samedi 2 mai 2015

dégradation sensible des relations entre Nouakchott et Alger - pourquoi ?


 

Al Watan

Tension entre l’Algérie et la Mauritanie :

A quoi joue Ould Abdelaziz ?

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 02.05.15 | 10h00 34 réactions

La crise diplomatique entre Alger et Nouakchott est loin de connaître son épilogue. Elle prend même des proportions plus graves. Réagissant selon les règles de la réciprocité en renvoyant le premier secrétaire de l’ambassade de Mauritanie à Alger, l’Algérie s’est faite aussi représenter au plus bas niveau lors de la réunion des ministres maghrébins de l’Intérieur, en déléguant le secrétaire général du ministère de l’Intérieur.
Qu’est-ce qui pousse la Mauritanie, dont le président a été reçu à Alger en grande pompe et avec beaucoup d’égards il y trois ans, à oser une telle incartade malgré la générosité de l’Algérie qui a procédé à l’effacement de ses dettes ?
Ce qui est certain c’est que c’est le président Ould Abdelaziz qui a pris la décision d’expulser, le 22 avril, un diplomate algérien.
Ce n’est pas le fait d’un coup de tête mais une mesure planifiée et savamment pensée car, hier encore, le chef de l’Etat mauritanien est revenu à la charge, selon des informations relayées par des médias, lors d’une rencontre organisée avec les éditeurs de la presse locale, les mettant en garde contre «toute compromission avec les agendas étrangers au détriment des intérêts du pays». Selon Ould Abdelaziz, la publication par un journal mauritanien d’informations «susceptibles de nuire aux relations de la Mauritanie avec le Maroc en est un exemple».
Le fait qu’un journal mauritanien publie un article sur le Maroc peut-il amener les autorités mauritaniennes à faire le choix de provoquer une crise diplomatique avec l’Algérie ? Qu’est-ce qui a motivé la démarche de M. Ould Abdelaziz ? Pour avoir bien calculé les retombées de la décision d’expulser un diplomate algérien qui aurait inspiré l’article contre le royaume chérifien, Nouakchott semble faire clairement le choix de privilégier ses relations avec Rabat, quitte à irriter et à froisser son voisin algérien.
Car expulser un diplomate est une décision éminemment significative de la vision des rapports que l’on veut établir avec un pays.
Au royaume de Mohammed VI, on doit se frotter les mains après la crise déclenchée avec Alger par l’«allié» mauritanien. On ne sait pas précisément quelle contrepartie ce dernier peut en tirer, mais tout porte à croire que le geste de Nouakchott est essentiellement inspiré par Rabat, qui ne verrait pas d’un bon œil le retour de l’Algérie vers sa profondeur africaine.
La Mauritanie, où le royaume veut asseoir son influence sur toute l’Afrique de l’Ouest en investissant dans les services et la finance, a certainement cédé en allant provoquer un voisin qui, pourtant, n’a ménagé aucun effort depuis des lustres pour aider ce pays plusieurs fois en difficulté.
Les stations-service mises en place par Naftal depuis des années ont fait faillite en raison de créances non payées, l’effacement des dettes et bien d’autres aides n’ont pu finalement assurer ni le respect ni au moins la gratitude.
Par sa décision aussi grave qu’incongrue, la Mauritanie vient de démontrer qu’elle obéit désormais à d’autres agendas qui lui sont visiblement dictés par le royaume chérifien.
Pour que Nouakchott ose une embrouille avec Alger, il y a certainement anguille sous roche.
On ne sait pas encore quelle tournure prendra la crise diplomatique entre les deux pays, mais la première conséquence est déjà tombée : la réunion des ministres de l’Intérieur des pays maghrébins a tourné au bide. Seul le Maroc a envoyé le sien, l’Algérie et les autres n’ont pas envoyé de ministre.
Said Rabia


Choix à haut risque à Nouakchott

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 02.05.15 | 10h00 7 réactions

 

Qui a intérêt à ce que le torchon brûle entre Alger et Nouakchott ? A l’origine de cette crise entre les deux capitales maghrébines, l’expulsion du premier secrétaire de l’ambassade d’Algérie en Mauritanie suite à de fallacieuses accusations de vouloir nuire aux relations de bon voisinage du pays hôte avec le Maroc en distillant de fausses informations sur le trafic de drogue qui viendrait du royaume dans la presse locale.

La réaction officielle mauritanienne paraît, de toute évidence, démesurée par rapport aux faits reprochés et ne justifie en rien l’expulsion du premier secrétaire. Sans demander la moindre explication au concerné ou au représentant de l’Algérie à Nouakchott, la chancellerie mauritanienne a commis l’impair diplomatique en expulsant le diplomate et en le déclarant persona non grata. Un geste inexpliqué et surtout inamical envers un pays membre de l’UMA, dont fait partie la Mauritanie. Il ne fallait pas s’attendre, devant un tel geste inamical et non fraternel, à ce que l’Algérie n’applique pas le principe de réciprocité en demandant au diplomate mauritanien de même rang de l’ambassade à Alger de quitter le pays.
Les choses auraient pu en rester là et le temps aurait sans doute arrangé les choses. Mais dimanche dernier, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, n’écoutant pas la voix de la raison, a choisi, devant les responsables locaux de presse, de hausser le ton. Un ton guerrier même, en affirmant que la crise était loin de s’estomper entre les deux capitales. Et de réaffirmer que la Mauritanie ne permettra à quiconque de nuire à ses relations de bon voisinage. Le message subliminal est on ne peut plus clair : c’est l’Algérie qui est visée par les propos du chef de l’Etat mauritanien.
Il devient on ne peut plus clair que dans l’appréciation du principe de relations équilibrées avec ses voisins, la Mauritanie, par le biais de son Président, pencherait plutôt vers Rabat. Rien d’étonnant d’ailleurs, puisque ces derniers mois le palais royal a multiplié les appels du pied en direction de Nouakchott et se livre à une véritable concurrence avec la diplomatie algérienne. Tout semble indiquer que des centres d’intérêt mauritaniens pousseraient vers le rapprochement avec le Maroc.
Certains y voient même l’ombre des Saoudiens, non contents sans doute de la position de l’Algérie sur la crise au Yémen ou encore vis-à-vis de l’Iran (considéré par les pétromonarchies sunnites du Golfe comme l’ennemi de toujours) dans ce repositionnement de la Mauritanie en faveur de la monarchie chérifienne.
En tout cas, pour l’heure, l’Algérie, pour marquer son désaccord avec ce choix à haut risque de Nouakchott, a choisi de boycotter la réunion des ministres maghrébins de l’Intérieur qui s’est tenue jeudi dernier dans la capitale mauritanienne, en y envoyant un haut fonctionnaire. Quant au Maroc, il est de notoriété publique qu’il reste le premier pourvoyeur de kif dans la région. D’ailleurs, les organisations non gouvernementales et les observatoires internationaux sur les drogues et les trafics l’attestent.
Reda Bekkat


Vos réactions 7

el ajri   le 02.05.15 | 15h39
La solitude dun géant masochiste
Minables sont les pays "Arabes", El Jazaïr a vécu à l'épreuve du pays de Descartes, et l'a vaincu, il lui faut vaincre l'idiotie marocaine, mauritanienne, saoudienne, lever le poing et dire : Nous ne voulons plus perdre du temps avec des débiles inguérissables;

Saad Zahouani   le 02.05.15 | 14h19
Où va l'Algérie ?
Tant qu'on a pas de vrais hommes de la trempe de Feu Boudiaf et de Larbi Ben M'hidi l'Algérie ne lèvera pas la tête et elle n'aura aucune crédibilité auprès des autres Nations. Il suffit de voir le nombre de scandales financiers pour avoir une idée.

KME   le 02.05.15 | 13h09
La raison de la polémique
Le sujet qui a commencé cette polémique était que le Maroc déverse de la drogue sur son entourage - Il aurait été bien plus utile de concentrer tout sur ce sujet, et de profiter de l'occasion pour en faire le plus grand tappage médiatique. Tout le monde qui y souffre aura à gagner, même le peuple marocain.

Fermer les yeux, et imaginer un Afrique du Nord sans ce fléau.

lhadi   le 02.05.15 | 12h33
conforme aux principes
En politique, il n'y a pas d'amis : il y a que des interets.

Ceci dit, l'Algérie, et à travers elle, la politique du président de la république en matière de politique etrangère, est conforme à la constitution algérienne et à la charte onusienne.

Par consequent, on ne peut que s'en rejouir.

Fraternellement lhadi
(lahdi24@yahoo.fr)

Jamal B   le 02.05.15 | 12h17
La solution c'est la démocratie !
Si l'Algérie se démocratise politiquement cela permettrait d'atteindre le nombre de deux états démocratiques sur six appartenants à l'Afrique du nord. Nous serions alors parvenus à desserrer un tant soit peu l'étau sur la Tunisie qui pour le moment est considérée comme l'ennemie juré des cinq régimes politiques non démocratiques qui l'entourent que sont la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Libye et l'Egypte. Le Jour où l'on attendrait six nations démocratiques sur six ou à la limite qutre à cinq nations sur six le Maghrèb des peuples naîtra inéluctablement et ce genre de malentendus et de crises diplomatiques à la "tiermondistes" disparaîtra totalement de nos mœurs de maghrébins unis et intelligents. L'avenir des peuples de l'Afrique du nord, leur stabilité, leur sécurité et leur prospérité passe par le réveil de l'élite et son rassemblement. Les Abdelaziz, M6, Bouteflika, Al Sissi etc nous mènent droit dans le mur. Ça il faut bien le comprendre comme ça et pas autrement!

