samedi 20 décembre 2014

ce que je pense



Enfin…  le général Mohamed Ould Abdel Aziz – qui ne doit son grade qu'à celui qu'il a renversé, grade maintenant honoraire puisque depuis le 15 Avril 2009, il a démissionné de l’armée pour se porter candidat à une élection présidentielle anticipée par sa seule volonté – faute d’avoir trouvé son maître, est entrainé sur un terrain qu’il a toujours considéré négligeable et de moindre importance que la culture d’une partie de sa clientèle : la lutte contre les séquelles de l’esclavage.

Un des acquis non discuté de la courte période démocratique qu’a incarnée le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, a été le vote parlementaire de la loi criminalisant – en Septembre 2007 – les pratiques esclavagistes. C’est un fait aussi que, dès le coup militaire d’Août 2008, non seulement ces pratiques se sont de nouveau affichées, jusques dans la parentèle de « l’homme fort », mais que ceux qui, se fondant sur les textes, les dénoncent, sont poursuivis. Impunité des hors la loi, répression, emprisonnements pour ceux qui réclament l’application de la loi.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz a donné le change sur la démocratie par des élections contestées par l’opposition  ou boycottées : les partenaires, notamment européens, de la Mauritanie l’ont accepté. L’accord dit de Dakar en Juin 2009 et une façon de charte du dialogue politique signée par le Premier ministre d’alors, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et le directeur général du Développement pour la Commission de Bruxelles, Manservisi, ont organisé la façade. La corruption avérée, les marchés publics truqués, les trafics divers dont celui de la drogue, dénoncés à l’étranger et par la rumeur générale sur place qui met en cause personnellement le président régnant, mlême portés à la connaissance des institutions financières internationales, n’ont rien provoqué, alors qu’ailleurs et pas seulement en Afrique, elles mettent des gouvernements en interdiction de tout crédit et de tout investissement.

Mais l’esclavage est trop emblématique et la Mauritanie, sous tutelle forcée, cache si peu ce visage très réducteur pour l’opinion internationale, pour que juges et fauteurs ne se rencontrent pas. D’autant que la victime n’est pas une classe sociale – nombreuse mais indéfinissable – elle est l’un des champions de la cause. Biram Dah Ould Abeïd est connu à l’étranger, titré même. Son maintien en détention est voyant, ses initiatives ou celles de son mouvement abolitioniste, le sont aussi. Mohamed Ould Abdel Aziz n’est plus le garant de la sécurité au Sahara occidental, quelqu’ambigü soit son comportement depuis 2010 ( l’exécution de l’otage français Germaneau), il est l’esclavagiste ou au moins celui qui laisse les esclavagistes persister, et qui persécute les anti.

Le drame est que le risque est bien plus grand pour la Mauritanie-même que pour son dictateur.

à suivre

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