Jeudi 10 Septembre 2009
J’apprends que le « groupe de contact » international est de retour à Nouakchott. Quel parti doit en tirer l’opposition, dont je ne sais la structure actuelle ? Quels points doivent marquer les opposants ou contestataires du pouvoir qui s’établit dans sa nouvelle version – fort du scrutin du 18 Juillet ?
Je pars aux nouvelles et réfléchis.
De Bruxelles, il m’est d’abord indiqué que tout s'oriente ici vers un approfondissement de la graduelle reprise de la coopération. Mais la prochaine étape, prévue par la décision du Conseil du 6 avril, c'est une mission de revue de la décision qui va faire des propositions pour l'éventuelle reprise totale (oui ou non) ainsi que la suite à donner à la procédure article 96 en tenant bien en compte la nécessité d'approfondir le dialogue politique UE-RIM sans oublier les leçons du passé. Il ne faut pas laisser aux oubliettes l'Accord de Dakar qui a un très précis et long chapitre (VII) sur la question du dialogue nationale inclusif aussi après les élections.
Puis qu’il y a une réunion du Groupe de Contact aujourd'hui à Nouakchott. Quant à M° Robert Bourgi, on ne ne l'aurait jamais vu à Bruxelles.
Et qu’effectivement, il ne faut pas oublier Hanevy.
Je reçois en même temps et enfin la version effectivement paraphée le 2 Juin à Dakar, puis signée le lendemain à Nouakchott… et qui faillit ne recevoir aucune application puisque, quelques jours, Aziz fit mine de ne rien vouloir savoir, quoique la veille pour le lendemain il annula le plébiscite du 6… et surtout que FNDD et RFD, enfin conséquents, refusèrent un temps la reconduction de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, comme Premier ministre.
Il me semble que les opposants - sont-ils unis ? ils ne l'ont été que contre le plébiscite du 6 Juin et pour se faire rouler à Dakar... - devraient avoir une attitude consistant au préalable à dire que la situation en Mauritanie est loin d'être stabilisée - et qu'il serait imprudent pour la "communauté internationale" de considérer les issues mauritaniennes comme un succès, rapporté aux difficultés en Guinée, au Gabon et à Madagascar, sinon en Côte d'Ivoire. La Mauritanie ne peut être considérée comme un dossier à succès et désormais clos. Le coup de chien reste à craindre, l'alibi sécuritaire est commode pour les pustchistes et le pouvoir maintenant en place, la réalité des attentats divers est sans doute très différente de ce que l'on a fait et fait croire. Le pays est angoissé.
Ce préalable fortement dit pour que les émissaires du coup soient attentifs - on ne l'est que si l'on est inquiet et que si l'on prend conscience que les choses sont loin d'être parfaites et acquises, il y aurait lieu de
1° refuser toute participation à un nouveau gouvernement d'union nationale. Ce ne serait que cautionner ce que fera et voudra Mohamed Ould Abdel Aziz
2° ne pas souhaiter une élection législative anticipée. Le renouvellement triennal du Sénat suffit largement. L'enjeu d'un renouvellement de l'Assemblée nationale sera de débarquer Messaoud Ould Boulkkheir, élu au « perchoir » en Avril 2007 – et conrestataire le plus en vue des putschistes – et d'augmenter la majorité dont Mohamed Ould Abdel Aziz dès avant son coup. Il est probable que des élections maintenant augmenteront cette majorité et produiront même la majorité constitutionnelle - donc la révision constitutionnelle à la discrétion du nouveau pouvoir
3° exiger des points concrets :
- traitement consensuel du passif humanitaire : les listes de victimes sont connues, il faut le procès des coupables, au besoin par contumace et à ce titre, d'Ould Taya. Il est évident que ce sera mouiller au moins Ely...
- traitement consensuel de la question et du dédommagement des exilés et réfugiés - en se fondant sur les travaux de Novembre 2007 que vous avez présidés et qui ont satisfait tout le monde à lire les compte-rendus
- traitement consensuel du statut de la presse écrite et de la presse virtuelle ; réel accès aux ondes publics par l'opposition ; libération d'Hanevy
- transparence des comptes publics, notamment pendant la période putschiste et pour l'avenir contrôle multi-partis des ressources venant de la coopération internationale ou du produit des grandes ressources nationales : licences de pêches, minerais, pétrole. Il me semble que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi aurait intérêt à le proposer pour la période de son exercice des fonctions présidentielles. Chacun soumis au même audit des finances publiques, puisque la période extra-constitutionnelle a dû être à coffres ouverts ou percés.
Je relis les textes, ce fameux chapitre VII de la Commission - qui, si l'exercice n'est que de l'Union européenne, sera le canevas des discussions ou l'a été ? c'était le VIII dans la version encore du 1er Juin, où il n'est pas question d'élections légslatives anticipées :
Puis qu’il y a une réunion du Groupe de Contact aujourd'hui à Nouakchott. Quant à M° Robert Bourgi, on ne ne l'aurait jamais vu à Bruxelles.
Et qu’effectivement, il ne faut pas oublier Hanevy.
Je reçois en même temps et enfin la version effectivement paraphée le 2 Juin à Dakar, puis signée le lendemain à Nouakchott… et qui faillit ne recevoir aucune application puisque, quelques jours, Aziz fit mine de ne rien vouloir savoir, quoique la veille pour le lendemain il annula le plébiscite du 6… et surtout que FNDD et RFD, enfin conséquents, refusèrent un temps la reconduction de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, comme Premier ministre.
Il me semble que les opposants - sont-ils unis ? ils ne l'ont été que contre le plébiscite du 6 Juin et pour se faire rouler à Dakar... - devraient avoir une attitude consistant au préalable à dire que la situation en Mauritanie est loin d'être stabilisée - et qu'il serait imprudent pour la "communauté internationale" de considérer les issues mauritaniennes comme un succès, rapporté aux difficultés en Guinée, au Gabon et à Madagascar, sinon en Côte d'Ivoire. La Mauritanie ne peut être considérée comme un dossier à succès et désormais clos. Le coup de chien reste à craindre, l'alibi sécuritaire est commode pour les pustchistes et le pouvoir maintenant en place, la réalité des attentats divers est sans doute très différente de ce que l'on a fait et fait croire. Le pays est angoissé.
Ce préalable fortement dit pour que les émissaires du coup soient attentifs - on ne l'est que si l'on est inquiet et que si l'on prend conscience que les choses sont loin d'être parfaites et acquises, il y aurait lieu de
1° refuser toute participation à un nouveau gouvernement d'union nationale. Ce ne serait que cautionner ce que fera et voudra Mohamed Ould Abdel Aziz
2° ne pas souhaiter une élection législative anticipée. Le renouvellement triennal du Sénat suffit largement. L'enjeu d'un renouvellement de l'Assemblée nationale sera de débarquer Messaoud Ould Boulkkheir, élu au « perchoir » en Avril 2007 – et conrestataire le plus en vue des putschistes – et d'augmenter la majorité dont Mohamed Ould Abdel Aziz dès avant son coup. Il est probable que des élections maintenant augmenteront cette majorité et produiront même la majorité constitutionnelle - donc la révision constitutionnelle à la discrétion du nouveau pouvoir
3° exiger des points concrets :
- traitement consensuel du passif humanitaire : les listes de victimes sont connues, il faut le procès des coupables, au besoin par contumace et à ce titre, d'Ould Taya. Il est évident que ce sera mouiller au moins Ely...
- traitement consensuel de la question et du dédommagement des exilés et réfugiés - en se fondant sur les travaux de Novembre 2007 que vous avez présidés et qui ont satisfait tout le monde à lire les compte-rendus
- traitement consensuel du statut de la presse écrite et de la presse virtuelle ; réel accès aux ondes publics par l'opposition ; libération d'Hanevy
- transparence des comptes publics, notamment pendant la période putschiste et pour l'avenir contrôle multi-partis des ressources venant de la coopération internationale ou du produit des grandes ressources nationales : licences de pêches, minerais, pétrole. Il me semble que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi aurait intérêt à le proposer pour la période de son exercice des fonctions présidentielles. Chacun soumis au même audit des finances publiques, puisque la période extra-constitutionnelle a dû être à coffres ouverts ou percés.
Je relis les textes, ce fameux chapitre VII de la Commission - qui, si l'exercice n'est que de l'Union européenne, sera le canevas des discussions ou l'a été ? c'était le VIII dans la version encore du 1er Juin, où il n'est pas question d'élections légslatives anticipées :
Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et faire émerger une solution globale consensuelle. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié en vue notamment :
· du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernements ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
· de l’élaboration et l’adoption des réformes des institutions susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République, ainsi que promouvoir la bonne gouvernance politique et économique, l’état de droit et le respect des Droits de l’Homme.
· de la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir.
· de toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays.
il devient le VII dans la version finale, celle paraphée le 2 juin (Dakar) et signée le 3 (Nouakchott) - dans laquelle est autrement libellée la mention de réformes des institutions en tant que telles et apparaissent les élections
Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et faire émerger une solution globale consensuelle. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié en vue notamment :
· du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernements ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
· de la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’état de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l'élaboration et de l'adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l'équilibre des institutions de la République.
· de la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir, et des perspectives d'élections législatives anticipées.
· de toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays.
Il me semble que ce chapitre permettrait de
- traiter chacune des propositions du 3° ci-dessus
- reposer la question de la perpétuation de la junte sous la forme du Conseil, ou à tout le moins demander raison de ce communiqué étrange :
Communiqué du Conseil Supérieur de Défense Nationale
Nouakchott - 28 - juin - (AMI) - Le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN), s'est réuni en session ordinaire le dimanche 28 juin sous la présidence du général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, Président du Conseil Supérieur de Défense Nationale .
Le Conseil Supérieur de Défense Nationale a salué l'évolution positive des négociations et l'entente conclue entre les protagonistes favorisant un nouveau climat politique dans le pays empreint de sérénité et de concorde nationale, gages d'une bonne élection présidentielle le 18 juillet 2009 .
Le Conseil Supérieur de Défense Nationale rappelle, pour sa part, que si les forces armées et de sécurité ont pris leurs responsabilités le 6 août 2008, c'était bien pour sauver le pays et défendre les acquis démocratiques .Dix mois se sont écoulés au cours desquels tout a été mis en oeuvre pour améliorer les conditions de vie des citoyens, rétablir l'autorité et la crédibilité de l'Etat et enfin préserver les libertés individuelles et collectives .
Aussi, l'on ne peut que se féliciter aujourd'hui que le processus engagé par les forces armées et de sécurité a conduit à un consensus national qui s'est traduit par des accords conclus entre les trois pôles démocratiques mauritaniens .
C'est dans ce contexte que l'institution ayant dirigé le mouvement du 6 août 2008 a pris l'appellation de Conseil Supérieur de Défense Nationale .
Ce dernier, conscient de ses responsabilités envers la Nation, entend accomplir ses tâches conformément à la constitution et aux lois de la République .
Le Conseil Supérieur de Défense Nationale restera toutefois vigilant vis-à-vis de toute action tendant à porter préjudice au climat de paix et de sécurité dans le pays .
Enfin, le Conseil Supérieur de Défense Nationale tient à saluer l'effort considérable consenti par les médiateurs internationaux en vue de rapprocher les points de vue des 3 pôles politiques mauritaniens. Il tient aussi à féliciter les dirigeants de ces trois pôles mauritaniens pour leur sens élevé de responsabilité et leur capacité à parvenir à une solution consensuelle
- exiger que toute réforme institutionnelle soit consensuelle (quoiqu'il ne soit pas de l'intérêt des opposants d'entrer dans un tel processus qui conduirait à un referendum de ratification, plébiscitant Mohamed Ould Abdel Aziz).
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