination chronique de la Maison blanche aux lobbies (pas seulement juif), cynisme total de quelques-uns dont NS réélu à coup sûr grâce à DSK plombant Aubry., ce qui nous ramène au lobby - cette fois-ci très caractérisé et pas honteux d'être identifié - en France.
Jérusalem - gestion Nations Unies inspirée par un collège des trois religions. Au besoin (fiction ?), délocalisation de la papauté à Jérusalem. Un moment de Gaulle avait milité - la guerre froide et l'excès de privilèges et d'indiscrétion américaine à New-York - pour que le siège des Nations Unies soit à Berlin réunifié mais "ville libre".
Chaleureusement.
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From: S
To: Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Tuesday, June 01, 2010 2:47 AM
Subject: re: ce que je reçois d'une amie journaliste - Fw: ad patres - Re: aux anges?
"Solution : un Etat de palestine pluri-ethnique et mutliconfessionnel où la sécurité des personnes et des biens est du droit interne sans discrimination raciale, religieuse et autre, "Vous rendez vous compte que si effectivement il n'y a plus de place objective que pour un seul Etat, la solution idéale que vous posez, signifie la mort de l'Etat juif tel que chèrement gagné par Israël.Amitiés
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To: S
Sent: Tuesday, June 01, 2010 7:44 AM
Subject: Re: ce que je reçois d'une amie journaliste - Fw: ad patres - Re: aux anges?
Bien évidemment, cher Souleymane. Ils ont eu plus de soixante ans en tant qu'Etat pour se faire accepter, et auparavant autant de temps sans être Etat pour se faire accepter comme simples immigrants. Ils n'y sont pas parvenus, c'est leur dernière chance de rester sur cette terre de Palestine. L'existence d'Israël a en plus rendu difficile leurs relations dans des pays musulmans où ils vivaient en bonne intelligence depuis des siècles. Ils n'ont pas saisi plusieurs fois leurs chances : il y a eu Rabin, il y a eu la négociation ultime sous le patronage de Clinton, à la fin des mandats de celui-ci. Rien n'y a fait. L'Etat que je préconise (après Habache...) est leur dernière chance. Ils ne la courront évidemment pas. Les Croisés ont tenu deux siècles, pas trois. Le président Moktar Ould Daddah était convaincu qu'ils ne tiendraient pas et que les Palestiniens sont, de tous les Arabes, les plus fins et les plus capables.
Chaleureusement.
Coordination de l’Opposition Démocratique
Communiqué
L’entité sioniste a effectué ce matin à l’aube une attaque armée barbare contre la caravane de liberté, qui tente d’acheminer des aides humanitaires et des médicaments vers les populations assiégées de Gaza. Cette abominable boucherie qui s’est soldée par des dizaines de martyrs et de blessés parmi les membres de la caravane pacifiques et désarmés, constitue un autre épisode des actions criminelles auxquelles se livre l’entité sioniste, en violations des lois et des conventions internationales et au mépris de toutes les décisions des Nations Unies.
Face à cette agression sauvage et ce drame pénible, la Coordination de l’Opposition Démocratique :
1- Condamne énergiquement les tueries et brutalités perpétrées par l’entité sioniste contre des innocents désarmés, ainsi que son obstination à affamer les populations de Gaza et à les priver de médicaments et des produits de premières nécessités ;
2- Prie pour le repos des âmes des martyrs, présente ses condoléances les plus attristées à leurs familles et souhaite prompt rétablissement aux blessés ;
3- Engage les gouvernements arabes à assumer leur responsabilité entière pour affronter l’Israël et défendre leurs populations victimes de l’arbitraire sioniste ;
4- Demande au Conseil de Sécurité de mettre fin à l’arrogance d’Israël, état hors-la-loi ayant dépassé toutes les limites et d’œuvrer pour lever l’embargo imposé au peuple palestinien opprimé.
Nouakchott, le 31 Mai 2010
La Commission de Communication
dimanche 30 mai 2010
l'opposition révèle - avec ténacité - le régime en place
Coordination de l’Opposition Démocratique
Communiqué
Mais ce que cette campagne a de plus révoltant, c’est sans doute le chantage exercé sur les citoyens au moyen d’infrastructures et de services vitaux pour les contraindre à adhérer à ce parti les privant, en cas de refus, de ces mêmes infrastructures et services. C’est ce qui est arrivé aux habitants de Oudey Echrak (département de Monguel) qui se sont vu, en guise de représailles à leur refus d’adhérer à l’UPR et leur persistance dans l’opposition au pouvoir en place, priver de la réfection de leur école au profit d’une autre collectivité plus réceptive aux pressions clientélistes.
En dénonçant énergiquement ce comportement odieux et exprimant sa solidarité avec les populations d’Oudey Echrak, la COD :
1- exige des autorités de surseoir au transfert des matériaux de réfection de l’école en question vers une autre destination que celle initialement prévue ;
2- met en garde le régime contre le recours à ce genre d’actions scandaleux et le rend entièrement responsable des conséquences qui s’en suivraient.
Nouakchott, le 27 Mai 2010
La Commission de communication
منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique
Communiqué de presse
Dans le cadre des actions de lutte et de mobilisation qu’elle mène conformément à la Constitution et aux impératifs du devoir national, la Coordination de l’Opposition Démocratique a présenté - à travers sa jeunesse - une lettre au wali de Nouakchott l’informant de son intention d’organiser, le 30 Mai 2010, un sit-in devant le Ministère de l’Emploi pour exprimer la détresse de la jeunesse et des diplômés au chômage, et revendiquer des opportunités d’emploi pour assurer une vie décente à cette frange dont le pays a besoin des bras et des compétences sacrifiées.
Mais quelle fut notre surprise de recevoir, Jeudi dernier et quelques minutes seulement avant la fin d’heure, un appel du bureau du wali nous informant de l’interdiction de l’activité, sans qu’une explication soit donnée à cette mesure arbitraire qui vient ainsi s’ajouter aux pressions subies récemment par l’opposition à Nouadhibou et consacrer, visiblement, une nouvelle tendance du pouvoir à confisquer les libertés et droits constitutionnels.
Condamnant énergiquement l’interdiction de cette activité pacifique et légitime de la jeunesse en chômage, La Coordination de l’Opposition Démocratique :
1- Met en garde le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz contre la persistance dans la confiscation des libertés et la réponse à l’expression légitime par les populations de leurs souffrances et leur revendication de leurs droits par la tyrannie et la violence aveugle de l’Etat ;
2- Le rend entièrement responsable des dérapages que ce comportement pourrait engendrer, car il ne restera plus au peuple opprimé d’autre choix que de recourir aux réactions imprévisibles pour faire face à l’arbitraire et la confiscation des libertés.
La Commission de Communication
samedi 29 mai 2010
unité arithmétique et intuition de la Trinité chez un musulman
. . . l’unité (nous ne faisons pas de distinction ici entre l’Unité métaphysique et l’unité arithmétique qui la symbolise) ne peut être perçue qu’à travers trois. C’est pourquoi Ibn Arabî enseigne constamment que le « premier singulier (fard) est trois. Ceci résulte logiquement de ce que, dès lors qu’il y a perception, il y a sujet et objet, ce qui fait trois avec la perception elle-même. Même lors que l’Unité est envisagée pour elle-même, elle demeure impliquée dans trois celui qui la contemple, Elle-même, et la contemplation qui est la relation contemplant et Contemplé. Ce n’est que lorsque la dualité est dépassée, par la réalisation métaphysique, que l’Unité subsiste seule, sans second (c’est le tawhîd dont nous parlions au début de cette introduction), mais alors, on ne parle plus de perception ou de quelque autre relation, car connaissance, connaissant et connu sont unis dans l’Etre-Un qui se connaît Lui-même en Lui-même et par Lui-même.
De ce fait, on peut dire que, du point de vue de la conscience individuelle, dès lors qu’il y a un, il y a trois ; deux n’étant qu’un état de passage entre un et trois, une « limite » instable entre eux, sans existence autonome réelle. De quelque manière qu’on l’envisage, deux n’existe que par rapport à un premier avec lequel il fait trois, ou un troisième qui est son produit : par exemple, tous les contraires (actif-passif, haut-bas, noir-blanc, grand-petit, etc… n’ont d’existence que par le terme de référence auquel ils s’ordonnent et par lesquels ils s’équilibrent ; quant aux semblables il en est de même : seul un terme qui leur est extérieur permet de mesurer (ou qualifier) leur similarité ; ou si l’on veut, pour que les semblables ne soient pas purement et simplement identiques (c’est-à-dire un seul), il faut nécessairement quelque chose qui les distingue, ce qui fait encore un troisième.
Par ailleurs, et ce qui précède étant bien entendu, il est donné à tout un chacun de concevoir que l’unité arithmétique est le seul nombre qui ait une réelle consistance et une influence effective : toute numération commence nécessairement par un, et quel que soit le nombre qu’on envisage, aussi grand soit-il, on peut toujours lui ajouter un, et ceci indéfiniment. Ce phénomène traduit, dans l’ordre rationnel (au sens propre de « ratio », rapport, logique), la souveraineté et l’omniprésence de l’Unité métaphysique qui est l’Etre, seule réalité de toute l’existence, tout comme un est la seule réalité mathématique, les autres nombres n’étant que l’expression de rapports.
Abd-el-Karîm el-Jîlî – Un commentaire ésotérique de la formule inaugurale du Coran
traduit et annoté par Jâbir Clément-François .
éd. Albouraq . Beyrouth Liban . Avril 2002 . 280 pages pp. 122-123
www.albourad.com
albouraq@albouraq.com
distribution – La librairie de l’Orient . 18 rue des Fossés Saint Bernard . Paris Vème
www.orient-lib.com
orient-lib@orient-lib.com
Le même auteur, pp. 69 et suivante développe le Verbe-Logos, dont l’identité avec le Principe suprême est clairement établie et rappelle l’identification formelle de Jésus au Verbe… mais il applique au Prophète pp. 106-107 sa démonstration du syllogisme (qui tire une preuve sans apport d’éléments extérieurs) et même le hadith selon lequel Dieu dit : J’étais un Trésor caché ; Je n’étais point connu. Or J’aimai à être connu ; alors Je produisis une création aux êtres de laquelle Je Me rendis connu, en sorte que, par Moi, ils M’ont connu. L’ensemble de ce commentaire introduit, par sa mise en résonnance aussi bien des grands textes religieux de l’humanité (ainsi le Tao pour la Trinité) que de la valeur numérique des lettres, à ce qui est décisif en Islam, vie quotidienne et comportements socio-politiques : « la science des lettres ». L’Islam n’est pas la religion de la fatalité, mais de la connaissance, et le dialogue précis entre chrétiens et musulmans gagnerait à se fonder sur la prière et sur les textes, non plus seulement sur la bonne volonté ou les considérations humanistes de chacun à propos de la paix ou de la dignité humaine. Aller ensemble au cœur de la révélation .
vendredi 28 mai 2010
échange avec Bruxelles
J'accuse réception :
jeudi 27 mai 2010
adressé à Bruxelles (Commission européenne) et à Paris (Elysée) - jeudi 27 mai 2010
From: Bertrand Fessard de Foucault
To: UE - DG Développement - Stefano Manservisi
Sent: Thursday, May 27, 2010 12:06 PM
Subject: ce moment en Mauritanie
Cher Monsieur le Directeur général,
je me permets de faire suite à mes messages de vendredi 14 et de mardi 18.
A la veille du sommet franco-africain pour le cinquantenaire des indépendances au sud du Sahara, puis des pourparlers chez vous avec les bailleurs de fonds, selon les consultations de Décembre 2007 sous un régime mauritanien démocratique, il m’a semblé que des témoignages directs seraient plus utiles pour vous et vos collaborateurs, le Commissaire si vous le jugez bon, qu’une note en forme de ma part.
Voici ces témoignages immédiats – en fichier joint. En l’état où ils me sont parvenus.
J’ajoute seulement quelques tonalités :
1° la question identitaire, dans un régime aussi tendu que l’actuel, est explosive. Elle est difficile à toutes époques de la Mauritanie contemporaine, mais un régime consensuel et un président moralement irréprochable peuvent la formuler en termes attentistes, puis de compromis en cabrant le pays dans son ensemble vers de grandes tâches (Moktar Ould Daddah, la relation d’émancipation avec la France, la nationalisation de Miferma et même la guerre du Sahara). Les graves incidents devant l’Université de Nouakchott sont récents et pas débridés. La revendication des originaires de la vallée du Fleuve – dans le pays et dans la diaspora – est aussi mémorielle que pratique.
2° l’opposition se diviserait, comme en 2003 et en 2009, pour l’élection présidentielle si celle-ci rester à la discrétion du pouvoir autoritaire en place, mais elle est capable si un renversement du type de 2005 et sans les ambiguités malheureuses de la junte d’alors en 2006-2007, lui donne durablement l’initiative, de s’accorder en table ronde et de construire pérennement. Elle est aujourd’hui incarnée par trois types d’hommes également remarquables et de trempe :
- l’autorité morale du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi grandie par son attitude et son sans-faute depuis le putsch, et son contemporain de remarquable connaissance des dossiers économiques, diplomatiques et sociologiques Ahmed Ould Daddah
- une génération plus jeune, fort cultivée et choisissant des clivages moins consensuels, un dialecticien séduisant et constant depuis trois décennies Mohamed Ould Mouloud, et un « islamiste » très fin et tout simplement patriote Jemil Ould Mansour (c’est sur eux que le président Sidi et le Premier ministre, selon son esprit, Yahya Ould Waghef, comptaient s’appuyer pour bâtir une majorité qui ne soit celle du président, et non des militaires arbitres des élections parlementaires qui avaient précédé l’élection présidentielle en 2007
- les haratines charismatiques et de très grande force de caractère que sont Messaoud Ould Boulkheir et Boidiel Ould Houmeid.
L’ensemble, diversifié, est désormais très résolu, très coordonné. Inculture, arbitraire, copinage entre pouvoir d’Etat et fortunes privées, procès conduits en dépit du droit et du bon sens ou de toute instruction, les exaspèrent, les révoltent. Aucun n’a jamais aimé les militaires même si certains ont cru, dans les années 1980, en Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, par opposition à ses prédécesseurs…
En face, le pouvoir n’a plus les réseaux ni les collaborateurs politiques de ce dernier. Il semble aussi que le groupe de tête dans la hiérarchie militaire se restreint et se contracte de plus en plus. Ressources : les thèmes sécuritaires et les procès qui vont avec ; la répression brutale des manifestations ; des achats de conscience ou de notoriété qui choquent beaucoup ces jours-ci. Ainsi la venue de cet érudit égyptien, Youssef Al Qardaoui, célèbre prêcheur et président de l’Union mondiale des oulémas musulmans, à l’invitation du président des oulémas mauritaniens, Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew, fréquemment emprisonné malgré sa mauvaise santé sous Ould Taya et jusques-là extrêmement considéré par tous.
3° précisément, les haratines qui constituent – relativement – le groupe « ethnique » le plus nombreux, sont à terme le salut du pays, puisque de race noire comme tous les Mauritaniens originaires de la Vallée du Fleuve, ils sont de culture et de sociologie maures et arabes. Le métissage est plus que réussi. Car il en ressort une fierté et un réalisme qui nous donneront des partenaires – difficiles, mais de taille. Donc fiables, relationnellement et en emprise sur leur pays.
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz ne répond pas de la situation du pays – selon la configuration qu’il lui a donnée par son coup de 2008.
L’imprévisible est beaucoup plus probable qu’un développement stable et arrangé. Si encore l’Union et deux au moins de ses Etats-membres – France et Espagne – tenaient les éléments de l’équilibre, même artificiel et instable, nous aurions quelques prises. Or, les paramètres extérieurs au partenariat euro-mauritanien ou franco-mauritanien sont bien plus nombreux et déterminants que ceux dépendant de nous. Les Etats voisins, maghrébins ou sahéliens, ont cette analyse. Bien entendu, l'état des finances publiques et de l'économie réelle est lamentable : les outils manquent autant que l'argent.
*
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pièce jointe
tandis que le général Mohamed Ould Abdel Aziz rencontre son homologue soudanais (celui-ci sous le coup d’une procédure internationale)
et que vont s’ouvrir, à Nice, le sommet du cinqantenaire franco-africain, puis à Bruxelles, les pourparlers avec les bailleurs de fonds
I – jeudi 14 Mai . 18 heures 41
Français : familier de l’Afrique de l’Ouest depuis 1955 - et de la Mauritanie depuis 1964 – longtemps responsable d’activités et d’intérêts européens dans la région
Je vais essayer de donner qq éléments de la situation qui bouge énormément. Bien sûr, demain sera une journée peut-être cruciale à NDBOU.(cf. courriels BFF des 14 et 18 Mai)
Pour le moment, les affrontements sévères entre police, garde nationale d'un côté et 'dockers' de l'autre sont inquiétants. Quand on parle de 'dockers', il faut comprendre qu'il s'agit plutôt de 'porteurs' pour le compte des grands (ou petits) commerçants qui forment une population - peut-être devrais-je dire une caste dans la mesure où l'on trouve à la fois des 'harratines', des 'noirs'mauritaniens ou d'autres pays subsahariens- trés précaire. Ils gagneraient aux environs de 500 ougiyas la tonne transportée et veulent 1000 mais on ne voit guère de dialogue dans cette affaire qui peut vite dégenéreren conflit 'racial'...
Concernant la situation générale, je serai prudent: il faut toujours se méfier des 'chitaris' que l'usage du téléphone portable n'a fait qu'augmenter. A court terme, les politiques ne semblent pas trés lisibles et on a la curieuse impression d'un régime à la fois peu démocratique dans ses manières mais en même temps d'une certaine agitation ou faiblesse dans la conduite des affaires dont on pourrait donner bien des exemples. Peut-il continuer ainsi trés longtemps?
A moyen ou long terme, la Mauritanie aprés 50 ans d'indépendance, ne semble pas encore avoir trouvé sa place...
II - vendredi 21 Mai . 13 heures 41
Mauritanien : un des premiers responsables de la communication politique jusqu’au coup militaire de 2008
Au plan national, Nouakchott a été, ces deux derniers jours, le théâtre d'événements qui méritent d'être signalés.
1) Elle a reçu, avec forte mobilisations d'islamistes de toutes obédience, le Cheikh Youssouf El Gharadaoui, un des grandes prêcheurs de l'islam politique. a l'aéroport, il a déclaré qu'il ne voulait pas venir dans cette terre que souillait le drapeau israélien, et qu'il remerciait Mohamed Ould Abdel Aziz d’avoir permis qu’il effectue cette visite. Cela a déplu à beaucoup de mauritaniens, même ceux qui avaient longtemps milité pour la rupture des relations avec Israël : ils se sont rappelé que cette rupture a été décidé sur ordre de Khadafi, et que la souveraineté du pays en avait pris un très grand coup.
2) El Gharadaoui est l’invité de Mohamed El Hacen Ould Dedew, le leader incontesté des islamistes politiques en Mauritanie, dont Ould Abdel Aziz est entièrement tombé, semble-t-il, sous l’emprise. Celui-ci a déclaré, avant hier mercredi que le procès des islamistes d’Al Qaïda actuellement en cours, est injuste et que les verdicts déjà prononcés sont inéquitables ! Le Parquet a dû le remettre à l’ordre. Il a été reçu le lendemain par Ould Abdel Aziz, en même temps que son hôte el Gharadaoui - et avec honneurs et caméras.
3) Le même jour, Ould Abdel Aziz a également reçu Alain Joyandet qui a re-confirmé, malgré l’appel de l’opposition à saisir l’occasion de sa visite pour donner un signal en faveur de la Démocratie en Mauritanie et du respect par OAAziz de l’Accord de Dakar, le soutien inconditionnel de la France au pouvoir mauritanien.
4) OAAziz et Joyandet ont déjeuné en tête-à-tête. A Nouakchott, la rumeur que la France a demandé à la Mauritanie de répondre positivement à l’exigence de l’Aqmi de libérer ses détenus à Nouakchott a été fortement crédibilisée par ce déjeuner. Certains vont même jusqu’à trouver là une explication aux déclarations quasi-provocatrices de Monsieur Dedew : il préparerait l’opinion à la « licité » d’un verdict à la malienne dans l’affaire des personnes dont la libération est revendiquée par l’Aqmi et dont, semble-t-il, les assassins des quatre français à Aleg.
5) Mercredi 19 mai, le Wali de Dakhlet Nouadhibou, qui dirige une administration régionale presque entièrement composée d’Oulad Bousba (le Gouverneur, le maire central, l’un des principaux chefs militaires régionaux, le Directeur régional de la sûreté nationale, le Directeur du Port de la Baie du repos et son adjoint et d’autres chefs de services et responsables militaires), a procédé à la destruction d’un quartier précaire avec une rare brutalité. Il a même utilisé les manœuvres et porteurs ghanéens pour remplacer les nationaux qui ont refusé de brutaliser les leurs. Il a utilisé l’armée et les forces de la police. Il semble que la zone dégagée servirait à l’armée. L’opposition a protesté dans une déclaration. La situation de NDB inquiète de plus en plus. Ould Abdel Aziz prépare-t-il le poumon économique du pays, frontalier du Maroc, son propre pays d’origine, comme éventuelle base de repli en cas de pépin ? Ou le prépare-t-il à autre chose (nouvelle capitale du pays plus « sécurisante », base militaire( ?)).
6) Certaines agences de presse rapportent que le Mali a décidé de transférer les débarquement de ses marchandises vers le Port de Dakar, au lieu de celui de Nouakchott.
III – samedi 22 Mai . 23 heures 53
Mauritanien : un ancien ministre de Moktar Ould Daddah
Pour notre situation c'est la France qui est responsable ou tout au moins M.Sarkosy et son groupe.Ce n'est un secret pour personne. Se rendent-ils seulement compte que ce "qu'ils ont mis en place" contre vents et marées et sans aucune subtilité, ne peut pas tenir? Il faut l'espérer car il y va à l'avenir de l'intérêt (bien compris ) de la France (et non d'un Lobby particulier), de la stabilité du Pays et par voie de conséquence de la stabilité des deux sous-Régions Nord et Sud et donc de l'intérêt de L'Europe et partant l'intérêt de l'Occident et de la Chine.Et aussi de la Russie
Evidemment, Israel et le groupe Bourgi et les Narco- trafiquants, la stabilité de la Mauritanie et de ses voisins est certainement le dernier de leur souci, sans compter qu'elle est peut-être leur objectif inavoué evidemment: autrement, leur acharnement ne peut pas s'expliquer !
