samedi 18 août 2012

Repères pour la Mauritanie nouvelle - annexe 5

5 .

Coordination de l’opposition démocratique



déclaration commune des partis et mouvements d’opposition
26 Novembre 2009

Le comportement et les actes du pouvoir issu de l’élection contestée du 18 juillet 2009 se caractérisent par une dangereuse dérive totalitaire consistant à violer systématiquement la constitution, les lois et règlements et à pervertir le système électoral, prolongeant ainsi le régime d’exception. Ces actes se manifestent notamment par de graves concessions au détriment de la souveraineté nationale ainsi que par la négation de l’Etat de droit, l’intimidation de l’élite politique administrative et économique, les règlements de comptes, la marginalisation totale de l’opposition et le non respect de ses droits.

Une telle gestion des affaires publiques provoque de plus en plus un profond désarroi et une grande indignation doublée d’une grave préoccupation pour l’avenir même du pays qui vit déjà une crise politique, économique, financière, sociale et de valeurs sans précédent face à laquelle le général Mohamed Ould Abdel Aziz improvise des solutions démagogiques, populistes et manifestement sans lendemain.

A cela s’ajoute l’insécurité grandissante, les activités terroristes, l’implantation de réseaux mafieux internationaux, l’isolement international et l’incapacité de regagner la confiance des partenaires au développement et des investisseurs déconcertés par  l’instrumentalisation de la justice et les vexations et extorsions de fonds en dehors des procédures légales dirigées de façon sélective contre certains hommes d’affaires, agissements de nature à décourager les investissements et à compromettre ainsi l’économie nationale.

Les partis de l’opposition, préoccupés au plus haut point par cette situation, mus par des sentiments patriotiques, loin de tout calcul politicien et persuadés que la majorité actuelle est incapable de faire face à elle seule aux multiples défis, estiment que pour sortir de cette impasse, préserver les acquis démocratiques ou ce qui en reste et assurer la survie et la stabilité du pays, il est impératif d’instaurer un dialogue politique apaisé entre tous les acteurs politiques, pour aboutir à un mode de gestion concertée des grands problèmes auxquels le pays fait face. Ce dialogue, prévu dans le cadre de l’accord de Dakar, permettra de :
-          sauvegarder la souveraineté du pays et restaurer ses rapports équilibrés avec les grandes puissances et les pays voisins,
-          préserver et consolider les acquis démocratiques en mettant l’accent sur la défense des libertés individuelles et collectives et les droits humains,
-          mettre un terme définitif à l’intrusion de l’institution militaire dans la vie politique et définir sa place et son rôle dans l’édification d’une Mauritanie démocratique,
-          réviser de façon concertée le système électoral pour garantir aux élections la crédibilité et l’équité nécessaires et assurer les chances d’une alternance politique véritable, comme préalable à toute nouvelle échéance électorale, conformément à l’esprit et à la lettre de l’accord de Dakar,
-          définir et mettre en œuvre en y associant toutes les forces politiques, les acteurs économiques et la société civile une stratégie efficace de lutte contre la corruption et la mauvaise gestion, dans la transparence, le respect du droit et loin de tout règlement de comptes, contrairement à l’attitude du pouvoir qui constitue une réelle menace pour la cohésion nationale et la paix sociale,
-          mettre sur pied une administration saine dont l’objectif est de promouvoir le développement du pays et son progrès, en procédant à une étude globale sur de l’état de la nation axée sur le rendement et l’efficacité et mettant un terme à la léthargie dans laquelle se trouve actuellement l’appareil administratif.
-          améliorer, loin de toute démagogie et de politique-spéctacle, les conditions de vie des populations par la maîtrise des prix, la création d’emplois, la mise en œuvre de mécanismes de solidarité nationale et la promotion de politiques cohérentes visant le développement des secteurs productifs notamment l’élevage, l’agriculture et la pêche,
-          organiser un débat national serein autour de thèmes d’importance capitale tels que les moyens de renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale, la promotion d’un meilleur système de santé, la reforme de l’éducation, l’amélioration de la sécurité des citoyens et la promotion de relations extérieures garantissant la souveraineté et les intérêts supérieurs du pays.

A l’occasion de la commémoration du 49ème anniversaire de l’indépendance nationale, en considération à notre mémoire collective, les partis de l’opposition s’inclinent par respect et reconnaissance aux Femmes et Hommes valeureux et patriotes qui ont conduit la Mauritanie à l’indépendance et à l’édification d’un Etat fondé sur une unité nationale solide qui occupe une place honorable dans le concert des nations.

Les Partis et forces politiques signataires :
Alliance Populaire Progressiste – APP
Alliance pour la Démocratie en Mauritanie – ADEMA
Le Parti de l’Alternative
Avant-garde des Forces du Changement Démocratique – AFCD
DEKAALEM – Rassemblement Démocratique pour le Renouveau de la Mauritanie
Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice – IMEJ
Parti National pour la Démocratie et le Développement – ADIL
Parti pour la Liberté, l’Egalité et la Justice – PLEJ
Rassemblement des Forces Démocratiques – RFD
Rassemblement du Peuple Mauritanien – RPM
L’Union des Forces de Progrès – UFP
L’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique - UNAD


II°

DECLARATION 

5 Décembre 2009

Depuis son avènement au pouvoir par la force des armes et d’une élection particulièrement opaque, le général Mohamed Ould Abdel Aziz se présentant comme le Président des Pauvres,  s’évertue d’utiliser le thème sensible de la lutte contre la gabegie pour faire pression sur certains de ses adversaires politiques et compenser son grave déficit de légitimité populaire.
Cet élan dangereux vient de franchir un seuil inquiétant par la prise en otages le jeudi 03 /12 /2009, de plusieurs hommes d’affaires dont la faute est d’avoir soutenu d’autres candidats lors des élections contestées du 18 juillet 2009, et au moment où les services de sécurité nationaux  font face à des défis majeurs –notamment  le rapt de citoyens d’un pays voisin et ami venus chez nous dans le cadre d’une mission humanitaire.

Face à cette situation,  les partis  soussignés :
1. Rappellent que l’assainissement de l’économie nationale et la moralisation de la gestion des
affaires publiques ont toujours été et demeurent une revendication des Partis signataires et
constituent une aspiration légitime de notre Peuple ;
2.  Sont convaincus de la nécessité de mettre fin aux pratiques immorales et dangereuses pour l’économie ,la survie du pays, que sont le détournement des deniers publics, le gaspillage de l’aide extérieure, le népotisme,  la corruption,le blanchiment d’argent et  le trafic narcotique ;
3-  Considèrent que toute politique de moralisation des affaires publiques est vouée à l’échec tant  qu’elle n’implique pas l’ensemble des forces vives du pays et  ne traduit  pas l’expression d’un choix national responsable, conscient et concerté ;
4- estiment qu’aucun travail contre la gabegie ne saurait être crédible en l’absence de l’éclaircissement de la gestion de la période transitoire du général qui prétend s’acquitter lui même. L’opposition estime que le traitement de la gabegie d’avant 2005 ne saurait être engagé en l’absence d’un cadre concerté, transparent et dans le plein respect des lois et règlements en vigueur ;
5- Mettent en garde le pouvoir contre les conséquences de sa politique  formulée à l’emporte-pièce , menée de façon improvisée, partisane et sélective  qui revêt  l’aspect évident d’une politique de règlement de comptes  faisant   peser une grave menace sur l’économie nationale,  la crédibilité de l’Etat et la stabilité du pays..
6-Appellent l’opinion nationale et internationale à prendre à sa juste mesure  la politique démagogique du General Ould Abdelaziz et à soutenir la  présente proposition pour éviter à notre pays  de tomber dans  le  désordre  dont le spectre se fait de plus en plus menaçant. 

Les Partis signataires ;

AFCD – ADIL – Alternative – APP – PLEJ – RDPM – RFD – UFP – UNAD   


III°


PLATE-FORME POLITIQUE

10 Décembre 2009

Nous, partis politiques mauritaniens, signataires de la présente plate-forme :

-         Partant de notre foi inébranlable en la toute puissance d’Allah,
-         Fermement engagés pour la défense de la  souveraineté de l’indépendance de notre pays et de l’unité de notre peuple,
-         Soucieux de voir s’instaurer dans notre pays une justice garantissant les droits de chacun et l’égalité   de tous devant la loi, fondement de tout développement durable,
-         Décidés à défendre les libertés individuelles, à promouvoir l’état de droit, et à préserver les acquis démocratiques arrachés par  notre peuple au prix de grands sacrifices.
-         Conscients des multiples dangers qui menacent le pays aux plans politique, économique et social et de la sécurité ;

Annonçons notre coalition dans un cadre politique unifié, dénommé Coordination de l’Opposition Démocratique dont la présente plate forme constitue la référence pour l’action commune, en tant que pôle politique opposé au pouvoir issu des élections contestées du 18 juillet 2009.

La situation de notre pays est caractérisée aujourd’hui par l’implantation de réseaux mafieux internationaux, l’insécurité montante, la dégradation continue des conditions de vie des populations, l’improvisation dans la gestion des affaires publiques, la désorganisation d’une administration déjà en voie de déliquescence, les atteintes graves à notre souveraineté ainsi qu’à  nos intérêts majeurs, faisant ainsi peser sur notre pays de grandes menaces, pouvant mettre en cause sa cohésion et sa stabilité.

Ces risques sont d’autant plus graves qu’ils interviennent dans un contexte politique préoccupant marqué par une dérive totalitaire du pouvoir, par la perversion du système électoral rendant illusoire toute alternance démocratique, une négation de l’Etat de droit, l’intimidation de l’élite politique, administrative et économique du pays, les règlements de comptes qui caractérisent les premières sorties du pouvoir en place.

Ce contexte est par ailleurs marqué par la marginalisation de l’opposition, le non respect de ses droits reconnus, notamment sa totale exclusion des médias publics, l’absence de tout dialogue malgré l’incapacité manifeste du pouvoir actuel de faire face aux défis de l’heure. Les éléments de ce constat placent notre pays sur une trajectoire des plus incertaines.

Pour préserver la paix sociale, la sécurité et  la réconciliation et la stabilité dans notre pays et afin d’assurer la sauvegarde de nos acquis démocratiques, l’impasse politique résultant d’une telle situation doit être impérativement dépassée. Pour ce faire, la Coordination de l’Opposition Démocratique se fixe les objectifs suivants:

1.   La défense de la souveraineté et de l’indépendance du pays, qui n’ont jamais été aussi gravement menacées.

2.   L’instauration d’un dialogue politique apaisé entre les différents pôles, déjà prévu par les dispositions convenues de l’Accord de Dakar par ailleurs non respecté. Ce dialogue devant aboutire à une entente sur les enjeux nationaux majeurs.

3.   Définition de la place et du rôle de l’armée dans l’édification d’une Mauritanie démocratique afin de tenir l’institution militaire à l’écart du jeu politique pour préserver sa cohésion et son professionnalisme dans le cadre des institutions républicaines

4.   La mise en place consensuelle de mécanismes adéquats, assortis d’une révision du système électoral, de nature à assurer aux élections la crédibilité nécessaire. Ce préalable essentiel devra faciliter la préservation des acquis démocratiques et leur consolidation

5.   La défense permanente des libertés individuelles et collectives et le rejet de toutes les manifestations de l’état d’exception.

6.   La lutte contre la corruption et la mauvaise gestion dans la transparence, le respect du droit et de l’impératif de cohésion nationale, loin de tout règlement de comptes.
7.   La réforme de l’administration sur des bases rationnelles et modernes en n’en faisant un  instrument efficace capable de répondre aux exigences du développement, la lutte contre la pauvreté et à l’édification  d’une administration de proximité répondant  avec efficience aux besoins du Citoyen.
8.   L’amélioration des conditions de vie des populations sans démagogie ni populisme, par la mise œuvre de la solidarité nationale active avec les plus démunis d’une part, et des politiques économiques cohérentes orientées vers la promotion des secteurs de production générateurs de revenus et d’emplois d’autre part.
9.   Promotion de l’investissement intérieur et extérieur public et privé de manière à assurer un développement durable.
10.   La poursuite des efforts de l’opposition, dans un élan unitaire, pour favoriser l’émergence d’une société plus libre, plus unie, plus juste et plus égalitaire.

Pour atteindre les objectifs soulignés plus haut, l’action des partis d’opposition sera guidée par les principes de conduite énoncés ci-après:
- L’adoption d’une plate-forme pour unifier le discours politique.
- La gestion commune des rapports des partis de la Coordination avec le pouvoir.
- La résistance commune à toute manifestation de dérive despotique.
- Le recours aux formes d’action de masse respectueuses de la légalité.
- La redynamisation et la coordination de l’action parlementaire commune.
- L’utilisation maximale de la scène médiatique.
- L’adoption d’une approche de proximité en matière d’action d’information et de sensibilisation des populations.

En matière d’organisation, les partis d’opposition conviennent :
- D’unir leurs efforts pour faire aboutir leur plate-forme dans le cadre de la présente  Coordination.
- D’ouvrir cette coordination à l’adhésion de toutes les forces d’opposition qui en feraient la demande.


Les partis signataires

Alliance Populaire Progressiste( APP)  -  Avant-garde des Forces du Changement Démocratique (AFCD) - Pacte National pour la Démocratie et le Développement(ADIL) - Parti de l’Alternative ( EL BEDL) - Parti pour la Liberté, l’Egalité et la Justice(PLEJ) - Rassemblement des Forces Démocratique ( RFD) - Rassemblement du Peuple Mauritanien ( RPM) - Union des Forces du Progrès(UFP) - Union Nationale pour l’Alternance Démocratique(UNAD)


IV

Mémorandum du 7 Mai 2010

Le 17 avril dernier, et au cours d’un meeting imposant, les leaders de la Coordination de l’Opposition Démocratique ont demandé, solennellement, le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz. Cette revendication que les thuriféraires du régime s’empressèrent d’interpréter comme un « appel à la sédition » et même « au coup d’Etat militaire » constitue, en réalité un appel à l’intensification de la lutte démocratique pour mettre à nu l’incapacité du pouvoir et précipiter le départ de celui-ci, qui constitue désormais un sérieux danger pour le pays. Elle est le fruit d’une mûre réflexion sur la situation actuelle de la Mauritanie, et s’appuie sur quatre constats majeurs :


I-   Le régime a délibérément saboté l’Accord de Dakar

L’Accord de Dakar était sensé permettre à la Mauritanie de dépasser la grave crise où l’avait plongée le coup d’Etat du 6 août 2008 et de renouer avec l’ordre constitutionnel de manière crédible et apaisée. Malheureusement, Mohamed Ould Abdel Aziz l’a saboté dès sa signature, en respectant  uniquement les clauses qui servaient son dessein de rester au pouvoir  et en violant une à une toutes les autres. Ainsi, et sans être exhaustives, les transgressions suivantes ont été alors constatées par l’Opposition :
ü     La manipulation avérée du fichier et du recensement électoraux ;
ü     La partialité de l’armée dont des officiers supérieurs ont ouvertement battu campagne pour le candidat Ould Abdel Aziz ;
ü     Le maintien de fait du Conseil militaire de la junte  qui s’est réuni le lendemain de la démission de l’ancien Président de la république, alors qu’il était sensé avoir été dissout ;
ü      Le blocage par le Premier ministre du décret portant les démembrements de la CENI ;
ü     La poursuite par le CSA et le Commissariat aux Droits de l’homme de la distribution des vivres au nom de la campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz ;
ü       La tolérance par les autorités de Dava TV, un média de campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz  et l’interdiction et la confiscation du matériel de la radio For Mauritania  qui soutenait un des candidats de l’Opposition.
ü     La promulgation par deux fois de décrets unilatéraux convoquant le collège électoral : le premier le 23 juin, rejeté par le Conseil Constitutionnel, le second promulgué, à l’insu du Gouvernement de transition,  par le Premier ministre qui se déliait ainsi de son engagement sur l’honneur d’être neutre. Ces décrets ont constitué de véritables coups d’Etat civils, dont l’un a été déjoué et le second a permis à Mohamed Ould Abdel Aziz d’organiser la Présidentielle du 18 juillet 2010 à sa guise.
Malgré ces infractions - dénoncées en leur temps – l’Opposition démocratique a, chaque fois, choisi d’éviter toute action de nature à compromettre le processus de transition consensuel, dans la perspective que le dialogue national inclusif prévu par l’Accord de Dakar allait permettre, abstraction faite des résultats du scrutin, à la Mauritanie de résoudre enfin les questions de fond que sont l’enracinement de la démocratie et la prévention de changements anticonstitutionnels de gouvernement.
 L’Opposition démocratique donnait ainsi un gage indéniable de son patriotisme et de son sens de la responsabilité nationale.


