lundi 29 septembre 2008

putsch 2008 - l'exemplarité maintenant et avant 1978

publié par Le Calame - dimanche 28 septembre 2008 www.lecalame.mr




Mauritanie – retour à l’exemplarité


Le pustch du 6 Août 2008 n’est pas ordinaire ni pour la Mauritanie ni pour l’Afrique : des militaires qui, proprio motu, « rectifient » leur propre « processus de transition démocratique » organisé, consensuellement pourtant, à la suite d’un précédent coup celui du 3 Août 2005, et le « rectifient » tellement qu’ils se bornent à remplacer celui qu’ils auraient voulu pour homme de paille : Sidi Ould Cheikh Abdallahi qu’ils renversent quand enfin il se rebiffe. A la place, un des leurs avérés qu’ils croient plus présentable qu’eux : Ely Ould Mohamed Vall, mais celui-ci ne bénéficie d’une certaine estime internationale que selon le faux semblant d’un engagement des militaires en 2005 de précisément ne plus intervenir. Compliqué !

En regard, la position arrêtée le 22 Septembre 2008, par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, est limpide : les pustchistes, très peu d’officiers intimidant leurs pairs et leur imposant une solidarité de façade (pour combien de temps encore ?), sont appelés par leur nom de genre ; ils ont dix jours pour se rétracter.

Une telle décision – après des navettes du président de la Commission entre Nouakchott et Addis Abeba, et du Commissaire africain compétent – n’a été rendue possible que par la conjugaison de plusieurs éléments qui font aussi la singularité du coup militaire et de ses suites, jusqu’à présent. Il y a résistance intérieure avérée, ce qui ne s’était – malheureusement – pas produit en 1978, ni – heureusement – en 2005. Cette résistance se mesure en étudiant la chronologie des marches de soutien et des motions diverses telles que les pustchistes les ont fait publier ; elle se manifeste dans les mouvements internes du Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D.) présidé par Ahmed Ould Daddah ; elle est surtout incarnée par la constitution d’un Front de la défense de la démocratie (F.D.D.) et par le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, qui a eu le courage politique et l’habileté juridique de démontrer avant qu’elle ne s’ouvre, l’illégalité et donc la nullité ab initio de la session extraordinaire du Parlement. Des missions à titre personnel ou à titre collectif parcourent le monde et opposent à la thèse de la « rectification », la vérité d’un attachement des Mauritaniens à un cours régulier de leur vie politique, selon des institutions adoptées à deux reprises par referendum. Des parlementaires – français notamment, Noël Mamère et Thierry Mariani – ont accueilli entre autres ces missions et se sont désolidarisées d’une députée « vert » européenne un peu trop hâtive dans son indulgence (Marie-Anne Isler Beguin, durant ses voyages privés en Mauritanie). Il n’est pas jusqu’à la majorité parlementaire qui n’ait – par écrit – frémi en inscrivant dans la "feuille de route", adoptée le 14 Septembre, l’exigence d’une « rectification » essentielle au libellé de l’ordonnance du 11 Août : que soit maintenue la compétence législative pour les textes des futures élections…

Le scenario est donc simple. En principe. C’est celui dont Messaoud Ould Boulkheir et le Front de la défense de la démocratie, exigent qu’il soit appliqué sans aucun « correctif » et sans aucune concession. Sidi Ould Cheikh Abdallahi réintègre l’affreux palais présidentiel – hors norme et hors style pour Nouakchott – et choisit librement la suite : 1° une démission qu’il sera sans doute pressé par beaucoup de donner mais qui ne saurait lui être imposée, elle ouvrirait une élection présidentielle anticipée ; 2° une dissolution de l’Assemblée nationale lui permettant de retarder la possible constitution de la Haute Cour de justice et l’examen des comptes de la fondation « BK », mais surtout lui donnant enfin des partisans déclarés au lieu d’élus de paille manipulés par les militaires, selon le revers cynique du scenario promis en 2005. Dans cette perspective, le débat démocratique portera sans doute sur une appréciation de la politique menée depuis l’élection présidentielle de Mars 2007, elle opposera sans doute le président de la République, le Premier ministre qu’il avait nommé avant le coup, à Ahmed Ould Daddah. Leur entente – que je leur ai suggérée à chacun dès le second tour – n’aurait pas été de trop pour qu’un front des civils soit opposé aux velléités des militaires. Bien entendu – condition décisive que bien maladroitement les militaires ont refusée au Rassemblement des forces démocratiques et à Ahmed Ould Daddah qui autrement auraient participé à leur pseudo-gouvernement, en changeant beaucoup la posture au moins internationale, car à l’intérieur, les Mauritaniens n’étaient pas dupes – bien entendu, les militaires, en activité le 6 Août, sont inéligibles : Ely Ould Mohamed Vall est dans ce cas !

Les putschistes ont sans doute un autre scenario, le même depuis le changement du Premier ministre au printemps. Avec une majorité parlementaire numériquement constatée, ils traduisent en Haute Cour le président Sid Ould Cheikh Abdallahi – c’est ce qui ressort, le 19 Septembre, du point de presse (et de l’ignorance juridique) du « ministre » de la communication et des relations avec le Parlement – et celui-ci étant condamné, sa déchéance est confirmée et l’élection présidentielle de « rectification » de celle du 25 Mars 2007, peut s’ouvrir. Les compères de 2005 se passent la main, Ely Ould Mohamed Vall, nobélisable il y a trois ans ! devient le président de la République enfin acceptable. Manipulé ou pas par Mohamed Ould Abdel Aziz. Ou le manipulant. Ma grand-mère disait : « jeux de mains, jeux de vilains », ce qui doit avoir son équivalent sur le Fleuve et en hassanya…

Il se peut que ce scenario donne le change, à l’extérieur. Pas en Mauritanie-même, car la résistance intérieure – encouragée puissamment par la décision de l’Union africaine – ne cessera pas, et que deviendra probable un coup ou une tentative de coups de militaires restés silencieux mais légitimés pour agir si dans les dix jours les putschistes n’ont pas obtempéré. La guerre civile, prétendûment risquée par le « dégommage » de quelques chefs d’état-major occupés à préparer une manifestation de masse contre le président de la République, prévue pour le 10 Août, pourrait alors être effctive. Les putschistes en porteraient – totalement et exclusivement – la responsabilité.

Juridiquement, cette façade – apparentée à la « façade démocratique » peinte par Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya à partir de son discours du 15 Avril 1991 – ne tient pas. La procédure en Haute Cour suppose la constitution de la Cour, or la session qui la met en place est inconstitutionnelle, en l’état, le communiqué et la démonstration du président de l’Assemblée nationale sont imparables. A supposer que la Cour soit constituée légalement, elle n’a pas compétence pour juger une personnalité autre que le président de la République. Or, de deux choses l’une, ou bien Sidi Ould Cheikh Abdallahi est président de la République, donc justiciable de la Haute Cour – si le Parlement en décide à la majorité constitutionnelle – mais alors il ne peut être retenu prisonnier ni empêché d’exercer ses fonctions, dont celle de nommer le Premier ministre de son choix et éventuellement de dissoudre l’Assemblée nationale, s’il le juge bon. Il convient donc de le réintégrer dans ses fonctions avant de le traduire en Haute Cour. Ou bien, le président de la République a été déposé selon une décision d’un Haut Conseil d’Etat, auto-proclamé, et il est une personne physique de droit commun pour lequel la Haute Cour est incompétente.

Tôt ou tard – raisonnablement et volontairement, les putschistes abdiquent, ou ils y sont contraints par la force : celle de leurs pairs encouragés par l’ambiance de défiance internationale, celle de la rue, ou les deux conjugués. Deux institutions se seront particulièrement illustrées : la Ligue arabe si elle est vraiment représentée par son secrétaire général adjoint [1] et l’association des constitutionnalistes mauritaniens [2].

Alors pourra s’ouvrir le vrai débat mauritanien.

Ce qu’il s’est passé le 6 Août et qui a été tenté depuis – comme si de rien n’était (un flot de messages à ses « pairs » signés pompeusement par un chef d’Etat auto-proclamé même au regard de l’ordonnance du 11 Août sur les pouvoirs du Haut Conseil d’Etat, une session extraordinaire du Parlement, un vote d’investiture d’un nouveau gouvernement, la participation d’un ministre de la Justice à une réunion internationale sur les droits de l’homme alors même que des cas de torture s’avèrent et que le Sénat commence de ressembler à un commissariat de police) – montre que le 3 Août 2005 n’a pas été la rupture avec une histoire de trente ans. Celle d’une légitimité usurpée par les militaires.

Toutes les prises de pouvoir sont psychologiquement ou sociologiquement explicables – sinon, elles auraient été empêchées, celle du 10 Juillet 1978 comprise – mais il en est d’impardonnables. Celle du 10 Juillet 1978 d’abord. Car bien au-delà de la question saharienne, dont tout montre – le drame du 14 Septembre encore, par la mise en scène qu’il a permis – qu’elle n’est pas close, le problème de fond est de savoir ce qui fait la Mauritanie. En maintenant la continuité avec 1978 – que 2005 avait fait croire enfin rompue, 2008 aboutit à l’urgence et à la nécessité pour la Mauritanie de retrouver les repères qui l’avaient intimement et internationalement constituée. Le point de départ a été le discours d’investiture du président Moktar Ould Daddah, le 20 Mai 1957. La fondation s’est faite selon une détermination, un calme, un sens autant du possible que des perspectives, qui étaient le caractère d’une personnalité éminemment mauritanienne, celle du président Moktar Ould Daddah. Trait d’union entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche, ne donnant pas prise aux rapports tels que ceux qui traitent actuellement de la République Islamique de Mauritanie à la Banque mondiale sur l’état de la lutte contre la corruption [3], ou à Amnesty international sur les droits de l’homme relativement aux migrants, ou sur la torture.

Exemplaires par la manière dont ils auront su – enfin – ramener à leur juste devoir leurs militaires nationaux, les Mauritaniens auront à renouer avec le seul précédent, dans leur histoire contemporaine, d’une longue et fondatrice période d’entente, d’honnêteté qui leur valut un tel crédit international – faisant écho au rayonnement traditionnel du « pays de Chinguit ». Puisse le prochain débat démocratique – que permettra mais ouvrira aussi – le rétablissement du président de la République, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avoir cette référence. Le passé, quand il a été beau et grand, qu’il a été évidemment national, permet l’avenir.

Mais Moktar Ould Daddah gêne encore. Même Sidi Ould Cheikh Abdallahi, faisant son éloge en privé et magnifiquement, n’a pu le faire en tant que président de la République : son hommage du 28 Novembre 2007 a porté davantage sur le Conseil militaire pour la justice et la démocratie [4]. La censure dans l’enseignement fait s’arrêter l’histoire nationale mauritanienne à 1960… tous les travestis de son leg et de son œuvre restent possibles, et les militaires ne s’en sont pas privés, ce fut même un de leurs alibis, notamment à propos des institutions initiales du pays. Il est probable que celles-ci, pourtant, répondent bien mieux à la nature de la Mauritanie et surtout à celle des Mauritaniens que des formes importées qui n’ont pas de vrais soubassements à Nouakchott et encore moins dans l’intérieur. Et Moktar Ould Daddah, en 1978, gênait probablement plus encore l’étranger que ses compatriotes : il n’y a eu aucun débat international pour accepter sa chute, son emprisonnement et ses successeurs. Alors qu’il y en a eu en 2005, et maintenant en 2008. D’ailleurs, c’est à Moktar Ould Daddah que se sont aussitôt référés ceux des officiers qui quittèrent le premier comité militaire : les lieutenants-colonels Ahmed Salem Ould Sidi et Mohamed Ould Ba Abdelkader, de glorieuse et courageuse mémoire.

