dimanche 2 juillet 2017

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G5 du Sahel

Les pays membres du G5 Sahel
Logo du G5 Sahel
Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d'un sommet du 15 au 17 février 20141 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad.
Il s’est doté d’une convention [archive] signée le 19 décembre 2014 et le siège de son secrétariat permanent [archive] est en Mauritanie. Le poste de secrétaire permanent est confié au Niger.
Il se réunit à différents niveaux dont, pour le volet militaire, au niveau des chefs d’État-major des armées.
Ce cadre de coopération présente la particularité, au regard d’autres organisations,
  • de lier étroitement développement économique et sécurité, les États étant « (...) persuadés de l'interdépendance des défis de la sécurité et du développement (...) »1 ;
  • d’impliquer des États du Sahel directement menacés par les différentes organisations djihadistes de la région (AQMI, MUJAO - Al Mourabitoune, Boko Haram).

Sommaire

Le G5 Sahel et les organisations sous-régionales

Le G5S s’inscrit dans une forte tradition d’intégration régionale en matière de développement économique et de lutte contre le terrorisme ; toutefois les membres du G5S sont, globalement, membre de trois organisations différentes pour chaque thématique : - La Mauritanie avec le Maghreb voire le monde arabe, - Le Mali, le Burkina Faso et le Niger avec l’Afrique de l’Ouest, - Le Tchad avec l’Afrique Centrale.
Ainsi, sur le plan de l’intégration économique et du développement,
La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme est aussi éclatée entre trois organismes de coopération sous régionale :
  • Mali, Burkina Faso et Niger sont membres du GIABA2, ou Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent (et le financement du terrorisme) en Afrique de l’Ouest qui regroupe 16 pays d’Afrique de l’Ouest, par ailleurs membres de la CEDEAO;
  • La Mauritanie est membre de l’organisation GAFIMOA / MENAFATF3 avec les pays du Maghreb et du monde arabe;
  • Le Tchad est membre du GABAC, une organisation dépendant de la CEMAC et créée en 2000.
Seul le CILSS – Comité Inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel reprend la logique territoriale du G5S, étendue à quelques pays d’Afrique de l’Ouest.

G5 Sahel et logique de développement durable

Le G5S affiche une forte volonté de développement durable, par la création d’infrastructures, par la promotion de l’économie et par le développement humain. Il appelle au soutien de la part de l’ensemble des partenaires au développement intéressés par la région, notamment le groupe de la Banque Mondiale, les coopérations bilatérales, les organisations de développement islamiques.
Un Programme prioritaire d'investissement (PIP) a été esquissé, pour répondre aux besoins du développement, notamment en matière de gouvernance, de sécurité, de résilience économique et d’infrastructures. Le G5S souhaite un financement à hauteur de 14,8 milliards de dollars pour le réaliser.
La Banque mondiale soutient l’établissement d’un secrétariat (économique) du G5S à Niamey4.

Le G5 Sahel dans le contexte militaro-sécuritaire

Le G5S apparait comme le pendant politique et économique sahélien de l’opération militaire française Barkhane. Il contribue à améliorer la coordination des activités de sécurité et de défense des États du G5 Sahel au niveau régional.
Ainsi, selon le Ministère français de la Défense, "L’opération Barkhane regroupe 3 000 militaires dont la mission, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, consiste à lutter contre les groupes armés terroristes dans la bande sahélo-saharienne."5.
En décembre 2014, le G5S demande au Conseil de Sécurité de l'ONU la mise en place, en accord avec l’Union africaine, d'une force internationale en vue de « neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables en Libye »6. Le 21 décembre 2014, l'Algérie a annoncé s'opposer à cette proposition7.
Du 20 au 27 décembre 2014, une première opération militaire conjointe est réalisée entre les forces de l'opération Barkhane, du Niger et du Tchad sur une zone se situant à la frontière entre la Libye d'une part, le Niger et le Tchad d'autre part. Cette opération, dénommé Mangouste, est commandée depuis un poste de commandement tripartite situé au fort de Madama8. Le 24 décembre 2014, le fort et l'opération reçoivent la visite des généraux Seyni Garba, Brahim Seïd Mahamat et Pierre de Villiers, respectivement chefs d’État-major (CEMA) du Niger, du Tchad et de la France9.

Déploiement en 2017

Le G5 Sahel est formé en décembre 2014 par cinq pays : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad10. Le 20 novembre 2015, les chefs d'États du G5 Sahel annoncent à N'Djaména la formation d'une force militaire anti-terroriste conjointe11. Le projet reste longtemps lettre morte mais est réactivé le 6 février 201711,12.
En juin 2017, la France demande au Conseil de sécurité des Nations unies d'approuver le déploiement de la force du G5 Sahel13,14. Le budget de cette force est estimée à 400 millions d'euros11. L'Union européenne s'engage quant à elle à verser 50 millions d'euros13,11. La proposition est soutenue par la Russie et la Chine, mais les États-Unis et le Royaume-Uni hésitent pour des questions de financement15,16. Un accord est cependant trouvé entre la France et les États-Unis le 20 juin17. Le 21 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une résolution qui « salue le déploiement » de cette force, mais sans lui délivrer un mandat des Nations unies11.
Le 2 juillet 2017, le sommet du G5 du Sahel se tient à Bamako, au Mali, et marque le lancement officiel de la force militaire conjointe transfrontalière la — FC-G5S — composée de cinq bataillons de 750 hommes, soit un bataillon par pays18,19,20,21. Les dirigeant du G5 Sahel espèrent alors que cette force puisse être portée progressivement à 10 000 hommes11. Son objectif principal est la lutte contre les groupes djihadistes, mais elle est également chargée d'intervenir contre le trafic de drogue, d'armes et de migrants19. Placée sous le commandement du général malien Didier Dacko, cette force dispose d'un droit de poursuite de part et d’autre des frontières19. Le Liptako-Gourma, dite aussi la « zone des trois frontières », à la croisée des territoires malien, nigérien et burkinabé, est considérée comme la zone prioritaire19,20. Le président du Tchad, Idriss Déby, menace cependant de retirer ses troupes du Mali et du Nigeria, estimant ne pas avoir été suffisamment soutenu financièrement22,23. Malgré des sollicitations, l'Algérie refuse quant à elle de s'impliquer dans la région24,10.

Références

  1. a et b « Communiqué final du Sommet des Chefs d'Etat du G5 du Sahel : Création d'un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale dénommé G5 du Sahel » [archive], sur Le Sahel (consulté le 9 janvier 2015)
  2. « GIABA » [archive], sur GIABA (consulté le 9 janvier 2015)
  3. (en) « MENAFATF » [archive], sur MENAFATF (consulté le 9 janvier 2015)
  4. « G5 Sahel : les partenaires techniques et financiers se mobilisent pour accélérer le développement régional » [archive], sur La Banque Mondiale, 14 juillet 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  5. « Opération Barkhane : visite de M. Manuel Valls, Premier Ministre » [archive], sur Ministère français de la Défense, 26 novembre 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  6. « Le G5 Sahel demande une intervention de l’ONU en Libye, en accord avec l’Union africaine » [archive], sur Zone Militaire / Opex360, 20 décembre 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  7. « L’Algérie répond à l’appel du G5 du Sahel : L’intervention militaire menace le devenir des libyens » [archive], sur L'Actualité, 22 décembre 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  8. « Opération Barkhane : point de situation du 30 décembre 2014 » [archive], sur Ministère de la Défense, 30 décembre 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  9. « Le CEMA fête Noël aux côtés des soldats en opération » [archive], sur Ministère de la Défense, 26 décembre 2014 (consulté le 9 janvier 2015)
  10. a et b Seidik Abba, La sécurité au Sahel se construit sans l’Algérie : jusqu’à quand ? [archive], Le Monde, 24 mars 2016.
  11. a, b, c, d, e et f Benjamin Roger, G5 Sahel : enfin une force conjointe à l’issue du sommet de Bamako ? [archive], Jeune Afrique, 30 juin 2017.
  12. Lutte antiterroriste : les pays du G5 Sahel s’acheminent vers la création d’une force commune [archive], Jeune Afrique avec AFP, 7 février 2017.
  13. a et b Alain Chémali, Mali: la France propose à l’ONU le déploiement d’une force africaine au Sahel [archive], Géopolis avec AFP, 8 juin 2017.
  14. La France va demander à l'ONU d'autoriser une force antiterroriste au Sahel [archive], LCI, 7 juin 2017/
  15. Marie Bourreau, Force du G5 Sahel: la France confrontée aux réticences des Etats-Unis à l'ONU [archive], RFI, 10 juin 2017.
  16. Marie Bourreau, Bras de fer aux Nations unies entre Paris et Washington sur la force antiterroriste du G5 Sahel [archive], Le Monde, 16 juin 2017.
  17. ONU: accord entre Paris et Washington sur une force anti-jihadistes au Sahel [archive], AFP, 20 juin 2017.
  18. Florence Richard, G5 au Sahel : Macron lance la force conjointe antijihadiste [archive], France 24, 1er juillet 2017.
  19. a, b, c et d Célian Macé, Nouvelle force au Sahel : par ici la sortie? [archive], Libération, 30 juin 2017.
  20. a et b Christophe Châtelot, Le G5 Sahel, une force antiterroriste balbutiante [archive], Le Monde, 2 juillet 2017.
  21. A Bamako, Macron promet une aide financière et logistique aux pays du « G5 Sahel » [archive], Le Monde avec AFP 2 juillet 2017.
  22. Cyril Bensimon, Idriss Déby : « Je ne suis pas un aventurier, un guerrier, je suis un homme seul » [archive], Le Monde, 25 juin 2017.
  23. James Barma, Antiterrorisme : l'Afrique va-t-elle devoir faire sans le Tchad ? [archive], Le Point avec AFP, 26 juin 2017.
  24. Thomas Hofnung, « Macron et le Sahel, c’est par où la sortie ? » [archive], Le Monde, 30 juin 2017.
Cette page a été modifiée pour la dernière fois le 2 juillet 2017 à 16:31.

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