II- Le régime est resté militaire sous un vernis démocratique

Après les élections et la proclamation irrégulière des résultats sur la base d’un faux procès-verbal de la CENI, le chef du régime actuel opposa une fin de non recevoir à l’unique – et légitime- doléance de l’Opposition : ouvrir une enquête sur les irrégularités qu’elle estimait avoir entaché le scrutin. S’étant toujours abstenue, comme on l’a vu, de répondre aux violations provocatrices de l’Accord de Dakar pour sauver la sortie de crise, elle aurait certainement accepté les résultats d’une enquête, quels qu’ils eussent été. En refusant celle-ci et préférant faire entériner son « élection » à la sauvette, Mohamed Ould Abdel Aziz a raté une première fois la mue démocratique de son régime, jetant un discrédit sérieux sur la transparence du scrutin et donc sur la légitimité dont il se prévaut aujourd’hui. L’histoire est d’ailleurs en train de donner raison à l’Opposition démocratique depuis quelques semaines : déclarations de l'ancien président de la CENI mettant en cause la régularité du procès-verbal de la Commission ayant servi à la proclamation des résultats et celles  d’un haut responsable français, indiquant que Ould Abdel Aziz avait « organisé des élections frauduleuses ». Il a, par la même occasion, révélé que son propre pays avait « tout simplement fermé les yeux ».

En outre, l’Accord de Dakar avait prévu une clause (point 4, paragraphe VII) pour surmonter les crises et différends qui subsisteraient après l’élection présidentielle, réaliser la réconciliation nationale et instaurer la stabilité politique en donnant, notamment, une solution concertée à la question cruciale de la place de l’institution militaire et sécuritaire dans le système démocratique ; source réelle de l’instabilité politique que connaît notre pays. Pour Mohamed Ould Abdel Aziz, ce dialogue, qui aurait établi des bretelles entre la classe politique et lui et réduit son isolement à l’intérieur, constituait une autre occasion de réussir la mue démocratique de son régime. En le rejetant il rate, une seconde fois, l’opportunité de tourner la page de cette légitimité non trouvée ; naviguant à contre-courant de la tradition politique des régimes démocratiques et même du simple bon sens politique. Quel pouvoir, en effet, au sortir d’élections  - dont les résultats ont été reconnus par ses adversaires ou non - n’a pas besoin d’apaisement et de normalisation du climat politique pour gouverner dans la sérénité et mettre en œuvre son programme ? Le régime actuel semble, au contraire, se complaire dans la crise et même œuvrer à l’aggraver ; s’emmurant dans l’autocratie, sourd aux appels de la COD et aux injonctions  du Groupe de Contact international, réuni à Nouakchott en septembre 2009.  Pire encore, et alors qu’il devait œuvrer  à l'apaisement et à la réconciliation, il s’est lancé dans une campagne de règlements de comptes avec tous ses adversaires dans l'administration et dans le milieu des affaires. Ensuite, et sous le prétexte fallacieux de la lutte contre le terrorisme, il a ouvertement entrepris de légaliser l'instauration d'un Etat policier, remettant en cause les acquis de démocratie et de libertés consacrées par la Constitution de 1991.
Pour couronner sa tendance despotique, Mohamed Ould Abdel Aziz vient, dans une déclaration publique, de rejeter l'Accord de Dakar, seul cadre de la solution de sortie de crise, en vertu duquel il prétend avoir été élu. Ce faisant il a définitivement invalidé lui-même la seule référence à la légitimité de son pouvoir.

III-  Le régime viole toutes les lois de la République et en méprise les institutions
Mohamed Ould Abdel Aziz a tendance à violer toutes les lois du pays, dans un mépris ostentatoire des institutions et de la séparation des pouvoirs :
o       Dès sa prise du pouvoir, il a procédé au limogeage abusif de hauts fonctionnaires de l’Etat qui disposaient, au titre des lois de la République, de mandats toujours en cours : Le Gouverneur de la Banque Centrale et le Président du Conseil Economique et Social.
o       Il refuse, à ce jour, de s’appliquer à lui-même, aux membres de son gouvernement et aux hauts fonctionnaires qu’il nomme et limoge toutes les semaines, la loi sur la transparence financière, dite loi sur l’obligation de déclaration de patrimoine.
o       Il a ordonné l’utilisation de 50 millions de dollars, don d’un pays frère à la Mauritanie, à l'insu du Parlement. A ce jour, ce montant dont il a reconnu lui-même avoir déjà utilisé une partie, ne figure sur aucun des budgets 2008, 2009 et 2010.
o        Il a placé l’appareil judiciaire sous l'autorité du Parquet général, rendant la détention, la libération et d’autres décisions touchant le droit des gens entre les mains du ministère public et délestant les juges de leurs pouvoirs.
o       Il a dénoncé, dans un meeting populaire, la décision du Conseil Constitutionnel d'invalider le projet de loi anti-terroriste, dans un mépris évident de cette institution à laquelle il doit pourtant ce qu’il appelle sa « légitimité ».
Une telle propension à piétiner les institutions et les lois de la République constitue une véritable menace contre l'ordre démocratique et la séparation des pouvoirs.

IV- La gestion par le régime des affaires du pays est ruineuse
En plus de son comportement dictatorial, le régime actuel prouve, dix mois après les élections, qu’il est non seulement incapable de gouverner le pays mais que sa gestion des affaires publiques  est ruineuse et constitue un grave danger pour l’existence même de la Mauritanie. Qu’on en juge :

(1)   La conduite par des affaires du pays par Ould Abdel Aziz ne semble s’appuyer sur aucune vision politique, aucune stratégie de développement ;  il navigue  à vue, avec pour seule ligne directrice son humeur et ses lubies. La dérive populiste du régime institue une conception étriquée des besoins en développement du pays, aujourd’hui définis, décidés et mis en œuvre au gré du maître du palais.
(2)   L’administration est paralysée. Après avoir été vidée de toutes ses compétences par le limogeage des opposants ou supposés tels, elle a été affaiblie par les nominations systématiques de proches et de soutiens politiques du chef du régime, dont l’autoritarisme et le pouvoir personnel étouffent  le gouvernement et inhibent les quelques velléités professionnelles chez ceux qui en ont encore dans les autres rouages de l’Etat.
Aujourd’hui, et renouant avec des pratiques révolues, il se sert de l’administration  centrale et territoriale comme des auxiliaires de l’UPR, dont les « implantations » se transforment en une véritable opération d’enrôlement des populations dans les rangs de cette formation politique, au moyen de la corruption, de l’intimidation et de l’amalgame entre l’Etat et le « Parti ». 
(3)   Le tissu économique du pays est détruit et nos relations avec les bailleurs de fonds sont compromises : La pêche, l’extraction minière, l’agriculture et l’élevage sont à genoux à cause des politiques inconséquentes de ce pouvoir. Nous n’en voulons pour preuve que le pillage des ressources de la SNIM, devenue presque l’unique pourvoyeur en liquidités du Trésor public et l’annulation de la campagne agricole 2009 – 2010, qui se traduit déjà par de sérieuses menaces de famine contre nos populations. Et comme s’il n’était pas assez grave d’affaiblir les principaux leviers de l’économie nationale, le pouvoir a compromis aussi de nombreux financements étrangers, en reniant des engagements pris avec les bailleurs de fonds (ex : la libéralisation des transports) ou en oubliant, par incurie du gouvernement, d’élaborer des projets cohérents dont les financements, qui existent déjà, risquent malheureusement d’être perdus pour la Mauritanie.
(4)    Les prix montent aujourd’hui de manière exponentielle, même ceux qui ont baissé sur le marché international (le riz, le sucre, etc.) grevant, chaque jour davantage, le pouvoir d’achat de nos citoyens, dont plus de 250 000 sont menacés de famine et de malnutrition, et des centaines de milliers d’autres souffrent la soif et les maladies graves (résurgence de la tuberculose, de la polio et de la rougeole).
(5)   le chômage, surtout des jeunes, atteint des proportions inquiétantes, avec 28 000 diplômés jetés sur le marché du travail, sans qu’aucun projet générateur d’emploi ne soit initié, ni en perspective !
(6)    La gabegie, dont Mohamed Ould Abdel Aziz a pourtant prétendu être le pourfendeur intrépide, atteint aujourd’hui des proportions jamais  égalées ces trente dernières années : des scandales sont révélés chaque jour par la presse locale(électroniques en particulier) : marchés complaisants du ministère de la santé, devenu la chasse gardée d’un seul fournisseur, fortement lié à Ould Abdel Aziz lui-même, marchés BTP octroyés tout aussi complaisamment à un autre élu proche du chef du régime(prison d’Aleg), sociétés d’Etat transformées en commissionnaires et sous-traitantes de personnes ou d’entreprises en relation avec des hommes du pouvoir (scandale Boforce/ENER), des financements dissipés sans laisser de trace(l’UE demande des justificatifs pour 19 millions d’Euros dont la destination demeure inconnue) et d’autres non budgétisés à ce jour (les 50 millions de Dollars évoqués plus haut), administrations asservies à des privés influents par népotisme, etc. Si on ajoute à cela qu’un lobby puissant a fait main basse sur le secteur de l’Import-export et s’apprête à investir le BTP et les banques, on a vite fait de se rendre compte que notre pays est entré de manière avancée dans une économie de mafia organisée.
(7)   L’insécurité, dont Mohamed Ould Abdel Aziz avait jeté la pierre à l’ancien Président de la République a malheureusement atteint, elle aussi, des proportions jamais connues dans cette terre de paix et de sécurité : Des garnisons et des postes militaires ont été attaqués, des étrangers ont été agressés (un américain  tué en plein jour au Ksar), d’autres enlevés sur notre territoire ; érigeant notre pays en repère pour le terrorisme international et, plus grave encore,  des tensions larvées menacent d’éclater à nos frontières.
En même temps, les cartels de la drogue font la loi chez nous et l’argent de la cocaïne se blanchit, semble-t-il, dans les circuits « informalisés » de notre économie ! Un documentaire de Canal+ diffusé le 19 mars dernier, accuse un grand officier mauritanien d’être complice des trafiquants et, à ce jour, aucune réaction des autorités face à cette accusation !
(8)   L’unité nationale est menacée, à cause du réveil des réflexes et tensions identitaires délibérément provoqué par le pouvoir lui-même, pour cacher les échecs du gouvernement et l’incapacité de Mohamed Ould Abdel Aziz à trouver des solutions aux problèmes des populations comme, par exemple, celui des réfugiés qui, après avoir regagné le pays dans l’enthousiasme et l’espérance, sont en train de rebrousser chemin en masse, fuyant les souffrances insupportables de l’abandon et de la négligence par les autorités. Jouant à la diversion, le régime tente de jeter les composantes de notre peuple les unes contre les autres, attisant tantôt la colère des étudiants négro-africains par l’annonce d’une «arabisation intégrale de l’administration», et tantôt celle des étudiants arabes en remettant en cause le statut de langue officielle de l’arabe, mettant en péril la cohésion sociale et l’entente entre nos populations.
(9)   La souveraineté nationale est bradée dans une recherche effrénée de donateurs pour couvrir les déficits financiers de l’Etat. Des forces militaires étrangères s’installent sur notre territoire, transformé en zone de contact entre des forces étrangères et le terrorisme international, sans aucune concertation avec la classe politique.
(10)                      Au plan diplomatique, des alliances imprudentes sont scellées dans le cadre d’une politique étrangère inconséquente, qui fait plus de cas d’une convention avec un pays situé à des milliers de kilomètres du nôtre (l’Azerbaïdjan) que de nos relations avec le Maroc, l’Algérie, le Mali ou le Sénégal ; nos voisins immédiats. Elle s’emploie d’ailleurs à compromettre ces mêmes relations : neutralité dans le conflit du Sahara mise en cause, tension avec le Mali, mésentente avec le Sénégal au sujet des poste-frontières, etc.
(11)                      Enfin, le discours politique a été rabaissé au niveau du dénigrement, de l’invective et de  l’humiliation, dans un mépris sans précédent de nos valeurs culturelles et de nos mœurs politiques.

