mercredi 7 novembre 2012

une proposition de sortie de crise - énoncée à l'automne de 2008 et transposable à l'automne de 2012




de Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine, ministre des Affaires étrangères de la période démocratique, incarnée par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi - j'ai rendu compte de son livre L'espérance déçue - orofessionnel autant qu'incisif, dans les colonnes du Calame et dans ce blog.

                  Idées pour une sortie de crise  



La Mauritanie traverse la plus grave crise politique de son histoire. La persistance de cette crise pourrait avoir de lourdes conséquences non seulement pour le pays lui-même mais également pour toute la Région nord-ouest africaine voire au-delà.
Sa solution exige des sacrifices réels de la part des différents protagonistes. Ces derniers doivent mettre l’intérêt national au-dessus de leurs intérêts particuliers et accepter un compromis à même  de rompre définitivement avec le cycle des Coups d’état militaires et de restaurer l’ Ordre constitutionnel.
Ce compromis pourrait être fondé sur les éléments suivants :
-         Dissolution du Haut Conseil d’Etat . Ses membres auraient deux options : se démettre de leurs fonctions actuelles et se mettre à la disposition du Chef d’Etat major national ou démissionner de l’Armée. Ceux d’entre eux qui opteront pour la démission pourront se présenter aux prochaines élections, s’ils remplissent les conditions légales requises ;
-         Démission du Président Sidi Mohamed OULD CHEIKH ABDELLAHI ;
-         Investiture , par le Conseil constitutionnel, du Président du Sénat comme Chef de l’Etat par intérim ;
-         Mise en place d’un Gouvernement intérimaire consensuel qui assumerait le pouvoir exécutif. Ce Gouvernement pourrait être issu, sur une base proportionnelle à leur poids au Parlement, des Partis politiques ou composé de hauts fonctionnaires et personnalités indépendantes approuvés par ces mêmes Partis ;
-         Ce Gouvernement serait établi pour douze mois et aurait pour tache essentielle, outre l’expédition des affaires courantes, l’organisation d’élections présidentielles suivies d’élections législatives et municipales, libres, démocratiques et transparentes ;
-         L’Officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, exception faite de tous les membres du HCE, serait nommé Chef d’Etat major national ;
-         Le Gouvernement prendra toutes ses Décisions importantes à la suite de consultations avec les Partis politiques représentés au Parlement et légiférera par Ordonnances ;
-         Il n’aura pas le droit de proposer des modifications de la Constitution ni de prendre des Décisions stratégiques pouvant engager le pays ni son avenir ;
-         Il adoptera une attitude de stricte neutralité dans tout le processus électoral et prendra des dispositions strictes pour que nul fonctionnaire n’utilise sa position administrative ou les moyens de l’Etat qui dépendent de lui en faveur d’un Parti politique ni d’un candidat quelconque ;
-         Examen de toutes les nominations faites depuis le 6 août 2008 et annulation de celles qui sont partisanes ou non conformes aux textes en vigueur ;
-         Pourvoi des postes libérés sur la base des dispositions du Statut général de la fonction publique et autres textes pertinents ;
-         Mise en place d’une Commission nationale électorale indépendants dont les membres seraient désignés après approbation des Partis politiques représentés au Parlement .Cette Commission sera dotée de tous les pouvoirs nécessaires à l’accomplissement de son mandat ;
-         Assainissement du climat politique par l’arrêt de toute campagne ou propagande tendancieuses ou offensantes à travers les médias publics ;
-         Neutralité des médias publics et leur ouverture au débat pluraliste, libre, contradictoire et constructif ;

-         Engagement de toutes les parties à respecter les résultats du processus électoral.

Ces mesures seraient adoptées dans le cadre d’un compromis global et approuvées en tant que Solution à la crise actuelle. Leur mise en œuvre commencerait par la dissolution du Haut Conseil d’Etat suivie immédiatement de la démission du Président de la République et de l’investiture du Président du Sénat en tant que Chef de l’Etat par intérim.
Le Gouvernement intérimaire, dont la nature et la composition auraient été négociées et convenues durant le processus de négociations globales, serait immédiatement investi. Il s’attellera aussitôt à la réalisation des autres éléments de ce compromis global et indivisible.

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