IV – mercredi 26 Mai . 08 heures 09
Français : le même qu’en I
Revenu de Mauritanie pour une quinzaine de jours, j'apprends hier soir le verdict du procés expéditif. Les trois jeunes sont condamnés à mort. Les menaces de l'un d'entre eux sont-elles sérieuses. En tous cas, elles ont été proférées en plein prétoire. Du coup, la responsabilité pèse sur les épaules d'Aziz. Quoiqu'il fasse, on mettra en avant les 'consignes' de Sarkozy 'le juif' (c'est ce que prétendent les mauritaniens en général) d'autant que Joyandet est passé à NKT merecredi dernier. La situation en Mauritanie peut se résumer ainsi : économiquement plate, politiquement incertaine et 'sécuritairement' dangereuse. Ces affirmations demanderaient àêtre développées
V – mercredi 26 Mai . 15 heures 46
Mauritanien : le même qu’en II
Voici, pêle mêle, les impressions et questions soulevées à Nouakchott par le procès des salafistes :
l'impression qui se dégage ici, est que le procès a été organisé au pas de charge et qu'il y a eu "sélection "des prévenus à juger. Par exemple, Khadim Ould Semane, proche cousin de OAAziz et l'une des figures-clés de ce dossier, n'a pas été jugé. Il a été arrêté, pourtant, en même temps que Ould Sidina notamment. Pourquoi ne figure-t-ildonc pas parmi les personnes jugées? Mystère.
On s'interroge également sur le déroulement du procès lui-même : Les "lampistes" et autres prévenus de second rang sont passés les premiers et les "durs" sont passés en dernier. pourquoi?
La peine de mort prononcée contre les assassins des touristes français(Ould Chabarnoux, Ould Sidina, Ould Haiba) est...prosaïque, sachant que jamais, depuis les années 80, une telle peine n'a été exécutée. Elle laisse donc la porte ouverte à de nombreuses spéculations : transformation en condamnation à perpète, pardon des ayant droits, grâce présidentielle, simulacre d'évasion, etc. et bien entendu à un éventuel échange avec l'Aqmi.
Et le rôle de Joyandet et de l'ambassadeur de France dans tout cela? Que se sont dit Joyandet et OAAziz au cours de leur déjeuner en tête-à-tête?
Pourquoi Dedew, qui est plus que jamais proche de OAAziz, se prononce-t-il publiquement contre le procès en cours? Est-ce pour préparer l'opinion à un éventuel dénouement heureux pour les condamnés, dans le cadre d'un scénario "Aziz l'homme de bien" corrige les injustices de la justice? Est-ce pour prendre date avec l'histoire salafiste?
Autre zone d'ombre et non des moindres : Les trois tueurs des français ont fortement revendiqué l'appartenance à l'Aqmi, se servant même du box pour faire la propagande pour la nébuleuse terroriste, mais ils ont fortement nié avoir tué les français, se contentant de dire qu'"ils auraient été honorés de le faire". Qu'est-ce à dire? Sont-ils vraiment des assassins? Ou de simples "couvertures" comme il y en a souvent dans des les crimes auquels se mêlent les renseignements des Etats ?
VI – jeudi 27 Mai . 0 heure 22
Mauritanien : un avocat défenseur des droits de l’homme depuis sa prestation de serment en 1983 – tous les grands combats politiques, y compris « l’affaire Hanevy Ould Dehah »
- le procès ; le procès a été très mal géré parce que mené par des magistrats qui n'avaient aucunre compétence pour le mener à des fins utiles en matière de lutte contre le terrorisme, je veux dire par là des magistratrs capables d'instruire pour découvrir des informations utiles, confondre des accusés, démontrer à tous ceux qui suivent le procès qu'ils sont capables de dominer les accusés mais aussi le Ministère public et de décider de l'issue de chanque audience.
En fait, durant le procès alors que ne comparaissaient que quelques éléments, le palais de justice était assimulable à la caserne d'un pays en Etat de guerre alors qu'un tel état ne se justifait point sauf pour jouer au cirque et ce fut le cas.
Alors que la loi mauritanienne sur le terrorisme ne préscrit pas de peine capitale, ils sont condamnés en vertu des dispoistions de la loi géénrale c'est à dire la le code pénale, comme si les magistrats vpuilient dire nous les avons condamnés à la peine capitale et pourtant le Ministère français des affaires étengères s'est démarqué d'une telle peine
Le procès était organisé par le pouvoir avant la réunion de Bruxelles pour dire peut être aux occidentaux, nous avons organisé le procès et ils ont été condamnés.
Pourtant durant le procès : plusieurs jeunes avaient été arrêtés et font actuellement l'objet d'enquête et seraient très proches de AL KAIDA du maghreb en somme il s'agit de cellules dormantes que le pouvoir a toujours rejeté son existence sur son territoire.
Le procès n'est pas encore terminé, les jugements font l'objet d'appel et par la suite feront l'objet de pourvoi en cassation
- Dedew est devenu le conseiller le plus écouté de Ould abdel AZIZ. c'est ainsi qu'il a invité son ami EL KARADAWI pour être reçu par AZIZ et à diner par le chef d'état-major !!!!
Après les premiers verdicts dans le procès des islamistes : il a qualifié les jugements d'arbitraires et d'injustices parce qu'ils ne se fondent ni sur des aveux ni sur des témoignages et non plus sur des présomptions et qu'ils sont contraires aux orientations du Président de la République et aucune réaction ni du ministère de la Justice ni du Procureur général n'a été enrgistrée alors que toute réaction de ce genre est souvent l'objet de réaction fracassante du procureur
c'est pourquoi l'un des journalistes n'a pas manqué de dire qu'il ne comprend pas le silence du procureur aux propos de DEDEW surtout que lorsque les avocats en parlent et c'est leur domaine le procureur use de menace et de chantage
- Passage de Joyandet : il est venu pour faire les éloges du système et éventuellement pour obtenir des concessions ou des privilèges pour les amis de SARKOZY
- les choses dans leur ensemble : l'inconsistance, l'improvisation, l'incohérence, le mal qui gangrène tout le système caratérisé par l'incompétence à tous les niveaux
L'ambassadeur de l'Union Européenne a déclaré dans une interview à la Tribune qu'il a conseillé au gouvernement de différer la réunion de Bruxelles et ce jour la presse a revelé que l'ambassadeur d'Espagne a été reçu à l'improviste par AZIZ avant que son avion ne décolle pour assister à l'investiture de son ami Oumar Bechir et je pense que l'ambassadeur est venu peut être pour le même conseil que l'ambassadeur Union Européenne avait prodigué, l'Espagne préside actuellement l'Union.
- L’opposition commence à mettre la barre très haut, mais elle a besoin de renforcer davantage ses capacités de mobilisation et de poursuivre son action à tois les niveaux surtout que le pays connaît la plus grande crise économique et sociale de son histoire parce que entre les mains d'une bande d'incomppétents sans pouvoir parce que seul AZIZ dirige le pays.
mercredi 26 mai 2010
mardi 25 mai 2010
lundi 24 mai 2010
dimanche 23 mai 2010
lecture du Coran - sourate XXVIII - Le récit 1 à 25
soir du dimanche 23 Mai 2010
Je prends la sourate suivant les deux précédentes. Il me semble que cela se tient bien. Plus j’avance dans cette lecture, plus je me sens solidaire d’amis et de relations aux prises avec une destinée très difficile et malchanceuse pour leur pays, plus je sens que l’Islam n’est pas identitaire ni enfermant ses fidèles, qu’il n’est pas non plus un principe nationaliste, qu’il ne répond pas à l’image que beaucoup – hors ses fidèles et parfois chez ses fidèles – s’en font. Il me paraît universaliste, ouvert, intellectuellement très exigeant et pourtant accessible. Il prend directement à témoin celui qui pénètre dans le Coran. J’en suis là, et – sans doute parce que je suis de plus en plus chrétien de culture et de façon de prier – je trouve à chaque moment de lecture, d’étude et de méditation autant de plaisir que de gravité. Plaisir de l’intelligence, mais bonheur aussi d’un chemin vers Dieu, d’une description, d’une approche, d’un témoignage. Mahomet est authentique et il écrit bien... il a quelque chose à dire, qu’il ne peut retenir. Et par là, il attache.
Sourate 28 . Le récit 1 à 25
Nous te racontons, en toute vérité, à l’intention d’un peuple qui croit, l’histoire de Moïse et de Pharaon. 3 La manière de raconter Moïse et Pharaon, très différente, de celle des deux sourates précédents, qui avaient surtout une portée spirituelle. C’est écrit comme par cette Italienne paraphrasant les évangiles en dix volumes et réussissant, sans suspense, à écrire assez intuitivement et juste. La marque de Mahomet demeure : donner les pensées et arrière-pensées que la Bible suppose mais ne donne pas explicitement. Récit vivant, à relire en famille pour édifier les enfants, avec cependant les éléments du suspense : ils ne pressentaient rien 9. Le cœur de la mère de Moïse se vida. Elle aurait risqué de le montrer si nous n’avions pas raffermi son cœur pour qu’elle reste au nombre de croyants 10. Le texte suit exactement la Bible Exode ch. II mais, mieux que factuel, il donne les paroles, en plus des images, et il commente au spirituel. Ainsi, à la suite de son crime : Il dit : ‘Voici une œuvre du démon : c’est un ennemi qui égare les hommes’. Il dit : ‘Mon Seigneur ! je me suis fait tort à moi-même’. Dieu lui pardonna. Il est, en vérité, celui qui pardonne, il est le Miséricordieux. Moïse dit : ‘Mon Seigneur ! Grâce aux bienfaits dont tu m’as comblé, je ne serai jamais l’allié des criminels’. 15 . 16 . 17 Psychologie et spiritualité, dialectique du pardon et d’une certaine innocence.
Le récit me frappe par quelque chose qui est peut-être décisif. Les Hébreux, les Israëlites, les Juifs ne sont pas identifiés en tant que tels, pas désignés comme tels. Pharaon était hautain sur la terre. Il avait réparti les habitants en sections ; il cherchait à affaiblir un groupe d’entre eux 4 . Dieu lui-même dit son dessein, mais n’identifie pas et ne donne pas de nom à ce peuple, celui-ci d’ailleurs n’est pas non plus présenté comme un peuple. Nous voulions favoriser ceux qui avaient été humiliés sur la terre ; nous voulions en faire des chefs, des héritiers, nous voulions les établir sur la terre 5.6. Alors que la Bible écrit que Moïse vit aussi un Egyptien qui frappait un Hébreu, un de ses frères Exode II 11, le Coran raconte que Moïse y trouva deux hommes qui se battaient : un de ses partisans et un de ses adversaires. Celui qui était de son parti demanda son aide contre celui qui était au nombre de ses ennemis 13. D’une certaine manière, de l’anonymat religieux et ethnique. Le Coran met en scène des situations hors du temps, hors des circonstances, hors de l’histoire. Il n’est pas question non plus de la généalogie des patriarches, au moins dans ce récit des débuts de Moïse. Elliptique pour les identités, le texte est prolixe dans les dialogues, on est presque dans celui d’une pièce de théâtre ou à prendre connaissance d’un scenario de film. Génie littéraire. Là où la Bible écrit : elles vinrent puiser et remplir les auges pour abreuver le petit bétail de leur père. Des bergers survinrent et les chassèrent. Moïse se leva, vint à leur secours et abreuva le petit bétail. Exode II 16.17, le Coran raconte : Il y trouva aussi deux femmes qui se tenaient à l’écart et qui retenaient leurs bêtes. Il dit : ‘Que faites-vous, vous deux ?’. Elles dirent : ‘Nous n’abreuverons pas nos troupeaux tant que ces bergers ne seront pas partis, car notre père est très âgé’. Moïse abreuva leurs bêtes … 23.24. Ce choix du dialogue au lieu de la description ou du récit (malgré le titre de la sourate) permet d’introduire deux voix supplémentaires : celle de Dieu, et celle du priant. Les dialogues faisant évoluer la situation, le dessein de Dieu, la prière de l’homme, dessein et prière respectivement dits par Dieu et par Moïse. … puis il se retira à l’ombre. Il dit : ‘Mon Seigneur ! J’ai grand besoin du bien que tu feras descendre sur moi !’ 24. C’est du grand art et cela permet aussi la leçon spirituelle. Le Coran n’a sans doute pas les psaumes – joyau de la littérature ujniverselle et specimen décisif de psychologie humaine, version créature et version seigneur des mondes – mais il a ces paroles dans la bouche de Dieu ou dans celle des croyants. Car Moïse est tout simplement un croyant, mais Mahomet est aussi un conteur exceptionnel : une des femmes vint à lui en s’approchant timidement. 25
samedi 22 mai 2010
vendredi 21 mai 2010
journal de maintenant - vendredi 21 mai 2010
Ce que je reçois d’amis, un haut responsable politique depuis les campagnes électorales de 2006-2007, et un ancien ministre du président Moktar Ould Daddah.
Du premier.
Au plan national, Nouakchott a été, ces deux derniers jours, le théâtre d'événements qui méritent d'être signalés.
1) Elle a reçu, avec forte mobilisations d'islamistes de toutes obédience, le Cheikh Youssouf El Gharadaoui, un des grandes prêcheurs de l'islam politique. a l'aéroport, il a déclaré qu'il ne voulait pas venir dans cette terre que souillait le drapeau israélien, et qu'il remerciait Mohamed Ould Abdel Aziz d’avoir permis qu’il effectue cette visite. Cela a déplu à beaucoup de mauritaniens, même ceux qui avaient longtemps milité pour la rupture des relations avec Israël : ils se sont rappelé que cette rupture a été décidé sur ordre de Khadafi, et que la souveraineté du pays en avait pris un très grand coup.
2) El Gharadaoui est l’invité de Mohamed El Hacen Ould Dedew, le leader incontesté des islamistes politiques en Mauritanie, dont Ould Abdel Aziz est entièrement tombé, semble-t-il, sous l’emprise. Celui-ci a déclaré, avant hier mercredi que le procès des islamistes d’Al Qaïda actuellement en cours, est injuste et que les verdicts déjà prononcés sont inéquitables ! Le Parquet a dû le remettre à l’ordre. Il a été reçu le lendemain par Ould Abdel Aziz, en même temps que son hôte el Gharadaoui - et avec honneurs et caméras.
3) Le même jour, Ould Abdel Aziz a également reçu Alain Joyandet qui a re-confirmé, malgré l’appel de l’opposition à saisir l’occasion de sa visite pour donner un signal en faveur de la Démocratie en Mauritanie et du respect par OAAziz de l’Accord de Dakar, le soutien inconditionnel de la France au pouvoir mauritanien.
4) OAAziz et Joyandet ont déjeuné en tête-à-tête. A Nouakchott, la rumeur que la France a demandé à la Mauritanie de répondre positivement à l’exigence de l’Aqmi de libérer ses détenus à Nouakchott a été fortement crédibilisée par ce déjeuner. Certains vont même jusqu’à trouver là une explication aux déclarations quasi-provocatrices de Monsieur Dedew : il préparerait l’opinion à la « licité » d’un verdict à la malienne dans l’affaire des personnes dont la libération est revendiquée par l’Aqmi et dont, semble-t-il, les assassins des quatre français à Aleg.
5) Mercredi 19 mai, le Wali de Dakhlet Nouadhibou, qui dirige une administration régionale presque entièrement composée d’Oulad Bousba (le Gouverneur, le maire central, l’un des principaux chefs militaires régionaux, le Directeur régional de la sûreté nationale, le Directeur du Port de la Baie du repos et son adjoint et d’autres chefs de services et responsables militaires), a procédé à la destruction d’un quartier précaire avec une rare brutalité. Il a même utilisé les manœuvres et porteurs ghanéens pour remplacer les nationaux qui ont refusé de brutaliser les leurs. Il a utilisé l’armée et les forces de la police. Il semble que la zone dégagée servirait à l’armée. L’opposition a protesté dans une déclaration. La situation de NDB inquiète de plus en plus. Ould Abdel Aziz prépare-t-il le poumon économique du pays, frontalier du Maroc, son propre pays d’origine, comme éventuelle base de repli en cas de pépin ? Ou le prépare-t-il à autre chose (nouvelle capitale du pays plus « sécurisante », base militaire( ?)).
6) Certaines agences de presse rapportent que le Mali a décidé de transférer les débarquement de ses marchandises vers le Port de Dakar, au lieu de celui de Nouakchott.
Et du second…
A Nouakchott, le climat est lourd ! tout le monde attend !Quoi? personne ne sait semble-t-il. Pour Nouadhibou, ce serait une confrontaion voulue et organiée par le pouvoir il chercherait à provoquer des incidents dans la rue pour tenir et maitriser une situation qui leur échappe par le calme et la passivité! on est en Mauritanie c'est différent d'AILLEURS ! c'est ce que le groupe Bourgi-Guéant et les Israéliens ne savent pas heureusement pour nous !!!
Pour Adil, on parle de certains qui flirteraient avec les gens en place mais je n'ai pas des renseignements précis, puisque je n'évolue pas dans ce monde qui se dit et se croit politique.
Pour Dedew on dit qu'il est très introduit chez ould A.Aziz.Lui et ses amis Islamistes ont rejoint les rangs dès les éléctions et quitté l'opposition assez tôt. Vous savez ici faire de la politique a un contenu particulier !
Pour Yussef G. c'est un érudit egyptien que j'ai souvent vu à Al Jezira mais je n'en sais pas plus je suppose que Dedew en attend un nouveau blason, sinon une légitimation
Après le suspense du samedi 14 Mai et l’angoisse d’une confrontation et de provocations à Nouadhibou, après l’annonce d’une réunion à Bruxelles des bailleurs de fonds pour la Mauritanie, juste à la date anniversaire des sinistres accords de Dakar l’an dernier, je reçois ces nouvelles et informations avec anxiété. Un tel manque de repères, une telle complicité de grands partenaires de la Mauritanie avec le pouvoir en place, qui lui-même ne sait où il veut, et se donne à tout et à tous, pour la montre, tout en étant – les dockers, il y a huit jours à Nouakchott, les « squatters » avant-hier à Nouadhibou – extrêmement brutal.
Il est évident que l’opposition doit être unie, que la multiplicité des partis et coalitions laisse présager des débâcles électorales avantageant chaque fois le pouvoir actuel dans les analyses superficiels que l’étranger peut faire. Des évidences donc du travail. Alors que les valeurs ne manquent pas, que la diaspora est à l’écoûte et peut apporter beaucoup, que – surtout – personne n’est dupe.
jeudi 20 mai 2010
lecture du Coran - sourate 26 . Les poètes
soir du jeudi 20 Mai 2010
Je prends tout simplement la sourate suivante. A l’heure de la prière de tombée de la nuit. Les psaumes notamment et donc les « heures » monastiques se prêtent à une reconnaissance de soi, encore plus aisée, que le dévisagement de Dieu qu’ils nous donnent. Les deux exercices sont de consolation immédiate : Dieu se révèle à traits humains et nous nous assimilons au psalmiste l’accueillant ou dialoguant avec lui. D’être ainsi considérés et caractérisés, est gratifiant. Je n’ai pas encore rencontré cela dans le Coran : exigence du texte et de l’ « appel », puisque Coran signifie cela.
Mais cherchant le texte, je suis arrêté par la sourate précédente qui semble traiter avec plus d’ampleur la geste de Moïse et le drame de Sodome et Gomorrhe. Sourate XXVI jumelle par anticipation de la XXVII.
Sourate 26 . Les poètes
Des décalques de la sourate suivante, ou plutôt la réalisation du conseil divin : Moïse jeta son bâton et le voici : dragon véritable. Il étendit la main : et la voici blanche pour ceux qui regardaient 32-33 & Exode VII 8 à 12, puis IV 6 à 8, De même, l’expulsion de Loth par son peuple 160 à 168 ainsi que son salut, sauf celui de Sara 170-171 ou la condamnation de l’homosexualité : vous approcherez-vous des mâles de l’univers et délaisserez-vous vos épouses créées pour vous par votre Seigneur ? 165-166 et enfin l’échec de Salih chez les Thamoud.
Mais la force et l’originalité de la sourate et de l’angle choisi par le Coran sont dans l’énoncé, imagé, des relations entre les prophètes et ceux auprès de qui ils sont envoyés. Le peuple de Noé a traité les prophètes de menteurs, lorsque leur frère Noé disait : ‘Ne craindrez-vous pas Dieu ? Je suis pour vous un prophète digne de foi. Craignez Dieu et obéissez-moi ! Je ne vous demande pas de salaire. Mon salaire n’icombe qu’au Seigneur des mondes. 105 à 110. Aux seuls noms près, la même formulation pour les ‘Ad vis-à-vis de leur frère Houd 123 à 127, les Thamioud et leur frère Salih 141 à 145, et enfin le peuple de Loth et leur frère Loth 140 à 144 et les hommes d’al’Aïka avec Chut’aïb 176 à 180. Cette répétition est moins instructive que les dialogues entre Pharaon et Moïse : c’est en l’occurrence la Bible Exode VII à 10 qui est hiératique : Cependant le cœur de Pharaon s’endurcit et il ne les écouta pas, comme l’avait prédit Yahvé, qu’il sagisse du bâton changé en serpent, de l’eau changée en sang, de l’invasion des grenouilles, des moustiques, des taons, ou des ulcères, de la grêle, des sauterelles et enfin des ténèbres : il ne laissa pas partir les Israëlites. Variantes ou ajouts : c’est Yahvé qui endurcit le cœur de Pharaon. Tandis que le Coran fait dialoguer – en termes de foi – le prophète et le souverain, les deux pouvoirs. Avec cette mise en scène que Pharaon reconnaît Moïse (ce que la Bible ne suppose même pas) : Ne t’avons-nous pas élevé, tout enfant ? N’as-tu pas passé avec nous plusieurs années de ta vie ? puis tu as commis l’acte que tu as commis et tu es ingrat 18-19 et Pharaon interroge Moïse sur Dieu : Moïse dit : ‘C’est votre Seigneur et le Seigneur de vois ancêtres les plus reculés 26.
Je suis tenté à ce stade de voir – là – la faiblesse et la force du Coran. La faiblesse, car le décalque de l’argument des Apôtres vis-à-vis des Juifs : le Dieu de leurs pères et ancêtres, n’est pas transposable à aucun autre peuple, ou alors c’est revenir à l’argument de l’homme contemplant la nature, l’homme espèce et non l’homme peuple. La force, car Mahomet a dû bénéficier d’une initiation ou d’une culture bibliques très originales. Le texte de l’Exode a été très enrichi par ces dialogues logiques – mais inattendus pour un chrétien – entre Pharaon donc et Moïse, avec l’entourage des conseillers et des magiciens. On est dans le vif du sujet quand Moïse conclut la première passe d’armes : Si tu adoptes un autre dieu que moi, je te ferai mettre en prison (ce ne peut être dans la bouche d’un Egyptien du premier millénaire, mais au contraire dans celle de César et des Romains). – Et si je t’apportais une chose évidente ? – Apporte-la, si tu es véridique ! 29 à 31.
Série d’épreuves, mais le Coran – dans cette sourate au moins ne retient que celle du bâton 43 à 45 cf. Exode VII 8 à 14 et n’évoque pas les « dix plaies d’Egypte ». Unique épreuve qui aboutit à la conversion des magiciens ; ceux-ci ont aussitôt les dires et le comportement des Maccabées ou Martyrs d’Israël: Je vous ferai couper la main droite et le pied gauche, puis je vous ferai crucifier – Ce ne serait pas un mal, car c’est vers notre Seigneur que nous nous tournons. Nous croyons au Seigneur des mondes ! Le Seigneur de Moïse et d’Aaaron 49, 50, 47, 48. Le passage de la mer Rouge est le second des signes 61 à 66. Dès lors le Coran peut scander : il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants 103, 121, 158, 174, 190. Réponse des hommes : clivage, mûe dans une vie. J’étais au nombre des égarés 20 nous étions dans un égarement manifeste… seuls des criminels nous ont égarés 97 & 99 pardonne à mon père, il était au nombre des égarés 86. Commentaires proches de ceux du Christ : Ils tendent l’oreille mais la plupart d’entre eux sont menteurs 223. Signes et avertissements : nous n’avons détruit aucune cité qui n’ait entendu des avertisseurs, et un rappel 208-209 Noé comme plus tard Mahomet assure : Je ne suis qu’un avertisseur 115 certes de châtiments pour ceux qui se refusent : nous avons englouti ceux qui les poursuivaient… nous avons ensuite noyé les autres… nous les avons anéantgis… le châtiment les saisit… ce fut le châtiment d’un jour terrible 66, 120, 135 & 158, 189 mais surtout de Dieu-même : Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Miséricordieux 9, 68, 104, 122, 140, 175, 191.
Cette très intéressante et attachante sourate – résumé méthodologique du Coran, me semble-t-il – se revendique explicitement : Oui, le Coran est une révélation du Seigneur des mondes. L’Esprit fidèle (un chrétien à la veille de la solennité de la Pentecôte est sensible à ce verset, même si les commentateurs assurent qu’il s’agit de l’ange Gabriel) est descendu avec lui sur ton coeurpour que tu sois au nombre des avertisseurs – c’est une révélation en langue arabe claire 192 (savoir si c’est la seule mise en évidence explicite de la langue arabe, comme langue de la Révélation). Elle a parfois le vibrato d’un psaume de l’Ancien Testament : Confie-toi au Tout-Puissant, au Miséricordieux. Il te voit quand tu te tiens debout et quand tu te trouves parmi ceux qui se prosternent. Il est, en vérité, celui qui entend et qui sait tout ! 217 à 220.
En revanche, énigme, cette mise au pilori des poètes, à l’exception de ceux qui croient, qui accomplissent des œuvres bonnes, qui invoquent souvent le nom de Dieu 227. Donc les poètes, titre de la sourate. Chouraqui assure qu’à l’époque du Prophète, les poètes étaient plutôt hostiles à l’Islam. Soit ! ils sont suiis par ceux qui s’égarent. Ne les vois-tu pas ? Ils divaguent dans chaque vallée ; ils disent ce qu’ils ne font pas… 224 à 226. Au contraire, cette sourate qui mériterait davantage de s’intituler : Les prophètes, dit bien le destin de ceux-ci, Moïse en est le prototype : je crains qu’ils me traitent de menteur 12 ce qui sera effectivement le cas de tous 117, 141, 160, 176, 189. Ils crient au mensonge ; mais bientôt leur parviendront les prophéties concernant ce dont ils se moquent 6 Le dilemme de la foi est posé – mais en termes humains : qui ment. Le Prophète, envoyé et inspiré : l’Islam, il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants 3. Dieu s’attestant lui-même : le christianisme et l’impossible croix pour Jésus Christ. Car la résurrection n’est pas sujet de division entre musulmans et chrétiens (le jour où les hommes seront ressuscités 87) alors qu’elle l’était entre Juifs… une seule résurrection fait problème : celle du crucifié. Le problème n’ayant de solution, en foi comme en logique, que dans l’identité de ce crucifié. Ce n’est pas le thème de cette sourate puisque les prophètes et ceux qui les suivent, échappent à leurs ennemis et ceux-là sont châtiés.
mercredi 19 mai 2010
lecture du Coran par un chrétien - sourate 27 . Les fourmis
soir du mardi 30 Mars 2010
Je viens – avec un plaisir préparé la veille, quand je l’ai choisie – à la sourate les fourmis. Je quitte donc, un moment, les sourates de la fin du livre, la fin au sens de la présentation et du classement actuels : sourates qui sont des objurgations lapidaires, pour consacrer du temps et de la méditation à un texte suivi qui m’attire car il semble présenter la version et la lecture coraniques d’une partie de l’Ancien Testament, une partie réciotative, événementielle, alors que ce n’est pas du tout le genre littéraire du Prophète ; A m’en tenir à la question de ce genre, il me semble que ce n’est pas non plus un livre de sagesse. C’est vraiment un prêche insistant pour n’être pas parjure mais au contraire adorateur conséquent et convaincu de l’Unique. D’une certaine manière, Mahomet prêche le ciel, un état de vie religieuse, une escathologie.
Sourate 27 . Les fourmis Masson & Chouraqui d’accord
Une bonne nouvelle pour les croyants. Non pas un enseignement ou une révélation qui produiraient conversion et foi nouvelles, mais un aliment pour une foi déjà acquise. Critère de celle-ci ? les adhérents qui élèvent la prière, donnent la dîme, certains de l’autre monde. 1 pas une conception de Dieu, mais un comportement, des actes. Quant à l’au-delà , il contient forcément la foi en Dieu, sans qu’y ait à décrire ou expliciter celui-ci.
soir du jeudi de l’Ascension (pour les chrétiens) 13 Mai 2010
Je me suis écarté de la structure que je souhaite pendant six semaines, j’y reviens. J’éprouve une dychotomie qui ne peut se résoudre que dans la méditation du texte. D’un côté des lectures ce mois-ci, trois livres que je crois décisifs, la biographie de Mahomet par Virgil Georghiu [1] et deux études, disant aussi bien la profondeur de ce que l’Islam apporte même à la théologie catholique (le dogme trinitaire) sur les points-mêmes de la plus essentielle divergence [2], que le méfait de lecture non empathique des Ecritures de l’autre et tournant à la haine [3], alors même que des vues sont suggestives [4]quand on ne développe que soi et non la vue qu’on a de l’autre et de sa sociologie. Le seul point que marquent ces derniers auteurs est qu’ils ont tenté de lire la Bible, alors que les détracteurs de l’Islam – dans le christianisme ou l’agnosticisme se transmettent une opinion caricaturale sans lire le Coran-même. Etant à saisir mon journal d’il y a quarante ans, j’ai moi aussi écrit au printemps de 1965 des absurdités conformistes sur l’Islam, telles que des religieux catholiques me les transmettaient et il n’y a pas six mois m’était rapportée une définition lapidaire, trop brillante et fausse de l’Islam par le cardinal Lustiger. Il est utile que dans un dialogue, chacun sache l’image que l’autre a de lui, a priori : mesure rétrospective ensuite du chemin parcouru.
Je réfléchirai, par écrit et séparément de mon présent exercice, à cette lecture – que j’ai résolu d’entreprendre et de mener à terme – lecture tranquille du Coran pour lui-même et comme s’il m’était directement adressé, tel que je suis et au moment où je suis de ma culture et de ma vie, de mes solidarités aussi avec tant d’amis musulmans, siolidarités personnelles et solidarités avec un pays précis : la Mauritanie. De l’autre côté, le texte lui-même à lire comme un apport essentiel au parcours de l’homme vers Dieu ou selon Dieu. Dans le premier cas, la discussion porte sur les conditions à remplir intimement pour être de bonne foi dans ce que l’on croit et dans ce que l’on découvre du fondement d’une croyance différente ; dans le second, le néophyte de bonne volonté avance sans le moindre secours et les résonnances se font non pas entre des passages du texte, mais entre ce texte et celui de ma foi, la Bible judéo-chrétienne, ou plus simplement entre ce texte et ce que j’en extrapole puisque cette lecture est la toute première et que je suis très loin d’aller et venir dans le Coran, et plus encore de savoir ce que la tradition ou l’exégèse disent de ce que je lis et que sans doute le musulman (arabisant) a, dans l’esprit et le cœur, quand il prie, récite, lit.
Sourate 27 . Les fourmis
Masson & Chouraqui d’accord sur cette traduction du « titre »
Une bonne nouvelle pour les croyants. Non pas un enseignement ou une révélation qui produiraient conversion et foi nouvelles, mais un aliment pour une foi déjà acquise. Critère de celle-ci ? les adhérents qui élèvent la prière, donnent la dîme, certains de l’autre monde. 1 pas une conception de Dieu, mais un comportement, des actes. Quant à l’au-delà , il contient forcément la foi en Dieu, sans qu’y ait à décrire ou expliciter celui-ci. Evidemment, je me sens en pays de connaissance, jusqu’à la dernière phrase du verset 3
Avec ses deux traductions : ils croient fermement à la vie future (Masson), certains de l’Autre monde (Chouraqui), le texte m’amène à réfléchir sur ce que les chrétiens, à la suite du Christ, appellent la vie éternelle. La vie, en fait, par excellence. Ni l’Islam, ni Israël ne disent donc et ne pensent ainsi.
Aveugler celui qui ne croit pas 4 & 5 semble tautologique ou vouloir poursuivre une vengeance. Mais qui est l’acteur ? qui dit : nous ? nous maquillons pour eux leurs œuvres (Chouraqui), nous avons embelli à leurs propres yeux les actions de ceux qui ne croient pas (Masson) : priver l’homme de discernement parce qu’il s’est perdu, pour qu’il se perde ? on verrait plutôt que ce soit une cause de cette perte et sans que Dieu, au contraire, l’ait voulu.
Moïse, premier messager, premier prophète du Coran-même, ce qui implicitement fait du Coran, bien plus qu’un successeur ou un complément de la Bible, mais bien l’englobant de la Bible, et à son origine… Tu reçois en vérité le Cora de la part d’un Sage, d’un Savant (Masson), te voilà, tu as rencontré l’Appel (le Coran) du Sage, du Savant 7 introduit par 6. Problème : Moïse n’est pas un savant, il n’est un sage que pour sa postérité spirituelle et politique. De même pour Mahomet. L’épisode du buisson ardent est traité spirituellement et pas factuellement. La Bible en a fait la première rencontre de Moïse avec Dieu, usant d’un subterfuge pour piquer sa curiosité et tester sa disponibilité. Le Coran fait du buisson ce qui aurait pour analogue dans la liturgie de la Pâque chrétienne le cierge pascal, le feu d’ouverture de la veillée : Oui, j’aperçois un feu, je vous en apporterai bientôt un nouveau (Chouraqui), une nouvelle (Masson), ou bien un tison ardent. Exhortation spirituelle en même temps que transmission : peut-être vous réchaufferez-vous ? L’ensemble est beau 7, typique des Pères de l’Eglise qui ont peut-être eu déjà cette méditation. La parole venant du buisson a deux auteurs, le premier situe le second, le second est Dieu Lui-même Deutéronome XXXIII 16 & ExodeIII 12. Ô Moïse, je suis Dieu, en vérité, le Tout-puissant, le Sage… 9 Dans la Bible, Dieu ne se nomme qu’à la demande de Moïse ayant déjà reçu son « ordre de mission » Exode III 14 et en première présentation, il se donne à reconnaître comme il l’avait fait aux patriarches : Moïse n’est pas prophète mais il reprend la lignée de ceux-ci : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob Exode III 6 ce qu’ignore le Coran qui anticipe sur ce que la Bible place chronologiquement plus tard : je suis en vérité celui qui pardonne et qui est miséricordieux (quoique conditionnellement) à l’égard de ceux qui ont, ensuite, remplacé un mal par un bien. 11 L’épisode du bâton 10 éprouvant Moïse est dans la Bible mais situé plus loin dans le récit au titre des arguments et preuves dont disposera devant Pharaon l’envoyé de Dieu Exode IV 2 à 5, celui de la main devenant lépreuse puis redevenant normale 12 y figure aussi Exode IV 6 à 8. Le Coran coupe court : quand nos signes leur parvinrent pour les éclairer, ils dirent : « c’est de la magie » 13 et il se présente – dans le portrait et le rôle donnés à Moïse – davantage comme le lecteur et commentateur de morceaux choisis dans la Bible que comme innovant, sauf – ce qui lui est familier et constitue son cachet, que j’apprécie beaucoup, et qui me le fait apparenter aux Pères du désert dont chronologiquement Mahomet n’est pas loin – quand il tire la leçon spirituelle : celle du bâton. Ô Moïse, n’aie pas peur ! Les prophètes n’ont jamais peur auprès de moi, à l’exception de ceux qui sont injustes 10.11 (Masson). Me voici : près de moi, les Envoyés ne craignent rien, excepté ceux qui fraudent (Chouraqui). Le Coran traite-t-il ailleurs la Pâque, le passage de la mer Rouge, les plaies d’Egypte ? à voir. La Bible, au contraire, détaille aussi bien la mission de Moïse que, oar avance, la manière dont se passeront les choses : une anticipation du divin rédempteur, plan de Dieu, mission du Fils de l’homme, accomplissement des prophéties.
Le texte va être beaucoup plus conséquent et surtout beaucoup plus variant de la Bible, à propos de Salomon (et de la reine de Saba) 15 à 44.
soir du samedi 15 Mai 2010
Je reviens simplement au texte.
Sourate 27 . Les fourmis 15 à 44
Nous avons donné une science à David et à Salomon 15 et cette science, c’est de reconnaître Dieu et la vocation à laquelle il nous appelle : Dieu qui nous a préférés. Le Coran opère une synthèse, alors que la Bible donne David dans les deux livres de Samuel ainsi que dans le 1er des Chroniques X à XXIX, et Salomon, plus parcimonieusement dans le 1er livre des Rois III à XI et aussi dans le 2ème des Chroniques I à X ; il est vrai qu’on peut conjecturer la perte d’un livre-source, l’Histoire de Salomon évoquée en 1er Rois XI 41 et surtout retrouver l’œuvre directe et ou l’inspiration des deux grands rois dans nombre de livres sapientiaux : Sagesse et Psaumes. La synthèse n’est ni littéraire ni historique, elle est centrée sur la reine de Saba et l’entrée en scène de celle-ci, dite Bilqis, est particulièrement romanesque : j’y ai trouvé une femme 23 mais celle-ci est traitée en termes de puissance seulement : elle rège sur eux, elle est comblée de tous les biens et elle possède un trône immense 23. La Bible laisse l’initiative du déplacement et de la rencontre à la reine, le Coran le donne au roi : pars avec ma lettre que voici, lance-la aux Saba puis, tiens-toi à l’écart et attends leur réponse 28 La reine n’est pas spontanée dans sa réponse ni dans son voyage, elle consulte : Qunt à moi, je vais leur envoyer un présent et je verrai ce que les émissaires rapporteront 35.
La consultation de la reine de Saba : l’affaire dépend de toi, vois donc ce que tu veux ordonner 33 cette déclaration d’incompétence des chefs du peuple veut-elle en sociologie politique d’un pays musulman ? Stratégie de la reine de Saba et comment Salomon a le comportement qu’elle prévoyait : quand les rois pénètrent dans une cité, ils la saccagent et ils font de ses plus nobles habitants les plus misérables des hommes. C’est ainsi qu’ils agissent… Nous allons marcher contre eux avec des armées, ils n’y résisteront pas, nous les chasserons de leur pays, ils seront alors misérables et humiliés. 34 & 37 Mais Salomon cherche un exécutant, deux se présentent, un ‘ifrit ou rebelle, puis quelqu’un qui détenait une certaine science du Livre 9 & 40. Salomon, en fait, veut mettre à l’épreuve sa partenaire et ne veut qu’à son trône : rendez-lui son trône méconnaissable ; nous verrons alors si elle est bien dirigée ou si elle est au nombre de ceux qui ne sont pas dirigés 8. Et la reine triomphe parce qu’elle est croyante, qu’elle a la foi et que si elle ne l’avait pas encore, elle l’embrasse : La Science nous a déjà été donnée et nous sommes soumis ! Je me suis fait tort à moi-même ; avec Salomon, je me soumets à Dieu, Seigneur des mondes 42 & 44. Etapes de la conversion et le récit se termine là, qui est l’inverse de celui de la Bible où Salomon avait étonné la reine par sa sagesse. Ici, l’héroîne est cette femme qui va de découverte en découverte jusqu’à la foi, mais pour triompher des apparences, et ne pas se contenter de la simple science (majuscule ou pas), il lui faut un mot de Salomon : on lui dit : ‘entre dans le palais !’. Lorsqu’elle l’aperçut, elle crut voir une pièce d’eau, et elle découvrit ses jambes. Salomon dit : ‘c’est un palais dallé de cristal’ 44. Le Coran, redondance de la Bible et commentaire de celle-ci soit factuellement, il est alors discutable pour le chrétien et sans doute aussi pour le juif, soit spirituellement il est alors l’un des orfèvres de la prière humaine et de la révélation.
soir du dimanche 16 Mai 2010
Spontanément, ma femme rapporte pour notre fille (cinq ans et demi) deux albums dessinés, le premier raconte l’itinéraire d’une petite Leïla, française à la seconde génération, les parents de l’Algérie à Boulogne-Billancourt [5], l’autre dans la série de « la vie privée des hommes » le récit des premiers siècles de l’Islam [6]. Je poursuis ma lecture, maintenant sans référence biblique.
Sourate 27 . Les fourmis 45 à 58
Nouvel épisode de la mission de Sâlih chez les Thamûd, elle est évoquée souvent dans le Coran, dès la sourate 7 Les hauteurs 73 & ss.Mes deux traducteurs n’ont pas de notice biographique sur ce prophète mais indiquent la tribu pré-islamique est désignée autant pour elle-même que pour la divinité qu’elle célèbre. Exhortation de l’envoyé à la paix domestique : Si seulement vous demandiez pardon à Dieu, peut-être vous serait-il fait miséricorde. 46
Là où la BibleExode XVIII 17 à XIX 29 donne un récit (le châtiment de Sodome et de Gomorrhe, l’intercession d’Abraham et la fuite de Loth) dont se déduisent le plan, la justice et la miséricorde de Dieu, le Coran – supposant l’épisode connu en version originale – commente et donne les pensées des uns et des autres, comme déjà donné par sourate 7 80 à 84. Au passage, condamnation de l’homosexualité : Vous vous approchez par concupiscence des hommes plutôt que des femmes : vous êtes ignorants 55 – ce que n’évoque pas la Bible, fort discrète (je vais descendre voir s’ils ont fait tout ce qu’indique le cri qui est monté vers moi ExodeXVIII 21, pas plus qu’elle ne suggère une expulsion de Loth par ses concitoyens : Chassez de votre cité la famille de Loth, voilà des gens qui affectent la pureté 56 et paradoxalement l’hétérosexuel est séparé d’autorité de sa femme, selon le Coran, alors que la Bible donne la perte de celle-ci du fait de sa curiosité qui la fit se retourner Exode XIX 26 après le départ de la famille au complet. Quant à l’inceste que pratiquent les filles de Loth avec leur père pour assurer une descendance (il n’y a pas d’homme dans le pays pour s’unir à nous à la manière de tout le monde. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui ; ainsi de notre père, nous susciterons une descendance Exode XIX 31) avec recours au vin et donc à l’ivresse (l’aînée vint s’étendre près de son père, qui n’eut conscience ni de son coucher ni de son lever Exode XIX 33), la Bible n’en fait pas un commentaire négatif de principe : la fin justifie les moyens. Ainsi, la matière des interdits, et leur degré, diffèrent-t-elles fortement entre les deux Livres. Le genre du Coran est donc spirituel au premier degré, la Bible, dans ses livres « historiques », privilégie le récit et Dieu ne parle qu’en dialogue, la morale et le sens spirituel sont réservés à d’autres livres. La législation qui peut se déduire, est littéralement plus laxiste dans la Bible, laxisme tenant aux omissions voulues davantage qu’à la tournure d’énoncés qui, eux, ne sont jamais flous.
soir du mardi 18 Mai 2010
Troisième partie de cette sourate, si originale : un commentaire ou une prolongation de l’Ancien Testament (la Bible) avec une mise en scène de Moïse, de Loth et de la reine de Saba, généralement un contre-pied dela Bible pour que l’initiative passe d’un personnage à l’autre – la mission de Silal d’application biblique mais sans doute d’origine arabe et intertribale – maintenant le retour à l’essentiel ; j’y vais dans la prière mais aussi l’excitation littéraire car le Coran est à ses sommets d’écriture et de composition quand il montre Dieu.