Tirant les conclusions de tout ce qui précède, et après avoir longtemps appelé Mohamed Ould Abdel Aziz au dialogue dans l’espoir que la crise multidimensionnelle dans laquelle il a plongé la Mauritanie soit désamorcée par ce biais, et devant le refus obstiné de l’autre partie et son entêtement à persister dans sa fuite en avant suicidaire pour notre pays, l’Opposition démocratique a décidé, assumant pleinement ses responsabilités vis-à-vis du peuple mauritanien, d’appeler, solennellement, au départ de ce régime aux réflexes despotiques impénitents et à la gestion catastrophique.


APPEL aux forces armées à l’occasion de leur fête
24 Novembre 2011

La célébration de la fête des forces armées nationales et de sécurité nous offre, opportunément, l’occasion de présenter nos félicitations sincères aux forces armées nationales et de sécurité pour cet anniversaire qui revêt une importance majeure pour la Nation entière, surtout dans le contexte national, régional et international actuel, marqué par de multiples menaces qui pèsent sur la souveraineté et l’existence même des Etats.

C’est, aussi, l’occasion idéale  pour vous adresser, à vous  officiers, sous-officiers et hommes de troupe, le présent message solennel, au nom de franges importantes, voire de l’ensemble du peuple mauritanien :

En choisissant le métier des armes, vous avez opté, en toute noblesse, pour servir la Mauritanie de toutes vos forces et défendre, au prix de votre vie, son indépendance, l’intégrité de son territoire et les droits et la liberté de son peuple. Vous avez opté pour un métier exceptionnel, qui vous donne des devoirs tout aussi exceptionnels : le courage, l’abnégation, la fidélité, la loyauté, le sens civique, la servitude, le dévouement, la discipline, l’obéissance et d’autres valeurs du code militaire qui font de vous des citoyens exceptionnels à qui la Nation entière est redevable d’honneurs et d’égards sans limite.

Vous n’avez pas opté pour être au service de régimes dérogatoires à l’ordre constitutionnel, fussent-ils issus des vos propres rangs, ni pour servir des intérêts autres que ceux de votre pays, ni être assujettis à des individus ou des lobbies particularistes, ni pour vous taire sur la violation perpétuelle du serment militaire.
 
En choisissant le métier des armes,  vous n’avez pas opté pour être des instruments de répression de votre peuple, ni une couverture pour le pillage des ressources de votre pays et son engagement sur la voie périlleuse de la déstabilisation.

En choisissant le métier des armes, vous avez opté pour devenir l’incarnation de l’unité nationale et de la cohésion du peuple ; le lieu où s’estompent toutes les divergences et s’éliminent tous les contentieux, non une source de controverse politique et un objet de discorde.

La Mauritanie traverse aujourd’hui une situation alarmante. Les dangers la guettent de tous les côtés: Impasse politique, délabrement économique aggravé de pillage à ciel ouvert de nos ressources, tensions sociales et menaces de toutes sortes sur l’unité nationale, spectre de la famine, insécurité à l’intérieur et sur les frontières, contexte régional dangereusement porteur de changements peu rassurants pour la pérennité du pays et l’intégrité de son territoire.

Cette situation, dont l’un des faits marquants est la controverse autour de la place de l’armée sur l’échiquier national et le débat qu’elle suscite est pleine de risques pour la Mauritanie et nous invitons chacun d’entre vous à y réfléchir profondément.

Si,  aujourd’hui, de larges franges de notre peuple, de sa classe politique en particulier, font de ce débat une urgence nationale de premier ordre,  ce n’est aucunement  par un quelconque parti-pris vis-à-vis de l’honorable institution militaire, ni par hostilité – oh que non ! – au rempart de l’indépendance et de la souveraineté du pays que vous êtes, mais bien par souci de préserver l’armée, et à travers elle la Nation entière, contre les périls liés à sa déviation de sa mission véritable.

