Mauritanien d'adoption depuis un service national français effectué à l'Ecole nationale d'administration mauritanienne (Février 1965 . Avril 1966), je souhaite dialoguer ce que je continue d'apprendre de la Mauritanie, et - avec mes amis mauritaniens - ce que je sais du legs de leur fondateur moderne : Moktar Ould Daddah, qui me surnomma Ould Kaïge (Mars 1974). L'accompagnant à son retour d'exil (Juillet 2001), j'eus l'honneur de relire ses mémoires. - b.fdef@wanadoo.fr
dimanche 31 mars 2013
samedi 30 mars 2013
prier ensemble, musulmans et chrétiens
----- Original Message -----
From: Souleiman
Sent: Saturday, March 30, 2013 4:09 PM
Subject: Joyeuses Paques
Par Abraham, Dieu offrit sa rédemption à l’Homme par le sacrifice de sa progéniture. A pâque, il s’offre lui-même pour sauver les hommes. Par Abraham, il fait acter une totalité de foi. Par le Christ il acte une totalité d’Amour.
La tradition judéo-musulmane est un totalitarisme de foi inscrit dans la souveraineté de Dieu. La tradition chrétienne est un totalitarisme de l’Amour. Le jésus de pâque, le Christ ; est bien hérétique au judaïsme et n’annonce pas l’Islam….. Mais quelle hérésie magnifique !!!!!!!!!!
Bonnes pâques à vous; pour mieux retrouver ensemble, dès lundi, l’Homme vivant et libre : Jésus.
Amitiés
Sent: Saturday, March 30, 2013 4:19 PM
Subject: Re: Joyeuses Paques
Comme vous l'avez peut-être aperçu dans ma longue page de ce matin, je voudrais qu'après la prière pour/avec les Juifs, soit explicitée celle avec nos frères d'Islam. Du travail, mais cela approche.
Fondamentalement, ce sont d'ailleurs vos formules si frappées qui me le font comprendre et donc exprimer, le christianisme contrairement au judaïsme et à l'islam, n'est pas d'abord une révélation. Il est factuel. Et c'est le fait de l'incarnation du Fils de Dieu (la révélation portant sur la "forme" de Dieu : la Trinité) qui confirme et illustre la révélation commune aux trois "monotéhismes" : Dieu non seulement existe, mais il est amour, miséricorde, prédilection.
Avec vous, mon cher Souleiman.
----- Original Message -----
From: Souleiman
Sent: Saturday, March 30, 2013 10:29 PM
Subject: Re: Joyeuses Paques
Une prière chrétienne "factuelle" pour les musulmans, de nos jours en France, peut être celle-ci :
Seigneur, faite que notre incompréhension, nos peurs ou notre hostilité envers les musulmans, ne nous conduisent pas à favoriser ou rester passif face à leur meurtrissures morales ou physiques en France.
Seigneur, préserve nous de la haine qui peut animer certains de ces hommes et donne nous la force de préserver ta charité face à ceux qui ne savent pas ce qu’ils font.
Seigneur, préserve-nous de la tentation de réduire l’altérité de ceux qui ne te connaissent pas, au nom de la lumière que tu nous donne et que nous brulons de partager.
Seigneur, garde nous dans ta fidélité spirituelle, sans préjudice pour notre loyauté nationale ou identité européenne.
la priére précédente pourrait aussi bien être dites par un musulman en pensant aux chrétiens en terre d'Islam. musulmans et chrétiens,de nos jours, prie au mieux les uns pour les autres, en priant pour eux- mêmes. Bonne nuit
vendredi 29 mars 2013
l'enquête d'Africa Intelligence.fr sur l'entourage présidentiel et les exploitations du sous-sol mauritanien
- Dimanche, 10 Mars 2013 12:55
Par la rédaction d’Africa Mining Intelligence
Depuis l’accession au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2009, plusieurs membres de sa tribu, les Oulad Bousbah, ont obtenu des postes importants dans l’administration. Ainsi, Ahmed Salem Ould Tekrour, ancien de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et ex-conseiller technique pour la promotion et le développement du ministère du pétrole, de l’énergie et des mines (MPEM), a été promu directeur des hydrocarbures au sein du MPEM. Même scénario dans le privé pour Melainine Ould Towmy, un Oulad Bousbah, qui est depuis 2010 directeur des relations extérieures de Kinross, l’opérateur de la mine d’or géante de Tasiast, à proximité de la frontière sud du Sahara occidental. Enfin, Kemal Ould Mouhamedou, cousin direct du président Abdel Aziz, est devenu le représentant de l’Etat chez Tullow Oil, la société qui développe le gaz de Banda.
Dans le même temps, de nombreux contrats de sous-traitance sont passés des mains d’entrepreneurs de la tribu de l’ancien président Maaouiya Ould Taya, les Smassides, comme les groupes MAOA ou AON par exemple, aux mains d’Oulad Bousbah, comme la famille Azizi. Résultat: dans les services miniers, des hommes d’affaires écartés des contrats dénoncent l’irrésistible ascension de personnalités proches du président.
Dans ce contexte, le ministère du pétrole, de l’énergie et des mines, piloté par Taleb Ould Abdivall, un membre de l’influente tribu Idawati, apolitique, apparaît comme un îlot de neutralité. Professionnel, Ould Abdivall s’est construit son propre réseau de conseillers, souvent issus, comme lui, de l’université de Nancy.
Ancien chef du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep), le putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz s’est entouré des plus fidèles de ses conseillers et membres de son clan depuis sa prise du pouvoir. Certains de ses cousins, comme Boullaha Ould Boumaouzouna, profitent de leur proximité avec le chef de l’Etat pour faire du business dans les mines et/ou dans la logistique minière.
Boullaha OuId Boumaouzouna
L’influent cousin minier
Boullaha Ould Boumaouzouna (se prononce “Boumazouna”) fait partie des cousins influents du président Abdel Aziz. Il est marié à la fille de Moulaye O. Boukhreis, ancien chef d’état-major du président Ould Taya. Homme d’affaires, actif dans le secteur des industries extractives de longue date (pour le compte de Woodside Petroleum, etc.), Boumaouzouna dispose d’un contrat de transport avec Bumi Resources Group. Cette société est notamment présente sur le projet de minerai de fer d’Otoy dans la zone de Tamagot. Mais, depuis 2012, un différend oppose Boumaouzouna et Bumi, le groupe étant lui-nième également en litige avec son partenaire Rubis International Ltd. Les associés de Boumaouzouna sont les businessmen Hane El Marrakchi et Ould Bowbatt. Ces deux derniers sont également membres de la tribu des Oulad Bousbah.
Chaperon du fils d’Abdel Aziz - Mi-2012, Mohamed Vali Ould Boumaouzouna a acquis divers permis d’exploration par le biais des sociétés Global Mauritania Mining et Pacific Andes Resources Development Ltd. Au cadastre, Global Mauritania, dont le représentant est un certain Ahmed Levrack, n’a donné aucune adresse postale d’enregistrement. Pacific Arides, représentée par Bellahi Brahim Vall, est pour sa part sise à Hongkong (186 Connaught Road West, Room 3201). Cette dernière compagnie s’est emparée en 2012 des blocs 1564, 1565, 1594, 1595-1604 (fer et des substances connexes) dans les wilayas de Tiris Zemmour, Nouadhibou, Adrar, Inchiri et Trarza.
Avec Bechir Ould BelaI, autre cousin du président Abdel Aziz, Ballaha Ould Boumaouzouna fait également office de chaperon du fils du chef de l’Etat, Badr Ould Abdel Aziz. Il se charge de l’introduire dans le monde des affaires, en particulier dans le business de la logistique minière. Badr a notamment participé à des voyages présidentiels afin de développer ses réseaux et son carnet d’adresses. Toutefois, ses frasques, relayées par la presse - il a tiré au pistolet sur une jeune femme lors d’une soirée trop arrosée -, semblent avoir ponctuellement compromis son avenir dans les affaires, en plus d’avoir mis son père très en colère.
Mohamed Vall Ould Boumaouzouna, le frère de Ballaha Ould Boumaouzouna, gère une ONG dénommée Agir en faveur de l’environnement (AFE).
Lemar OuId Wedadi, Feil OuId Lehah & Co.
Les proches qui montent
D’autres cousins du chef de l’Etat émergent progressivement dans le business lié aux mines, à l’instar des Weddadi, riche famille de commerçants dont l’influence est antérieure à l’accession d’Abdel Aziz à la présidence. Lemar Ould Weddadl s’est ainsi d’abord fait connaître dans la vente de ferraille et contrôle aujourd’hui plusieurs permis via sa société Welladi. Son fils, Lemar Junior Ould Weddadi, s’occupe de tout ce qui a trait aux mines. Il est également actif dans l’import/export, l’automobile et les eaux minérales (El Chavi). Une grande partie du business du groupe Welladi provient notamment de son activité au port de Nouakchott, par où transite quasiment tout ce qui est importé pour la logistique des miniers.
Connections présidentielles.
Le jeune Feil OuId Lehah compte aussi parmi les cousins qui gagnent en importance dans l’entourage du président. Financier actif au Maroc et au Sahara occidental, il est également impliqué dans la logistique pour le compte de la mine de Tasiast de Kinross. Membre de la tribu Kunta, Feil Ould Lehah bénéficie sans conteste du fait que sa mère est la tante du président Abdel Aziz. Ould Lehah est d’ailleurs né à Louga comme le chef de l’Etat. Agent déclarant au port de Nouakchott (une activité fart utile dans les mines), OuId Lehah a pris èà partir de 2006 la direction de Wafa Assurances et de la compagnie d’hydrocarbures National Petroleum (NP). Depuis avril 2012, il déploie aussi un projet de nouvel établissement bancaire, “La Banque de la jeunesse”, dont il est actionnaire à hauteur de 30% et pour laquelle il a déjà obtenu une licence. Ses partenaires sont Ahmed Saleck Mohamed Lemme dit le “Sahraoui” (via son groupe ASML, 30%) et Lemrabott Ould Tangi (20%), deux businessmen également actifs dans le secteur minier, ainsi qu’Ahmed OuId Mouknass, homme d’affaires qui entretenait des liens avec la Libye du colonel Kadhafl. La banque devrait voir le jour courant 2013. Pour ce projet, Ould Lehah a bénéficié entre autres du soutien de la Banque pour le commerce et l’industrie (BCI) dirigée par Ould Tajeddine.
Ahmed Ould Bah alias “Hmeida”
L’oeil de Moscou de la présidence
Informaticien, ancien responsable des écoutes téléphoniques du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep) quand Mohamed Ould Abdol Aziz en était le chef, Ahmed OuId Bah dit Hmeida” est aujourd’hui l’un des plus proches conseillers du chef de l’Etat et l’un de ses rares hommes de confiance. Hmeida a un oeil sur tout ce qui relève des flux de trésorerie et de la comptabilité d’Etat, y compris sur les revenus tirés des industries extractives et les royalties versées par les compagnies minières dans les caisses centrales.
Un proche du président.
Ancien technicien réseau pour la filiale Top Technology du groupe Ciment de Mauritanie, Hmeida a ensuite travaillé en tant que consultant indépendant pour le compte des Nations unies avant de croiser le chemin d’Abdel Aziz au début des années 2000.
Divers liens unissent Hmedia et le président. Le marabout d’Abdel Aziz, Cheikh Khida, est un cousin direct de Hmeida. Badr OuId Abdel Aziz, le fils du chef de l’Etat, est marié avec une Smasside de Rkiz (zone de Mederdra) dont la famille est très proche de celles de Cheikh Khkia et de Hmeida, issu de la tribu des Oulad Deyman, de la ville de Rosso. La mère de Hmeida est la soeur du PDG de Ciment de Mauritanie, Ahmed Saleck Mohamed Lemme.
Melainine Ould Towmy
• L’homme dAbdel Aziz chez Kinross
Conseiller des présidents Maaouiya OuId Taya, Ely Ould Mohamed VaIl, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et Mohamed Ould Abdel Aziz, Melainine Ould Towmy est depuis 2010 vice- président de Kinross et représentant de l’Etat au sein de la compagnie canadienne opératrice de la mine d’or de Tasiast. Ce poste lui octroie une influence considérable même s’il ne donne pas l’impression d’en abuser. Membre de la tribu présidentielle des Oulad Bousbah, Ould Towmy est réputé intègre. Lorsqu’il était au service de la présidence, qu’il a quittée après avoir atteint l’âge de la retraite, il gardait un profil discret.
Une des têtes pensantes des Oulad Bousbah - Ancien directeur du protocole puis directeur de cabinet du président Ould Taya pendant une dizaine d’années, Ould Towmy a une connaissance approfondie des rouages de la politique mauritanienne. Il a été chargé de mission à la présidence jusqu’à sa nomination au sein de la direction de Kinross.
Ould Towmy a suivi la procédure d’embauche classique chez Kinross; ils étaient cinq à Toronto pour la sélection finale. Son profil de haut fonctionnaire expérimenté au sein de la présidence a séduit, tout comme ses compétences professionnelles (il parle aussi quatre langues). Ould Towmy passe pour être un des penseurs des Oulad Bousbah. Il a effectué sa formation au Sénégal, puis en France et en Espagne.
La Nancy connexion du ministère des mines
Dirigé par Taleb Ould AbdivaIl, un Iciawali (la tribu de l’ancien président mauritanien EIy Ould Mohamed Vall, le ministère des mines fait office d’îlot de neutralité dans le grand jeu des alliances tribales et de cousinage dans le secteur minier mauritanien. Réputé apolitique, Abdivall a bâti son réseau au sein de son cabinet sur des professionnels des industries extractives, dont certains sont, comme lui, des anciens l’université de Nancy.
Taleb OuId Abdivall
Un ministre low-profile mais influent
Géologue de formation, trilingue (anglais, français, arabe), ancien administrateur directeur général de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), le ministre du pétrole, de l’énergie et des mines Taleb Ould Abdivall règne en maître sur le secteur minier qu’il connaît comme sa poche. Sa thèse d’Etat, soutenue à l’université de Lorraine, à Nancy en 1994, portait sur la dorsale de Regueibat, grande formation géologique de la Mauritanie, et en particulier sur sa “caractérisation pétrographique et géochimique du plutonisme birimien”.
Abdivall n’en est pas moins familier des préoccupations des opérateurs miniers privés, qu’il s’agisse de juniors ou de majors. De 1997 à 2003, il a été directeur exploration d’Ashton Mining en Afrique de l’Ouest après avoir travaillé pour Diamet. Puis, de 2003 à 2009, iI a été senior géologue en charge de la coordination des projets d’exploration Afrique de l’Ouest et Afrique du Nord de Rio Tinto. Ould Abdivall a également été consultant dans le privé et partenaire de la société mauritanienne de sondages Drill Corp. de l’homme d’affaires Abderrahmane Ould Mohamed dit “Tetama”, avant de rejoindre la Société mauritanienne d’électricité (Somelec, public).
Apolitique - Réputé neutre politiquement, voire apolitique, Taleb Ould Abdivall, membre de la tribu Idawali de la ville de Tidjikja, à l’instar de l’ancien chef de l’Etat Maaouiya Ould Taya, a été nommé directement par le président, qui a sa confiance et qui l’apprécie pour sa discrétion. Il a pris ses fonctions de ministre en mars 2011 en remplacement de Mohamed Abdellahi Ould Oudaa, qui l’a repris son poste d’administrateur directeur général de la SNIM.
Ould Abdivall s’est entouré d’un réseau de directeurs et de conseillers souvent issus, comme lui, de l’université de Nancy. Au sein du ministère, son directeur de la police minière, Yahya Hamoudi, est diplômé de I’Ecole des mines de Nancy. Le ministre a en outre été présenté au président Mohamed Ould Abdel Aziz par l’homme d’affaires Boubacar OuId Ghaddour, qui a aussi été étudiant à Nancy. Egalement issu de cette faculté, Amadou Mamadou Kane, proche cl’Abdivall et ancien directeur de l’électricité et de la maîtrise de l’énergie au sein du ministère, a été nommé à la tête de la Société de production de gaz et d’électricité (chargée de la commercialisation du gaz de Banda) en janvier 2013. lI a été remplacé par Dah OuId Sidi Bouna, jusqu’alors directeur des études et du développement à la direction des mines et ex-conseiller au Commissariat à la promotion des investissements.
Dans son travail au quotidien, Ould Abdivall s’appuie sur Ahmed Ould Taleb Mohamed, son conseiller technique chargé des mines, son directeur des mines Oumar Diagana, sans oublier son conseiller juridique Zakaria Thiam.
Ahmed OuId Taleb Mohamed
Le conseiller qui monte
Ahmed Ould Taleb Mohamed a connu une ascencion fulgurante. En quelques années, ce jeune géologue est devenu le conseiller technique chargé des mines indispensable du ministre des mines Taleb Ouid Abdivall. Ahmed Ould Taleb Mohamed a démarré sa carrière en tant que géologue junior pour la Société nationale Industrielle et minière (SNIM), avant de devenir consultant senior auprès du projet de renforcement institutionnel du secteur minier (PRISM), financé par l’Union européenne conjointement avec la Banque Mondiale, la Banque Islamique de développement, Agence française de développement et le gouvernement mauritanien. Dans ses fonctions de conseiller technique, il entretient d’ailleurs toujours des liens étroits avec Abderrahmane Ould Daddah, directeur adjoint du PRISM au sein du ministère des mines depuis 1999 et ancien de l’Algéro-mauritanienne des pêches, et Samory Ould Soueidatt, directeur du PRISM. Artisan des rencontres minières Mauritanides 2010 et 2012, ingénieur géologue formé en URSS, membre de la tribu Abid Ehel Athman (Adrar), proche des Oulad Hamony, OuId Soueidatt e été directeur des mines à l’époque où cette spécialité n’était pas encore regroupée avec le pétrole et l’énergie au sein d’un même ministère.
Expert de terrain - Ahmed Ould Taleb Mohamed a en outre une fine connaissance du relief mauritanien pour avoir travaillé sur des projets régionaux de cartographie géologique et de métallogénie. Il collabore étroitement avec le directeur des mines Oumar Diagana.
Au sein de l’administration, Ahmed Ould Taleb Mohamed, membre de la tribu Idawali, comme le ministre Abdivall, est réputé compétent et intègre; il est même jugé comme l’un des plus brillants conseillers du ministère du pétrole, de l’énergie et des mines. Son père a créé I’ATTM SA, filiale de la SNIM spécialisée dans la construction routière et le génie civil, sollicitée clans le cadre de la politique de développement des infrastructures du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Oumar Diagana
L’incontournable directeur des mines
Rare négro-maiiritanien, d’ethnie Soninké, à avoir intégré l’administration mauritanienne, Oumar Diagana, conseiller de longue date au sein du ministère du pétrole, de l’énergie et des mines, pilote la direction des mines. A ce titre, il travaille en étroite relation avec le ministre Taleb Ould Abdivall et a la haute main sur la très stratégique activité d’octroi des titres miniers. Il suit aussi tous les paiements effectifs des droits miniers à l’Etat et supervise ce qui e trait à l’acquisition, au traitement et à la diffusion de données géologiques. Ses interlocuteurs sont Ahmed Ould Taleb Mohamed, conseiller technique, et Zakaria Thiam, conseiller juridique. Jusqu’à janvier 2013, il était également en contact avec Dah Ould Sidi Bouna, directeur des études et du développement, promu à la tête de la Société de production d’électricité et de gaz (SPEG), et non encore remplacé. Sidi Bouna était en charge des nouveaux projets miniers et supervisait à ce titre les activités de Xstrata à Askaf (minerai de fer), de Kinross à Tasiast (extension de la mine d’or), ainsi que les projets de phosphates de Bofal et de quartz des sociétés MMC et QIM,
Omniprésent - Les attributions d’Oumar Diagana s’étendent aussi au comité mixte de coordination du projet d’expansion de la mine d’or de Tasiast (dont Kinross est l’opérateur), dont il est membre, ainsi qu’au comité d’orientation de l’Ecole des mines de Mauritanie (EMiM) dirigée par Mohamed El Mokhtar Ould Sidi Moliamed. Enfin, Diagana est également membre de la commission nationale de l’Initiative pour la transparence des Industries extractives (ITIE) et est à ce titre en lien avec Sidy Ould Zein, un Idawati, directeur de l’ITIE et conseiller économique auprès du premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.
Ancien de l’Office mauritanien de recherche géologique (OMRG) piloté par Sidaty EI-Hachemy, Oumar Diagana est administrateur au conseil d’administration de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH). Il a obtenu son diplôme en Côte d’ivoire et été formé en France, en Tunisie et à l’université de pétrole de Pékin.
Yahya Hamoudi
Le Nancy boy du ministère
Diplômé de l’Ecole des mines de Nancy, Yahya Hamoudi, le directeur de la police minière, fait partie du réseau des anciens de la faculté française qu’a réactivé Taleb Ould Abdivall dès sa nomination en tant que ministre.
A la tête de la direction de la police minière, mise en place en 2009, Yahya Hamoudi supervise les opérations de contrôle et d’inspection de l’activité minière, de la carrière à l’exploitation. Ses attributions se sont élargies à la faveur de la restructuration du ministère des mines et de l’industrie en ministère du pétrole, de l’énergie et des mines (MPEM) en 2011, à l’époque où Taleb Ould Abdivall a été nommé. Depuis cotte période, ses fonctions comprennent aussi la supervision de la dimension environnementale de l’activité minière, en plus de la gestion des explosifs et de la politique de “mauritanisation” mise en oeuvre par les autorités dans le secteur minier. Hamoudi chapeaute une vingtaine de brigades en cours de déploiement sur l’ensemble du territoire.
Bonne connaissance du cadastre - Ancien directeur des mines et de la géologie au ministère des mines de 2010 à 2011, Hamoudi connaît en outre très bien le cadastre, pour y avoir travaillé pendant dix ans, de 1999 à 2009, successivement en tant que consultant (notamment pour le projet PRISM), puis comme directeur de l’unité, avant d’être nommé directeur du cadastre. De janvier 2009 è avril 2010, il avait déjà exercé les fonctions de directeur de la police des mines. Membre de la tribu des Oulad Ebeyri, Hamoudi est réputé intègre au sein du ministère des mines.
Zakaria Thiam
• Juriste en chef
Ce spécialise de l’arbitrage - il prépare une thèse sur “l’efficacité de l’arbitrage au regard de l’exécution des sentences arbitrales” -, chapeaute depuis juillet 2011 le service juridique du ministère du pétrole, de l’énergie et des mines en tant que conseiller juridique. A ce titre, il travaille étroitement avec les trois juristes recrutés en 2012 au sein du département, à savoir Sidi Mohamed Ould Ghassem, chargé de l’énergie, Dah Ould Kharoumbara (pétrole) et Ahmed Salem Ould Bab Ahmed (mines).
Dah Ould Sidi Bouna, le directeur des études et du développement, faisait également partie de ses interlocuteurs réguliers, avant sa nomination à la tête de la Société de production d’électricité et de gaz en janvier 2013. Bouna avait participé, en 2012, à la modification du code d’investissement pour mettre en place d’une “convention d’établissement type” afin de stabiliser le régime fiscal.
Spécialiste du commerce international - Avocat depuis 1991, promu magistrat en 2006, Zakaria Thiam a présidé le tribunal de commerce de Nouakchott de 2008 à 2010, avant d’être nommé coordinateur national du projet de renforcement et de réhabilitation du secteur de la justice financé par l’Union européenne. Zacharia Tiam est enseignant à l’université de Nouakchott en droit des affaires en qualité d’assistant. Il a exercé en tant que conseiller spécialiste de droit des affaires et du commerce international auprès d’opérateurs privés.
Mohamed Abdellahi OuId Oudaâ
Le puissant patron de la SNIM
Etat dans l’Etat, la Société nationale Industrielle et minière (SNIM), dirigée par Mohamed Abdellahi Ould Oudaâ, est officiellement placée sous la tutelle du ministère du pétrole, de l’énergie et des mines, né de la restructuration de 2011. Mais, dans les faits, elle jouit d’une très grande autonomie. Ancien ministre des mines et de l’industrie qui a permuté son poste avec Taleb Ould Abdivall début 2011, Mohamed Abdellahi Ould Oudaâ, administrateur directeur général de la SNIM, a fixé des objectifs ambitieux pour la société nationale : atteindre une production de 40 millions de tonnes de fer par an à l’horizon 2020. Pour ce faire, il s’appuie sur son puissant directeur général chargé du développement, Yahya Ould Mohamed Beiba, un Idawali (comme le ministre des mines) diplômé de l’Ecole polytechnique de Montréal et qui a effectué l’ensemble de sa carrière à la SNIM. Il peut aussi compter sur Ahmed Ould Mohamed Ahmed, son conseiller chargé de la stratégie. Autre membre clé de son équipe son responsable commercial, Khalifa Ould Beyah, chargé des contrats d’enlèvement, est basé à Paris.
Incursion dans le privé - Ministre de l’industrie et des mines par deux fois entre 2008 et 2011, Mohamed Abdellahi Ould Oudaâ a longtemps été un élément important du parti du Rassemblement des forces démocratiques d’Ahmed Ould Daddah, le demi-frère de Mokhtar Ould Daddah, premier président de la Mauritanie. Ould Oudaâ est en outre un parent de Sidi Mohamed Quld Cheikh Abdallahi, le chef d’Etat renversé par le coup d’Etai de Moharned Ould Abdel Aziz en 2008.
Ingénieur d’Etat en électromécanique de l’Ecole nationale de l’industrie minérale de Rabat (Maroc), Ould Oudaâ a été cadre à la SNIM de 1991 à 2002, avant d’intégrer la Mauritanienne d’entreposage des produits pétroliers (MEPP), comme responsable du département technique. En janvier 2003, il s’est engagé dans le secteur privé et a monté une entreprise de travaux publics, qui e réalisé des projets aussi bien en Mauritanie qu’à l’étranger dans l’hydraulique (forages AEP), l’assainissement et l’électricité. A cette époque, il s’est notamment rapproché du groupe AON d’Abdallahi OuId Noueigued. Cet homme d’affaires a un temps détenu le projet de phosphates de Bofal avant que la SNIM n’en reprenne le contrôle au début des années 2010 et établisse un nouvel accord de partenariat avec, cette fois, l’indien Archean Group.
A peu d’exceptions près, l’ensemble des grands groupes familiaux mauritaniens comme AON, MAOA, Azizi, ASML, etc. ont pris pied dans le très lucratif secteur minier, ou sont en passe de le faire à l’instar des Ghadda, riche clan qui vient d’acquérir une importante flotte de camions de transport de minerai MAN. Les “services miniers’ sont ciblés en priorité par ces grands holdings multisectoriels, quoiqu’ils s’impliquent aussi parfois directement dans l’acquisition de licences d’exploration le plus souvent pour passer des accords de partenariat avec des groupes étrangers. Dans leur majorité, ces grands conglomérats locaux s’appuient sur leur appartenance à la tribu du président Abdel Aziz ou sur leurs relations de cousinage avec le chef de l’Etat.
Ahmed Baba OuId Azizi
Le patron des patrons
Holding local de premier plan, le groupe Azizi d’Ahmed Baba Ould Azizi s’est allié avec la junior française OSEAD SAS, filiale de Truffle Capital, pour établir OSEAD Mauritanie. Objectif: mener des travaux de recherche dans l’uranium sur huit blocs. Le groupe Azizi explore aussi du minerai de fer via sa filiale MACOBA.
Touche-à-tout - Ahmed Baba Ould Azizi appartient aux Oulad Bousbah, la même tribu que le président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont il est un des cousins. Il préside la Fédération nationale du patronat mauritanien et est en outre consul d’Italie à Nouakchott. Tout comme la majorité des groupes en vue du pays, Azizi touche à quasiment tous les secteurs économiques en Mauritanie (Société d’exploitation de granite et de marbre, UPS, etc.). Comparativement aux autres grandes entreprises familiales mauritaniennes comme Noueygueid, Bouamatou, Ghadde ou Weddadi, Azizi détient un nombre particulièrement important de permis de recherche.
Abderrahmane OuId Chouaib
Le douanier reconverti
Ancien patron des douanes mauritaniennes, Abderrahmane Ould Chouaib fait partie des hommes d’affaires influents qui ont réussi leur reconversion dans le business minier. Aconnage Consignation Transit (ACT), le groupe mauritanien qu’il a fondé et dont il est le directeur général et l’actionnaire de référence, travaille en effet avec les grands groupes miniers présents dans le pays Kinross, MCM et Tamagot Bumi. Spécialiste de la logistique, ancien de la société Votra, Ould Chouaib maintient des contacts étroits avec l’administration en général et le ministère des mines en particulier. Il est leader dans le transport maritime et terrestre aux miniers et dans le dédouanement.
lsmael Hassana
• Sésame chez Kinross
Ancien General Manage, de 2006 à juin 2011, de Mauritania Petroleum Logistics (MPL), une société de sous-traitance dans les mines, lsmael Hassana est devenu l’un des acteurs mauritaniens clés du secteur lorsqu’il a été nommé conseiller spécial auprès du directeur général en charge des relations avec le gouvernement de Tasiast Mauritania. A ce titre, il s’est considérablement rapproché du président Abdel Aziz. Le poste qu’exerce lsmael Hassana au sein de la filiale de Kinross depuis mi-2011 lui octroie une influence considérable, notamment dans pour les contrats de sous-traitance de l’exploitation du métal jaune. Depuis son arrivée chez Kinross, MPL a raflé de nombreux contrats, dont certains aux dépends de la Sogeco, sous-traitant historique de Tasiast, filiale du groupe Abeidna dans laquelle Bolloré Africa logistique a acquis
51%.
L’autre compagnie de forage très active à Tasiasi aux côtés de Drill Corp. est Premiere Drllling.
Or, cette entité appartient au groupe Azima du businessman Lemrabott Ould Tangi, qui est le principal actionnaire de MPL. Rappelons que le gérant de MPL, fin 2012, est Moulaye Ould Boukhrais, fils de l’ancien chef d’état major du président Taya.
Business en famille - lsmael Hassana est d’autant plus incontournable qu’il est également responsable du recrutement des Mauritaniens au sein de l’équipe du canadien Hatch, chargé par Kinross de s’occuper de l’embauche du personnel. Dans ses fonctions, il s’appuie en outre sur les puissants réseaux de son père, Hassana Ould Ahmed Lebeid. Cousin du président Abdel Aziz, ce dernier est aussi un proche du général Mohamed OuId Hadi, directeur général de la DGSN jusqu’à fin 2011. Hassena Ould Ahmed Lebeid est surtout le patron de la Mauritano-chinoise de pêche (MCP), importante société de pêche basée dans la ville portuaire de Nouadhibou, ce qui l’amène à s’intéresser de plus en plus au secteur minier. Le patriarche voit en effet des opportunités dans les travaux d’aménagement qui vont être nécessaires dans le port dans le cadre des projets de Xstrata, en partenarial avec la SNIM, et pour accompagner le programme d’expansion de Tasiast.
Lemrabott OuId Tangi
Un foreur minier très connecté
Patriarche de la famille Ould Tangi appartenant à une fraction des Rgueibat (tribu présente en Mauritanie, au Sahara occidental et au Maroc), et proche de la famille Mouknass (tribu El Ga’aa, fraction des Rgueibat), Lemrabott Ould Tangi est impliqué depuis quelques années dans les mines via Azima. Spécialisé dans la logistique depuis trente ans, ce groupe est prestataire de Kinross, via sa société de forage, Premiere Drilling. Avec Drill Corp., Premiere Drilling est la seule entité à forer sur la mine d’or de Tasiast. Premiere Drilling est détenue en association avec Ahmed Mouknass, fils du l’ex-ministre des affaires étrangères Hamdi Ould Mouknass (1968- 1978) à l’époque du premier président de la Mauritanie Mokhtar Ould Daddah, et frère de l’ancienne ministre des affaires étrangères du président Abdel Aziz, Naha Mlnt Mouknass, connue pour sa proximité avec le régime libyen de Mouammar Kadhafi et débarquée à l’époque de la crise dans la Jamahiriya.
Des proches dans les affaires - Le cousin de Lemrabott Ould Tangi, Houmeya Ould Tangi, représente en outre les sociétés d’exploration Earthstone Group, MineraIs Mauritanla Sarl et Sonko Lowental (partenaire de Charter Pacific Corp. Ltd) en Mauritanie. Houmeya est marié à Fatima Fall, la sœur de la businesswoman Khady Fall, cousine du président Abdel Aziz. Par le biais de sa société Négoce international, Khady Fall sécurise ponctuellement des permis d’exploration (elle en disposait de trois début 2013) qu’elle revend ensuite. Consule d’Ukraine en Mauritanie, Khady FalI est par ailleurs une intime de la femme de l’ex-président Sidi Mohamad Ould Cheikh Abdallahi.
Abderrahmane OuId Mohamed dit “Tetama”
L’ancien associé d’Ould Abdivall
Abderrahmane Ould Mohamed dit “Tetarna” est le patron de Drill Corp. Sahara, la plus importante société mauritanienne de forages qui a travaillé par le passé pour la SNIM, Kinross, Xstrata, Gryphon Minerais et Forte Energy, Il dispose d’une flotte de foreuses composée d’une vingtaine d’unités (une moitié dédiée au “Rig Control” et l’autre au carottage). Drill Corp. compte parmi ses soutiens le groupe d’investissement Advanced Finance lnvestment Group (AFIG, 11e Maurice), qui a injecté 8 millions de dollars dans la société de forage, dont 4 millions $ dans son capital. Longtemps en charge du forage sur la mine de Tasiast opérée par Kinross, Drill Corp. n’était plus active sur le site début 2013.
Ex-associé du ministre des mines - Tetama est très connecté dans les réseaux miniers à Nouakchott. Il compte parmi ses anciennes relations d’affaires le ministre des mines Taleb Ould Abdivall, qui a été son associé à l’époque où ce dernier travaillait dans le privé avant de mettre fin à la collaboration et de prendre ses distances avec la société. En avril 2012, Drill Corp. Sahara a été poursuivie par Mohamed El Mamoune Ould Dide pour abus de confiance, faux et usage de faux, fraude et escroquerie. Ould Dide est l’associé de Tetama au sein de la société Relmex, actionnaire de Drill Corp. il lui reproche d’avoir vendu un permis d’exploration de Reimex dans son dos au profit de la société australienne Gryphon Minerais (lire l’article du 19 avril 2012 sur Noorinfo, ici).
Abdel Ghoudouss Abeidna
L’encombrant activiste politique
Groupe familial mauritanien actif dans l’industrie minière, Abeidna paraît pâtir de l’appartenance de l’un de ses héritiers à l’opposition politique dans le pays. Rien ne va plus en effet depuis qu’Abdel Ghoudouss Abeidna, l’un des trois fils du patriarche lsmaii Abeidna, est entré en politique. Abdel Ghoudouss Abeidna préside l’Union nationale pour l’alternance démocratique (UNAD), membre de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) anti-Abdel Aziz. Ses fonctions de conseiller spécial auprès de son père, président de la Sogeco, semblent en effet nuire à cette société de transport auprès des compagnies minières. Ainsi, jusqu’en juillet 2011, celle-ci acheminait près de 300 containers par mois pour le compte de Kinross (Canada), l’opérateur de la mine d’or de Tasiast. La Sogeco louait aussi à la société canadienne trois grues. Mais, depuis cette époque, et sous l’impulsion du tout-puissant Melainine Ould Towmy (lire ci-dessus), représentant de l’Etat auprès de Kinross (réputé proche d’Abdel Aziz), les activités de la Sogeco se sont réduites à peau de chagrin sur le site minier. En parallèle, la société de transit et de consignation aux miniers Transac du groupe Azizi d’Ahmed Baba Ould Azizi, cousin du président, est montée en puissante à Tasiast, tout comme une autre société de sous-traitance, MPL, du businessman montant Ismail Hassana (lire ci-dessus). En guise de contre-attaque, et pour se renforcer, la Sogeco a fait rentrer dans son capital dès fin 2011, à hauteur de 51%, le groupe français Bolloré, ultra présent dans le transport en Afrique de l’Ouest.
Connections internationales - Le groupe Abeidna connait aussi des difficultés depuis 2012 au niveau de sa société d’exploration minière Rubis International Ltd. Partenaire en joint-venture depuis 2007 du Bumi Resources Group (filiale du groupe indonésien Bakrie & Brothers) au sein de la compagnie française Bumi Holding SAS, Rubis a saisi la justice française contre Bumi en 2012 En cause, l’octroi par le ministère des mines d’un permis d’exploitation à Tamagot Bumi SA, une société contrôlée à 100% par Bumi, à la suite d’une découverte commerciale de minerai de fer effectuée sur le site d’Otoy détenu par la joint-venture Bumi Holdings SAS, et évinçant donc de fait Rubis International.
Via sa famille, Abdel Ghoudouss Abeidna est très connecté en Mauritanie et à l’étranger. Son frère Sid Ahmed, directeur général de la Sogeco, est consul britannique à Nouakchott. Khaled, son autre frère, est consul de la Corée du Sud dans la capitale mauritanienne. Il est par ailleurs directeur général des assurances Atlantic Londongate, qui font partie du groupe Abeidna, au même titre qu’Atlantic Motors, etc.
Mohamed Abdallahi OuId Abdallahi
• Un businessman moins en cour
Puissant homme d’affaires à l’époque du président Ould Taya, dont il était un proche, Mohamed Abdallahi Ould Abdallahi, patron du groupe MAOA, a pris pied dans les mines è la fin des années 2000, par le biais de sa société Agrineq. A l’origine, cette compagnie était surtout spécialisée dans la distribution d’eau et d’électricité, le partenaire d’Agrineq est TransAfrika, la junior du Sud- Africain Loucas Pouroulis. Somaso, la joint-venture dans laquelle TransAfrika est majoritaire à hauteur de 70% (30% Agrineq), contrôle quatre permis dans l’or, le fer (projet Kaouat) et l’uranium. Le groupe MAOA est également actionnaire de MKT (pêche), Air Mauritanie, et de plusieurs autres sociétés.
Ahmed Saleck Mohamed Lemme
Le bailleur de fonds d’Abdel Aziz
• Ahmed Saleck Mohamed Lemme, dit le “Sahraoui”, originaire de Laâyoune au Sahara occidental, patron du groupe tentaculaire ASML, s’est positionné dans les mines à la fin des années 2000. Sa filiale Mauritanienne de construction et d’équipements SA (MCE SA), qui œuvre à l’origine dans la logistique et les forages, a établi en octobre 2009 une joint-venture à parts égales, nommée Tayssir Resources SAS, avec la société australienne Minerai Deposits Ltd (MDL), qui s’est désengagée depuis. Tayssir contrôle cieux permis d’exploration aurifère, Aimou et Dune De Louted, respectivement au nord et au sud de la mine d’or de Tasiast de Kinross. La joint-venture est également titulaire d’un permis pour les sables minéraux à Lemcid sur la côte, et dans le fer, à GueI Lehdej, au sud de Zouerate, la “capitale” mauritanienne du fer où opère la Société nationale Industrielle et minière (SNIM).
Un cimentier influent - MCE a en outre également participé à la construction du site minier des Mines de cuivre de Mauritanie (MCM, filiale de First Quantum Minerais Ltd) à Akjoujt. Fin 2012, MCE a décroché le contrat de construction du nouvel aéroport international de Nouakchott.
Ahmed Saleck Mohamed Lemme gère également via son groupe ASML la plus importante compagnie de ciment du pays, Ciment de Mauritanie, client des compagnies minières. L’homme d’affaires a réalisé la majeure partie de sa fortune au sud du Maroc. Il s’est installé en Mauritanie à l’époque du président Mokhtar Ould Daddah. Il a aidé le pays lors de la guerre contre le Poilsario en 1979 et a obtenu, par un vote au parlement, pour service rendu, une exonération exceptionnelle d’impôts. Il fait partie des businessmen mauritaniens qui ont financé la campagne électorale d’Abdel Aziz à l’instar de Mohamed Ould Bouamatou. Les groupes AON et MAOA sont des actionnaires de longue date d’ASML.
Source : AfricaIntelligence.fr via La Nouvelle Expréssion
jeudi 28 mars 2013
mercredi 27 mars 2013
mardi 26 mars 2013
personnage - dépêches de presse et témoignages
Je rassemble ici quelques articles et dépêches que me signalent certains de mes compatriotes d'adoption - documentation ? indices ? Un des probèmes du pouvoir actuel, et singulièrement du général Mohamed Ould Abdel Aziz, est de ne pas informer, sinon répondre à ce qui s'accumule.
N° 4439 du mercredi 20 mars 2013 - 200F - http:www.l';infodrome.com
INTERVIEW EXCLUSIVE/ GUERRE AU MALI
Un ex-agent des renseignements fait de graves révélations
Patron d'une société de sécurité privée au Mali, Hamed Oumar a servi d'agent de renseignement aux autorités mauritaniennes dans les années 2005-2007. En séjour à Abidjan récemment, nous avons rencontré ce natif du Nord Mali. Il évoque dans cet entretien la guerre au Mali et revient surtout sur son passé d'agent secret au service de la Mauritanie.
M.Hamed Oumar, en tant qu'originaire du nord Mali, que pensez-vous de la guerre qui s'y déroule ?
Merci pour cette occasion que vous m'offrez d'évoquer ce drame que vit mon pays depuis l'occupation du nord par les troupes du Mnla ( Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr) et les autres mouvements terroristes que sont Aqmi( Al- Qaïda au Maghreb islamique) Ansardine, Mujao( Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, ndlr) et autres. Je salue la guerre engagée contre ces islamistes, qui ont martyrisé, plusieurs mois durant, nos parents et avaient fait de cette partie du pays une zone de non droit. J'ai été d'ailleurs de ceux qui, très tôt, se sont mobilisés pour combattre ces rebelles. On voulait bouter hors le Mnla hors du pays, car sans ce groupe rebelle, les autres mouvements terroristes n'auraient pas pu occuper le nord Mali. Ce mouvement séparatiste est le principal vecteur de l'instabilité qu'a connue le Nord. Je précise que c'est le Mnla, prétendu allié des troupes françaises, qui a renforcé hier tous ces mouvements terroristes en leur vendant les armes qu'il a ramenées de Libye. D'ailleurs, je ne comprends pas que la communauté touareg, qui représente 12 à 15 % de la population du Nord veuille imposer aux autres une indépendance.
Se prononçant sur la crise au Mali, le député français Noël Mamère, a déclaré que ces djihadistes pourraient trouver refuge en Mauritanie. Il a au passage taxé le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, de « parrain de la drogue ». Vous qui avez côtoyé l'homme avant son accession au pouvoir, comment réagissez-vous aux propos de Noël Mamère ?
Je ne puis dire si le président Abdel Aziz est un « parrain de la drogue » comme le soutient le député français. Ce que je puis, en revanche, affirmer, c'est que j'ai connu l'homme du temps où il était commandant de la garde présidentielle sous le régime du président Taya( Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, renversé par l'armée le 3 août 2005, ndlr). Il m'a mêlé à certaines affaires plutôt illicites.
Comment avez-vous connu le colonel Abdel Aziz ?
J'ai connu l'homme à l'époque où le président Ould Taya était au pouvoir. Il était alors le chef de la sécurité présidentielle. C'est un élément des services de renseignements mauritaniens, du nom de Sidi Ould Ahiba, alors en fonction à l'ambassade de Mauritanie à Bamako, qui était sous les ordres de l'attaché militaire, qui nous a mis en contact. C'est celui-là qui m'a approché en vue de constituer un dispositif de recherche d'informations sur les opposants mauritaniens au Mali et dans la sous-région, notamment sur ceux qu'on appelait à l'époque, les « cavaliers du changement ».
Vous avez donc aidé à traquer les cavaliers du changement ?
Certains de ces cavaliers du changement étaient à l'époque localisés à Faladié, le quartier où j'habitais à Bamako. C'est là que j'ai fait la connaissance de Sidi, lequel m'a mis en contact avec l'attaché militaire de l'ambassade de Mauritanie à Bamako et m'a également permis d'entrer en contact téléphonique avec le commandant de la garde présidentielle, qui n'était autre que le colonel Aziz. Il m'a assuré qu'en contribuant à leur fournir des renseignements sur les cavaliers du changement, j'accomplissais un devoir civique et que le peuple mauritanien m'en sera reconnaissant.
Finalement, ont-il été localisés ou arrêtés grâce aux renseignements que vous avez fournis ?
J'avoue que je n'avais pas assez de renseignements sur eux. On cherchait, mais pour qui connaît les « cavaliers du changement », ils ne sont pas faciles à traquer. On avait mis le dispositif en place mais on n'a pas eu de résultat positif.
Que sont devenues par la suite vos relations avec le nommé Sidi ?
On a continué à coopérer jusqu'au moment où le colonel Abdel Aziz m'a communiqué son numéro de téléphone. Depuis, lui et moi avons établi un contact direct, on s'appelait à tout moment. Il me demandait des services.
Quels genres de services ?
Le colonel Abdel Aziz me demandait par exemple de lui trouver des animaux comme les biches, les paons parce que, disait-il, il avait un ranch en Mauritanie. Ce que je faisais, via l'ambassadeur de Mauritanie à Bamako. Après les animaux, il m'a demandé d'autres choses.
Que s'est-il passé par la suite ?
Le 15 décembre 2006 au soir, entre 19h et 20h, le colonel Aziz m'a appelé pour me demander d'effectuer pour lui une mission au Ghana. Je devais rencontrer un ressortissant irakien du nom de Ousmane Alawi avec lequel il serait en affaire. Et une fois que cela était fait, je devais attendre sur place ses instructions pour la prochaine étape. En réalité, les deux étaient en contact du temps où le président Ould Taya était au pouvoir et à l'époque, ils négociaient un deal qui n'a pu aboutir pour des raisons que j'ignore. Mais avec le coup d'Etat ayant emporté Ould Taya et remis en selle le colonel Aziz sous la transition, celui-ci a voulu renouer avec Ousmane Alawi afin de conclure éventuellement leur vieux deal. Moi j'avais pour mission de retrouver ce monsieur à Accra, alors que je ne savais rien de lui. Sauf son numéro de téléphone qui m'avait été remis par Aziz. Arrivé à Accra, je me suis installé à Quass Hotel, sur la route de Takoradi car il m'avait été dit que le monsieur que je recherchais pouvait s'y trouver. La même nuit, j'ai retrouvé le dénommé Ousmane Alawi et c'est comme ça que j'ai pu établir le contact téléphonique entre lui et le colonel Aziz. Je précise qu'en arrivant à Accra, je n'avais aucune idée de l'affaire pour laquelle je devais mettre en contact Ousmane Alawi avec le colonel Aziz. J'ai exécuté la mission en me contentant d'obéir presque aveuglement à ce dernier, ayant pour lui un profond respect, eu égard à son rang social. A Accra, j'ai commencé à comprendre que l'opération dans laquelle Aziz m'avait entraîné était une transaction illégale, peu digne du personnage et de son rang.
Quel rapport avec les accusations portées par Noël Mamère contre le colonel Aziz ?
Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est de vous révéler ce qui se passe dans l'arrière-cour de ceux qui nous gouvernent. Ces choses pas toujours sues du grand public et dont je n'ai eu connaissance que pour avoir été utilisé, à un moment donné, comme agent de renseignement de ceux qui géraient le pouvoir en Mauritanie. Est-ce que cela a un rapport avec les propos de ce député français qui accuse le président Abdel Aziz d'être un parrain de la drogue ? A vous et à vos lecteurs d'en faire leur propre lecture. Ce que je veux que vous compreniez, c'est que certains de nos gouvernants usent de leur position pour se livrer à certains coups fourrés.
Réalisée par Assane NIADA
16 - 26 Mars 1981 . tentative et exécution
Le 16 Mars 1981, arrivent du Sénégal, à Nouakchott, en land-rovers, les lieutenants-colonels Mohamed Ould Ba Abdelkader et Ahmed Salem Ould Sidi. Tous deux sont d’anciens membres du Comité militaire de salut national, mais ils n’ont pas participé au coup du 10 Juillet 1978.
Le premier, qui avait commandé l’aviation pendant la guerre [1], s’était exilé et, avant de se fixer au Maroc, avait rencontré en France le président Moktar Ould Daddah, lui aussi en exil. Le second, signataire de l’accord d’Alger rétrocédant la Tiris el Gharbia au Polisario, avait ensuite manifesté son désaccord avec la politique, trop favorable à celui-ci, qu’incarnait désormais son collègue Mohamed Khouna Ould Haïdalla. Il avait passé le fleuve Sénégal à la nage pour lui échapper.
Ould Sidi investit au petit matin, la radio dans le but d’annoncer la constitution d’un Comité provisoire de salut public et d’appeler le Maroc à fournir une aide aérienne. De son côté, Abdelkader se rend à la présidence de la République où doit l’attendre, pour le moins en homme averti sinon en complice… le chef d’état-major Maaouya Ould Sid Ahmed Taya. En principe, le Comité militaire – au complet – y tient sa réunion sous la présidence d’Haïdalla. De neuf à dix heures, violents combats à l’état-major, puis à la radio, enfin à la présidence de la République et au siège du gouvernement. Scenario convenu ? Maaouyia est pris en otage. Mais son adjoint, le commandant Djibril Ould Abdallah (alias Gabriel Cymper) organise la reprise en main. Huit morts. Le colonel Abdelkader tente de se suicider et sa mort est d’abord annoncée. Haïdalla (prévenu par Maaouyia ?) s’était inopinément rendu à Atar ce matin-là.
Attribuant, aussitôt, la tentative au Maroc, le Premier ministre Sid’Ahmed Ould Bneijara annonce l’échec de la tentative de putsch à 16 heures et prescrit le couvre-feu pour 18 heures. Suspension des relations avec le Maroc et fermeture des aéroports de Nouakchott et de Nouadhibou au trafic international sauf pour des arrivées de matériel de guerre (armement anti-aérien avec leurs techniciens) et de personnels « civils » de sécurité fournis par l’Algérie qui organise avec ses Antonov un pont aérien. Alger avertit même Rabat qu’on « s’opposera fermement (à sa) politique d’escalade qui tend à aggraver la tension, à étendre l’aire de belligérance et à porter atteinte à la stabilité et à l’indépendance de la Mauritanie ». Abdou Diouf dément par téléphone à Haïdalla et Bneijara toute implication du Sénégal. Le Maroc est donc visé ; Mohamed Lamine, Premier ministre sahraoui affirme que « les dirigeants marocains intensifient ainsi leur action de division et d’agression contre le peuple mauritanien frère dans le cadre d’un plan élaboré récemment dans certaines capitales étrangères ». Dans la soirée, le Maroc exprime sa « profonde indignation » et « rejette sur le gouvernement mauritanien l’entière responsabilité de toute détérioration qui pourra survenir dans les relations du Maroc avec le peuple frère de Mauritanie ».
La tentative avortée met donc à nu les contradictions des relations extérieures mauritaniennes depuis qu’a été renversé par la force Moktar Ould Daddah. Elle coincide en effet avec une série de coups de main du Polisario dans l’ancienne possession espagnole, à partir du territoire mauritanien – selon Rabat. Les Marocains l’assurent : « nous ne sommes nullement impliqués dans cette tentative de putsch. Nous avons constaté ces derniers temps une descalade verbale de la part de la Mauritanie. Cela a été encore le cas vendredi dernier avec la mise en garde lancée par le premier ministre de Mauritanie contre le Maroc. M. Boucetta, notre ministre des Affaires étrangères y a répondu samedi dans une déclaration à Radio-Méditerranée Internationale. Nous sommes toujours en faveur d’une coopération franche et sincère avec la Mauritanie. Nous aurions pu l’attaquer quand nous avions douze mille soldats là-bas. Nous ne voulons pas nous immiscer dans sa politique intérieure. En fait, les Mauritaniens ont des différends internes et ils cherchent à les masquer en trouvant un bouc émissaire et en désignant le Maroc ». Le Premier ministre marocain Maati Bouabid précise même que l’asile politique, accordé au colonel Abdelkader « dans le cadre des principes internationaux et en particulier avec son engagement de ne s’adonner à aucune activité politique hostile au gouvernement de son pays » a fait rejeter toutes les demandes d’extradition parce que « l’intéressé n’avait en aucune manière enfreint son engagement » Rien n’y fait. Le lendemain, le Comité militaire décide la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc « après un examen aprofondi de la situation créée par la tentative du Maroc de renverser le régime par une bande de traitres à sa solde qu’il a organisée, entrainée et armée à cette fin » et « engage le gouvernement à poursuivre son action auprès des instances africaines, arabes et internationales afin qu’elles condamnent avec la dernière énergie cette agression caractérisée perpétrée par le royaume marocain contre notre pays ». « Selon le principe de réciprocité », le Maroc rompt alors les relations diplomatiques avec la Mauritanie tout en affirmant aussi que « la France n’est impliquée ni de près ni de loin dans la crise maroco-mauritanienne ». Valéry Giscard d’Estaing est en effet soupçonné d’avoir donné le « feu vert » au roi Hassan II et, à Paris, le quotidien communiste L’Humanité soutient que deux chasseurs français ont été vus dans le ciel mauritanien et que l’un d’eux a été forcé d’atterrir…Le Sénégal, prudent, expulse sept dirigeants de l’Alliance pour une Mauritanie démocratique [2] installés à Dakar, dont Mohamed Ould Jiddou, son président nominal, Abdallahi Ould Sidya ancien ministre et ancien ambassadeur à Moscou et Abderrahmane Ould Moine, ancien ambassadeur au Koweit. Le président algérien, Chadli Benjedid, dépêche à Nouakchott Taleb Ibrahimi, ministre-conseiller à la présidence et le lieutenant-colonel Mohamed Larbi Belkhir, et du 17 au 23 Mars, on compte douze atterrissages d’Antonov à Nouakchott et à Nouadhibou, dont 250 tonnes de munitions pour le seul 23 Mars... C’est un renversement complet des alliances, et la guerre continue, mais contre un autre adversaire qu’entre 1976 et 1978 : une attaque marocaine est désormais la hantise du colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla. Le droit de suite serait exercé en Mauritanie, contre le Polisario, que les forces armées nationales ne pourraient (ou ne voudraient) empêcher de transiter dans l’extrême nord.
Suspicion et répression se développent aussi à l’intérieur. L’émir du Trarza Habib Ould Sidi, oncle d’Ahmed Salem Ould Sidi, est arrêté. Nord contre sud. Rumeurs de trente arrestations dans le corps des officiers et d’une répression sur un millier de personnes. Le directeur de la sûreté Ahmedou Ould Moichine – qui avait été à ce poste au temps des « événements » de Janvier-Février 1966 – est remplacé par un militaire, le capitaine Mohamed Lamine Ould N’Diayane. Résidant à Dakar, Ismaël Ould Amar – un [3] des civils qui, avec Bneijara, avaient inspiré le coup de 1978, pour se retourner ensuite – analyse : « la tentative de coup d’Etat du 16 mars démontre avec éclat à quelles extrêmités le désespoir peut conduire des soldats perdus. Au-del de son actualité, il ne faut pas oublier que l’événement prend sa source dans les luttes qui se trament depuis plus de deux ans entre factions militaires rivales et qui se sont traduites par des éliminations successives. Ceux qui de l’intérieur ou de l’extérieur aident l’armée à poursuivre ce jeu trahissent l’intérêt de la Mauritanie. Plus que jamais, l’armée doit comprendre l’urgence pour elle d’organiser sa sortie du bourbier politique intérieur où elle s’est laissée entraîner plus longtemps qu’il ne fallait ». L’Alliance pour une Mauritanie démocratique renchérit : la tentative est le « fait uniquement des seules forces patriotiques mauritaniennes, sans aucune aide ou soutien de quelque pays que ce soit … le régime Haïdalla-Boukhreiss-Bneijara ne doit sa survie qu’aux armes du Polisario et de ses maîtres libyens ».
L’épilogue est sanglant. Siégeant secrètement et à huis clos, du 21 au 24 Mars mais en présence d’une dizaine d’avocats (Agence France-Presse du 24), une Cour militaire spéciale – réunie à Jreida – condamne à mort les lieutenants-colonels Mohamed Ould Ba Abdelkader et Ahmed Salem Ould Sidi, et les lieutenants Moustapha Niang et Mohamed Doudou Seck. Cinq sous-officiers sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Et tandis que vient à Nouakchott « pour quelques jours », le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Saleck, et que commence une opération sahraouie de très grande envergure, depuis le territoire mauritanien, contre Guelta Zemmour (90 kilomètres à l’ouest de Bir Moghrein) [4], que la rumeur court que des unités du Polisario sont stationnées à Toueila (banlieue de Nouakchott) et dans le nord à Cheggat (60 kms de la frontière algérienne), Bir Moghrein, Dhar, Tijirit, que la sécurité algérienne a une base à Toujounine, les condamnés sont exécutés à l’aube. Un akhbar – encore – fait croire à un simulacre. L’annonce n’est donnée qu’une seule fois, en version arabe à la radio. Plusieurs membres du Comité militaire ont en vain demandé la grâce et Sadam Hussein a envoyé Tarek Aziz s’y associer ; celui-ci atterrit trois heures après l’exécution.
Haute trahison ? mais de qui ou de quoi ? quand pour beaucoup le pouvoir en place semble s’assimiler au Polisario ? Tentative de rétablir la légitimité ? Certitude : l’abandon de la Tiris el Gharbia n’a pas fait sortir la Mauritanie de la guerre du Sahara. Et l’ambiance, à Nouakchott, est – au printemps de 1981 – moins que jamais à rétablir la démocratie.
[1] - seul militaire mauritanien deux fois cité à l’ordre de la nation pour faits de guerre contre le Polisario, il démissionne du C.M.S.N., le 17 Juin 1979, à la suite d’une vive discussion avec Mohamed Khouna Ould Haïdalla, devenu Premier ministre, sur la manière de faire la paix au Sahara
[2] - créée, le 22 Mai 1980, simultanément à Paris, à Rabat et dans plusieurs capitales africaines, par Mustapha Ould Abeïderrahmane et Mohamed Ould Ba Abdel Kader, l’A.M.D. est rejointe le lendemain par Ahmed Salem Ould Sidi ; elle est la jonction des Kadhinines, dont beaucoup s’étaient opposés au Parti unique jusqu’au congrès de 1975, et de la contestation d’une partie des officiers contre l’orientation du Comité militaire, à partir de la mort (accidentelle) du colonel Ould Bouceif
[3] - en position stratégique, à la tête de la puissante S.N.I.M. (Société nationale industrielle et minière, héritière de Miferma)
[4] - on parle de 3.000 hommes
publié par le Calame . 11 Mars 2008
la tentative du 16 Mars 1981 - échec ? fondation ? leçon pour maintenant et pour demain
réflexion mise en ligne d'ici ce sosir
lundi 25 mars 2013
samedi 23 mars 2013
pape François au corps diplomatique
AUDIENCE AU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE
DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
Salle Royale
Vendredi 22 mars 2013
Vendredi 22 mars 2013
[Vidéo]
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je remercie de grand cœur votre Doyen, l’Ambassadeur Jean-Claude Michel, pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées au nom de tous, et avec joie, je vous accueille pour cet échange de saluts, simple et en même temps intense, qui veut être en principe l’accolade du Pape au monde. À travers vous, en effet, je rencontre vos peuples, et je puis aussi, dans un certain sens, rejoindre chacun de vos concitoyens, avec ses joies, ses drames, ses attentes, ses désirs.
Votre présence en si grand nombre est aussi un signe que les relations que vos pays entretiennent avec le Saint-Siège sont fructueuses, sont vraiment une occasion de bien pour l’humanité. C’est cela, en effet, qui tient à cœur au Saint-Siège : le bien de tout homme sur cette terre ! Et c’est bien avec cette intention que l’Évêque de Rome commence son ministère, en sachant qu’il peut compter sur l’amitié et sur l’affection des pays que vous représentez, et dans la certitude que vous partagez un tel propos. En même temps, j’espère que ce sera aussi l’occasion d’entreprendre un chemin avec les quelques pays qui n’entretiennent pas encore de relations diplomatiques avec le Saint-Siège, dont certains – je les remercie de grand cœur ‑ ont voulu être présents à
Comme vous savez, il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’ai choisi mon nom en pensant à François d’Assise, une personnalité qui est bien connue au-delà des frontières de l’Italie et de l’Europe, et aussi de ceux qui ne professent pas la foi catholique. Une des premières est l’amour que François avait pour les pauvres. Il y a encore tant de pauvres dans le monde ! Et ces personnes rencontrent tant de souffrance ! À l’exemple de François d’Assise, l’Église a toujours cherché à avoir le souci, à protéger, en tout coin de la terre, celui qui souffre d’indigence et je pense que dans beaucoup de vos pays, vous pouvez constater l’œuvre généreuse de ces chrétiens qui se prodiguent pour aider les malades, les orphelins, les sans-abris et tous ceux qui sont exclus, et qui ainsi travaillent pour construire une société plus humaine et plus juste.
Mais il y a aussi une autre pauvreté ! C’est la pauvreté spirituelle de nos jours, qui concerne gravement aussi les pays considérés comme plus riches. C’est ce que mon Prédécesseur, le cher et vénéré Benoît XVI, appelle la « dictature du relativisme », qui laisse chacun comme mesure de lui-même, et met en péril la convivialité entre les hommes. Et ainsi j’ajoute une autre raison de mon nom. François d’Assise nous dit : travaillez pour construire la paix ! Mais il n’y a pas de véritable paix sans vérité ! La paix ne peut pas être véritable si chacun est la mesure de lui-même, si chacun peut revendiquer toujours et seulement son droit personnel, sans avoir le souci en même temps du bien des autres, de tous, à partir de la nature qui unit chaque être humain sur cette terre.
Un des titres de l’Évêque de Rome est Pontife, c’est-à-dire celui qui construit des ponts, avec Dieu et entre les hommes. Je désire vraiment que le dialogue entre nous aide à construire des ponts entre tous les hommes, si bien que chacun puisse trouver dans l’autre, non un ennemi, non un concurrent, mais un frère à accueillir et à embrasser ! Mes origines mêmes du reste, me poussent à travailler pour édifier des ponts. En effet, comme vous savez ma famille est d’origine italienne ; et ainsi en moi est toujours vivant ce dialogue entre les lieux et les cultures avec leurs éloignements - d’un bout du monde à l’autre, aujourd’hui toujours plus proches, interdépendants -, qui ont besoin de se rencontrer et de créer des espaces réels d’authentique fraternité.
Dans cette tâche, le rôle de la religion aussi est fondamental. On ne peut pas en effet, construire des ponts entre les hommes en oubliant Dieu. Mais le contraire vaut aussi : on ne peut vivre des liens véritables avec Dieu en ignorant les autres. Pour cela, il est important d’intensifier le dialogue entre les différentes religions, je pense surtout au dialogue avec l’islam, et j’ai beaucoup apprécié la présence, durant la messe du début de mon ministère, de nombreuses autorités civiles et religieuses du monde islamique. Et il est important d’intensifier la rencontre avec les non croyants, pour que ne dominent jamais les différences qui séparent et blessent, mais que, même dans la diversité, l’emporte le désir de construire des liens vrais d’amitié entre tous les peuples.
Lutter contre la pauvreté soit matérielle, soit spirituelle ; édifier la paix et construire des ponts. Ce sont comme les points de référence d’un chemin auquel je désire inviter à prendre part chacun des pays que vous représentez. Un chemin difficile cependant, si nous n’apprenons pas toujours plus à aimer notre Terre. Aussi dans ce cas penser au nom de François m’est une aide, lui qui enseigne un profond respect pour toute la création, pour la sauvegarde de notre environnement, que trop souvent nous n’utilisons pas pour le bien, mais que nous exploitons avec avidité au détriment l’un de l’autre.
Chers Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Merci encore pour tout le travail que vous accomplissez, ensemble avec
vendredi 22 mars 2013
jeudi 21 mars 2013
mercredi 20 mars 2013
pape François aux représentants des autres religions que chrétiennes
Discours du Saint-Père
aux représentants des Églises et des Communautés ecclésiales,
et des différentes religions
aux représentants des Églises et des Communautés ecclésiales,
et des différentes religions
Sala ClementinaMercredi, le 20 mars 2013
Chers frères et sœurs,
Avant toute chose, je remercie de tout cœur pour les paroles que mon Frère André nous a adressées. Merci beaucoup ! Merci beaucoup !
C’est pour moi un motif de joie particulière de vous rencontrer aujourd’hui, Délégués des Églises orthodoxes, des Églises orthodoxes orientales et des Communautés ecclésiales occidentales. Je vous remercie d’avoir voulu prendre part à la célébration qui a marqué le début de mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de Pierre.
Hier matin, durant la Sainte Messe, j’ai reconnu spirituellement à travers vos personnes la présence des communautés que vous représentez. Par cette manifestation de foi, il m’a ainsi semblé vivre de manière plus pressante encore la prière pour l’unité des croyants dans le Christ, et d’en voir ensemble, en quelque sorte, préfigurée cette réalisation plénière qui dépend du plan de Dieu et de notre collaboration loyale.
