samedi 28 novembre 2009

lecture du Coran - sourate 6 Les troupeaux . 127 à 165

soir du samedi 28 Novembre 2009

Une lecture du Coran, pour un chrétien, ne peut être neutre, surtout si elle est empathique. J’apprends le sens que d’autres ont de Dieu, je vais à Dieu selon leur chemin et leur enseignant, et j’en reçois un regard me faisant différencier et caractériser mon propre chemin, celui que j’ai reçu. L’absence du Fils, la non-personnalisation de l’Esprit ne me désorientent pas, dans cette lecture coranique, elles me pèsent quand je suis en dehors. Le texte et ce à quoi il appelle, sont nus, d’autant plus impérieux, directs et sévères.


Sourate 6 127 à 165

En forme de recommandations au Prophète pour la justesse de son prêche. Chacun a le rang de ce qu’il fait : ton Maître n’est pas inattentif à ce qu’ils font 132. Ô mon peuple, agissez selon votre condition, j’agis selon la mienne… les fraudeurs ne sont pas féconds 135.
Toujours cette perspective de l’ultime rassemblement, le jour où il les réunira tous. Une dialectique presque pastorale : nous accordons notre protection à certains fraudeurs pour qu’ils châtient les crimes de certains autres… Ton Maître ne détruit pas des cités, par fraude, leurs tentes étant inattentives.

Et cette toute-puissance de Dieu, active constamment dans nos vies et dans chacune des circonstances si particulières qu’elles paraissent : Si Allah le décidait, ils ne le feraient pas : laisse-les à leurs illusions… 147 A Allah, l’argument péremptoire ! S’il l’avait décidé, il vous aurait tous guidés. La foi, l’agir, le croire sont donnés par Dieu

L’interrogation essentielle pour le chrétien sans doute, mais qui habita le Prophète, lucide et sincère sur sa situation dans la chronologie religieuse et spirituelle de l’humanité cheminant à la trace de Dieu : nous avons donné l’Ecrit à Moïse (Mûssa), perfection de ceux qui excellent, élucidation de toute réalité, guidance et matrice. Peut-être adhèreront-ils à la rencontre de leur Maître ? 154 Dialogue avec ceux de la « religion du Livre ». Voici l’Ecrit que nous avons fait descendre. Il est béni, suivez-le et frémissez… Direz-vous : « L’Ecrit n’est descendu que sur eux peuples avant nous : voici, nous en ignorons les enseignements. » Ou direz-vous : « Si l’Ecrit était descendu sur nous, nous aurions été mieux guidés qu’eux. ». Mais l’évidence de votre Maître vous est déjà parvenue. 155.156.157 Et c’est le constat de rupture : Nul ne fraude davantage que le négateur qui se détourne des Signes d’Allah. Cette interrogation sur les Juifs et les chrétiens est précédée par un énoncé des commandements paraphrasant, mais avec une souplesse littéraire que n’a pas le hiératisme mosaïque, les « dix commandements » : 151 . 152 . 153 . Je regarderai la traduction Chouraqui de l’Exode pour que la superposition des deux textes soit homogène.

Je vous avertirai de ce que votre Maître vous interdit. Ne Lui associez rien. Excellez avec vos parents. Ne tuez pas vos enfants par crainte de la misère : nous veillerons à votre subsistance comme à la leur. Eloignez-vous des vices, apparents ou ccachés. Ne tuez personne sans droit. Ne touchez pas aux biens des orphelins avant leur majorité, si ce n’est pour leur bénéfice. Remplissez la mesure et pesez avec exactitude. Quand vous parlez, soyez équitables, même pour le bien d’un proche parent. Le texte, non seulement est moins fruste, il a presque l’accent des Béatitudes, sauf sa tournure négative. Il est pastoral, familier, intime : Allah l’interdit. Voilà ce qu’il vous ordonne. Peut-être discernerez vous ? … Nous n’imposons à personne plus qu’il ne peut porter… remplissez le pacte d’Allah, cela, il vous l’ordonne. Peut-être l’invoquerez-vous ? Voici mon chemin ascendant, suivez-le, ne suivez pas les sentiers qui vous séparent de son sentier.

En fin de cette sourate, le Prophète se présente : Voici ma prière, mes titres : ma vie, ma mort sont à Allah, maître des univers 162. Mais ce n’est pas de lui-même, il est commandé : Dis… l’entier du Coran est d’ailleurs rythmé par cet impératif. Je suis le premier des pacifiés 163. Le Prophète, que Dieu exonère du refus des autres : Tu n’es responsable en rien de ceux qui morcellent leur foi et deviennent sectaires. Leur sort appartient à Allah seul. Il les informera de ce qu’ils faisaient 159. A contrario, c’est l’énoncé de la responsabilité que chacun a de soi-même devant Dieu seul, c’est donc la liberté humaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire