propos recueillis à Libreville par Dia El Haj Ibrahima . www.financialafrik.com
Sidi Ould Tah de la BADEA, 100 jours plus tard
by Rédaction
13 septembre, 2015
«La priorité de la BADEA c’est de financer les projets qui contribueront à l’émergence de l’Afrique»
En poste depuis le mois de juillet à la tête de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah a accordé une interview exclusive à Dia El Haj Ibrahima de Financial Afrik en marge de la quatrième édition du New York Forum for Africa tenue récemment à Libreville en présence de grandes personnalités. Cette entrevue qui coïncide avec ses 100 jours d’exercice révèle un ambitieux programme pour l’Afrique de la part d’une institution majeure dans la coopération entre le monde arabe et africain. A lire aussi dans Financial Afrik en kiosque à partir du 15 septembre.La BADEA reste peu connue du grand public Africain. Pouvez-vous nous présenter cette institution dans ses différentes missions ?
La BADEA a été créée il y’a 40 ans, en vue de contribuer au renforcement de la coopération économique, financière et technique entre le monde Arabe et l’Afrique sub-saharienne. Il s’agit d’un instrument de la solidarité Arabo-Africaine. A ce titre, la BADEA constitue un bel exemple de solidarité entre pays du Sud. Sa mission est d’appuyer les gouvernements africains dans leurs efforts de développement économique et social de leurs pays, à travers le financement de projets publics alignés aux priorités des pays. Elle s’est engagée récemment dans le développement du secteur privé et le renforcement des échanges commerciaux entre les pays Africains et le monde arabe. Les interventions de la BADEA comprennent quatre axes :
-Le premier concerne le financement public, octroyé aux pays Africains qui ne sont pas actionnaires. La BADEA leur apporte des appuis financiers aux projets et programmes dans le domaine des infrastructures, des secteurs productifs mais aussi au profit du secteur social. Ces concours financiers peuvent bénéficier à des projets à concernant plus d’un pays et partant contribuer à l’intégration régionale.
-Le second axe concerne l’assistante technique des Etats : dans ce cadre, la BADEA contribue au renforcement des capacités des bénéficiaires.
-Le troisième type d’intervention concerne le financement du commerce afin d’encourager les échanges commerciaux entre les pays membres de la BADEA et l’Afrique subsaharienne.
-Le quatrième domaine d’intervention concerne le financement du secteur privé Africain. La BADEA
attribue des lignes de financement aux banques opérant en Afrique subsaharienne en faveur des PME et peut financer directement les opérations du secteur privé.
La BADEA compte s’engager très rapidement dans les PPP..
La BADEA est membre d’un groupe de coordinations qui comprend près d’une dizaine d’institutions. Si vous consultez l’historique des interventions de la BADEA, vous constaterez que sur chaque dollar engagé , il y a 4 qui sont mis sur la table par les institutions sœurs membres du Groupe de coordination.
Vous avez été nommé directeur général de la BADEA en juillet dernier. Dans quel état l’avez-vous trouvé ?
J’ai trouvé la BADEA dans une très bonne situation et à un moment historique de son évolution. Un moment où son capital vient d’être augmenté et l’extension de son siège et la réhabilitation de l’ancien achevées. Il y’a lieu de rappeler que le conseil des gouverneurs de la BADEA avait décidé d’augmenter le capital à plus de 50% suite à l’initiative de Feu le Roi Abdallah Ibn Abdelaziz d’Arabie Saoudite, lancée lors du sommet arabe tenu il y a deux ans à Riyad.
Aujourd’hui, prés de 70% de cette augmentation a été libéré et le reste est en cours de libération.
Quels sont les projets qui vous paraissent prioritaires entre 2015 et 2018 ?
La BADEA a mis en place depuis l’année dernière un plan stratégique qui couvre la période 2015/2018. La mise en œuvre de ce plan a été enclenchée par mon prédécesseur. J’ai eu la responsabilité de prendre le train en marche et de mettre en ouvre ce programme extrêmement ambitieux. Les projets prioritaires de la BADEA sont ceux qui permettent de répondre aux différents besoins du continent africain. Ce sont aussi les projets qui permettent la valorisation des ressources africaines sur les sols africains pour que l’Afrique puisse créer plus d’emplois aussi bien pour sa jeunesse que pour ses femmes. Donc, notre priorité c’est de financer tous les projets qui contribueront à l’émergence de l’Afrique et qui permettront à l’Afrique de se positionner comme une puissance économique incontournable dans le monde.
Que représente pour vous le New York Forum Africa?
C’est un événement important pour nous. Je tiens à féliciter SE Mr Le Président Ali Bongo Ondimba pour le succès de la 4ème édition du NYFA et pour le changement de nom du forum qui sera désormais Libreville Forum Africa. Le forum donne une belle image de l’Afrique, qui constitue aujourd’hui un centre d’intérêt pour la communauté internationale. L’Afrique aujourd’hui cherche à développer un partenariat gagnant-gagnant. Comme vous le savez bien, parmi les pays qui les taux de croissance les plus rapides au monde, 7 sont africains. Cette Afrique dont la jeunesse représente plus de 70% est une région prometteuse car le développement de sa classe moyenne cré énormément d’opportunités pour les entreprises et fait d’elle le lieu de prédilection de tous les investisseurs. Donc, un forum de ce genre constitue pour la BADEA une occasion de se faire connaître de rencontrer les décideurs et d’identifier les besoins du continent en vue de proposer des solutions concrètes et apporter des réponses adéquates aux défis de développement économique de l’Afrique.
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