Comme chaque année pendant un tel mois dont mes compatriotes de
naissance chrétienne ont perdu la spiritualité et la pratique (notre
Carême préparant Pâques et la fête de la résurrection), je pense à vous
de tout mon coeur, mes chers compatriotes d'adoption.
Cette année tandis que vous êtes en fête, mes voeux vont à
chacun que nous nous connaissions bien, ou seulement d'échanges
courriels, et à votre pays qui m’est si cher depuis cinquante-deux ans.
Je partage vos inquiétudes : tant de thèmes
agités pour vous diviser, tant d'accaparement de vos richesses sans que
vraiment ni l'intérieur de la Mauritanie ne s'équipe assez, ni un
minimum de sécurité hospitalière et de qualité scolaire soit assurée. Et
il y a cet ajout à votre drapeau national : le sang vraiment versé, ce
sont les années de braise, pas - je le crois - les années de pénétration
française où les combats furent valeureux de part et d'autre mais bien
sanglants ce qu'il se passa durant la dictature militaire de qui nous
savons : 1987 à 1991 que de morts et haines et peurs raciales, et s'il y
a honte, c'est bien le fait de cette nouvelle dictature militaire qui va
se parjurer en proposant ce referendum du 15 Juillet. J'en suis
profondément triste.
Pour essayer de contribuer à votre mémoire nationale - car pour le plus
beau et pour le pire - elle est plus fondatrice que jamais, je cherche
un éditeur en Mauritanie, qui par étapes éditerai ce que j'ai
collationné ou écrit sur votre cher pays : mes chroniques anniversaires
historiques dans le Calame, les documents diplomatiques français
accessibles jusqu'en 1979-1980, les mémoires soutenus en 1974 devant la
Cour internationale de justice à propos du Sahara (Espagne, Mauritanie,
Maroc), des notes de combat ou des notes de présentation, des entretiens
avec le président Moktar Ould Daddah de 1965 à 2003 (avec notamment des
pré-mémoires que nous avons enregistrés à son arrivée en exil en 1979)
et avec beaucoup de ses coéquipiers, puis avec les premiers putschistes,
une très grosse chronologie des années 1895-1900 à aujourd'hui. Editeur
qui fasse donc collection et aussi qui pratique des prix accessibles
pour qui vit au pays.
En pièces jointes, je me suis permis de vous donner des textes sur ce
qui nous est commun : la prière, la paix, l'unité de Dieu et son
alliance avec nous, textes du pape François, souvent en arabe, ou
présentation en France de ce qui vous tient à coeur et âme. Et comme
déjà d'autres années, ma lecture personnelle du Coran, que je vais
reprendre où je l'ai quittée pour un moment trop long. Et aussi
l'évocation d'une conversation avec le Président Moktar Ould Daddah,
béni de Dieu et de toute personne de bonne foi et de bonne volonté. Et aussi ce qui est présenté de l’Islam en français.
Des nouvelles de chacun de vous, une appréciation personnelle de la
situation mauritanienne, et aussi de la situation française, moins
nouvelle qu'il n'est dit, mais quand même changée par rapport aux vingt
dernières années.
Tu les vois, inclinés, prosternés,
recherchant la grâce de Dieu et sa satisfaction.
On les reconnaît car on voit sur leurs fronts
les traces de leurs prosternations.
Voici la parabole qui les concerne dans la Tora
et la parabole qui les concerne dans l'Evangile :
ils sont semblables au grain qui fait sortir sa pousse,
puis il devient robuste, il grossit,
il se dresse sur sa tige.
Le semeur est saisi d'admiration
et les impies en sont courroucés.
Dieu a promis à ceux d'entre eux qui croient
et qui accomplissent des oeuvres bonnes,
un pardon et une récompense sans limites.
Sourate XLVIII (48) La victoire . verset 29
Je suis convaincu que nous devons prier ensemble, que tous les
croyants, musulmans, chrétiens, juifs et tous gens de bonne volonté
peuvent constituer une autorité morale changeant la politique et les
conditions de vie aussi bien dans les relations internationales que dans
chacun de nos pays, dont presque tous - y compris cette France que vous
aimez, comme j'aime la Mauritanie - sont à libérer socialement et
économiquement.
Voeux de très bonne fête en famille et dans la foi commune. Voeux que
la démocratie, un court instant restaurée, réessayée, quoique sous une
forme différente de celle de la période fondatrice (1957-1978), vienne à
naître et à durer enfin.
Je suis avec vous.
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