ain oulmene   le 02.05.15 | 10h48
La mauritanie et ALGER.
1°)Ne cherchez pas loin et2°)avant le vote des nations unis pour le sahara le maroc comme un requin a su nager en douceur en allant voir ses amis les rois du moyen orient pour leur demander de faire pression sur paris et la un emire du moyen o.a proposer a paris de lui acheter 24 mirages le 17 avril 15 a condition que paris fasse pression sur la mauritanie et de se retourner vers le maroc de la un emissaire du roi du maroc est parti en israel pour négocier l'achat de radards pour hélicoptères et des missiles anti missiles livrés via la jordanie et ce pays qui les a payés avec des fonds saoudiens ainsi que les armes venus de France pour la marine marocaine vous n'avez qu'a regardé les dattes l'algerie paye la non participation au yemen,l'ennemi marocain et tunisien ont toujours considérés que le terririsme est fabriqué en algerie une accusation fausse alors que tous les pays savent que la majorité des terros sont marocains il n'y a qu'a voir toutes les mosquées en France sont dirigées par les maroco,ils se servent des jeunes algériens ils les envoient au djihade et ces jeunes ne connaissant de l'islame ils partent tetes baissées et c'est pour cela que le FN préfere les maroco que les algerinens rappelez- vous a invité le pen au maroc et qu'il l'a reçu comme un président et aucun n'a demandé au roi pourquoi il a reçu le pen.alors quand certains algériens souhaitent l'ouverture de la frontiére et qu'ils continuent a croire a l'UMA et dirent ils sont nos fréres vraiment j'ai compris que le peuple est en dehors de ses pompes et ça ne m'étonne pas qu'il accepte des indinvidus qu'on a actuellement au pouvoir.

Wabnitz Oscar   le 02.05.15 | 10h16
Le fils HASSAN !
Le Maroc a grand intérêt à ce que le voisinage immédiat de l'Algérie soit à feu et à sang pour occuper le pays avec ces tensions et être libre pour acheminer ses productions de stupéfiants et autres trafics!
La Mauritanie n'a pas été clean sur de nombreux dossiers...Ce n'est pas un partenaire crédible, c'est un pays inféodé à la famille HAssan!!!
pour mémoire

Expulsion réciproque de diplomates

Minicrise entre Alger et Nouakchott

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 27.04.15 | 10h00 21 réactions
Minicrise diplomatique entre Alger et Nouakchott à l’horizon ? Les autorités mauritaniennes ont expulsé, la semaine dernière, un fonctionnaire de l’ambassade d’Algérie à Nouakchott.
Il s’agirait d’un secrétaire diplomatique du nom de Belkacem Cherouati, qui serait, aux yeux des autorités mauritaniennes, «indésirable». Les raisons de cette «expulsion» restent inexpliquées, alors qu’Alger et Nouakchott entretiennent de «bonnes» relations tant au plan diplomatique que sécuritaire. Des sources – non officielles – en provenance de Mauritanie reprochent au fonctionnaire algérien d’avoir «inspiré» un article de presse mettant en cause la monarchie marocaine.
L’article en question, publié sur la site d’information El Bayane Al Souhouffi, fait état de la saisine de l’ONU par le gouvernement mauritanien au sujet des grandes quantités de cannabis marocain qui inondent le pays. N’ayant pas apprécié l’article en question, les autorités mauritaniennes ont décidé d’arrêter le directeur du site et auteur de l’article, Moulay Brahim Moulay Zein.
Du côté algérien, aucune réaction officielle. Les services de presse du ministère des Affaires étrangères étaient injoignables, mais des sources de ce ministère assurent qu’effectivement, le secrétaire diplomatique est rentré en Algérie. En guise de réponse, les autorités algériennes ont appliqué «la règle de la réciprocité». Ainsi, le deuxième secrétaire de l’ambassade de Mauritanie à Alger a été à son tour expulsé.
L’ambassadeur de Mauritanie a été informé, hier, que son deuxième secrétaire «est indésirable en Algérie». Signe d’une minicrise diplomatique entre l’Algérie et son voisin du sud-ouest. Pour des fonctionnaires aux Affaires étrangères, cet incident révèle en partie «le désarroi» de certains pays de la région connus pour leur hostilité à l’Algérie depuis que Ramtane Lamamra a pris les commandes de la diplomatie algérienne. En opérant une réorientation stratégique, replaçant l’Afrique dans ses priorités, renouant avec le continent noir et favorisant le bilatéral, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas manqué de susciter de l’animosité.


Hacen Ouali

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire