samedi 30 janvier 2010

lecture du Coran - sourate 88 . L'engloutissante


soir du samedi 30 Janvier 2010

Prise pour son titre sans doute différemment rendu par les traducteurs, et par l’acception que lui donne – en l’occurrence – le mien (Chouraqui) :

Soute 88 – L’engloutissante

qui semble – pour une perspective que l’Islam partage très explicitement avec les chrétiens : la résurrection – en présenter une signification assez différente. La résurrection est plutôt un abandon ultime de l’homme à Dieu, plutôt qu’une sorte de triomphe sur une nature qui a failli et qui est restaurée. Elle est notre vulnérabilité, notre exposition au jugement, ce Jour-là, visages humiliés… ce Jour-là, visages ravis… 2 & 8. est-ce une description du paradis ? je ne le crois pas, c’est un lieu et un temps d’attente : dans un jardin sublime, ils n’entendront rien de futile, et là aussi se trouvent une source jaillissante, de hautes alcôves, des calices offerts, des coussins alignés, des tapis étalés 10 à 15 . Comme la description et les interdits de la beauté d’une femme ont pu être lus comme un carcan à lui imposer, la description d’un « salon » comme au pays maure il est fréquent, imposerait la disposition des lieux de repos au pays des chameaux : ne les contemplent-ils pas 17 et comment sont-ils créés ?. Je crois qu’il y a une autre leçon. D’abord un certain manichéisme, mais surtout une exhortation au Prophète, à toute personne se souciant d’une mission qu’il n’aurait pas, et qui le ferait se substituer à Dieu : tu n’es pas préposé contre eux, tu es un mémorisateur 22 & 21 en sorte que l’essentiel d’un prosélytisme est seulement de témoigner, d’annoncer Dieu. A lui seul appartiennent destins et jugement. Vers nous, leur retour se fera 25. Le texte lapidaire présente la réalité, ce qu’il advient aux croyants plus que le sort des infidèles, et une approximation de Dieu par sa création : l’auteur, cher aux philosophes du XVIIIème siècle européen, de tout ce qui nous dépasse, mais le Coran donne la mesure, elle est celle des chameaux : Ne contemplent-ils pas les camélidés ? Comment sont-ils créés ? Et le ciel ? Comment est-il élevé ? Et les montagnes ? Comment sont-elles hissées ? Et la terre ? Comment est-elle laminée ? 17 à 20. Titrée par la résurrection, cette sourate est paradoxale, elle est ou inachevée ou l’introduction à quelque chose qui devrait êre évident et qui ne l’est pas. Chameaux, ciel, montagne, terre sont si concrets. Les lieux de délice aussi. Le châtiment de ceux qui, visages humiliés, préoccupés, harrassés, rôtis au feu ardent, abreuvés à la source boueuse, n’auront pour nourriture que des bqies qui n’engraissent pas et ne calment même pas la faim 2 à 7, l’ensemble sévère et contrasté semble l’état définitif, tous comptes rendus.

Mon traducteur la dit souvent proclamée à la prière du vendredi.

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