samedi 20 août 2016

les droits de l'homme ne comprennent pas le droit - en Mauritanie - de militer pour empêcher et faire condamner toute pratique esclavagiste




COMMUNIQUE CONJOINT ROADDH-CIDDH : « Cas BIRAM et membres d’IRA-MAURITANIE »



 COMMUNIQUE CONJOINT ROADDH-CIDDH
« Cas BIRAM et membres d’IRA-MAURITANIE »
Le Réseau Ouest des Défenseurs des Droits Humains/ West African Human Rights Defenders’ Network (ROADDH/WAHRDN) et la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH) sont particulièrement préoccupés par la situation des Défenseurs des Droits Humains en Mauritanie.
En effet, le ROADDH/WAHRDN et la CIDDH sont consternés par la situation des membres de l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA-Mauritanie), une organisation de Droits de l’Homme dirigée par M. Biram Dah Abeid et qui travaille depuis plusieurs années, en MAURITANIE, pour l’éradication de l’esclavage traditionnel, l’usurpation foncière, l’exclusion des noirs et l’expropriation des terres arables dans la vallée du fleuve Sénégal.
Les membres d’IRA-Mauritanie sont fréquemment victimes de menaces, d’arrestations arbitraires et de procès d’opinion.
Depuis la fin du mois de juin 2016, 13 membres dirigeants d’IRA-Mauritanie, d’abord interpellés, par des policiers déguisés en habits civils ont été gardés sans motif, et font l’objet d’acte de torture, de traitement cruel inhumain ou dégradant de façon récurrente, suivi de procès « chicanes ».
L’audience prévue pour se tenir le mardi 9 août 2016, a eu du mal à redémarrer et pour cause. Dans une lettre transmise par le régisseur des prisons à la Cour, les prévenus expliquaient clairement qu'ils ne comparaitraient plus, par eux-mêmes, devant les magistrats si la police continuait à réprimer leurs camarades, les familles de ces derniers et si elle s'obstinait à les empêcher d'accéder à la salle d'audience.
En dépit de cette correspondance, le nombre de blessés par agression policière dans le lot des personnes désireuses d’assister au procès des Défenseurs des Droits Humains, ne cesse de croitre et le périmètre du palais de justice toujours interdit d’accès aux familles et camarades des membres du mouvement IRA-Mauritanie.
Par un verdict en date du 18 Août 2016, les 13 membres dirigeants d’IRA-Mauritanie viennent d’être condamnés à des peines de prison ferme allant de 03 à 15 ans, sur la base d’une prétendue « appartenance à une organisation non reconnue ».
Le ROADDH/WAHRDN et la CIDDH condamnent avec la plus grande fermeté ces violations flagrantes des droits des Défenseurs des Droits Humains en Mauritanie en général, en particulier des militants anti-esclavagistes, dont la situation est aggravée par des simulacres de procès et de détentions arbitraires. 2
Le ROADDH/WAHRDN et CIDDH demandent aux autorités mauritaniennes de :
I. Procéder immédiatement à la libération des 13 membres dirigeants d’Ira- Mauritanie condamnés lors du verdict prononcé le 18 Août 2016
II. Lever impérativement les interdictions, les menaces et les arrestations arbitraires frappant des organisations des droits humains sur le territoire mauritanien
III. Permettre la jouissance totale du droit à la liberté d’association, de réunion, de manifestation, d’opinion et autres droits de l’Homme connexes à toutes les organisations, politiques y compris conformément aux dispositions constitutionnelles et aux engagements internationaux de la Mauritanie
IV. Appliquer des lois et conventions sur les crimes d'esclavage, de tortures, et d'épuration ethniques afin de protéger les ethnies noires et serviles de Mauritanie
V. Poursuivre et punir tout auteur d’acte raciste afin de favoriser le sentiment de vivre ensemble en Mauritanie
VI. Régler dans les meilleurs délais la situation des mauritaniens noirs autochtones, déplacés de force par l’Etat Mauritanien et qui s’est échelonné entre 1986 et 1992, en leur rétrocédant tous leurs biens, terres et documents d’identité y compris afin d’éviter de favoriser une situation d’apatridie à l’endroit d’une frange importante de la population.
Procéder au recensement des populations noires du pays au même titre que les autres populations
VII. Interdire toute campagne d’incitation à la haine et toute propagande qui vise à insuffler à la communauté arabo-berbère la peur d'un prétendu danger que représenteraient les Hratin, ou encore d'un péril noir qui viserait l'extermination des arabo-berbères
VIII. Adopter d’urgence une loi de protection des Défenseurs des Droits de l’Homme en Mauritanie et mettre en place un mécanisme d’application effective de cette loi.
3
Pour les organisations signataires :
- Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains/ West African Human Rights Defenders’ Network (ROADDH/WAHRDN) 1
1 1 Organisation de protection et de défense des droits des défenseurs des droits de l’homme, avec une vue d’ensemble sur la situation des droits de l’homme dans la sous-région. Le ROADDH/WAHRDN existe depuis plus de 10 ans et rassemble les coalitions et points focaux des défenseurs des droits humains dans 16 pays (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Ghana, Libéria, Mali, Mauritanie, Nigéria, Niger, Sierra Leone, Sénégal et Togo.)
La CIDDH est un regroupement d’organisations apolitique non confessionnelles, créé en Septembre 2004. La CIDDH a été créée pour répondre à la problématique de la sécurité des Défenseurs des Droits Humains en Côte d’Ivoire. Elle est actuellement constituée de quatorze (14) : ADJL-CI, APDH, AUHA, Amnesty-CI, CEFCI, Club UA-CI, 3D, MIDH, LIDHO, OFACI, PLAYDOO-CI et SOS Exclusion.
- La Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire