lundi 21 juin 2010

journal de maintenant - lundi 21 juin 2010

la libéralisation de l'audiovisuel - processus législatif bloqué


Coordination de l’Opposition Démocratique

Communiqué


Elaborée en 2008 par le gouvernement du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi - conformément aux engagement de la Mauritanie en 2005 devant ses partenaires ) la loi sur la libéralisation de l’audiovisuel a, d’emblée, été soumise à l’Assemblée Nationale qui l’a adoptée. Le projet fut ensuite soumis au Sénat qui émit des réserves sur certaines de ses dispositions qui devaient donc être amendées, conformément à la loi, par une commission paritaire ayant pour mission d’harmoniser l’appréciation des deux chambres.
Il faut rappeler que ce projet avait suscité des débats passionnés et démontré que la classe politique, dans son ensemble et les Mauritaniens, en général, fondaient beaucoup d’espoirs sur ce nouveau dispositif salutaire pour la Démocratie mauritanienne.

Le coup d’Etat ourdi par Mohamed Ould Abdel Aziz est venu hélas bloquer cette volonté manifeste de promouvoir et renforcer notre jeune démocratie. Il a ainsi remis aux calendes grecques la promulgation de cette loi tant attendue par tous les démocrates et les défenseurs de la liberté d’expression de tout bord. L’engagement de Mohamed Ould Abdel Aziz pris - dans les locaux de la télévision au cours de l’une de ses nombreuses sorties carnavalesques et où il a déclaré que la loi sur la libéralisation de l’audiovisuel serait incessamment promulguée et exécutée en mai-juin 2010 – fut, du reste, une de ses multiples promesses jamais tenues.

Aujourd’hui, compte tenu de l’importance de la libéralisation de l’espace médiatique dans un contexte politique marqué par l’impasse, l’autoritarisme et la caporalisation des médias publics, la Coordination de l’Opposition Démocratique :

1- Dénonce la politique de fuite en avant suivie par Mohamed Ould Abdel Aziz pour maintenir les mauritaniens dans la désinformation la plus totale en instrumentalisant des organes de presse publique systématiquement détournés de leurs missions et voués ,exclusivement, à la propagande d’un régime aux abois ;
2- Engage le régime à cesser ses manœuvres dilatoires visant à gagner du temps et rester le seul maître des organes de presse ;
3- Exige la levée du blocus sur la loi et l’accélération des procédures devant permettre une libéralisation immédiate et transparente de l’espace audiovisuel.

Nouakchott, le 20 Juin 2010

La Commission de Communication

version arabe de ci-dessus

منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique

بيان
لقد تم إعداد قانون تحرير الفضاء السمعي البصري سنة 2008 من طرف حكومة الرئيس سيدي محمد ولد الشيخ عبد الله – طبقا لتعهدات موريتانيا في 2005 أمام شركائها - و عرضه مباشرة على الجمعية الوطنية التي صادقت. وتم تقديم المشروع إلى مجلس الشيوخ، فأبدت هذه الغرفة تحفظات على بعض مواده، كان من المفروض تعديلها، كما ينص عليه للقانون، من طرف لجنة برلمانية مشتركة ، وظيفتها مطابقة وجهات نظر الغرفتين.
للتذكير، فقد أثار مشروع القانون هذا نقاشات متحمسة، برهنت وقتها على أن الطبقة السياسية الموريتانية بكاملها كانت تعقد آمالا كبيرة على الترتيبات الجديدة المفيدة للديمقراطية في البلد.
إلا أن الانقلاب الذي قام به محمد ولد عبد العزيز عرقل، وللأسف، تلك الإرادة الواضحة لدى ساستنا لترقية و تدعيم ديمقراطيتنا الفتية. فأرجأ إلى أمد غير معلوم المصادقة على القانون المنتظر من كافة الديمقراطيين و المدافعين عن حرية التعبير بشتى أطيافهم. و ما الالتزام الذي أخذه محمد ولد عبد العزيز (خلال إحدى زياراته الكرنفالية قام بها للتلفزيون) باعتماد و تنفيذ قانون تحرير الفضاء السمعي البصري في مايو-يونيو 2010 إلا تعهد من تعهداته الكثيرة التي لا يفي بها أبدا.
و اليوم، و نظرا إلى أهمية تحرير الفضاء الإعلامي في ظروف يطبعها الانسداد والتسلط و عسكرة وسائل الإعلام، فإن منسقية المعارضة الديمقراطية :
1- تندد بسياسة الهروب إلى الأمام التي ينتهجها محمد ولد عبد العزيز من أجل الاستمرار في تضليل الموريتانيين عن طريق تدجين وسائل الإعلام العمومية و تسخيرها لدعاية نظام متهالك؛
2- تلزم النظام بالكف عن المماطلة من أجل ربح الوقت و البقاء المسيطر الوحيد على وسائل الإعلام؛
3- تطالب برفع الحصار عن القانون المذكور و تسريع الإجراءات الكفيلة بالتحرير الفوري و الشفاف للفضاء السمعي البصري.
نواكشوط 20 يونيو 2010
اللجنة الإعلامية

dimanche 20 juin 2010

note pour les représentants permanents des Etats-membres de l'Union européenne à Bruxelles

17 . 21 Juin 2010


Mauritanie : exemple de ce qu’il faut revoir
pour une vraie relation Europe-Afrique



Le Fonds européen de développement a plus de cinqante ans et l’association de l’Europe – originellement des Six – avec l’Afrique et par extension avec les pays des Caraïbes et du Pacifique, près de cinquante. Ce ne sont ni des vues stratégiques ni des calculs économiques qui ont inspiré les pères fondateurs, et même les principales métropoles concernées : la France et la Belgique. C’est un fort et noble sentiment de responsabilité. Les conventions de Yaoundé puis de Lomé – tandis que les Communautés puis l’Union s’élargissaient – ont correspondu aux souhaits, notamment africains. Le traité de Cotonou voici dix ans a doublement innové. Tandis qu’il faisait abandonner par les Européens au prétexte de l’Organisation mondiale du commerce et de ses règles « libérales » une vraie solidarité économique avec leurs partenaires du Sud, il énonçait des valeurs censément partagées entre tous les Etats associés quel que soit leur continent d’appartenance, et prévoyait de sanctionner les manquements. Le fonctionnement de ce partenariat intime n’avait pas de précédent dans l’histoire ni dans la géographie. Il était indépendant des organisations internationales soit d’ambition politique universelle comme l’Organisation des Nations Unies, soit de compétence économique ou financière comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

La décennie qui s’achève, a montré que les accords européens de désarmement douanier à convenir entre régions d’Afrique et l’Union européenne ne sont pas adaptés à nos partenaires, moins dotés que les Etats-membres, et sont dénoncés comme nuisibles sans que l’Union ait au moins invoqué les exceptions prévues par les traités, et permettant de négocier les échéances. Depuis la signature du traité de Cotonou, bien des mises en œuvre du processus de consultation et de sanction – pour raisons politiques : le plus souvent des coups dits d’Etat – prévu par l’article 96, ont eu lieu : Nigeria, îles du Pacifique, Haïti quand les catastrophes n’étaient que la dictature, et d’autres dont la République Islamique de Mauritanie quand fut renversée pacifiquement et inopinément celle qu’elle subissait depuis vingt ans.

Aujourd’hui, ce pays se présente à Bruxelles, apparemment devant un jury seulement économique et financier. Une « table ronde » avec les bailleurs de fonds a été organisée, par la Commission européenne à la demande du gouvernement mauritanien, pour se tenir les 22 et 23 Juin – demain et après-demain. Elle a été préparée la semaine dernière par la Banque mondiale en délégation à Nouakchott, et par le Fonds monétaire international, dont les experts ont séjourné en Mauritanie du 2 au 17 Décembre 2009 et rendu compte le 26 Février 2010 : une facilité triennale a été accordée le 10 Mars 2010, dont il est de jurisprudence que les bailleurs de fonds la regarde comme une caution technique. Mais la part politique de l’examen n’est en principe pas à l’ordre du jour. La décision du Conseil, en date du 25 Janvier 2010, « permet la reprise totale de la coopération ». Cette décision est fondée sur le processus de l’article 96 et sur deux accords propres à la Mauritanie : 1° un consensus entre « pôles » politiques nationaux, intervenu à Dakar l’an dernier et signé à Nouakchott le 4 Juin 2009, et 2° une lettre d’intention signé par le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui préside la délégation de son pays à la « table ronde » des 22 et 23 Juin, et le directeur général du Développement compétent pour la Commission.

Ces examens et ces textes lient le politique et l’économique.


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I – La question mauritanienne est d’abord politique


La situation macro-économique du pays est analysée par les différents observateurs et institutions de manière concordante. Si la Mauritanie pâtit de la sécheresse, d’une urbanisation socialement désastreuse et d’une véritable déception quant à son avenir pétrolier, son handicap principal réside dans son mode de gouvernement. Celui-ci n’est pas consensuel – les ouvertures et fermetures se succèdent à contre-temps vers des oppositions qui ont été manipulées pendant l’année putschiste autant par le pouvoir de fait que par la « communauté internationale » soucieuse de classer la chose – et il n’est même pas délibératif. Le président de la République commande en personne la garde présidentielle (dont il a été l’organisateur il y a plus de vingt ans et qu’il n’a jamais quittée physiquement) et s’est octroyé la fonction d’ordonnateur national des dépenses en la retirant – informatiquement – à la direction du budget, il y a quelques semaines.

Or, les deux questions auxquelles les représentants des bailleurs de fonds doivent répondre pour leurs mandants, sont très simples : les déficits budgétaires mauritaniens sont la conséquence d’un système où la masse salariale est beaucoup trop publique et où les transferts aux entreprises trop laxistes et volumineux – l’organisation bancaire est maffieuse pour les principales raisons sociales et elle subit en outre les manœuvres du pouvoir tendant soit à intimider physiquement les dirigeants, soit à asphyxier fiscalement et surtout inopinément les banques. Résoudre ces questions nécessitent un Etat impartial et convenablement organisé, fort de personnalités ayant le sens du service public. Cet Etat a failli exister dans les deux premières décennies de la Mauritanie indépendante : succès indéniable du président Moktar Ould Daddah et de ses co-équipiers. « Président des pauvres », soutenu explicitement par la principale fortune privée du pays, le général Mohamed Ould Abdel Aziz – qui n’a aucune culture économique et ne se sépare pas d’un ministre des Affaires économiques, sévèrement jugé par l’ambassadeur, délégué de la Commission à Nouakchott – ne peut résoudre les équations que lui proposent les bailleurs de fonds, et qui sont de bon sens.

L’examen des comptes et les projections d’avenir a peu de sens aussi bien pour les bailleurs de fonds que pour la population mauritanienne. Dans des pays aux économies développés, l’homme statistique correspond à peu près à l’homme moyen, et les circuits de redistribution peuvent s’analyser aussi bien que les modes de financement des divers déficits. Les ressources figurent aux budgets. La fiscalité des personnes et des entreprises n’est pas contractuelle, la direction du pays est délibérative et, au moins, déconcentrée. Rien de ces généralités rendant vraisemblables, puis applicables, les diagnostics ne se retrouve en Mauritanie. Pour des raisons qui ne sont pas – principalement – sociologiques, à l’instar de beaucoup de pays comparables, mais politiques : ce qui fait toute la particularité de la question mauritanienne. Cette question n’est pas financière, elle est politique et éthique.

Depuis son indépendance, il y a cinquante ans, la République Islamique de Mauritanie a vêcu davantage sous un régime militaire, avoué ou camouflé, que selon un régime consensuel (celui du président Moktar Ould Daddah : 1957-1978) ou démocratique à l’européenne (les quinze mois d’exercice du pouvoir par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi). Depuis Juillet 1978, la dévolution du pouvoir s’est toujours faite – sauf en Mars-Avril 2007 – par la force.

La discontinuité du pouvoir politique à Nouakchott – et les improvisations de moyens faites par les militaires pour encadrer la population et se légitimer – ont eu deux conséquences.

C’est la « communauté internationale », principalement les bailleurs de fonds : Union européenne, Banque mondiale et Fonds monétaire international, qui donne une continuité aux financements et à la formulation d’une certaine planification budgétaire, économique et sociale, et rappellent le pays au respect des valeurs fondamentales en gestions diverses et en droits de l’homme. Ces partenaires, déjà recours financier du pays au lieu du tête-à-tête avec l’ancienne métropole française dans les deux premières décennies des indépendances africaines, sont devenus aussi des recours politiques pour les opposants à ces régimes de contraintes et de masques : depuis 2003, ce fait domine la vie politique mauritanienne et a amené les pouvoirs successifs à déployer des efforts de plus en plus précis, mais de plus en plus mensongers également… pour donner le change à ce que le population ressent ou attend comme un arbitrage étranger, faute de solutions nationales.

Des groupes privés nationaux se sont fondée selon de fortes individualités, liées familialement ou tribalement ou par corruption avec les tenants successifs du pouvoir politique. Nettement depuis le dernier coup, celui du 6 Août 2008, par lequel s’est auto-promu chef de l’Etat, le chef de la garde présidentielle depuis la création de ce corps destiné à sécuriser l’homme fort du moment, lui-même militaire, vis-à-vis de l’armée aux missions classiques – ce sont eux qui, sauf en prospection minière et en exploitation des richesses halieutiques, restées d’initiative et de financement étrangers, contrôlent les flux économiques, les marchés publics et la valeur ajoutée mauritanienne.

La « table ronde » avec les bailleurs de fonds a été souhaitée par le régime mauritanien (à la suite de péripéties complexes et dissimulées pendant onze mois, le général Mohamed Ould Abdel Aziz a été élu Président de la République, selon un scrutin pluraliste mais non contrôlé faute que l’Union européenne ait pu fournir son expertise en la matière – les délais étaient trop courts et le temps de la réflexion n’a pas été exigé). Elle a lieu dans une ambiance particulière. Pour les institutions économiques et financières s’exprimant en dehors de leurs compétences propres, « la stabilisation de la situation politique en Juillet 2009 » est un fait acquis. Pour l’opposition démocratique à Nouakchott, c’est tout le contraire et pour la plupart des organisations non gouvernementales nationales ou internationales, également. Le gouvernement ne s’y trompe pas, même si sa prise de conscience n’a qu’une quinzaine jours – elle date d’un entretien à Nouakchott entre le général Mohamed Ould Abdel Aziz et le ministre espagnol des Affaires étrangères. Il en est ressorti que faute de la libération de ses ressortissants, la présidence espagnole en fin de son mandat semestriel, n’est pas l’appui sur lequel comptait le pouvoir en place. Alors que pour les consultations d’identité et de bonne volonté démocratique dès la perpétration du coup militaire, la présidence française avait été décisive dans la contagion d’une tolérance aboutissant aux apparences internations actuelles.

L’exercice est donc, depuis trois semaines, l’occasion pour le pouvoir de se donner in extrêmis les apparences voulues, notamment en proposant – enfin – le « dialogue national inclusif » prévu par l’accord de Dakar. Occasion aussi pour l’opposition d’exiger des dirigeants nationaux une participation à la préparation – côté mauritanien – de cette table-ronde, et à la représentation du pays pendant cette table-ronde. Cette pétition n’est pas que démocratique. Seule, l’opposition – dont les personnalités de tête sont encore plus remarquables intellectuellement et moralement, qu’elles sont déterminées – peut exposer aux bailleurs de fonds et aux Etats-membres les habitudes réelles, les camouflages anciens ou récents, les comptabilités parallèles, les corruptions ces dernières années de certains des représentations d’institutions financières internationales avec le pouvoir en place, que la langue de bois gouvernementale n’exprimera évidemment pas.

L’ouverture à l’opposition n’a, en réalité, pas le moindre début d’application ; elle n’a été formulée qu’en tête-à-tête avec l’ancien Premier ministre du président renversé il y aura bientôt deux ans et n’a pas abouti à une préparation consensuelle de la réunion avec les bailleurs des fonds ni à un rééquilibrage de la représentation mauritanienne. Une série de gestes médiatiques et la circulation d’autant de faux et de nouvelles controuvées ont rendu indéchiffrable la situation politique mauritanienne à la veille de la « table ronde ». Le blocage d’une législation émancipant du pouvoir politique les médias audio-visuels – en dépit de la lettre d’intention du 22 Décembre 2009 (laquelle avait coincidé avec le maintien en prison sans mandat de dépôt le directeur du plus important site électronique, alors d’opposition) – prend tout son sens. Non seulement l’Union et les bailleurs de fonds ne seront pas informés de façon concrète et fiable par la délégation mauritanienne – à la tête de laquelle a failli se placer le général Mohamed Ould Abdel Aziz, tant il ressent l’enjeu en financements et surtout en légitimation, comme décisif – mais les engagements éventuellement pris vont l’être à titre précaire, si l’opposition n’est pas associée à cet examen et à ces signatures. Quant à l’opinion nationale, elle ne sera conviée qu’à constater une légitimation internationale d’un gouvernement dont elle conteste et la capacité technique et la sincérité.

L’exclusion de l’opposition est grave. Pendant toute « l’année putschiste », celle-ci a été forcée d’acquiescer au processus de légitimation du fait accompli à mesure que la France – contrairement à son intérêt bien compris pour une relation adulte et transparente, donc via l’Union européenne – a choisi le putschiste contre le président légitime. Non sans débats intérieurs. Elle ne peut l’être à nouveau, du fait de l’Union et des bailleurs de fonds, car il serait contraire aux intérêts de ceux-ci et de l’Union de contracter, sans information complète et avec un partenaire, contesté chez lui, en moralité et en contrôle de la situation.

S’il a vite été trop tard pour reporter cette table-ronde – suggestion au directeur général Manservisi, il y a près d’un mois – il reste possible qu’après avoir entendu et questionné la délégation mauritanienne, selon son texte (pré-diffusé, sans respect des usages diplomatiques, à Nouakchott pour convaincre la population de la capacité rédactionnelle du pouvoir en place) et sa composition, les partenaires (dont l’Union européenne) articulent nettement qu’ils préfèrent attendre pour décider, que les Mauritaniens se mettent d’accord entre eux. Et que ceux-ci, à l’unission, le leur fassent connaître.

Aucune des législations ou des institutions souhaitables n’ont été mises en place, préalablement à la table-ronde. La libéralisation de l’information n’aurait pas qu’un impact politique : elle continue d’être refusée. Les présentations mauritaniennes, publiées avant la réunion, sont rédigées au futur. Le leit-motiv du putsch a été la « lutte contre la gabegie », mais en près de deux ans de pouvoir de fait puis de pouvoir reconnu, aucun redressement ne s’est opéré, sauf une mise en cause de personnes sur lesquelles il a fallu revenir. Les statistiques d’une croissance de 5% par an sont sans signification dans un pays à la population aussi démunie.



II – Faire de l’économie le bras de levier politique


Le discernement de l’Union est entravé par au moins l’un des Etats-membres. Il n’est sain ni pour les autres Etats-membres ni pour la France elle-même de s’attacher à soutenir – notamment par la caution que produira la table-ronde si rien n’est conditionné ni vérifié – un régime mal fondé en légitimité et précaire puisque sa fin – souhaitée ou redoutée – ne peut se produire que par un nouveau coup militaire. Ce n’est ni efficace ni rayonnant.

L’argument « sécuritaire » mis en avant par le général Mohamed Ould Abdel Aziz se retourne contre lui rien qu’à mémoriser les événements de la décennie. Il n’a pas su empêcher une tentative de coup d’Etat en Juin 2003 au cours de laquelle ont péri le chef d’état-major national et son propre adjoint au commandement de la garde présidentielle : la rumeur est que le désordre engendré par cette tentative, lui a permis de prononcer lui-même à la liquidation de possibles rivaux. Il était chef de l’état-major particulier du Président de la République quand a eu lieu le massacre de touristes français en Décembre 2007, faisant décider que la course automobile Paris-Dakar ne se déroulea plus en Afrique. Il était pleinement au pouvoir quand des détachements de l’armée régulière sont tombés en embuscade en Septembre 2008 dans le grand nord et quand des ressortissants espagnols ont été enlevés sur un des axes routiers les plus modernes du pays. La visite du secrétaire général de l’O.T.A.N. à Nouakchott succède à une annonce de la découverte de nouveaux gisements de gaz, elle-même précédée de mise en demeure fiscale de certaines banques et d’une proposition de « partage du pouvoir » faite à l’un des chefs de l’opposition : elle n’a pas plus de sens que ces gestes, dont l’improvisation est attestée par le nombre et surtout le calendrier. Que de moulinets à quelque temps de l’estocade…

Ce sont les dirigeants actuels du pays qui placent ainsi délibérément la question mauritanienne sur le plan politique – et celui de la sincérité –, et en font dépendre les financements. On peut y répondre par une argumentation, elle aussi politique, mais qui ne serait ni sommaire ni contrainte. L’argumentation de la démocratie, chemin aussi bien de la sécurité des personnes et des biens que de gestions contrôlables et contrôlées, accompagnées par des législations votées consensuellement selon les contingences du pays, et non pour satisfaire par de seules apparences les schémas internationaux.

Le pouvoir mauritanien attend – en effet – plus des bailleurs de fonds une caution politique à usage interne, que des financements d’investissements ou de programmes. La délégation mauritanienne doit donc être accueillie politiquement. Sa capacité à répondre des engagements qui lui seront demandés, dépend presqu’entièrement du consensus qu’elle parviendra ou ne parviendra pas à susciter dans le pays et dans l’opposition. Elle en est loin actuellement.

L’attentisme motivé que les participants à la réunion de demain et après-demain devraient signifier à une délégation mauritanienne, non représentative quel que soit son nombre et ses couleurs, sera un rappel aux engagements de dialogue et de démocratie, souscrits à Dakar l’an dernier, en échange pratique de la légitimation du fait accompli par un scrutin non contrôlé. Il sera aussi dicté par la sagesse. Plus de 1.500 millions de dollars, accordés au gouvernement précédent, n’ont pas été dépensés. Adressée le 25 Février 2010, au ministre des Affaires économiques et du Développement, censément ordonnateur national du Fonds européen de développement, Sidi Ould Tah, la lettre de l’ambassadeur Hans-Georg Gerstenlauer, chef de la délégation européenne à Nouakchott, est édifiante : elle veut « alerter sur l’urgence d’une reprise en main effectuve de la mise en œuvre des programmes en cours ». Augurant mal de la gestion mauritanienne du Xème F.E.D., le IXème n’a pas été ordonné convenablement : on manque toujours « de projets bénéficiant d’une politique sectorielle définie et d’un calendrier de mise en œuvre crédible ». Or, le pouvoir actuel est de facto en place depuis près de deux ans.

Le dispositif de lutte contre la corruption reste de la littérature. Pendant les dernières années de la dictature d’un autre militaire bénéficiant de scrutins truqués, il s’était avéré que la Banque centrale de Mauritanie avait deux comptabilités, l’une pour les bailleurs de fonds, l’autre pour un minimum de mémoire interne. Les recettes provenant de la pêche et aussi le peu qu’apporte le pétrole ne sont pas régulièrement budgétées ni publiées.

Le sursis à conclure aura un effet immédiat et certain sur la vie politique mauritanienne, et dans un sens positif. La légitimité du pouvoir en place ne peut venir de la force, sur le plan intérieur, et d’une tolérance désinformée, sur le plan international, et surtout européen – puisque l’Union est la référence pour la « communauté internationale » et puisqu’aussi l’Union européenne, modèle institutionnel ambitionné explicitement par l’Union africaine, a, de fait, une responsabilité dans l’assainissement des processus politiques en Afrique pour qu’enfin financements et partenariats profitent à tous. Et ne soient pas accaparés.

Le report de décision et la conditionnalité de celle-ci serait un moyen – pas étranger à la déclinaison des valeurs communes et aux procédures de l’article 96 du traité de Cotonou. Au contraire, la palette des instruments de persuasion par l’Union de ses partenaires africains s’enrichirait.

La pétition européenne pour la démocratie en Afrique est moralement fondée mais elle est mal dirigée institutionnellement. Les critères de gouvernement mis en œuvre pour évaluer les partenaires de l’Union sont calqués sur nos formes de démocratie, sur nos institutions et sur nos décisions par votation. Rien de cela ne fonctionne en Afrique, en tout cas en Mauritanie où les alternances au pouvoir ne s’effectuent pas, faute de patience, où les politiques s’usent pour des échéances électorales factices. Le mode habituel – en dehors de la force, mode le plus constant depuis 1978 – est le débat amenant le consensus avec comme conséquence l’association de tous à l’exercice du pouvoir. Ce qui ne signifie nullement des régimes unanimitaires mais un système de considération mutuelle et où le pouvoir a l’appétit de s’allier les opposants. Ce fut le régime fondateur du pays pendant plus de vingt ans : il fit l’indépendance du pays moralement et financièrement.

Les fonds pour l’investissement et le développement doivent être conditionnés par un « partage du pouvoir » qui demande autant au général Mohamed Ould Abdel Aziz qu’à ses opposants une belle maîtrise d’eux-mêmes

Un accord ne serait pas une décision anodine – il publierait que les valeurs de l’Union ne dirigent pas ses relations de coopération – , un sursis à décider serait en revanche exemplaire vis-à-vis d’un certain mode d’exercice du pouvoir en Mauritanie, vis-à-vis de pays et régimes analogues qui sont également partenaires de l’Union européenne, vis-à-vis d’un Etat-membre dont la capillarité avec l’Afrique n’est son intérêt et l’intérêt de l’Union entière, qu’inscrite dans une démarche transparente, communicative avec les autres Etats-membres et soucieuse de moralité et de légitimité.

On pourrait alors passer à la vérité et au plein emploi de la relation eurafricaine :
– inventer des institutions de gestion économique et de transparence financière qui n’ont pas de modèle européen puisque la sociologie et les étapes en cours de la transformation des modes de produire, de commercer et d’épargner est fondamentalement différente de celle des Etats-membres. L’exemple des élargissements de l’Union aux pays de l’ancien COMECON montre qu’une simple extension du modèle libéral ayant valu en Europe occidentale est souvent périlleux socialement et financièrement ;
– prendre enfin et sérieusement en compte la question des droits de l’homme qui se vit en Mauritanie en trois dossiers : deux hérités de la précédente dictature, le « passif humanitaire » (les massacres à motivation ethnique perpétrés en 1987 et surtout en 1990-1991) et le retour des déportés (fuyant les pogroms en Avril-Mai 1989 en conséquence des dramatiques incidents mauritano-sénégalais), et qui étaient en voie de solution pendant la courte période démocratique de 2007-2008 ; la persistance de pratiques esclavagistes malgré les législations de 1981 (ordonnance du 9 Novembre) et de 2007 (loi du 3 Septembre portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes) ;
– accompagner, éclairer et protéger avec précision les projections et les décisions d’un pouvoir tenant sa légitimité du consensus, et non des alternances au pouvoir familière à l’Europe et aux Anglo-Saxons mais pas du tout à des peuples et à des personnalités impatientes à juste titre. Il est anormal qu’une « sortie de crise » comme celle de l’été de 2009 en Mauritanie qu’a seule permise juridiquement et moralement l’abnégation du président démocratiquement élu deux ans auparavant mais renversé par le chef de son état-major particulier en même temps que de la garde rapprochée, dès qu’il voulut le limoger, n’ait pas été assortie d’une implication approfondie de l’Union qui en a l’expertise et le budget. Anormal qu’auparavant des contractations pour la mise en valeur des possibles ressources pétrolières et des certaines ressources halieutiques aient pu se faire au détriment de la Mauritanie, sans le conseil et le discernement – à titre gratuit – des experts de l’Union. Et pmeu compréhensible que l’Union soit, dans ses décisions de coopération avec des pays associés, subordonnée aux jugements et délibérations du Fonds monétaire et de la Banque mondiale, notamment, qui ne comptent pas parmi ses propres institutions.
– concevoir, négocier puis écrire ensemble une quatrième génération des accords A.C.P. après celles de Yaoundé, de Lomé et de Cotonou, à l’expérience des dysfonctionnements de la dialectique valeurs partagées/sanctions des manquements et selon l’évidente crise du désarmement douanier et du libéralisme mondial. Economie et politique étant vêcues comme le même état de manque ou de vie, dans chacun des pays associés à l’Union.

Une familiarité et une solidarité eurafricaine est d’intérêt commun. Face aux Etats-Unis et à la Chine, à des stratégies et à des financements qui ne sont pas politiquement désintéressés comme ceux de l’Union européenne celle-ci ne peut plus se permettre ni l’aveuglement ni le cynisme. Et les pouvoirs en place peuvent être amenés par l’Union européenne à considérer que leur propre pérennité – leur survie parfois même physique en la personne de leurs chefs respectifs – dépend de la mûe de comportements qui les isolent de leurs populations et désespèrent des élites contraintes au sur-place ou l’émigration. Ce découragement et cet exode sont prononcés en Mauritanie. Cette solitude du pouvoir aussi./.

journal de maintenant - dimanche 20 juin 2010

lundi 7 juin 2010

triste anniversaire des accords de Dakar

Une certaine lecture de la négociation de Dakar et de ses suites - que je signe Ould Kaïge dans les colonnes que m'ouvre le Calame depuis trois ans










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منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique

Communiqué


Une année entière s’est déjà écoulée depuis la signature de l’Accord de Dakar et les sacrifices majeurs consentis alors par l’opposition démocratique pour faire sortir le pays de la grave crise où l’avait plongé le général Mohamed Ould Abdel Aziz par le coup d’Etat du 6 Août 2008. Une année, depuis que le l’ancien Président de la République avait accepté de démissionner pour ouvrir la voie à l’organisation d’élections présidentielles qui devaient permettre le retour à un système démocratique, mais que les putschistes ont dévoyées, en usant de la fraude et de l’instrumentalisation des institutions et moyens de l’Etat au profit de la campagne de leur candidat, en une « légitimation » du pouvoir tyrannique de celui-ci. Une année, depuis l’acceptation par les pôles de l’opposition (le Rassemblement des Forces Démocratiques et le Front National pour la Défense de la Démocratie) d’entrer avec le pôle putschiste dans un jeu ou toutes les cartes - ou du moins la plupart d’entre elles - étaient dans les mains du régime militaire, pariant sur l’avenir et sur l’instauration d’un climat politique responsable ; où l’intérêt suprême de l’Etat primerait sur les intérêts égoïstes et partisans des uns et des autres. L’opposition espérait aussi la tenue - après les élections et comme le stipule l’Accord de Dakar - d’un dialogue national inclusif qui éloigne le spectre des coups d’Etat, contribue à l’ancrage des principes démocratiques et enracine les fondements de la bonne gouvernance. Mais le maître de l’autre pôle a renié l’ensemble des engagements qu’il avait pris dans le cadre de l’accord, rendant la crise encore plus inextricable.

Constatant avec regret que la Mauritanie se trouve, aujourd’hui, toujours à la case départ et que tous nos sacrifices ont été rendus inutiles par l’entêtement de Mohamed Ould Abdel Aziz à gouverner le pays de manière despotique et au mépris des principes républicains les plus élémentaires ; son refus du dialogue auquel l’opposition n’a cessé d’appeler et son déliement (annoncé dans un meeting à Arafat) des dispositions de l’Accord de Dakar, la COD :
1) déclare que n’ont été appliquées de l’Accord de Dakar que les clauses qui permettaient au régime militaire alors en place de se déguiser en pouvoir démocratique ; ce qui entache la crédibilité même de l’accord et met en cause la légitimité des décisions et actes qui en ont découlé ;
2) affirme que tous les indicateurs prouvent que Mohamed Ould Abdel Aziz ne recourt au dialogue que pour éviter les obstacles à son maintien au pouvoir et qu’il n’hésite pas à tourner le dos à ses engagements aussitôt son objectif atteint. Il ne constitue donc pas un partenaire politique fiable ;
3) rappelle à la communauté internationale ses engagements de garantir l’application intégrale de l’Accord de Dakar et la rend entièrement responsable des conséquences qui peuvent résulter de l’entêtement du régime actuel à se jouer des sentiments des mauritaniens, à violer les lois et règlements du pays et à organiser le pillage systématique de ses ressources ;
4) engage les forces vives de la nation à rester mobilisées et à poursuivre leur lutte démocratique jusqu’à la chute de ce régime corrompu qui n’incarne aucunement les valeurs morales du peuple mauritanien, ni les principes républicaines, ni les idéaux démocratiques, ni même les qualités les plus élémentaires pour gouverner un Etat.

Nouakchott, le 7 juin 2010
La Commission de Communication

journal de maintenant - lundi 7 juin 2010

mercredi 2 juin 2010

journal de maintenant - mercredi 2 juin 2010

ambiance France-Afrique

منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique

Communiqué


La ville de Nice(France) abrite ces jours-ci le 25ème sommet des chefs d`Etats de France et d`Afrique, dans un contexte marqué par un recul inquiétant de la démocratie au niveau du continent avec, à l’évidence, l’appui des réseaux français habituels.

La Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) ne peut, à cette occasion, qu’exprimer, encore une fois, sa vive indignation au sujet de la persistance du gouvernement français à s’impliquer négativement dans le jeu politique mauritanien.

Après l’appui apporté au coup d’état du Général Mohamed Ould Abdel Aziz par la voix des plus hautes autorités de l’Etat français, la partialité vis-à-vis des différents pôles politiques mauritaniens, la primauté d`intérêts égoïstes et de courte vue sur les intérêts réciproques des peuples français et mauritanien ainsi que le manque de volonté manifeste dans la mise en œuvre effective de l’Accord de Dakar, constituent autant de preuves de l’alignement du gouvernement de M. Nicolas Sarkozy sur les positions du régime dictatorial en place en Mauritanie.

Un tel alignement contraire aux valeurs et principes de la France éternelle est, à n’en pas douter, un encouragement aux choix et options d’un régime parvenu par la force et qui s’est maintenu par des élections contestables et contestées pour lesquelles les candidats de l’opposition avaient sollicité une commission d’enquête indépendante dans le souci d’assurer la crédibilité du processus démocratique et de garantir l’apaisement de la scène politique nationale.

Bien que visiblement conscient de la nature frauduleuse de ces élections -comme cela devait se révéler par la suite – le gouvernement français avait « fermé les yeux » [dixit André Parant], et observé un silence équivoque face aux revendications légitimes des candidats de l`opposition mauritanienne.

Aujourd’hui, compte tenu des liens historiques entre la France et la Mauritanie et eu égard au droit inaliénable du peuple mauritanien à vivre sous un système démocratique crédible et apaisé, la COD saisit l’occasion de ce sommet pour engager le gouvernement français à reconsidérer sa position par rapport au régime militaro- affairiste de Mohamed Ould Abdel Aziz qui mène notre pays tout droit vers le chaos.

Nouakchott, le 1er Juin 2010
La Commission Communication


Un ami me dit :
Je ne vous cache pas que l'alignement de Paris sur OAAziz nourrit un sentiment d'hostilité qui grandit ici. Même au sein de partis et de formations dont les directions sont pro-Aziz. La rumeur de la présence de troupes françaises au Nord n'arrange pas les choses. Les jeunes qui ont organisé le sit-in n'ont pas brûlé le drapeau français. Mais il en a fallu de peu.
Pourtant, la France avait toujours su garder une image acceptable ici, celle de premier partenaire au développement de la Mauritanie ; un partenaire dont tout le monde sait qu'il tire les ficelles du pouvoir chez nous, MAIS avec une telle élégance et un tel respect de notre dignité que nous l'avons jusqu'à présent admis et "fermé les yeux" ...car l'honneur et la souveraineté étaient saufs. Les choses sont tellement différentes aujourd'hui : Des troupes françaises "occupent" une partie de notre territoire au Nord, l'Ambassadeur de France assiste aux réunions de nos Conseils de sécurité et rend visite à notre "ministre" de la justice à la veille du procès des terroristes, ajoutez à cela le rôle délibéré que le mêle personnage et certains de ses collaborateurs ont joué dans le coup d'Etat et dans l'accréditation des résultats frauduleux des élections de juillet...)...Un peuple fier comme le nôtre ne supporte que peu une telle ostentation dans l'"indigénisation". D'ailleurs, des amis de OAAziz commencent à murmurer. Nous ne supportons d'être indigènes qu'à une seule condition: qu'on ne nous traite pas comme tels et, croyez-moi, la France de Sarkozy a besoin de le comprendre.

Je crois donc qu'il y a lieu de faire quelque chose pour que le divorce entre la France et le peuple mauritanien n'aille pas plus loin : Une initiative de Paris en faveur de l'application des accords de Dakar pour apaiser le climat politique ici, une reconsidération des rapports Paris/OAAziz et Paris/Opposition, un "conseil" moins "bourgique" pour OAAziz, une ambassade plus adroite et moins impliquée avec les reseaux...etc. OAAziz ne nous sied pas comme président(même ceux qui lui applaudissent le disent en privé), l'aider à garder le pouvoir est ressenti, chez une grande partie de notre peuple, comme une manifestation d'inamitié, un signe d'hostilité.

mardi 1 juin 2010

Coordination de l'opposition démocratique - conférence de presse

le dossier économique et financier de la Mauritanie

lettre au directeur général chargé du Développement à la Commission européenne - commentaires


Dans un courrier adressé à Stefano Manservisi, Directeur Général pour le Développement à la Commission européenne, le diplomate français Bertrand Fessard de Foucault livre son témoignage afin d'aider l'Union européenne à une meilleure appréhension de la situation en Mauritanie.