Sourate 27 . Les fourmis 59 à 93
Des maximes particulièrement fortes et universelles qu’aucun chrétien ne peut éluder : Ton Seigeur n’est pas inattentif à ce que vous faites 93, ou encore : Confie à toi, tu es certainement dsans la claire Vérité (Masson), abandonne-toi en Allah, tu seras dans la vérité évident (Chouraqui) 79 ni même aucun spirituel : Quiconque est bien dirigé est dirigé pour lui-même 92 Thème du « jugement dernier » que ne récuse pas le chrétien : la parole tombera sur eux, parce qu’ils ont été injustes et ils se tairont 85 ceux qui viendront en ce Jour avec une bonne action, recevront mieux encore. Ils seront à l’abri de toute frayeur. Ceux qui viendront avec une mauvaise action seront préciputés la face dans le Feu. 88 & 89
Démonstration de fond pour les Juifs : ce Coran raconte aux fils d’israël la plus grande partie des choses sur lesquelles ils ne sont pas d’accord 76 et avec les arguments qui seront plus tard ceux des déistes et de Voltaire, le reste des hommes, le monde entier est convié…le Coran d’ailleurs insiste autant, pami les œuvres et bienfaits de Dieu, sur les grâces spirituelles, notamment celle du discernement, que sur la cosmogonie ou l’architecture universelle : n’est-ce pas lui qui exauce le malheureux qui l’invoque ? n’est-ce pas lui qui vous dirige dans les ténèbres de la terre et de la mer ? n’est-ce pas lui qui a créé les cieux et la terre ? n’est-ce pas lui qui donne un commencement à la création et qui, ensuite, la renouvellera ? ne voient-ils pas que nous avons disposé la nuit pour qu’ils se reposent et le jour pour qu’ils voient clair ? 62, 63, 60, 64 & 86
Distribution des rôles enfin et description de chacun. Celui du Prophète : J’ai reçu seulement l’ordre d’adorer le Seigneur de cette cité qu’il a déclarée sacrée, j’ai reçu l’ordre d’être au nombre de ceux qui sont soumis et de réciter le Coran, je suis seulement chargé de vous avertir 91 & 92 . Celui des incrédules portaiturés très négativement :Voilà des gens qui donnent à Dieu des égaux… La plupart des hommes ne savent pas…Il y a peu d’hommes qui réfléchissent… Ils disent ‘’Quand donc cette promesse se réalisera-t-elle si vous êtes véridiques’’ 60,61, 62 & 71. Celui enfin de Dieu : ton Seigneur est plein de bonté envers les hommes, ton Seigneur connaît parfaitement ce que cachent leurs cœurs et ce qu’ils divulguent 73 & 74..
Mais l’essentiel me semble surtout dans l’affirmation en différentes formes que seule la foi sauve – diraient l’Eglise et l’Apôtre – ou autrement dit, selon le Coran, c’est l’absence de foi, l’incrédulité, le refus explicite de croire qui condamne. L’Islam introduit une forte liberté humaine, celle de croire ou celle de ne pas croire, et contrairement à la démarche et à la psychologie chrétienne qui faisant recevoir la foi par le croyant, suppose qu’à l’origine du destin humain il n’y a ni salut ni foi personnels, le baptême introduisant à l’un et à l’autre, l’Islam voit au contraire la foi originelle, tant Dieu est évident, et la possible démarche humaine seulement en incrédulité, laquelle est donc un reniement. Sans doute, à terme, arive-t-on – intellectuellement et spirituellement – à la même posture de l’homme, saisi par Dieu et croyant. Mais au jugement dernier, le critère en Islam est la foi, dans le christianisme il est les œuvres : ce que vous avez fait à l’un de ces petits … c’est à moi que vous l’avez fait ! Critère qui court tout le Livre (l’Appel) : Le jour où nous rassemblerons, de chaque communauté, une foule de ceux qui traitaient nos signes de mensonges, on les placera en rangs. Quand ils seront arrivés, Dieu leur dira : ‘N’avez-vous pas traité nos signes de mensonges, alors que vous ne les connaissiez pas ? Que faisiez-vous alors’. La Parole tombera sur eux, parce qu’ils ont été injustes, et ils se tairont. 83, 84, 85 Les œuvres nétant pas, je le note, complètement absentes de l’évaluation finale : ils ont été injustes.
Image conclusive, saisissante de réalisme et introduisant aussitôt au spirituel : Tu verras les montagnes, que tu croyais immobiles, passer comme des nuages. C’est une œuvre de Dieu : il fait bien toute chose, il est parfaitement informé de ce que vous faites. 88
[1] - Virgil Gheorghiu . La vie de Mahomet trad. du roumain par Livia Lamoure éd. française Plon 1962 & Robert Laffont 1974 . 349 pages – l’œuvre est dédiée à Jacques Benoist-Méchin
[2] - Abdel-el-Krim el-Jîlî . Un commentaire ésotérique de la formule inaugurale du Coran trad. et annoté par Jâbir Clément-François, précédé d’une introductrion générale à la Non-Dualité dans l’ésotérisme islamique (éd. Albouraq . Beyrouth . Avril 2002 . 277 pages) pp. 120 à 123
[3] - Mohamed Talbi . L’Islam n’est pas voilé, il est culte – Rénovation de la pensée musulmane (éd. Carthaginoiseries . Tunis . 1er trim. 2009 . 410 pages) pp. 212 & 206
[4] - ibid. p. 180
[6] - Moktar Moktefi, textes & Sedat Tosun illustrations . Aux premiers siècles de l’Islam . VII°.XIII° siècles . 600.1258 ap. J.C. de Mohamed à la chute de Bagdad (Hachette Jeunesse . Novembre 1986 . 67 pages) . évoque entre autres que les fables de La Fontaine doivent beaucoup comme celui-ci le reconnaît au recueil de contes indo-iranien (Le livre de Kalila et Dsimma ou fables de Bidpaï) traduit au VIIIème siècle par Ibn Al Moukaffa, qui l’enrichit considérablement – illustration aussi de l’universalité de la langue et plus encore de l’écriture arabes
mardi 18 mai 2010
visite du secrétaire d'Etat français - communiqué de la COD et dépêches AMI
Coordination de l’Opposition Démocratique
Communiqué
Monsieur Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie arrive ce mercredi à Nouakchott, dans le cadre d’une tournée qu’il effectue, suivant les agences de presse, dans plusieurs pays africains.
Ici, en Mauritanie, et à l’Opposition démocratique en particulier, nous ne pouvons que nous interroger sur la signification d’une telle visite, dans un contexte comme celui que vit actuellement notre pays.
On sait, en effet, que Monsieur Joyandet, et derrière lui tout un réseau d’influence français, avait fortement soutenu le coup d’Etat militaire de Mohamed Ould Abdel, multipliant les déclarations du genre « les revendications des militaires ne sont pas toutes illégitimes », « les Etats généraux de la Démocratie représentent le point de vue de plus de 80% des mauritaniens » ! On sait aussi que Robert Bourgi – qui prétend avoir une grande influence sur la politique de coopération française en Afrique et se targue d’être le Conseiller occulte du Président Sarkozy - et son réseau ont joué un très grand rôle dans la déstabilisation de la démocratie en Mauritanie et l’installation du régime issu du putsch.
Le Secrétaire d’Etat français vient-il donc en Mauritanie s’expliquer de ce parti-pris en faveur du putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz et du fait que Paris ait « fermé les yeux » (dixit André Parant) sur les élections frauduleuses du 18 juillet 2009 ou, tout simplement, réitérer l’appui de la France à ce régime qui viole nos lois républicaines et se délie de l’Accord de Dakar qu’il a signé et dont la France était partie prenante ? Vient-il réhabiliter la France des idéaux et principes démocratiques aux yeux du peuple mauritanien qui aspire à la démocratie et ne comprend pas que cette grande nation puisse œuvrer à l’encontre de cette aspiration, ou tout simplement revigorer les officines de la Françafrique à Nouakchott et réconforter le régime en place dans ses tendances despotiques et son intransigeance à s’opposer à l’avènement de l’ordre démocratique dans notre pays ?
Soucieuse de l’instauration et du renforcement de rapports de confiance, d’une franche collaboration et d’une coopération mutuellement avantageuse entre les peuples mauritanien et français, la Coordination de l’Opposition Démocratique souhaite sincèrement qu’une nouvelle page soit ouverte dans les relations qui lient la Mauritanie à la France ; une page qui tire résolument un trait sur les regrettables souvenirs de la période passée. Elle espère vivement que l’actuelle visite de Monsieur Alain Joyandet contribue à la réalisation de cette aspiration.
Nouakchott, le 18 mai 2010
La Commission de Communication
lundi 17 mai 2010
dimanche 16 mai 2010
samedi 15 mai 2010
manifestations à Nouadhibou - dépêches de l'Agence Mauritanienne d'Information AMI & communiqué de la Coordination de l'Opposition Démocratique COD
Coordination de l’Opposition Démocratique
Flash Info
La Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a organisé samedi 15 Mai un grand meeting populaire à Nouadhibou auquel ont participé des milliers de citoyens venus, malgré les pressions et les intimidations de toute sortes, et malgré les longs contours que leur a imposé l’administration qui a fermé plusieurs routes menant à la place du meeting. Le défi lancé par l’opposition au pouvoir de Ould Abdel Aziz a été relevé haut la main, transformant le meeting de l’UPR en un non événement, boycotté par les populations de la ville, et même par ses organisateurs eux-mêmes, si l’on en juge par le niveau des intervenants.
Prenant la parole à cette occasion, les présidents de la COD ont tour à tour fustigé le régime despotique de Mohamed Ould Abdel Aziz et mis en garde contre le danger qu’il constitue désormais pour le pays. C’est un pouvoir dictatorial, sans vision ni projet pour le pays et, pire encore, qui ne respecte pas ses engagements et dévaste notre économie en abreuvant le peuple de mensonges et de promesses démagogiques. Les Présidents de la COD ont rassuré les habitants de la capitale économique sur l’unité de l’opposition et sa détermination à poursuivre son combat démocratique pour précipiter la chute de Mohamed Ould Abdel Aziz et libérer le pays de son emprise.
Ce régime n’a aucun sens de la conduite des affaires de l’Etat et notre économie, par sa faute, connaît un effondrement sans précédent a dit Monsieur Ahmed Ould Daddah, président en exercice de la COD, poursuivant que nous devons tout faire pour le faire partir. La démocratie s’arrache et ne se donne pas, a-t-il martelé devant les populations de Nouadhibou, dont il a déploré les conditions et compati avec les souffrances entretenues par Mohamed Ould Abdel Aziz et son pouvoir.
Auparavant, le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir avait pris la parole et mis en exergue les carences évidentes et contradictions (diplomatiques surtout)du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, appelant les populations de Nouadhibou à contribuer activement au départ de ce régime qui constitue une catastrophe pour notre pays et qui, inéluctablement, devra tomber.
Au cours du meeting, des responsables de la coordination ont pris la parole.
Pour sa part, le président du parti "la Convergence démocratique", M. Mahfoudh ould Boutah a dit que " les citoyens souffrent de soif et de faim au moment où le régime s'intéresse aux infrastructures et à la construction des routes", relevant que "cela constitue un mépris pour le peuple mauritanien".
Il a ajouté que tous les secteurs vitaux dans la ville de Nouadhibou "vivent une situation déplorable marquée par une mort clinique des pêches artisanale et industrielle au même moment où les produits de la SNIM sont devenus exposés à la perte", faisant supporter la responsabilité de cela au régime.
l'intervenant au nom du parti "Taliaa (l'Avant garde), Abderrahmane Ould Cheikh a, lui, souligné que le meeting s'inscrit dans le cadre de la campagne de contact, de concertation et de renforcement des piliers de ce projet, se contentant d'insister sur ce qu'il a appelé " une crise dans la situation économique du pays".
Il a ajouté en disant: " notre objectif dans l'opposition est de développer la Mauritanie, contrairement à l'objectif du régime qui disparaîtra, qui utilise la propagande tendancieuse telles que la protection du pays et l'éradication de la gabegie... pour cacher son échec, ce qui ne s'est pas réalisé".