La place de l’institution militaire, tous corps confondus, est aux avant-postes pour la défense du territoire national non dans les antichambres de la politique politicienne. La place des forces de sécurité nationales est dans les points névralgiques de nos villes, à veiller sur la sécurité et la quiétude des citoyens, non à réprimer les manifestants, noyauter les partis ou intimider les hommes politiques. La place des hommes en uniformes est là où l’exercice de leur noble mission les appelle, non dans le terrain trouble des magouilles politiques, ni dans les milieux boueux des affaires douteuses.

Les pouvoirs dictatoriaux sont passés de mode. Ils ont démontré, partout dans le monde et en Mauritanie particulièrement, leur échec à assurer le développement des pays où ils s’installent et le bonheur des peuples qu’ils gouvernent. La présence au pouvoir d’un officier qui n’a quitté l’uniforme que formellement est, aujourd’hui, la source de tous les problèmes de notre pays et de nos citoyens. Il est temps que cela change et que l’armée nationale redevienne ce qu’elle doit réellement être : une armée républicaine une et indivisible qui n’a d’allégeance que pour les institutions de la République. Il est temps que l’Institution militaire redevienne le rempart du peuple mauritanien contre les agressions extérieures ; la garante de la stabilité du pays et du bon fonctionnement de ses institutions.

C’est dans l’ordre républicain et lui seul que vous serez la fierté de tous les Mauritaniens, l’incarnation de l’unité nationale et de la cohésion du peuple.

Vivent les Forces armées nationales et de sécurité

Vive la Mauritanie

VI°

CHARTE D’HONNEUR
3 Août 2012


-                     En référence au Protocole d’accord constitutif de la C.O.D signé le 10/12/2009, les Partis et Formations politiques  fédérés au sein de la C.O.D. :

-                     Considérant l’aggravation de la crise politique et institutionnelle dans laquelle se débat  le pays depuis la prise de pouvoir par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz le 6 Août 2006, consécutivement à un coup d’Etat ;

-                     Considérant l’entêtement de Mohamed Ould Abdel Aziz à poursuivre sa démarche putschiste visant à soumettre à son pouvoir personnel  et solitaire toutes les institutions exécutive, législative et judiciaire du pays et ce, en violation criante et continue de la constitution et des lois, grâce à l’instrumentalisation d’un Parlement hors mandat, d’une Magistrature sous ordre, d’un Gouvernement sans prérogatives et d’une administration paralysée ;

-                     Considérant le péril qui pèse sur l’unité nationale du fait des agissements du système mis en place par Ould Abdel Aziz, lequel cultive sciemment les particularismes  raciaux et excite nos communautés les unes contre les autres ; péril aggravé, de surcroît, par la mauvaise gestion du retour des déportés et la négligence du passif humanitaire ;

-                     Considérant l’échec du Gouvernement  à éradiquer la pratique de l’esclavage et à remédier à ses séquelles économiques, sociales et culturelles  ainsi qu’aux mentalités rétrogrades dont les effets néfastes  continuent d’affecter nombre de nos concitoyens à travers les réalités que sont l’ignorance, la marginalisation et  les privations ;

-                     Considérant le sabotage délibéré de toutes les tentatives sérieuses de dialogue, suite au reniement par le pouvoir de ses engagements consignés dans l’accord de Dakar, ainsi que des ententes et accords intervenus par la suite avec certaines forces politiques nationales ;

-                     Considérant, le pillage systématique des ressources du pays, ressources minières, halieutiques, pétrolières, financières et foncières, pillage organisé par  Ould Abdel Aziz par le biais d’accords à forte coloration gabegiste et de contrats suspects consentis à une poignée de ses proches ;

-                     Considérant le désarroi généralisé que ressentent tous les mauritaniens du fait d’une conscience chaque jour plus grande de la déliquescence de l’état et de la mauvaise gouvernance, avec comme conséquences une dégradation sans précédent des conditions de vie des populations, suite à la flambée ininterrompue des prix,  à la généralisation du chômage, à l’extension des maladies et à l’échec du pouvoir à faire face aux calamités  naturelles que constituent la sécheresse et les inondations dévastatrices ;

-                     Considérant les résultats néfastes d’une vision sécuritaire traduite à travers la poursuite  d’une guerre par procuration hors des frontières du pays ; guerre qui eut pour effet la perte de dizaines de vies au sein des meilleurs de nos soldats et de nos officiers et pour conséquence la possibilité pour les organisations terroristes d’étendre leur influence sur de larges portions du territoire d’un pays voisin, créant ainsi  un croissant embrasé ceinturant plus de la moitié du territoire mauritanien.

-                     Considérant l’isolement diplomatique que connait notre pays au sein de son environnement africain et arabe du fait de la politique aventuriste d’Ould Abdel Aziz qui a misé sur des régimes despotiques  qui se sont finalement écroulés sous la pression de leurs peuples en révolte ; Ould Abdel Aziz qui s’est délibérément et plus d’une fois comporté de manière blessante vis-à-vis de nos voisins, portant ainsi préjudice aux intérêts de notre peuple ;

Fidèles à l’appel de notre peuple qui, à l’égal de ses frères arabes et africains aspire à la réalisation de ses ambitions légitimes en matière de justice, de démocratie et de développement ;

Nous, Partis et Formations politiques, réunis au sein de la Coordination de l’Opposition Démocratique, ainsi que les personnalités politiques partie prenantes à la présente Charte, nous engageons devant Allah et le peuple mauritanien à ce qui suit :

Premièrement :
Poursuivre le combat démocratique et pacifique  sous toutes ses formes,  jusqu’à la réalisation de notre objectif : le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz du pouvoir et la rupture définitive avec les régimes autocratiques qui ont conduit le pays au bord de  l’abîme.