La correspondance intervient juste avant la tenue, à Bruxelles, de la conférence des bailleurs de fond mais aussi la visite, en France, du président Mohamed Ould Abdel Aziz, invité au sommet franco-africain de Nice.Le même courrier a été adressé à l'Elysée.
Lire ce texte dessous :__________________________Cher Monsieur le Directeur général,A la veille du sommet franco-africain pour le cinquantenaire des indépendances au sud du Sahara, puis des pourparlers chez vous avec les bailleurs de fonds, selon les consultations de Décembre 2007 sous un régime mauritanien démocratique, il m’a semblé que des témoignages directs seraient plus utiles pour vous et vos collaborateurs, le Commissaire si vous le jugez bon, qu’une note en forme de ma part.Voici ces témoignages immédiats. En l’état où ils me sont parvenus.J’ajoute seulement quelques tonalités :1° la question identitaire, dans un régime aussi tendu que l’actuel, est explosive. Elle est difficile à toutes époques de la Mauritanie contemporaine, mais un régime consensuel et un président moralement irréprochable peuvent la formuler en termes attentistes, puis de compromis en cabrant le pays dans son ensemble vers de grandes tâches (Moktar Ould Daddah, la relation d’émancipation avec la France, la nationalisation de Miferma et même la guerre du Sahara). Les graves incidents devant l’Université de Nouakchott sont récents et pas débridés. La revendication des originaires de la vallée du Fleuve – dans le pays et dans la diaspora – est aussi mémorielle que pratique.2° l’opposition se diviserait, comme en 2003 et en 2009, pour l’élection présidentielle si celle-ci rester à la discrétion du pouvoir autoritaire en place, mais elle est capable si un renversement du type de 2005 et sans les ambiguités malheureuses de la junte d’alors en 2006-2007, lui donne durablement l’initiative, de s’accorder en table ronde et de construire pérennement. Elle est aujourd’hui incarnée par trois types d’hommes également remarquables et de trempe :- l’autorité morale du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi grandie par son attitude et son sans-faute depuis le putsch, et son contemporain de remarquable connaissance des dossiers économiques, diplomatiques et sociologiques Ahmed Ould Daddah- une génération plus jeune, fort cultivée et choisissant des clivages moins consensuels, un dialecticien séduisant et constant depuis trois décennies Mohamed Ould Mouloud, et un « islamiste » très fin et tout simplement patriote Jemil Ould Mansour (c’est sur eux que le président Sidi et le Premier ministre, selon son esprit, Yahya Ould Waghef, comptaient s’appuyer pour bâtir une majorité qui ne soit celle du président, et non des militaires arbitres des élections parlementaires qui avaient précédé l’élection présidentielle en 2007- les haratines charismatiques et de très grande force de caractère que sont Messaoud Ould Boulkheir et Boidiel Ould Houmeid.L’ensemble, diversifié, est désormais très résolu, très coordonné. Inculture, arbitraire, copinage entre pouvoir d’Etat et fortunes privées, procès conduits en dépit du droit et du bon sens ou de toute instruction, les exaspèrent, les révoltent. Aucun n’a jamais aimé les militaires même si certains ont cru, dans les années 1980, en Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, par opposition à ses prédécesseurs…En face, le pouvoir n’a plus les réseaux ni les collaborateurs politiques de ce dernier. Il semble aussi que le groupe de tête dans la hiérarchie militaire se restreint et se contracte de plus en plus. Ressources : les thèmes sécuritaires et les procès qui vont avec ; la répression brutale des manifestations ; des achats de conscience ou de notoriété qui choquent beaucoup ces jours-ci. Ainsi la venue de cet érudit égyptien, Youssef Al Qardaoui, célèbre prêcheur et président de l’Union mondiale des oulémas musulmans, à l’invitation du président des oulémas mauritaniens, Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew, fréquemment emprisonné malgré sa mauvaise santé sous Ould Taya et jusques-là extrêmement considéré par tous.3° précisément, les haratines qui constituent – relativement – le groupe « ethnique » le plus nombreux, sont à terme le salut du pays, puisque de race noire comme tous les Mauritaniens originaires de la Vallée du Fleuve, ils sont de culture et de sociologie maures et arabes. Le métissage est plus que réussi. Car il en ressort une fierté et un réalisme qui nous donneront des partenaires – difficiles, mais de taille. Donc fiables, relationnellement et en emprise sur leur pays.Le général Mohamed Ould Abdel Aziz ne répond pas de la situation du pays – selon la configuration qu’il lui a donnée par son coup de 2008.L’imprévisible est beaucoup plus probable qu’un développement stable et arrangé. Si encore l’Union et deux au moins de ses Etats-membres – France et Espagne – tenaient les éléments de l’équilibre, même artificiel et instable, nous aurions quelques prises. Or, les paramètres extérieurs au partenariat euro-mauritanien ou franco-mauritanien sont bien plus nombreux et déterminants que ceux dépendant de nous. Les Etats voisins, maghrébins ou sahéliens, ont cette analyse. Bien entendu, l'état des finances publiques et de l'économie réelle est lamentable : les outils manquent autant que l'argent.
Bertrand Fessard de FoucaultAncien ambassadeur





Pages vues: 1141 – en ligne matin du mardi 1er Juin 2010
Commentaires (16)


1. 28-05-2010 16:32
un colon qui rêve encore d'exotisme. pauvre de nous. mr fessard, cessez de nous prendre pour des attardés. la mauritanie du 3ème millénaire n'est plus celle des années 60 quand vous et des gens comme vous faisiez la cour assidue des nouveaux gouvernants des pays à peine sortis de votre esclavage. le tableau que vous faites de la mauritanie est trop tronqué pour que le plus novice en "affaires mauritaniennes" puisse vous accorder un quelconque crédit. ne transparaît à travers votre loghorrée qu'une diatribe contre les tombeurs de sidioca; diatribe dont la récuccurrence prend les allures d'un disque qui s'enraille de plus en plus. vous deviendrez lassant si, analysé au fond, votre présent texte n'appelait pas ouvertement à la france et ses amis européens d'aider au renversement du régime en place. que dieu nous préserve de vos mauvais desseins. walaa hawla...!
Ecrit par zankaloun (Visiteur)

2. 28-05-2010 17:29
Monsieur foucault il est indeniable que vous connaissez si ce n est totalement le fond de la crise politique en Mauritanie, vous en connaissez en tout cas les principales causes.
Ecrit par Le curieux. (Visiteur)

3. 28-05-2010 19:48
tu es un (***), la situation actuelle en lauritanie même si il y'a des difficultés nous la préferons que la situation de gabégie et de l'homme mauritanie faux, Aziz est entrain de constriure un nouveau état mauritanien fondée sur la rationalité et l'autorité de l'etat. Ahmed l'obsédé du pouvoir ne l'aura pas et Messaoud qui à trahit les siens non plus
Ecrit par barao (Visiteur)

4. 28-05-2010 18:52
.Pour quoi la france n'arrete pas ahmed mouknass pour trafique de drogue. Le transport maritime illicite risque de devenir le moyen privilégié des trafiquants de drogue qui abandonnent, vraisemblablement, la voie terrestre pour acheminer leur marchandise vers d'autres régions .Les dernières saisies de stupéfiants opérées par la Marine Chilienne a bord d un navire islandais en provenance de Mauritanie qui a transbordé sur le cargo YAIZA une semaine avant de sortir des eaux mauritaniennes ;ont confirmé que les narcotrafiquants tendent à privilégier ce moyen de transport. Pour lutter efficacement contre la contrebande de stupéfiants, la surveillance Maritime DSPCM doit mettre en place des brigades maritimes en vue de consolider cette lutte implacable contre ce nouveau mode opératoire des narcotrafiquants. Un dispositif de surveillance permanent, mobilisant d'importants moyens humains et matériels, doit être mis en œuvre tout au long du littoral afin d'empêcher toute main malsaine de prendre possession des colis de drogue qui continuent à se déverser sur les plages, par les pirogues. On Remarque aujourd’hui une baisse sensible de l'activité de contrebande de la drogue par voie terrestre, car les narcotrafiquants favorisent la voie maritime en raison des courants marins qui poussent vers le littoral la drogue jetée à la mer par les narcotrafiquants. Deux scénarios distincts ont été exposés par les experts. Le premier décrit un transbordement de la marchandise, lorsque la mer est déchaînée, pour qu'elle puisse être récupérée, sur le littoral, par des complices et ensuite être acheminée par voie terrestre. Le second scénario fait état des drogues dissimilés dans les sacs de farines des poissons et les cartons des poissons congelés. La prise dans les eaux chiliennes a confirmé l'utilisation de la voie maritime par les barons de la drogue qui n'hésitent pas à utiliser d'importants moyens pour leur trafic, Il est a précisé que 70% de drogue saisis entre 2006 et 2009 dans le monde étaient acheminés par voie de mer. Les cerveaux de ces trafics, prennent toutes les précautions pour ne pas tomber dans les filets des services de sécurité, le cas du cargo Yaiza ce dernier à abandonner d'importantes quantités de drogue, dans des sacs des farines de poissons au Port Harcourt des sacs qui devaient être charger dans de conteneurs Maersk à Nouadhibou.cette cargaison appartenait à un Russo-Belge dénommé Vladimir, un baron de la drogue recherché par Interpol.
Ecrit par le juste (Visiteur)

5. 29-05-2010 01:23
le president de la republique doit dire a son sbire le cf cheikh ould baye de la délégation de laisser la famille des mouknas tranquille,mr le délégué vos manoeuvres ne trompe personne vous ete un petit type laisser les gens tranquille OK. ceux qui ecrivent contre la famille mouknas sont vos hommes ou ceux que vous payer pour le faire alors que vous vous ete ci lâche que vous ne pouvais même pas vous montrer,le trafiquant c\'est bien vous,le voleur c\'est vous ,le bandit c\'est encore vous cheikh vous ete un minable un petit znagui complexer devant les gens de grandes familles,la famille mouknas a existé avant la naissance de ton znagui de père et elle restera après ta mort, idiot tu partira de la délégation ou tu na su faire que du mal, tes magouilles et tes maladresses te poursuivront et te rattraperont pour finir en prison et pour cause l\'argent que tu a voler a la délégation,les espagnoles quitterons ta société de consignation et aziz découvrira qu\'elle espèce personne tu est et te métra a la porte,cheikh un officier sans niveau et sans culture de ton espèce est un bon a rien.
Ecrit par stephanoi (Visiteur)

6. 29-05-2010 11:27
commentaire 4 ; vous avez parfaitement raison ; moi je suis un agent de la dspcm et pour des raisons professionnelles je ne peux que garder l anonymat ;effectivement ce cargo suspect est consigné par Ahmed Mouknass d'ailleurs le responsable de cette agence qui consigne ce cargo est impliqué dans une autre affaire de drogue lire le journal espagnol PUBLICO page 7 affaire AMOK .
Ecrit par vedette DSPCM (Visiteur)

7. 29-05-2010 13:20
Un diassouss mal inspiré! Passons.
Ecrit par Maaouiya o/ ST (Visiteur)

8. 29-05-2010 16:56
Monsieur "de" fou cow! Il est vraiment grand temps pour vous de raccrocher! Vous y gagnerez beaucoup plus que de tenter de parler à des gens qui ne sont pas de votre génération et qui n'ont -heureusement pour le monde et l'espèce humaine- pas la vision rétrograde, colonialiste, mercantiliste et raciste que vous.Votre avis n'éclaire pas, il obscurcit. Alors de grâce, cassez-vous!
Ecrit par Had Aghel (Visiteur)

9. 30-05-2010 01:32
a mon frère cheikh ould baye délégué au contrôle en mer, pour l'amour du ciel laisse ses gens tranquilles il ne ton rien fait et en plus tu part demain ou après demain a la retraite tous les gens que je rencontre ne disent que du mal de toi arrête de faire du mal aux gens s'il te plait,les gens te cherche des probleme et demain personne ne te dira bonjour a cause de tes agissements incontrôlés et des fois injuste pour plusieurs cas
Ecrit par zeinebou mt bahi (Visiteur)

10. 30-05-2010 07:30
Commentateur 8, Hchouma alik. Tu dois avir honte comme le commentateur no. 3 (vous etes le meme). Taqadoumy n'a pas tout dit ...... Non M. de Foucault: il faut continuer. N'écoutez pas c que disent ces détraqués. Ils sont tous de la parentele de Ould Abdel Aziz. Meme son UPR apprecie ce que vous dites.Le fond du problème est que le coup d'état était tribal et Aziz est un piètre éleve de Ould Taya. Il va droit au mur.
Ecrit par Ahmed (Visiteur)

11. 30-05-2010 08:02
Mr Le Colon, Vous avez des idées franchements retrogrades.Regardez autour de vous,les Usa ,l'afrique du Sud,Les gens ont evolués,et vous les francais vous etes toujours les memes.Mesquins,malhonetes,imbus de vos meme alors que vous etes les derniers à comprendres que le monde change, en Mauritanie le seul probleme que nous avions etait le manque d'quité dans la distribution des revenus de l'etat et Aziz est en train de changer la donne.
Ecrit par TOTO (Visiteur)

12. 30-05-2010 11:26
franchement ces commentaires ne doivent pas paraitre, quelle est leur utilité et leur portée, de grace epargnez nous de ces torchons. Des commentaires se doivent denous eclairer un peu plus sur le sujet sinon s'abstenir.
Ecrit par el alem med (Visiteur)

13. 30-05-2010 13:51
cet ancien ambassadeur est un vrai imbécile. les mauritaniens ont elu démocratiquement leur président et toi français tu portes des jugements et ns que represente sarkozy pour ns les mauritaniens.
Ecrit par nba mauritania (Visiteur)

14. 30-05-2010 15:01
Messieurs. Voyons la réalité en face et ne vous acharnez pas contre un diplomâte d\'une grande expérimenté et mieux outillé que nous tous pour éclairer l\'opinion nationale et internationale sur la réalité de notre cher pays.Présentement,la note relate une situation réelle,que nous le veillons ou non.Merci mr Bertrand, pour tout,votre analyse est celle de la majorité des citoyens soucieux de l\'avenir du pays,à vrai dire ça se voit que vous évitiez les dessous des tables au cours des dîners.Rappel du coup mal intentionné au Sénegal lors de la fin de la mission du diplomâte européen.Du courage son Excellence,Les parasitaires trouvent leur compte en désinformant l\'opinion car la vérité a toujours été amère et tôt ou tards,elle surmontera qu\'on le veille ou non.Encore une fois un grand merci.
Ecrit par Le patriote (Visiteur)

15. 30-05-2010 15:09
Je ne connais pas M.Bertrand Fessard de Foucault mais c\'est le plus grand ami que la mauritanie peut esperer. il est mauritanien par le coeur et croyez moi cela vaut bien mieux que de l\'etre uniquement de naissance sans un grain de patriotisme. lisez ses chroniques...sur le calame, c\'est le seul qui donne des références à ses propos. mais je suis sur qu\'il n\'est compris que d\'une poignée de mauritaniens, les patriotes
Ecrit par slt (Visiteur)

16. 31-05-2010 11:42
Commentaire n°14. Lire d'une grande expérience pour mieux comprendre suite faute de saisie.merci
Ecrit par Le patriote (Visiteur)