M. Messaoud Ould Boulkhaire a critiqué le wali de Dakhlet Nouadhibou qu'il a accusé d'avoir utilisé les moyens de l'Etat pour faire échouer le meeting de l'opposition, soulignant que la démocratie n'existe pas et que celui qui n'a pas une chose ne peut pas la donner.
Il a enfin appelé les citoyens à bannir la mentalité d'assistés et à lutter pour obtenir leurs droits, soulignant que la Nation vit une crise aiguë.
Il a précisé que "ce qui distingue le parti des autres c'est le travail", soulignant que "les autres partis ne font que parler alors que l'UPR a pu enrichir la scène nationale par les marches, les conférences, les colloques et diverses autres activités auxquels le public a répondu positivement".
Le vice-président a aussi indiqué que " le parti a pu préparer un congrès national ordinaire qui se tiendra au cours des prochaines semaines", exprimant la disponibilité du parti à toutes les confrontations.
Il a ajouté que les responsables de la base doivent avoir la même conception qu'a la direction du parti en ce qui concerne l'intérêt accordé aux citoyens et à la résolution de leurs problèmes.
Le vice-président a souligné que l'opposition devrait avoir déjà tiré les leçons des messages qui lui ont été adressés à travers les deux meetings du 2 juin et du 8 juillet qui ont montré le soutien des populations de Nouadhibou au président de la république comme l'ont confirmé les élections du 18 juillet où il a obtenu 19 000 voix, ce qui constitue le plus grand nombre de suffrage qu'un candidat ait jamais obtenu dans l'histoire de la ville. Il a précisé que le meeting d'aujourd'hui représente un autre message à l'opposition pour qu'elle comprenne le changement intervenu au niveau de la ville.
vendredi 14 mai 2010
journal de maintenant - vendredi 14 mai 2010
From: Bertrand Fessard de Foucault
To: UE - DG Développement - Stefano Manservisi
Sent: Friday, May 14, 2010 4:03 PM
Subject: Mauritanie - vers la confrontation violente
Je me permets, cher Directeur général, de revenir vers vous alors que mon message du 11 Mai avait sa réponse en bonne partie dans la mise en garde publique du délégué de la Commission à Nouakchott, ce jour-là.
La situation se tend de plus en plus.
L’opposition, bien coordonnée entre ses principales composantes et surtout ses principaux chefs, organise demain, samedi 15, à Nouadhibou une manifestation – à la tête de laquelle vont marcher Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir, respectivement président du plus important des partis d’opposition, et président de l’Assemblée nationale, ainsi que Yahya Ould Waghef, dernier des Premiers ministres du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi (en fait le Premier ministre de son esprit avec une composition gouvernementale d’union nationale en Avril-Mai 2008).
Le pouvoir contre-attaque sur les lieux en organisant même heure et même jour une manifestation des siens - en pratique en faisant tout pour matériellement obliger les opposants soit à se déclarer tel soit à se terrer soit à retourner. Selon des témoins...
Depuis hier, le pouvoir met le paquet à Nouadhibou pour faire échouer le meeting de l’opposition démocratique. Ainsi, la Wilaya et la Commune de la Capitale économique ont mis tous leurs moyens matériels, logistiques (engins de terrassement, camions, véhicules), humains et financiers à la disposition de l’UPR pour préparer son meeting. De même, les autorités régionales ont décidé que les fonctionnaires et employés des sociétés d’Etat seront pointés demain dans leur lieu de travail, avec leurs familles, et directement vers le meeting du pouvoir, encadrés par leurs administrations réciproques, comme gage de leur non appartenance à l’opposition.
Une distribution de poisson a lieu actuellement sous la supervision du sénateur de la ville pour appâter les citoyens, dont les domiciles sont systématiquement violés pour leur ordonner d’assister au meeting de l’UPR s’ils ne veulent pas être taxés d’opposition.
Les coordinateurs régionaux de l’opposition ont demandé à rencontrer les wali à ce sujet. Mais celui-ci a refusé de les recevoir.
Tout cela à quelques jets de pierre de la frontière, au contact du conflit saharien et là où passent circuits de la drogue et des « immigrations clandestines ». Dans une agglomération qui a été particulièrement défavorisée par Maaouyia Ould Sid'Ahmed Ould Taya à la fin des années 1990 et ne s'en remet pas vraiment, malgré la liaison routière avec Nouakchott, fonctionnant au détriment du port marchand du nord.
La manifestation pacifique des dockers de Nouakchott, hier jeudi, a été l’occasion d’une démonstration des manières actuelles de la police : tabassages en règle comme réponse à des demandes fermes mais polies d’une augmentation des rémunérations à la tonne. Cette répression qui a débordé dans la capitale laisse pressentir ce qu’il peut se passer demain à Nouadhibou.
Dans le même temps, les intimidations - au niveau politique - continuent. L’ancien Premier ministre Ould Waghef a été convoqué en justice pour hier, et cela ne s’est décommandé qu’à la dernière minute, toujours les circonstances de la faillite d’Air Mauritanie – à quoi il a été amplement répondu, sans compter les répliques aux vices de procédure. Le président Messaoud Ould Boulkheir verrait les comptes de l’Assemblée nationale « épluchés » - rumeur et soi-disant menace qui pèsent sur lui depuis le putsch du 6 Août 2008 qu’il avait aussitôt et vivement condamné. La tentation d'une nouvelle comédie électorale - pour ravauder déjà la façade vis-à-vis de la "communauté internationale" - grandit : dissoudre l'Assemblée nationale qui n'est en principe pas renouvelable avant un an et demi.
Dans ce contexte, les besoins d’argent que devrait exposer sous peu Mohamed Ould Abdel Aziz à l’Elysée pour y trouver avocat auprès de vous et de la Commission, semblent complètement décalés.
Le régime donne la sensation aux Mauritaniens d’être bloqué, autiste. Dès l’ouverture du nouveau cours – sans reposer la question de légitimité qui à mon sens demeure la clé de toute interprétation du système politique mauritanien actuel – il était prévisible que la psychologie du putschiste ne donnerait aucune perspective ni visibilité au pays. Nous avons aujourd’hui affaire 1° à l’accentuation des régimes autoritaires que le pays subit depuis trente ans, 2° à une question de personne.
Il me semble que s’en remettre à un hypothétique nouveau coup militaire pour sortir de l’impasse, est dangereux aussi bien pour nos amis mauritaniens que pour le décisif partenaire que nous sommes. Nous ne pouvons rester passif et regarder opérer le hasard. Déjà, demain est très dangereux. Et nous avons cautionné (pour ne pas écrire plus nettement) l'accord de Dakar.
Sentiments que vous savez attentifs et déférents. Confiants, surtout.
Concernant la situation générale, je serai prudent: il faut toujours se méfier des 'chitaris' que l'usage du téléphone portable n'a fait qu'augmenter. A court terme, les politiques ne semblent pas trés lisibles et on a la curieuse impression d'un régime à la fois peu démocratique dans ses manières mais en même temps d'une certaine agitation ou faiblesse dans la conduite des affaires dont on pourrait donner bien des exemples. Peut-il continuer ainsi trés longtemps?
A moyen ou long terme, la Mauritanie aprés 50 ans d'indépendance, ne semble pas encore avoir trouvé sa place...
Hier matin, dans le journal de Nenni 'NKT-INFO' en général favorable au pouvoir en place, le billet habituel du colonel Mbareck o/ Bouna Moctar ancien chef d'état-major bien connu. Il se fait l'écho d'une blague entendue par un député de la majorité: une voiture vide s'arrête devant la Présidence de la République, le président de l'Assemblée Nationale en descend. L'auteur se demande l'origine de cette blague sans savoir que son auteur était Churchill qui, furieux que l'électorat de l'aprés-guerre l'ait renvoyé à ses chères études et méprisant à l'égard de son successeur travailliste, avait dit " une voiture vide s'arrête devant le 10 de Downing Street. Mr Attlee en descend..." Ce qui me paraît intéressant, c'est l'appréciation qu'en fait notre colonel sous le couvert de propos sybillins et en se demandant si le Pdt Messaoud mérite une telle appréciation aprés son discours en début de session parlementaire. Tenant du pouvoir actuel, l'auteur le pense sans doute mais comme on dit "in cauda venenum" et le billet se termine en affirmant que les discours de certains citoyens "laissent entrevoir les affres de leur éducation primitive" car "on est toujours fidèle à sa filiation... et rien ne pourra changer la nature d'un individu ni sa modernité ni le titre qu'il porte ni les honneurs qu'on lui fait, il sera toujours le fils de son père"...Je crois comprendre par là qq chose du genre: hartani tu étais, hartani tu resteras.
COORDINATION REGIONALE DE L’OPPOSITION DEMOCRATIQUE
DE DAKHLET-NOUADHIBOU.
DECLARATION
En violation flagrante des libertés démocratiques, des lois et règlements, du principe de la neutralité de l’Administration et de l’exigence du maintien de la paix sociale, le Wali de Dakhlet –Nouadhibou vient de démontrer son attitude partisane en faveur du parti du Général Mohamed Ould Abdel Aziz (UPR) par les décisions suivantes :
l’autorisation au profit de ce parti d’organiser un meeting le même jour (15/05/2010) que celui prévu par l’Opposition Démocratique 2 semaines auparavant ;
l’autorisation accordée au Parti-Etat d’organiser son meeting sur une voie publique en divisant la ville en deux et en barrant la route aux militants et sympathisants désireux de se rendre au lieu du meeting de la COD ;
la mobilisation des populations pour le meeting de l’UPR par voie de recommandations et d’ordres directs ainsi que la mise sur pied d’une cellule de supervision dans ce sens avec le DG de la SNIM et le Coordinateur régional de l’UPR. A titre d’illustration de cette tendance, il a reçu le jeudi 13/05/2010 un groupe de représentants de populations locales mécontents de ses agissements et de ceux de l’UPR pour les convaincre vainement de sa bonne foi en les incitant à se rendre au meeting de l’UPR ;
la distribution dans les différents quartiers, du poisson « yaye boye », du blé, du sucre, de l’argent, la promesse des lots de terrains à quiconque assistera au meeting de l’UPR et même le collage des photos du Général Aziz sur les voitures chargées de la publicité du meeting;
les ordres donnés aux directeurs régionaux des entreprises publiques de convoquer leurs travailleurs le samedi 15/05/2010 à 16H en vue de les dissuader d’assister au meeting de la COD et de leur recommander celui de l’UPR.
Ayant eu connaissance des faits précités, la Coordination Régionale de l’Opposition Démocratique a demandé l’audience du Wali le 14/05/2010 pour lui faire part de ses observations à ce sujet, mais il a refusé de la recevoir sans aucune explication.
Malgré le comportement irresponsable de cette autorité administrative, la Coordination Régionale de l’Opposition Démocratique, réaffirme sa ferme volonté de tenir un grand meeting populaire à Nouadhibou à la date et au lieu initialement prévus. Elle tient également à dénoncer ces faits auprès de l’opinion publique et à mettre encore une fois le pouvoir en place face à sa responsabilité dans toute détérioration de la situation.
Nouadhibou, le 14/05/2010
La Coordination Régionale de la C.O.D