Je commence mon ministère apostolique durant cette année que mon vénéré prédécesseur, Benoît XVI, avec une intuition vraiment inspirée, a proclamée être l’Année de la foi pour l’Église catholique. Par cette initiative, que je désire poursuivre et qui, j’espère, sera un stimulant pour le cheminement de foi de chacun, il a voulu marquer le 50ème anniversaire du début du Concile Vatican II, proposant en quelque sorte un pèlerinage vers ce qui représente l’essentiel pour chaque chrétien : le rapport personnel et transformant avec Jésus Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut. C’est justement dans le désir d’annoncer aux hommes de tous les temps ce trésor de la foi perpétuellement valable, que réside le cœur du message conciliaire.
Ensemble avec vous, je ne peux oublier tout ce que ce Concile a signifié pour le cheminement œcuménique. Il me plaît de rappeler les paroles que le bienheureux Jean XXIII a prononcées, lui dont nous nous rappellerons dans peu de temps le 50ème anniversaire de son décès. Il a dit dans son discours inoubliable d’ouverture : « L'Église catholique estime que son devoir est de faire tous ses efforts pour que s'accomplisse le grand mystère de cette unité que Jésus-Christ, à l'approche de son sacrifice, a demandée à son Père dans une ardente prière; et elle éprouve une douce paix à savoir qu'elle est étroitement unie à ces prières du Christ » (AAS 54 (1962), 793). Ce Pape Jean !
Oui, chers frères et sœurs dans le Christ, sentons-nous tous intimement unis à la prière de notre Sauveur durant la Dernière Cène, à son invocation : ut unum sint (qu’ils soient un). Demandons au Père miséricordieux de vivre en plénitude cette foi que nous avons reçue en don le jour de notre baptême, et de pouvoir en donner le libre, joyeux et courageux témoignage. Ce sera là notre meilleur service à la cause de l’unité des chrétiens, un service d’espérance pour un monde encore marqué par des divisions, des oppositions et des rivalités. Plus nous serons fidèles à sa volonté, en pensées, dans les paroles et dans les œuvres, plus nous cheminerons vraiment et substantiellement vers l’unité.
Pour ma part, je désire vous assurer, suivant en cela mes prédécesseurs, de la volonté ferme de poursuivre le chemin du dialogue œcuménique, et je remercie déjà le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens, pour l’aide qu’il continuera à offrir, en mon nom, à cette très noble cause. Je vous demande, chers frères et sœurs, de porter ma salutation cordiale et l’assurance de mon souvenir dans le Seigneur Jésus aux Églises et aux Communautés chrétiennes que vous représentez. Et je vous demande d’avoir la charité d’une prière spéciale pour ma personne, afin que je puisse être un Pasteur selon le cœur du Christ.
Et maintenant, je m’adresse à vous, distingués représentants du peuple juif, auquel un lien spirituel très spécial nous unit puisque, comme l’affirme le Concile Vatican II : « L’Église du Christ reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent déjà, selon le mystère divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes » (Décl. Nostra aetate, 4). Je vous remercie pour votre présence et j’ai confiance qu’avec l’aide du Très-Haut, nous pourrons poursuivre avec profit ce dialogue fraternel que le Concile a souhaité (cf. ibid.) et qui s’est effectivement réalisé, portant des fruits non négligeables, spécialement au cours des dernières décennies.
Je vous salue ensuite et je vous remercie cordialement, chers amis appartenant à d’autres traditions religieuses : d’abord les musulmans qui adorent Dieu unique, vivant et miséricordieux, et l’invoquent par la prière, et vous tous. J’apprécie beaucoup votre présence. En elle, je vois un signe tangible de la volonté de croître dans l’estime réciproque et dans la coopération pour le bien commun de l’humanité.
L’Eglise catholique est consciente de l’importance de la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses – je voudrai le répéter : la promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes des diverses traditions religieuses. En porte attestation aussi le précieux travail effectué par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. Elle (l’Église) est consciente également de la responsabilité que tous nous portons envers ce monde, envers la création toute entière, que nous devons aimer et sauvegarder. Et nous pouvons faire beaucoup pour le bien de celui qui est pauvre, de celui qui est faible et de celui qui souffre, pour favoriser la justice, pour promouvoir la réconciliation, pour construire la paix. Mais surtout nous devons maintenir vive dans le monde la soif d’absolu, ne permettant pas que prévale une vision unidimensionnelle de la personne humaine, selon laquelle l’homme se réduit à ce qu’il produit et à ce qu’il consomme : c’est là l’un des pièges les plus dangereux de notre temps.
Nous savons combien la tentative d’éliminer Dieu et le divin de l’horizon de l’humanité a produit de violence dans l’histoire récente, et nous percevons la valeur de témoigner dans nos sociétés de l’ouverture originaire à la transcendance inscrite dans le cœur de l’homme. En cela, nous nous sentons également proches de tous ces hommes et ces femmes qui, bien que reconnaissant n’appartenir à aucune tradition religieuse, se sentent pourtant en recherche de la vérité, de la bonté et de la beauté : de cette vérité, de cette bonté et de cette beauté de Dieu, et qui sont nos alliés précieux dans l’engagement pour la défense de la dignité de l’homme, dans la construction d’une vie en commun pacifique entre les peuples et dans la sauvegarde soigneuse de la création.
Chers amis, merci encore pour votre présence ! Mon salut cordial et fraternel va vers tous !
mardi 19 mars 2013
lundi 18 mars 2013
entretien de Haratine - site SOS esclavage abolition - avec l'ancien ambassadeur Bilal Ould Werzeg
site au secours des Haratine . SOS abolition
http://haratine.blogspot.com/
Le parcours de notre hôte est un rêve pour beaucoup de gens. Il s’appelle OULD WERZEG BILAL, né en 1953 à Monguel (Mauritanie)
Scolarité :
- Ecole primaire : Kaédi, Maghama, Monguel.
- Ecole secondaire : Collège et Lycée de Nouakchott
- 1973-1974 : Baccalauréat en série Lettres modernes Option Français
- 1974-1976 : Ecole Nationale d’Administration (ENA) section diplomatique
- 1975 : Stage pratique au ministère marocain des affaires étrangères-Rabat
- 1976 : Diplôme attaché de chancellerie avec mention (major de la promotion)
Position actuelle: Consultant indépendant
Principales qualifications
- Développement institutionnel et décentralisation
- Formation en gestion administrative
- Formation en droits humains
- Formation des élus locaux
- Conseil en diplomatie, actions préparatoires pour la réussite de bons offices
- Conseil en matière de contrat entre partenaires publics et entre partenaires privés
- Spécialiste en prévention et résolution des conflits inter-Etats et intra-étatique
Fonctions occupées au MAEC :
- 1976-1977 : Chef de division de la coopération bilatérale et multilatérale
- 1977-1978 : Chef de division de la Coopération culturelle technique et scientifique, en charge cumulativement de la coopération avec la Chine.
- Août 1997-Août 2007 : Ambassadeur au MAEC
Fonctions de conseiller dans les Ambassades :
- Janvier 1979-Octobre 1979 : Chargé d’Affaires a-i à Abidjan (Côte d’Ivoire)
- Octobre 1979-Juin 1980 : 2ème Conseiller à Abidjan
- Janvier 1981-Juillet 1988 : 2ème Conseiller à Bruxelles (Belgique)
- Juillet 1988-Mai 1989 : 1er Conseiller à Dakar (Sénégal)
- Mai 1989-Août 1989 : Chargé d’affaires à a-i à Dakar.
Fonctions de Consul Général : Décembre 1989-Juin 1992 : Consul Général à Bissau (Guinée Bissau) où en Juin 1991 les deux ministres des affaires étrangères de la Mauritanie et du Sénégal ont signé un accord de paix entre les deux pays mettant un terme à la rupture des relations diplomatiques suite aux malheureux événements survenus en 1989.
Fonctions d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaires :
- Septembre 1992-Mai 1996 : Ambassadeur au Mali, au Burkina-Faso et au Niger avec résidence à Bamako.
- Mai 1996-Juin 1997 : Ambassadeur aux Etats-Unis d’Amérique à Washington DC
- Septembre 2007-Avril 2009 : Ambassadeur au Yémen et Oman avec résidence à Sanaa.
-
Négociations, Conférences et Séminaires :
- Session de l’ECOSOC, conseil économique et social des Nations-Unis en 1978 à Genève.
- Plusieurs commissions mixtes de coopération entre la Mauritanie et des pays tiers.
- Membre de la délégation mauritanienne chargée des négociations avec le Sénégal jusqu’au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1992.
- Session à l’Université de défense Nationale dépendant du Pentagone en Janvier-Février 2002 à Washington DC U.S.A.
- Session Internationale Euro-méditerranéenne à l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, Janvier 2004 Paris-France.
- Sessions des Nations-Unis à New-York U.S.A.
- Point focal du forum des Nations-Unis sur les forêts UNFF de 2004 à 2007.
Décorations, Médailles :
- Médaille d’honneur de la fédération mauritanienne de Football 1994.
- Chevalier de l’Ordre National du Mali.
Niveau des langues connues: Excellent en Arabe, Français et assez-bon en Anglais
1- Monsieur l’ambassadeur Bilal Ould Werzeg bonjour, vous avez été haut fonctionnaire dans l’Administration mauritanienne, vous avez été ambassadeur de la Mauritanie au Mali, à Washington et à Sanaa, vous avez surtout été un diplomate au service de notre pays pendant de longues années. Vous êtes un de nos compatriotes dont l’expérience internationale riche peut encore servir. En ce moment, un sujet est sur toutes les lèvres : la crise au Mali. Pour y avoir été ambassadeur pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez en relation avec la position de notre pays sur la situation de ce pays ?
Bilal Ould Werzeg : Le Mali est un pays qui me tient à cœur pour y avoir servi pendant quatre ans comme ambassadeur de 1992 à 1996: J'aime le pays et le peuple et je suis profondément triste pour le Mali mais je suis sûr que le pays à les ressources nécessaires pour s'en sortir. La position de la Mauritanie ne peut être que solidaire du Mali car nous partageons à peu près 2400 kilomètres de frontière et nul régime en Mauritanie ne peut l'ignorer.
2- Vous êtes également un homme politique d’envergure national et une grande figure parmi les pionniers du militantisme de la cause haratine. Vous ne parlez pas beaucoup de cet aspect de votre vie est-ce à cause d’une déformation professionnelle dû au long exercice de la fameuse réserve diplomatique ?
Bilal Ould Werzeg : J’ai assisté l'année dernière et cette année aussi aux 34ème et 35ème anniversaires de la création d'El Hor sur invitation de mes amis Samory Ould Bèye et Mohamed Ould Bourboss. Je n'ai jamais caché mes convictions en El Hor ni ses rôles de libération et d'émancipation des Harratines.
3- Cette interview intervient au moment où El Hor célèbre, souffle ses 35 bougies. Pouvez-vous nous dire ce que vous savez de la genèse de ce Mouvement ?
Bilal Ould Werzeg : J'ai personnellement rédigé la charte d'El Hor dans les années 1974-1975 et j'ai convaincu beaucoup de mes cousins d'y adhérer, notamment Boubacar Ould Messoud, Boydiel Ould Houmeid et j'ai coopté Messoud Ould Boulkheir pour être membre de la direction d'El Hor.
4- Dans une interview, votre ami et collègue Mohamed Yahya Ould Ciré a dit ceci : « S'agissant d'El Hor, j'en suis l'initiateur, en 1974 à l'ENA de Mauritanie. C'est Bilal Ould Werzeg et moi qui avons fondé El Hor en décembre 1974. Nous nous trouvions en première année de la section de diplomatie. J'ai mis deux mois pour le convaincre. C'est sa sœur Koumbeïtt Mint Werzeg ancienne secrétaire de ministère, aujourd’hui décédée (paix sur son âme) qui m'a aidé à le convaincre. J'ai la liste des dix premières personnes que nous avons sensibilisées en fin 1974. Dans la liste des membres fondateurs d'El Hor, établie le 5 mars 1978, il y a quatre éléments qui sont mes anciennes recrues, y compris Bilal lui-même qui ne peuvent le contester. J'ai quitté le noyau d'El Hor suite à des divergences avec Bilal qui portaient sur deux faits. Je voulais créer une structure complexe qui serait à l'abri d'un facile démantèlement. Bilal voyait dans ma volonté, une manière subtile de s'approprier du mouvement. Telle n'était guère mon intention. Je recherchai, surtout, l'efficacité. » Fin de citation.
- Monsieur l’Ambassadeur avez-vous un commentaire à faire sur cet extrait de l’interview de votre ancien compagnon de lutte ?
Bilal Ould Werzeg : Je ne me souviens pas de divergences entre lui et moi. Ma sœur Koumbeit (paix à son âme) était une grande militante d'El Hor et c'est elle qui a accompagné les membres d'El Hor à Rosso lors de leur jugement leur assurant ainsi la logistique (repas, boissons, etc). Au même moment, j'étais moi-même en exil après avoir démissionné de mon poste d'Abidjan pour soutenir les détenus et obtenir leur libération. Il faut demander à Ould Ciré où il était en ce temps-là ? J’apprécie beaucoup Ould Ciré et je pense que la seule différence entre lui et moi réside dans le courage décisionnel lorsqu'il s'agit d'agir pour plus d'efficacité.
5- Monsieur L’ambassadeur, on revient sur le Mouvement d’El-Hor qui vient de fêter ces 35 ans d’existence, pouvez vous nous retracer l’historique de la création du mouvement, sur quoi était centré vos objectifs initiaux? Le bilan d’El-Hor aujourd’hui est-il satisfaisant pour vous ?
Bilal Ould Werzeg : Lorsque la Mauritanie a connu les malheureux événements de 1966 beaucoup d'intellectuels et de jeunes mauritaniens toutes ethnies confondues ont décidé de créer le Mouvement National Démocratique (MND) ou Kadihine. Il a été décidé à l'époque de mettre en avant la solidarité entre tous les mauritaniens afin de faire aboutir des revendications légitimes et communes. A l'instar des autres composantes de la nation, les Haratines ont massivement adhéré au MND et ils en constituaient le fer de lance. A partir de 1973, le régime de feu Moctar Ould Daddah (paix à son âme) a satisfait la plus grande partie des revendications du MND, j'étais à l'époque président d'un comité d'action du MND à Nouakchott au 1er marché du poisson. Lors d'une réunion de bilan, et après avoir constaté que plusieurs militants du MND avaient rejoint le Parti du Peuple Mauritanien (PPM) et avaient intégrés le CREA et l'INEEP, j’ai déclaré que n'ayant pu constater aucune amélioration quant au sort des esclaves et des haratines tout au long de leur parcours au MND, qu'il me semblait nécessaire de créer un mouvement propre aux haratines. Cela avait soulevé un tollé au sein du MND dont les membres m'accusaient de sectarisme, mais j'avais pris ma décision. J'ai discuté l'idée avec Mohamed Yahya Ould Ciré, mon promotionnaire à l’École Nationale d'Administration (ENA) et Amar Ould Ahmed Deyna, mon frère de lait, et nous nous sommes mis d'accord pour la concrétiser.
6- Plusieurs personnalités politiques haratine revendiquent le statut de membres fondateurs voire la paternité d’El-Hor. Certaines d’entre elles ont publié un document intitulé « charte El-Hor » dans lequel, à la surprise générale certains noms comme Mohamed Yahya Ould Ciré ont disparu de la liste des fondateurs. Pour l’histoire pouvez-vous nous donner des indications sur les noms du premier groupe des « conspirateurs-créateurs » du mouvement en 1974 à l’ENA ?
Bilal Ould Werzeg : Le groupe était composé de 3 personnes citées plus haut, tous les autres ont rejoint le mouvement par la suite et c'est lorsque nous avons pu réunir les 12 membres que la naissance officielle a été déclaré mais El Hor a existé bien avant le 5 Mars 1978.
7- L’actuel président de l’assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir préconise la dissolution du mouvement El-Hor, selon lui, El-Hor n’a plus sa raison d’exister malgré que la situation des esclaves et anciens-esclaves n’a pas vraiment évolué, ces déclarations ont provoqué une dissidence au sein de son parti l’APP, Mohamed Ould Borboss, Samory Ould Beye et d’autres cadres haratine ont pris cela comme une « trahison » de la cause haratine, ils ont créé un nouveau parti politique qu’ils ont appelé Moustaqbel. Donnez-vous raison à Messaoud Ould Boulkheir de vouloir placer El-Hor dans les archives de l’histoire ? Ou alors que doit on faire du mouvement aujourd’hui ?
Bilal Ould Werzeg : Il avait été décidé à l'époque que lorsque l'esclavage aura disparu en Mauritanie et que cette dernière sera devenue un État démocratique, que les haratines en ce moment-là iront dans les partis politiques qu'ils auront choisi librement. Donc je pense que Président Messaoud Ould Boulkheir considère que le travail est achevé alors que les autres estiment qu'il reste encore beaucoup à faire.
8- L’état Mauritanien, des partis politiques, des Imams et certains intellectuels nient les pratiques de l’esclavage sur le sol Mauritanien. Leur argument simpliste repose sur la mise en place d’une législation réprimant l’esclavage et protégeant les victimes malgré le fait qu’elle ne soit jamais appliquée au grand dam des abolitionnistes. Pourquoi cette hypocrisie pratiquement générale autour de l’esclavage et du racisme anti haratine ?
Bilal Ould Werzeg : L'hypocrisie s'explique par le fait que le problème Haratine est très sensible et il est central dans l'avenir de la Mauritanie.
9-La nouvelle génération consciente des haratine a du mal à comprendre l’attitude de leurs aînés qui ont crée El-Hor, elle vous reproche d’avoir utilisé la cause des victimes de l’esclavage à des fins de promotions personnelles. La plupart des membres fondateurs ont vite déserté le front de la lutte contre l’esclavage pour une planque ou un portefeuille ministériel. Certains en sont arrivés au point de nier avec zèle l’existence de l’esclavage en Mauritanie dans le but de conserver leurs postes en adoptant le discours négationniste de l’état Mauritanien. Qu’avez-vous à répondre à cette nouvelle génération de haratine?
Bilal Ould Werzeg : Je ne connais pas de membres fondateurs d'EL Hor qui ont nié l'existence de l'esclavage même si l’État a utilisé et continue d'utiliser certains Haratines pour prêcher la propagande officielle. Lorsque j'étais ambassadeur aux États Unis à Washington, j'ai fait état de ma lutte contre l'esclavage dans beaucoup d'interviews et je n'ai pas caché mes antécédents dans la lutte contre les injustices. Malheureusement je ne suis resté à Washington que 10 mois ce qui est significatif.
10-Lors des premières arrestations des membres d’El-Hor dont le procès s’est déroulé à Rosso, avez-vous été soutenu par des mouvements négro-africains ? Si oui lesquels par exemple ?
Bilal Ould Werzeg : Je n'étais pas présent au procès de Rosso.
11- Les arabo-berbères reprochent souvent aux abolitionnistes de « taire » les pratiques discriminatoires sur l’idéologie féodale généralement esclavagiste qui se perpétue dans les milieux des négro-africains, y-a-t-il une différence entre les deux pratiques ? Pourquoi certains arabo-berbères et négro-africains se montrent hostiles à la lutte contre l’esclavage que mènent les harratine ?
Bilal Ould Werzeg : Vous décrivez la féodalité qui est partout la même.
12- L’arabisation des haratines sur fonds de commerce politiquement démographique qui vient en appui aux faux chiffres de l’état Mauritanien depuis des années que la Mauritanie est majoritairement « arabe » n’est elle pas une façon de maintenir les haratine sous la domination de leurs anciens maîtres esclavagistes ?
Bilal Ould Werzeg : On ne peut asservir des personnes par une langue d'autant plus que les enfants haratines aujourd'hui maitrisent parfaitement cette langue et ils sont en flèche dans la lutte contre l'esclavage et les discriminations et leurs arguments en arabe portent bien.
13-Pensez-vous que les haratines ont une histoire à la fois différente de celle des arabo-berbères mais aussi des autres communautés noires du pays, dans ce cas comment définissez-vous l’identité des harratines ?
Bilal Ould Werzeg : Les Haratines sont le fruit de l'histoire de la Mauritanie et ils constituent ceux sur lesquels la Mauritanie doit s'appuyer pour sa joie de vivre ensemble et sa pérennité. Leur intérêt réside dans l'existence en Mauritanie d'un Etat démocratique fort de sa diversité et fier de l'apport de tous et de tout un chacun pour son devenir.
14-Après El-Hor, d’autres ONG et associations ont vue le jour: SOS-Esclaves, association des haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E), IRA-Mauritanie. Est-ce qu’un échec d’El-Hor où son relais assuré par ces ONG ? Êtes-vous fier d’eux ?
Bilal Ould Werzeg : Toute contribution dans la lutte contre les inégalités est la bienvenue et je la soutiens.
15- Quels sont vos sentiments sur le travail fait par l’association des haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E) sur la scène nationale surtout internationale pour dénoncer l’esclavage depuis sa création en juillet 2001?
Bilal Ould Werzeg : Je pense que l'AHME fait une partie appréciable du travail de lutte contre les inégalités même si je ne connais pas bien cette organisation.
16- Avez-vous un message qui est cher à adresser aux lecteurs ?
Bilal Ould Werzeg : Lorsque j'étais en exil pour protester contre l'arrestation des membres d'El Hor j'avais écrit un article dont le titre est « Pour une Mauritanie mauritanienne ». Je demande à tous les mauritaniens de travailler pour l'avènement d'une telle Mauritanie fière de son arabité, fière de son africanité qui doit voir en cela une grande richesse qui n'est pas donnée à tout le monde et qui réellement constitue la grandeur du peuple mauritanien.
-Au Secours des Haratine : SOS-Abolition remercie son excellence Monsieur l’ambassadeur Bilal Ould Werzeg d’avoir accepté de répondre à nos questions en lui souhaitant paisible retraite.
Publié par Diko à lundi, mars 18, 2013