jeudi 2 juin 2016

en Mauritanie, le métissage est devenu une malédiction...


Quelqu’un me faisait remarquer que les grands absents de la première anthologie de la littérature francophone de Mauritanie sont surtout les métis au premier degré.  Karim Ould Miské fils  d’Ahmed  Baba Ould Ahmed Miské yarahmou peut-il être exclu de la mauritanité ? Surtout quand  il est l’écrivain mauritanien le plus célèbre non seulement pour la réalisation de documentaires mais aussi pour son polar « Arab Jazz » grand prix de la littérature policière 2012 et récemment « n’appartenir ».
De même Marième Derwich, fille de Brahim Ould Derwich, aura toujours en Mauritanie le malheur d’être une métisse franco-mauritanienne. 
Tous les métis de Mauritanie, ayant quelques mérites doublés d’une disposition naturelle à l’inflexion, quel que soit le métissage sont vus par tous les cercles de pouvoir du plus établi au plus symbolique comme des êtres impurs, hybrides et dangereux car ils n’appartiennent à aucune race exclusivement, ils ne sont donc pas dignes de confiance car ils peuvent retourner leur veste à tout moment si la guerre éternellement larvée éclate et les promouvoir signifie faire entrer quelque part l’ennemi parmi nous dans cette guerre du pouvoir sous toutes ses formes où chaque poste, chaque nom cité dans n’importe quelle activité compte double.
Malheur surtout aux métis dont la couleur de peau est le plus vil témoignage de ce noble croisement. En effet s’ils sont comme moi marron, ils risquent gros en cas de guerre ethnique vu que pour les deux camps, on restera toujours une part flagrante de l’ennemi. Je le sais car j’ai connu en 1989 les tueries entre peuples déclarés frères, je sais donc très bien ce qui arrive quand les frères présumés deviennent des ennemis à tuer.
De là que chez nous, les métis qui ne peuvent pas vivre loin du pouvoir ou de la politique choisissent vite et tôt leur camp. Ils deviennent les plus zélés ennemis d’une part de leur sang. Ainsi a-t-on vu en Mauritanie des métis franco-mauritaniens qui portent un nom français de surcroît devenir les ennemis déclarés du français un peu comme certains harkis et ce pour le plus grand plaisir de leurs nouveaux frères présumés pleins et entiers.
Ceux qui refusent de choisir leur camp deviennent des parias obligés de longer les murs comme s’ils s’excusaient éternellement d’être nés métis.  Chez les négro-mauritaniens comme chez les maures à moins d’avoir affaire à des familles rebelles, aussi rares qu’inestimables, ils ne pourront jamais marier qui ils voudront sauf bien entendu s’ils ont fait fortune ailleurs, vu que sur place c’est pour eux quasiment impossible, ou s’ils sont dans une situation professionnelle alléchante. Dans ces cas-là  malgré quelques résistances  éphémères pour la forme afin que la pureté de la race désargentée garde bonne figure, tout devient permis.
Pourtant, ne sont mauritaniens que les métis et les métisses car du sommet féodal à la plante des pieds du gueux, personne de noble ne peut nier que la lignée s’est faite à base de métissage quelle qu’en soit la forme : métissage berbère- arabe, berbère-noir, noir-arabe, noble/casté etc. Seuls les purs sont des étrangers car cette pureté est chez nous visa d’impureté.
Aussi, il est urgent que voit le jour une association des métis de Mauritanie, l’ A2M comme un double cœur. Une association qui a terme sera la plus puissante de Mauritanie car les métis d’où qu’ils viennent sont les plus nombreux à tous les niveaux de responsabilité et de créativité mais ils travaillent de gré ou de force pour le camp qu’ils ont été forcés de choisir alors que leur camp ne peut être que l’unité dans sa diversité car ils sont uns et divers.

Quant à ce qui nous occupe encore une fois à savoir cette fameuse anthologie. Marième Derwich a fait remarquer que même Habib Mahfoud yarahmou a été oublié or s’il y a bien un auteur de chroniques d’essence littéraire c’est bien lui. Ses écrits ont ravi les plus subtils esprits de la république à une époque où dire les choses pouvait coûter la ruine, la prison ou le prix du sang. Il a dû user de toutes les techniques littéraires pour parler de sujets brûlants avec tous les tons histoire d’atteindre certaines consciences pour faire avancer notre précaire mentalité vers le progrès.
Mais en plus de Karim Ould Miské, Marième Mint Derwich, Habib Ould Mahfoud,  Ahmed Ould Vlane, il y a aussi Mustapha Ould Ahmed Ely mieux connu sous le nom de professeur Mustapha auteur de plusieurs ouvrages dont certains de littérature notamment «  les sanglots d’une mère » 


D’autres négro-mauritaniens, maures ou métis ont été « oubliés » mais il se trouve que les plus fameux et plus célèbres sont des Ould et des Mint contrairement à la figure de l’anthologie donnée par cette équipe de faussaires engagés…
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Quelqu’un me faisait remarquer que les grands absents de la première anthologie de la littérature francophone de Mauritanie sont surtout les métis au premier degré.  Karim Ould Miské fils  d’Ahmed  Baba Ould Ahmed Miské yarahmou peut-il être exclu de la mauritanité ? Surtout quand  il est l’écrivain mauritanien le plus célèbre non seulement pour la réalisation de documentaires mais aussi pour son polar « Arab Jazz » grand prix de la littérature policière 2012 et récemment « n’appartenir ».

De même Marième Derwich, fille de Brahim Ould Derwich, aura toujours en Mauritanie le malheur d’être une métisse franco-mauritanienne.


Il y a quelques minutes vers 10H30 sur la route qui va du rond-point du ministère du pétrole à l’ambassade des USA juste au niveau de la route qui va vers l’Union Européenne en longeant la nouvelle ambassade de Chine, je vois un attroupement de pauvres, plusieurs centaines peut-être un millier qui reflue dans tous les sens.  Tout de suite je comprends qu’il se passe quelque chose.


Il y a 3 jours, je reçois un coup de fil de maître Mokhis qui m’appelle en désespoir de cause se plaignant qu’aucun des journalistes qu’il a convoqués ne soit venu écouter ce qu’il a dire à un propos de ce qui s’est réellement passé lors de la première participation de la Mauritanie à la biennale de Dak’art.  Etant alors occupé par un petit travail alimentaire et malgré ma réticence à répondre à ce genre de rubrique, le rendez-vous fut pris pour aujourd’hui histoire de faire plaisir au maître.


On aurait pu attendre de nos intellectuels francophones une plus grande ouverture d’esprit et moins de plaisir à plaire aux censeurs de l’université wahhabite. Hélas, il en a été autrement pour des raisons faciles à imaginer.


D’abord c’est l’histoire d’un petit tour de passe-passe de nos journalistes d’investigation sous le coup d’une liberté provisoire qui leur interdit pour longtemps de reparler du fils d’Aziz sans soupçon de preuve, toujours les mêmes avec le même talent : Mauriweb repris innocemment par nos amis Cridem. C’est un scoop qui annonce en titre urbi et orbi, photo à l’appui de M.B qu’ « Aziz se rachète une image auprès de la presse étrangère ».


Chez nous,  l’impartialité est un concept étranger  fatalement ridicule car seuls les marginaux se perdent à ce jeu-là, les autres appartiennent de près ou de loin à des clans dont la somme fait que d’une façon ou d’une autre on appartient ou navigue soit autour du pouvoir ou de l’opposition.


Depuis quelque temps, je reçois des liens de la part d’un anonyme sympathique sur tout ce qui se passe dans le monde arabisant. Au bout d’un certain temps, on finit par avoir un profil du jeune personnage.


La Mauritanie comme le tiers-monde en général est un pays de personnages comme on n’en trouve plus dans les pays où le formatage est plus implacable.  J’ai toujours dit aux occidentaux qui veulent nous comprendre que chez eux, on leur apprend à s’exprimer pour évacuer un problème pour se soulager tandis que chez nous les problèmes sont tellement insolubles que très tôt on apprend surtout à les contenir.  Demander à un africain de se livrer, c'est le condamner à se déconstruire.


Il faut donner une médaille à ces femmes qui travaillent dans ce centre dans des conditions psychologiques difficiles. On l’aura peut-être oublié mais l’enrôlement continue. En entrant dans cette petite maison, tout de suite, on sent la tension car certains ne veulent pas respecter le rang et d’autres tapent aux portes de tel ou tel service pour qu’on les entende. Une chose est sûre, tout le monde travaille et beaucoup car les citoyens poussent à faire encore plus vite.


Le 18 mai dernier, alakhbar presse écrire et électronique annonce un scoop présenté comme une affaire d’espionnage impliquant la présidence avec à la clé l’arrestation d’un italien et une perte sèche présumée de 1,5 million de dollars pour l’état mauritanien.

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