Démocratie, institutions, histoire à relire, tout cela en préalable à une politique enfin efficace pour le développement. Vaste programme, aurait dit de Gaulle…

Propos d’un ami de la Mauritanien : Français, précisément nostalgique du général de Gaulle et de son legs, qui avant même d’adhérer pleinement à l’homme du 18 Juin 1940, avait eu l’honneur et la chance de rencontrer le président Moktar Ould Daddah et de voir en lui l’exemple que la sainteté en politique peut exister et qu’elle est efficace. Bien plus que moi, s’ils font retour en eux-même ou de mémoire, les Mauritaniens ont cet honneur et cette chance.

Début de réponse du pouvoir de fait à la position arrêtée par l’Union africaine et suivie par toute la « communauté internationale ». Réponse qui augure bien… selon la majorité parlementaire – selon une conférence de presse donnée au Sénat, ce qui a peu de consistance même politique et n’est pas une résolution d’hémicycle, les rangs vont-ils se clairsemer… – l’ingérence est inadmissible et mal informée : " Cette majorité est disposée à discuter de toutes les questions sauf le retour du président déchu " - " la Mauritanie ne tolérera pas la transgression de sa souveraineté " - " les résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l'UA n'ont pas pris en compte la légalité du Parlement et la majorité écrasante des maires de communes et ont axé sur une seule composante de la légalité, en l'occurrence la présidence de la république, tout en outrepassant le reste des pouvoirs et des institutions constitutionnelles ". Symptomatique, le courage des putschistes qui font répondre par les parlementaires.

De fait aussi, si l’on admet la légalité de tout le processus en cours depuis le 6 Août, c’est le général Mohamed Ould Abdel Aziz qui est passible de la Haute Cour de Justice…

Quant à la la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance : la Mauritanie l’a ratifiée le 7 Juillet dernier, devenant ainsi le premier Etat membre à être partie à cet instrument.


Bertrand Fessard de Foucault


[1] - Mauritanie / Ligue Arabe / Rectification M. Ben Hilli: "il n'y a pas de coup d'Etat militaire en Mauritanie et l'expérience démocratique n'est pas menacée"

Le Caire, 13 août (AMI) - L'ambassadeur Ahmed Ben Hilli, secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe pour les affaires politiques a indiqué que ses impressions après son retour de Mauritanie sont qu'"il n'y a pas de coup d'Etat militaire en Mauritanie, que la vie se déroule normalement" et que l'expérience démocratique n'est pas menacée".
Il a ajouté, dans des déclarations faites aujourd'hui, mercredi, au Caire, que "les conditions de la Mauritanie, sa stabilité et sa sécurité sont un facteur important que j'ai perçu de la part de toutes les parties prenantes". Et de relever que l'évaluation des mauritaniens des aspects sécuritaires reste un facteur important dans ces questions".L'ambassadeur Ben Hilli a souligné "l'intérêt que revêt la préservation du processus démocratique en Mauritanie notamment lorsque l'expérience émane de notre réalité".

[2] - Mauritanie / Mouvement rectificatif L'Association mauritanienne de droit constitutionnel satisfaite des engagements du Haut Conseil d'Etat

Nouakchott, 13 août (AMI)- L'Association mauritanienne de droit constitutionnel a, dans un communiqué rendu public mercredi et dont copie est parvenue à l'Agence Mauritanienne d'Information, a "enregistré avec satisfaction les engagements pris par le Haut Conseil d'Etat relatifs à la protection de la démocratie, à la préservation des institutions constitutionnelles existantes et à l'organisation des élections présidentielles dans les plus brefs délais possibles".
Cette position a été prise suite à plusieurs réunions du bureau de l'Association qui, après analyse approfondie de la situation, a débouché sur la conclusion que "les choses tendaient inéluctablement vers l'impasse en raison de l'incapacité du système à intégrer les données politiques renouvelables et son échec à pouvoir redresser ses déséquilibres".
L'Association estime également que "l'expérience démocratique mauritanienne peut produire et inventer des solutions originelles compatibles avec nos spécificités socio culturelles et le niveau de développement de notre société tout en tenant compte du rôle important de l'armée républicaine dans la pérennité des institutions de l'Etat".

[3] - PREM 4 Région Afrique – Février 2008 . Mauritanie : étude sur la lutte contre la corruption - 80 pages

[4] - A ceux parmi eux, qui sont toujours en vie et aux autres qui ont disparu, et à leur tête le leader Feu le Président Moktar Ould Daddah, je réitère aujourd'hui l'expression de notre considération et de notre fidélité.
De même, j'adresse mes remerciements à ceux qui ont dirigé le pays durant la période de transition et particulièrement aux Président et membres du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et au gouvernement de transition pour le respect des engagements dont ils ont fait preuve et pour leur contribution à l'avènement de la nouvelle ère de démocratie que vit notre pays.
(source AMI)

samedi 27 septembre 2008

anniversaires - quand les militaires sont au pouvoir


14 Septembre 1978 . 26 Septembre 1988 . 28 Septembre 1991

Ce qu’il se passait quand les militaires étaient déjà au pouvoir





Le 14 Septembre 1978, selon Jeune Afrique, le lieutenant Moulay Hachem Ould Moulay Ahmed serait placé en résidence surveillée. Il est pourtant membre du « Comité militaire de redressement national » (C.M.R.N.) qui a pris le pouvoir le 10 Juillet précédent et inauguré ainsi les trente années de régimes putschistes ou sous influence des forces armées. Mieux, c’est lui, aide de camp du Président de la République qui a signifié sa déposition à Moktar Ould Daddah : l’armée vous retire sa confiance. Première parole de la genèse d’une autre « légitimité » nationale, prévalant sur les services rendus, sur la Constitution, sur l’élection. L’officier – repentir tardif ? – aurait voulu organiser un nouveau mouvement de troupes…

Le 29 Septembre 1988, Radio Dakar annonce le décès du lieutenant Abdoul Khoudouss Ba – décès intervenu le 15 Septembre à Oualata, selon les F.L.A.M. (« Forces de libération africaine de Mauritanie »). Fort désaffecté transformé en prison et inauguré par le président Moktar Ould Daddah – à son corps défendant – de Juillet 1978 à Octobre 1979. La veille, il a été démenti : aucun dècès depuis ceux de Tène Youssouf Guèye et Ba Alassane Oumar, ce qui est admettre ces deux morts suspectes. C’est le début d’une série si sinistre de décès suspects de cadres mauritaniens, tous originaires de la vallée du Fleuve et détenus à Oualata [1], que le 27 Octobre, le pouvoir de l’époque : le « Comité militaire de saliut national » (C.M.S.N.) présidé depuis près de quatre ans par le colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, fait transféré trente-et-un détenusde Oualata à Aïoun-el-Atrous. Une mission officielle conduite par l’adjoint du chef d’état-major de la garde nationale avait mis en garde le Comité. Le 6 Novembre, l’A.F.P. annonce la mort de l’ancien ministre de la Santé, Djigo Tafsikrou. Le surlendemain, le jury du « prix de l’Afrique noire » (dont font partie Maurice Schumann, ancien ministre du général de Gaulle et Emmanuel Robles, écrivain français de premier plan) attribue le prix hors concours à Tène Youssouf Guèye, ancien de l’école William Ponty [2].

A la fin du mois, éclate une polémique publique. Le 23 Novembre, Amnesty international, citant des « sources officieuses, révèle d’autres décès sans pouvoir les dater autrement que dans les trois mois. Un journaliste Ibrahima Sarr (gendre de Tène Youssouf Guèye), l’ingénieur Moktar Sow, l’ancien ministre de l’Intérieur Mamadou Bocar. Ce que dément, après une visite de plusieurs de ses membres à Oualata, au début de Décembre, la Ligue mauritanienne des droits de l’homme. Le ministre de l’Information, Mohamed Haibtena Ould Sidi Haïba assure au contraire que la Ligue « ne ménage aucun effort pour le respect scrupuleux des droits de l’homme ». La réalité est autre (cf. Le Calame des 31 Octobre 2007, 28 Novembre 2007 et 2 Septembre 2008 – chroniques anniversaire du 28 Octobre 1987, du 28 Novembre 1990 et des 4.5 Septembre 1986 & 2.3 Septembre 1987), sous prétexte d’un soi-disant complot militaire découvert à l’automne de 1987 ayant donné lieu à parodie de procès et exécutions capitales, en écho à des agitations et quelques dépradations, le pouvoir militaire – ému de la circulation depuis Avril 1986 du manifeste du négro-mauritanien opprimé – redouble de violence contre les origines de la vallée du Fleuve et a opéré ce que, dans d’autres pays et à d’autres époques, également sinistres, on a appelé des rafles. Oualata devint un mouroir : il peut constituer un lieu de mémoire honorant ensemble le père-fondateur et ses compatriotes de la Vallée. Ce qui sera d’ailleurs une lecture réconciliée de l’histoire contemporaine de la Mauritanie, car une partie des protestataires, et le manifeste lui-même, amalgament – à tort, je crois – en un même « racisme d’Etat » dont ils ont été certainement victimes, la période du président Moktar Ould Daddah avec celle des usurpateurs militaires qui a suivi.

A dix ans de distance, les deux événements, l’un stigmatisant l’inconséquence de certains officiers s’il est avéré, l’autre – une telle série de morts de personnalités civiles, emprisonnées sans procès – ont comme point commun l’absence d’informations fiables et continues en régime militaire. Tout au plus, le 3 Octobre 1988, le président de l’association des juristes africains M° Benoît Ngom avait pu annoncer l’imminence d’un droit de visite aux détenus de Oualata : il venait de s’entretenir avec le président du Comité militaire, le colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya. Les sources sont presque toujours étrangères.

Difficulté analogue, mais d’apparence moins tragique, l’apparition et le fonctionnement des partis politiques sous un régime militaire.

Selon la Constitution adoptée par referendum le 12 Juillet 1991, les partis politiques peuvent se former et fonctionner librement. Le 24 Août, le Rassemblement pour la démocratie et l’union nationale (R.D.U.N.) est autorisé officiellement. C’est le premier parti à l’être, il est dirigé par le maire d’Atar, Ahmed Ould Sidi Baba, ancien ministre (Le Monde qui donne, seul, la nouvelle ne précise pas que, ministre, il l’a été de Moktar Ould Daddah, ni qu’il est cousin de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya). Il se prononce aussitôt (Fraternité-Matin à Dakar) contre une conférence nationale en Mauritanie – procédure qui est devenue de mode, ou de nécessité politique, dans l’ancienne Afrique d’expression française depuis le discours prononcé par François Mitterrand, devant ses pairs, à La Baule, l’année précédente – et contre toute commission d’enquête indépendante sur les compatriotes originaires de la vallée du Fleuve qui ont été exécutés sans jugement en Décembre 1990. Exactement ce que peuvent souhaiter les militaires, au pouvoir depuis treize ans, sans autre mandat que celui qu’ils se sont attribué. Ahmed Ould Sidi Baba précise qu’il ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, la première depuis celle qui avait eu lieu en Août 1976. Il préfère soutenir son contribule le président du Comité militaire. Celui-ci se donne, par prudence, une machine en propre : c’est le Parti républicain démocratique et social (P.R.D.S.), dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba. Revendiquant de trois à cinq cent mille adhérents – il est présenté par Jeune Afrique (19 Novembre 1991) comme le « parti du pouvoir, des grosses fortunes, de l’administration mais aussi de la Mauritanie profonde, le PRDS rassemble une impressionnantes collection d’atouts. Il est le seul à diposer directement d’un journal Al Joumhouriya … ». Or, l’ordonnance organique pour les élections présidentielles prévoyant une présentation des candidats par au moins 30 des 208 maires que compte le pays, 200 maires ont aussitôt adhéré au P.R.D.S… ou 400 conseillers municipaux.

C’est le 28 Septembre 1991 que l’autorisation d’un quatrième parti politique : l’Union populaire socialiste et démocratique, dirigé par Mohamed Mahmoud Ould Mah, économiste, ancien maire de Nouakchott et secrétaire général de l’Union des économistes maghrébins, fait apparaître un mouvement authentique. L’autorisation est donnée quatre jours plus tard à l’Union des forces démocratiques (U.F.D.), précédent maintenant lointain du Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D.). Le nouveau parti compte quatre anciens ministres : son président Hadrami Ould Khattri, qui a travaillé avec Moktar Ould Daddah, son secrétaire général Messaoud Ould Boulkheir et deux coordinateurs : Mohameden Ould Babah, champion de l’arabisation au lycée français de Nouakchott et entré comme tel dans les gouvernements du président Moktar Ould Daddah jusqu’à devenir ministre de la Défense peu avant le premier putsch, celui de 1978, et Amadou Mamadou Diop, également ministre du père-fondateur et très en vue parmi les originaires de la vallée du Fleuve. L’U.F.D. – c’est ce qui fait son authenticité et fonde son indépendance mentale vis-à-vis des militaires – succède au F.D.U.C. « Front démocratique uni des forces du changement » qui regroupait depuis le printemps – sans autorisation – six mouvements politiques dont le « Mouvement national démocratique » (M.N.D.), conduit par Ladji Traoré et Mustapha Ould Badreddine, et « El Hor » dont Messaoud Ould Boulkheir avait été au printemps de 1978 un des fondateurs. Ce Front s’était constitué par protestation contre l’arrestation – le 5 Juin – de la plupart des personnalités politiques non alliées au pouvoir militaire. Les anciens ministres avaient fait partie de la fournée, qu’ils l’aient été de Moktar Ould Daddah ou de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya…

Après que le secrétaire permanent du Comité militaire, le lieutenant-colonel Mohamed Lemine Ould Ndiayane, ait indiqué que les candidats à l’élection présidentielle n’auront finalement à justifier de la signature que de 50 conseillers municipaux, dont 1/5ème au maximum provenant de la même région – ce qui facilite les candidatures – l’U.F.D. enregistre « favorablement », mais réclame un gouvernement de transition pour une concertation politique préalable entre les partis, réviser consensuellement les réglements électoraux et les listes, fixer enfin le calendrier des scrutins. Le principal parti d’opposition réclame aussi la dissolution des conseils municipaux élus sous le régime militaire ainsi que des « structures d’éducation de masse » qui ont tenu lieu de tout mouvement politique depuis dix ans. Enfin, il s’agit de l’ouverture des médias publics aux partis sur une base égalitaire et – au total – de « baliser ensemble le chemin susceptible de garantir une transition démocratique sereine et transparente ».

On est à l’automne de 1991 qu’on croit l’aube d’une ère nouvelle pour la Mauritanie… et l’on parle déjà la langue de l’automne de 2008.

Ould Kaïge


preneur de tous documents ou informations relatifs à ces événements
– et heureux de rencontrer à l’occasion les personnes évoquées


[1] - lieutenant en 1981, Alassane Harouna Boye qui fut détenu là-bas d’Octobre 1987 à Mars 1991, en donne un témoignage saisissant : J’étais à Oualata . Le racisme d’Etat en Mauritanie (L’Harmattan . Août 1999 . 166 pages) ; il fournit notamment trois listes accablantes pour le pouvoir militaire, celle des détenus torturés le 22 Mars 1988, celle des prisonniers civils de Oualata et celle des prisonniers militaires

[2] - il est notamment l’auteur de L’orée du Sahel nouvelles, Sahéliennes poèmes, Les exilés de Gourmel théâtre, Rella ou le chemin de l’honneur roman 1985

position de l'Union africaine - vers l'exemplarité . 22 septembre 2008


AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE
UNIÃO AFRICANA
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CONSEIL DE PAIX ET SECURITE
151ème REUNION
22 SEPTEMBRE 2008
NEW YORKPSC/MIN/Comm.2(CLI)COMMUNIQUEPSC/MIN/Comm.2(CLI)
Page 1

COMMUNIQUE DE LA 151ème REUNION DUCONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), en sa 151ème réuniontenue, au niveau ministériel, à New York, le 22 septembre 2008, a examiné la situationen République islamique de Mauritanie à la suite du coup d'Etat intervenu dans ce paysle 6 août 2008, et a pris la décision qui suit :
Le Conseil,
1. Prend note de la communication de la Commission sur la situation en République islamique de Mauritanie et sur les résultats des différentes missions qui ontété effectuées dans ce pays depuis le 6 août 2008 ;
2. Exprime sa profonde appréciation au Président de la Commission et au Commissaire à la paix et à la sécurité pour les efforts qu'ils déploient en vue du retour àla légalité constitutionnelle, et leur réitère son ferme appui ;

3. Exprime sa grave préoccupation devant le fait que, malgré les effortsdéployés à ce jour, aucune avancée n'a été obtenue sur le voie d'un retour rapide à la légalité constitutionnelle ;
4. Rappelle les dispositions pertinentes de l'Acte constitutif de l'UA, de la DécisionAHG/142 (XXXV) d'Alger de juillet 1999, de la Déclaration de Lomé de juillet 2000 et duProtocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité sur les changementsanticonstitutionnels de Gouvernement, ainsi que celles de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance que la Mauritanie a ratifiée le 7 juillet dernier, devenant ainsi le premier Etat membre à être partie à cet instrument ;
5. Réitère sa ferme condamnation du coup d'Etat et de toutes les mesures prisespar ses auteurs pour consolider la situation née de ce coup d'Etat et réitère la légitimitéde l'ordre constitutionnel représenté par les institutions démocratiquement élues lorsdes élections législatives et présidentielles organisées respectivement en novembre2006 et mars 2007 ;
6. Exige le retour à l'ordre constitutionnel par le rétablissement inconditionnel deM. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Président de la République islamique de Mauritanie,dans ses fonctions, à la date du 6 octobre 2008 au plus tard, et met en garde lesauteurs du coup d'Etat et leurs soutiens civils contre les risques de sanctions etd'isolement qu'ils encourent au cas où ils ne répondraient pas positivement à cetteexigence ;
7. Déclare nulles et de nul effet toutes les mesures de nature constitutionnelle,institutionnelle et législative prises par les autorités militaires et découlant du coupd'Etat du 6 août 2008 ;PSC/MIN/Comm.2(CLI)

Page 2
8. Demande instamment aux Etats membres de l'UA et à la communautéinternationale dans son ensemble de considérer comme illégitimes et illégales toutesles actions et initiatives des auteurs du coup d'Etat destinées à faire échec a larestauration de l'ordre constitutionnel :
9. Se félicite des résultats des réunions de consultations et de coordination sur lasituation en Mauritanie, organisées à l'initiative de la Commission, entre l'Unionafricaine, la Ligue des Etats arabes, l'Organisation des Nations unies, l'Organisationinternationale de la Francophonie et l'Union européenne. Dans ce contexte, le Conseildemande à l'ensemble des partenaires de l'UA, y compris le Conseil de sécurité desNations unies, l'Union européenne, la Ligue des Etats arabes et la Francophonie, decontinuer à apporter leur appui total aux efforts qu'elle déploie en vue du retour à lalégalité et d'une sortie de crise conforme à la Constitution mauritanienne. A cet égard,le Conseil encourage le Président de la Commission à poursuivre les consultationsavec l'ensemble des partenaires concernés, pour examiner avec eux les actions àentreprendre en vue du renforcement de la contribution de la communautéinternationale à une sortie de crise en Mauritanie bénéficiant du soutien de toutes lesparties et qui soit conforme à la Constitution du pays ;

10. Décide de rester saisi de la question

Mauritanie / Parlement
La majorité parlementaire condamne les résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l'UA
Nouakchott, 26 sept (AMI) - La majorité parlementaire a condamné la position du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine par rapport au mouvement rectificatif du processus démocratique, intervenu dans notre pays le 6 août 2008. Cette majorité a considéré que les résolutions prises par le Conseil de paix et de sécurité dans sa dernière session à New York et relatives à la situation en Mauritanie sont décevantes et contradictoires avec l'invitation adressée par l'Union européenne pour entrer en négociations sur cette situation.
Les parlementaires ont exprimé, vendredi lors d'une conférence de presse au Sénat, leur rejet absolu des résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.
Parlant en leur nom, les députés Sidi Mohamed Ould Maham et Mustapha Ould Abeiderrahmane ont déclaré que " le peuple mauritanien ne cèdera jamais au chantage et n'acceptera pas de revenir à la situation lamentable d'avant le 6 août 2008 résultant de l'autoritarisme de l'ex président et de son hostilité à la majorité des élus au Parlement et dans les municipalités ainsi qu'à toutes les institutions militaires et de sécurité dans le pays ".
Ils ont souligné que la majorité au sein du Parlement et des municipalités a soutenu le mouvement rectificatif à l'instar de la majorité du peuple mauritanien, rappelant la feuille de route approuvée par le Parlement pendant sa dernière session extraordinaire et la décision du gouvernement consistant à organiser des journées de concertation à la fin du mois de Ramadhan sur la situation dans le pays et la recherche des meilleures voies permettant de définir les moyens nécessaires au retour à l'ordre constitutionnel normal.
" Cette majorité est disposée à discuter de toutes les questions sauf le retour du président déchu ", ont lancé les deux députés, indiquant que le peuple mauritanien combattra par tous les moyens ce retour qui constitue une ligne rouge du moment où il est contraire à l'intérêt national du pays qui ne peut être ignoré face à un intérêt individuel.
Ils se sont dits étonnés que " les résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l'UA n'aient pas pris en compte la légalité du Parlement et la majorité écrasante des maires de communes et aient axé sur une seule composante de la légalité, en l'occurrence la présidence de la république, tout en outrepassant le reste des pouvoirs et des institutions constitutionnelles ".
Les deux parlementaires ont assuré que la " la Mauritanie ne tolérera pas la transgression de sa souveraineté " et qu'elle est " prête à se défendre face à toute ingérence extérieure, qu'elle soit militaire, politique ou économique ".
Ils ont appelé tous les partenaires de la Mauritanie à l'extérieur, y compris le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, à venir visiter la Mauritanie pour discuter avec les Mauritaniens et participer à la présentation de garanties réelles au sujet du retour à la vie constitutionnelle dans le pays.

lundi 1 septembre 2008

putsch 2008 - débat sur Radio France International . 31 août 2008

« Le débat africain »

Radio France International – dimanche 31 Août 2008


Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des Forces Démocratiques RFD
Ba Boubacar Moussa
de l’Union des forces de progrès & conseiller du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi
Ba Mamadou Tidjane, ministre de la Justice dans le régime militaire
Messeoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale


Messeoud Ould Boulkheir

La crise a pris naissance au BASEP. La crise parlementaire a été suscitée chez les parlementaires, pour leur majorité pas issue d’un parti politique : suscités pendant la transition par les militaires eux-mêmes. Ce qui est arrivé parce qu’il y avait une volonté de renverser le chef de l’Etat, on voulait trouver une voie institutionnelle

Q - Pourquoi vouloir faire élire un président pour le renverser ?

Quand on dit cela, c’est en partie vrai. Le président a été suscité et soutenu par des militaires, mais aussi par des civils. Comme d’autres candidats ont été soutenus par des militaires. Le fait d’être suscité ne veut pas dire être à la solde, chacun choisit le candidat qu’il veut.

Il y au moins deux candidats qui avaient les faveurs des militaires.

Q à

Ahmed Ould Daddah

Cette élection n‘a pas été si exemplaire que cela. Les militaires n’avaient pas soutenu mais avaient leur candidat qu’ils ont financé et appuyé par l’armée et l’administrration. Les mêmes militaires ont suscité les candidats indépendants, en faisant éclater un certain nombre de partis. On a un Parlement ingouvernable, les indépendants n’ont pas de parti, mais ils ont le droit de changer de position et ce n’est pas une raison de bloquer les institutions. Quand il y a eu demande de convocation en session extraordinaire, en l’absence de Messeoud, le président de la République, avec des arguties peu fiables, a refusé parce que cela ne venait pas du président de l’Assemblée nationale lui-même.

Le premier coup de feu dans ce changement a été fait par le président déchu. Il a été de décapiter l’armée, même pas par décret, avec le ministre de la défense entendu, mais dans la nuit par un communiqué non numéroté. Non seulement le Parlement et la majorité, mais cette agression contre l’institution militaire a risqué une guerre civile, il pouvait y avoir des morts dans l’état-major

Q - Vous ne condamnez pas le coup d’Etat ?

Je dis d’abord que le président déchu a été amené par les militaires et a ensuite cogéré avec eux, et je suis étonné d’entendre que des gens qui ont accompagné ce gouvernement quasi-militaire, se plaignent maintenant. Nous avons eu une année blanche de tâtonnements, de situations tout à fait inrégables et conflictuelles. In fine une situation bloquée institutionnellement et politiquement.

Ba Boubacar Moussa

Respect pour eux, Ahmed et ministre de la Justice, Ba Mamadou Tidjane
Reconnaissent-ils que l’életion présidentielle a été sincère et véritable ? si oui le coup d’Etat est-il inconstitutionnel ? ou le soutiennent-ils ?
La coalition qui a exercé les charges : l’APP du président, les « extremistes modérés », l’Union des forces de progrès : Mohamed Ould Maouloud, soutiennent le gouvernement tandis que Ahmed Ould Daddah est toujours contre un gouvernement de large consensus
Sommes-nous pour l’exercice d’un pouvoir politique par les militaires ? ou exigeons-nous le retour du Président et du Premier ministre à leurs fonctions ?


Ahmed Ould Daddah

Je ne suis pas pour que les militaires restent en place – je me suis battu et sacrifié pour la démocratie, seul parti ayant d’ailleurs le mot démocratie dans son nom…

Changement inévitable – mais après le changement que va-t-on faire ?
Jusqu’à présent : pas de participation au gouvernement tant que pas de conditions pour retour à la démocratie et y rester

Q. à Messeoud – quelles conditions ?

Messeoud Ould Boulkheir

– blocage institutionnel ? – majorité existe et constitutionnellement elle a le droit de demander la session, mais il y a canaux et procédures – la suppléance du président est suelement pour séances et représentation dans cérémones officiueles – c’est la loi et c’est ce qu’a répondu le gvt au ice-président – je venais juste de quitter Nouakchott pour l’intérieur pays or j’étais joignable à tout moment – il y avait une ambiance de pustch et des députés prenant leurs ordres au niveau du BASEP. – pas des arguties mais la vérité, Monsieur le président Ahmed Ould Daddah…

Le candidat amené par les militaires, ce n’est pas le premier cas.

Vous-même vous avez été amené par Taya pour les élections, vous avez de tous temps été aux capacités des militaires pendant que Sidi était de paille et que leur vrai candidat c’était vous, vous n’avez jamais digéré que Sidi accepte d’être candidat en même temps que vous, et vous avez été de tous les coups pour le discréditer – vous êtes dans ce coup, la démocratie n’est pas un slogan – vous avz supporté cautionné ce coup d’Etat avant la moindre précaution de savoir ce qu’ils vont en faire – cette reculade pour le gouvernement ne trompe personne



Moyens de sortir de la crise


Ba Mamadou Tidjane

Ceux qui veulent le retour à la situation antérieure…

. pas de crise ? Ou crise fabriquée
. quelle que soit la manière dont les candidats sont arrivés au pouvoir – la démocratie n’est pas une fin en soi, c’est une fois au pouvoir que l’on voit si l’on fait quelque chose, tenir les promesses qu’on a faites quand on ne les tient pas
On n’est pas fondé pour réclamer solutions

Pas de potion magique. L’événement vient de se produire. Minimum de concertation avec classe politique
Il ne s’agit pas de traîner les pieds mais nécessité de ne pas tromper une nouvelle fois.
Calendrier, structures à mettre en place pour aller aux élections
La sortie de crise doit tenir compte autant que faire se peut de ce qe la majorité des mauritaniens veulent. La majorité des partis, des citoyens, des organisations c’est un élan populaire qui ne peut être nié
Donc pas de possibilité de retour de Sidi – allez voir la rue, les campements – cette hypothèse vous verrez son effet – situation déplorable
Retour à la case départ, c’est se tromper simplement

Ba Boubacar Moussa

Consternant – vous avez été à Kaédi pour soutenir le président Sidi – et vous soutenez le militaires
M. le ministre, M. le président Ould Daddah : si les élections ont été transparentes et démocratique, malgré les erreurs commises pas le Président ? n’est-ce pas par la Consitution et non par les coups de force qu’il faut procéder ?

Q - que proposez-vous ?

Institutons démocratiques républicaines.
Militaires et civils. Trouvons des solutions – préalable : les libérations du Président de la République et du Premier ministre – et avec eux dialogues pour trouver solutions contre ces crises maléfiques et pour la stabilité

Q - démission de Sidi ?

Qu’on le libère d’abord et à lui de décider. Laissons-le s’exprimer librement

Ahmed Ould Daddah

Laissez-moi lire les deux dernières phrases des communiqués que nous avons publiés :
6 Août – débat national pour retour à légalité constitutonnelle
19 Août – prendre conscience
Débat avec toutes forces politiques et avec les militaires – arriver à compromis package deal – libérer le président puis qu’il se libère lui-même – pour élections libres honnêtes indiscutables

Démocratie, stabilité

Messeoud Ould Boulkheir

Pas de langue de bois – la démocratie n’est pas un slogan mais il faut la pratiquer.
Laissez-moi rebondir sur l’affirmation que l’immense majorité des Mauritaniens soutient …
Ce n’est pâs vérifier, une mutltude de paryis-cartables pour se vendre dans ces occasions, la majorité des partis sérieux sont contre – à l’exception du RFD

Q – c’est tout de même le premier parti de l’oppsition !

Non, c’est la première force alignée sur les militaires. A part elle, tous les autes partis dits sérieux sont contre le coup d’Etat – les autres partis qui ne le sont pas, ne représentent rien, pas un conseiller municipal dans le pays, aucun siège, aucune réunion organisée
La sortie de crise – seule possibilité pour tous les Mauritaniens qui sont dans lsur écrasante majoriét hostiles au coup d’Etat,à l’exception des mouches qui viennent se déposer – seule solution acceptable : retour à la légalité, réinstallation de Sidi dans ses fonctions légales – prêts alors à discuter avec toutes les parties
On ne peut pas demander à un président emprisonné de démissionner

Q en filigrane sa démision pour tous ?

Non, pas pour tous – s’il reprend ses fonctions, tout est possible

Q . à Ba Mamadou Tidjani – en 2005, calendrier - en 2008 programme de gouvernement

Ba Mamadou Tidjane

Intentions ne sont pas telles que vous leur prêtez
Il ont choisi la prudence, la concertation avec toutes les forces politiques pour donner de l’impression de qqch de crédible – pas de style aventeux – n’ont jamais dit qu’ils ne donnaient pas de date – mais peser le pour et le contre – et voir quand conditions du jeu démocratique seornt remplies, ou qu’on pourra faire une projection vraisemblable

Boubacar exclu du second gouvernement – on était au bord de la guerre civile en décapitant l’armée – ce n’est pas en brandissant des schémas qu’on arrivera à solutoin

Ba Boubacar Moussa

Libérer le président tous pouvoirs pour négocier conditions de sortie de crise
Respect pour le ministre de la Justice – nous avons été expulsés du Gouvernement ? – non ! Abel Aziz a exigé le retrait des islamistes et des forces de progrès – nous avons accepté de partir mais en continuant de soutenir le président

Ahmed Ould Daddah

l’opinion mauritanienne sait qui est démagogique et qui ne l’est pas – nous avons besoin d’une concertation ou il n’y ni vainqueurs ni vaincus : seul gagnant, la Mauritanie
Conditions :
. délai décliné et aceptable – fourchette entre 6 mois et un an
. que les militaires ne soient pas candidats pour ne pas troubler
. neutralité vraie, pas celle du 5 Août
. contrôle HCE administration armée
leader avec 8% comme celui de Messesoud – jeune parti Démocratie directe égaement respectable

Q à Messeoud – vous êtes radical – jusques là coups d’Etat sans sang versé

Messeoud Ould Boulkheir

Pas d’autre issue que de revenir à légalité – et à partir de là solutions consensuelles
Le processus qu’on veut nous imposer, des promesses des calendirers des militaires qui ne se réalisent jamais ou bien un nouveau putsch au bout d’un an et demi
Montrer que ce temps est révolu.

organisé par téléphone –