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Encore un coup azizien : connaissez-vous l'histoire émouvante du ministre de la justice ?
Quand on me l’a racontée, je n’ai pas voulu y croire car
on entend tout et n’importe quoi dans ce pays du million de cadavres dans les
placards. J’ai alors posé la question à des gens sérieux qui me l’ont
confirmée. Ce n’est pas une histoire privée, c’est une affaire publique qui fut
l’un des plus retentissants scandales de la république. On peut donc en parler
car la taire serait faire de l’ombre au courage hors norme qu’il a fallu à ce
jeune pour affronter héroïquement son destin jusqu’à redorer son blason même si
ce n’est jamais gagné vu la peur féodale que d’autres osent faire sauter les
masques…
J’ai alors fait mille clics sur le net, en me disant
qu’il doit bien y avoir une trace de cette affaire au pays de la médisance.
Rien nulle part ou presque… Il faut dire que le futur ministre comptait
jusque-là pour du beurre. D’ailleurs il peut être viré demain mais cela ne
change rien à l’affaire car il restera un exemple de courage, d’audace dont un
père peut être fier et dont ce pays a besoin pour faire bouger les lignes qui
emprisonnent le progrès.
Qu’a-t-il fait au juste ? Eh ! bien, ailleurs
cela serait tout simplement tragique, chez nous c’est en plus culturellement tsunamique. La seule trace
écrite disponible sur le net, on la trouve sur le blog de Bertrand Fessard de
Foucault dans son texte émouvant « Celui qui revient… » à propos du
retour du père de la nation, retour qu’il a vécu de l’intérieur où il signale
en passant et sans le nommer qu’« il y a, qui a fait office de chauffeur de la
voiture principale, un fils naturel d’Abdallahi Ould DADDAH, dont la
reconnaissance a donné lieu à procès. »
Ainsi, ce jeune a eu l’audace inouïe de faire un procès à
son père en Mauritanie pour avoir le droit de s’appeler Ould Abdallahi Ould
Daddah. Le père yarahmou n’a pas pu
reconnaître ce fils de hartania mais le fils a gagné son procès en république
islamique de Mauritanie pour devenir officiellement Brahim Ould Abdallahi Ould
Daddah.
Jamais la justice mauritanienne n’a été plus humaine en
reconnaissant à ce fils naturel le droit de porter le nom de son père. Jamais
Aziz n’a été mieux inspiré de choisir comme ministre de la justice de la
république islamique cet avocat qui a connu les plus hauts degrés de
l’injustice et de la justice. Effroyable injustice que devoir convoquer son
père devant les tribunaux pour que la justice soit rendue et incroyable bonheur
de reconnaître que la justice a été rendue.
Bien sûr ce fut un scandale, mais entre nous qui nous
nous connaissons, qui n’a pas un cadavre dans le placard ? Les fils ne
sont pas responsables des vies de leurs pères, pas plus que les pères ne sont coupables de
n’être que des humains.
Quand on regarde l’entourage d’Aziz, civil et militaire,
on trouve des naissances chargées qui sans un coup de pouce azizien n’auraient
jamais pu devenir ministre, général, conseiller etc. Ce sont des révolutions
silencieuses qu’Aziz administre à la Mauritanie féodale qui tient à conserver
certains archaïsmes.
Maître Brahim Abdallahi Daddah, puisque les Ould ont
officiellement disparu, a dû subir l’inimaginable, il a dû entendre ou imaginer
bien des choses humiliantes venant de la société bien-pensante dont bien peu
peuvent prendre Dieu à témoin de leur vie personnelle sans rougir de honte en
secret si cette honnêteté leur est encore permise.
L’omerta en Mauritanie tue tous les jours. On sait que
deux grands rivaux hratines ont vu le grand-père de l’un tuer le grand-père de
l’autre. Ce fut toute une affaire publique à l’époque mais on n’en dira jamais
une ligne pour expliquer la rivalité de ces frères ennemis. Cela n’a rien à
voir avec les affaires privées qui font qu’on sait que tel célèbre journaliste
n’a été reconnu par son père oralement qu’à l’article de la mort comme on sait
que tel n’est pas le fils de tel et personne ne lui dira jamais même s’il en
souffrira secrètement car un enfant sent toujours ces choses-là.
Comment en vouloir à un fils qui réclame à son père de le
reconnaître ? Comment ne pas comprendre le père d’une certaine génération
qui n’a pas trouvé la force d’affronter la société hypocrite et cruelle ?
Publié il y a 20
hours ago par vlane.a.o.s.a
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Baba JIDDOU12
juillet 2015 11:06
Je
connaissais cette histoire des années 70. Le plaignant avait comme défenseur
Maître Ahmed Killy (cousin du père du plaignant). Je vous remercie pour votre
écriture des événements de ce pays. Vous ajoutez du bémol à ma fierté d'être un
Mauritanien. Très modestement, je vous dis mercis.
merci à vous
de compléter cette histoire en nous apprenant que le plaignant avait comme
défenseur maître Ahmed Killy. Cordialement