Deuxièmement :
Œuvrer pour l’édification d’un système de démocratie pluraliste dont les contours seront définis en concertation avec les forces politiques et organisations de la Société Civile dans le cadre d’une période transitoire pour laquelle la C.O.D présentera un projet.

Troisièmement :
Unifier les positions de tous ses membres à propos des évènements politiques majeures  et ainsi, s’abstenir de tomber dans le piège de démarches unilatérales dont l’expérience passée a démontré l’inutilité.
Dans ce cadre la C.O.D confirme ce qui suit :
1.                  Sa détermination à proposer une réforme du cadre institutionnel et un programme de gouvernement convenu entre ses membres.
2.                  Son refus de tout processus électoral unilatéral ne présentant pas les critères requis de transparence, d’indépendance et de consensus national.
3.                  L’éloignement de tous ses membres  de toute approche politique qui ne contribue  pas  à accélérer  le départ d’Ould Abdel Aziz du pouvoir et n’assure pas la rupture définitive avec les régimes autocratiques dans le pays.

Quatrièmement :
 Œuvrer avec détermination au renforcement de l’unité nationale par la poursuite du combat en vue du règlement du passif humanitaire, de la résolution des difficultés des déportés et de la mise en œuvre de solutions appropriées aux problèmes fonciers et culturels, ainsi que par la lutte contre l’esclavage et ses séquelles économiques, sociales, culturelles et psychologiques, à travers des programmes spécifiques ; ceci sans préjudice du soutien aux opprimés des différentes couches et composantes de notre peule, victimes de l’iniquité, de la marginalisation et des privations imputables au pouvoir et à sa politique économique.

Cinquièmement :
Lutter contre le terrorisme et toutes les formes de crimes organisés, à partir d’une approche multiforme, prenant pour fondements l’instauration de la justice sociale dans le cadre d’une démocratie véritable et l’émergence d’un consensus national, constituant point d’appui à nos forces armées ; s’appuyant dans le même temps sur la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme ; se concluant enfin par une concertation coordonnée avec tous les pays concernés par le phénomène, et, en premier lieu, les pays du voisinage.

Sixièmement :
Œuvrer à restaurer la Mauritanie dans le rang qui fut le sien au sein des pays à influence,  dans le monde arabe, africain, musulman et international ; ceci grâce  à une diplomatie avisée, car fondée sur les intérêts du peuple mauritanien et conçue pour réparer les errements du pouvoir actuel dans le respect des impératifs du bon voisinage, de la souveraineté nationale et du soutien aux peuples opprimés et, en premier lieu, ceux en révolte contre leurs régimes tyranniques.

Septièmement :
Les membres de la Coordination de l’Opposition Démocratique s’engagent au respect de tous les articles de la présente charte qu’ils considèrent comme document de référence définissant le comportement de chacun des signataires en matière de politique commune.

Fait à Nouakchott, le 13 Ramadan 1433 de l’Hégire correspondant au 03 Août 2012

                               Les signataires


PERSONNALITES POLITIQUES NATIONALES


Brève présentation



PARTIS ET MOUVEMENTS POLITIQUES

Présentation brève

ELY O/ MOHAMED VALL
Président de la transition 2005-2007
UNIONDESFORCESDE PROGRES
Parti de gauche (Ex-MND+), Président : Mohamed Ould Maouloud
ABDERRAHMANE O/ BOUBACAR
Ancien colonel, Chef d’Etat-major nommé par Sidioca le 6 août 2008
RASSEMBLEMENT POUR LA DEMOCRATIE ET L’UNITE
Parti du Centre démocrate. Président :Ahmed Ould Sidi Baba


Parti islamiste modéré. Président Jamil Ould Mansour


RASSEMBLEMENT DES FORCES DEMOCRATIQUES
Parti d’obédience libérale. Président AhmedOuld Daddah


UNION NATIONALE POUR L’ALTERNANCE DEMOCRATIQUE
Regroupement de partis et de personnalités. Président : Abdel Goudouss Ould Abeidna


PARTI MAURITANIEN POUR L’UNION ET LE CHANGEMENT
Parti d’obédience nationaliste arabe, né du Mouvement des « cavaliers du Changement » auteurs de la tentative de putsch de 2003. Président : Saleh Ould Haanenna


MOUVANCE POUR LE CHANGEMENT DEMOCRATIQUE
Mouvement de gauche, regroupant des personnalités du parti Adil qui ont quitté leur formation après que MOAA ait refusé de respecter l’accord qui lie les deux parties. Président : Moussa Fall




PARTI DE LA LIBERTE, DE L’EGALTE ET DE LA JUSTICE
Parti africaniste (négromauritanien dit-on ici). Président : Bâ Mamadou Alassane


AVANT-GARDES DES FORCES DE CHANGEMENTS
Parti de jeunes technocrates aux obédiences politiques multiples. Président : Moulaye El Arbi Ould Moulaye M’Hamed


CONVERGENCE DEMOCRATIQUE NATIONALE
Parti créé par des membres du gouvernement de la transition 2005-2007. Président : Me Mahfoudh Ould Bettah(ministre de la justice sous Ely O. Med vall)


PARTI EL MOUSTAQBEL
Parti créé par des haratines dissidents de l’APP de Messaoud O. Boulkheir. Président : Mohamed Ould Borbosse(Ministre sous Sidioca)



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