mercredi 6 août 2014

un des vécus du drame d'Avril-Mai 1989




Mercredi 5 Août 2014

----- Original Message -----
From:
Sent: Tuesday, August 05, 2014 6:32 PM
Subject: Lien


----- Original Message -----
From:
Sent: Wednesday, August 06, 2014 9:41 AM
Subject: Re: Lien

Je dispose d'un document publié à l'époque par le gouvernement de Taya dans lequel il est soutenu exactement le contraire. Je dispose aussi d'exemplaires du Flambeau (organe de FLAM) où sont développées les vues de cette organisation, notamment l'assimilation par elle du pouvoir militaire à la communauté maure. Des moussafarines(expulsés) maures ont même témoigné alors que des compatriotes noirs avaient participé aux pogroms de Dakar. Mais tout cela n'est pas l'objet de ma question ; la controverse étant, un quart de siècle après et en l'absence des conditions requises pour une rétrospective impartiale des événements, forcément un dialogue de sourds.
Mon étonnement portait sur la dénégation par les FLAM de "l'aide reçue de Dakar" à leur action contre le pouvoir de Taya alors que le Sénégal accueillait leurs dirigeants, que les quelques escarmouches que leur aile militaire avait eu avec les forces mauritaniennes se faisaient à partir de la rive gauche du Fleuve et, qui plus est, que les auteurs du communiqué cité dans le posting "reconnaissent  entretenir à l’époque des contacts civils, militaires et politiques jusqu’au très haut niveau de l’Etat, notamment avec Jean Collin, Ministre de l’Intérieur au moment du déclenchement du conflit de 1989." ! Quel poids ont de telles dénégations face au témoignage d'un officier supérieur qui se trouvait au coeur du dispositif sécuritaire qui avait géré, côté sénégalais, ce dossier sombre ?
Toute la vérité sur les tragiques événements de cette période n'a pas encore été dite et ne le sera peut-être jamais. L'incurie communicative du pouvoir de Taya d'une part et l'hyper médiatisation des vues de celui d'Abdou Diouf de l'autre ont fortement biaisée cette vérité, au grand préjudice des deux peuples frères et amis. C'est la seule chose que personne ne peut contester.

----- Original Message -----
From:
Sent: Wednesday, August 06, 2014 4:01 PM
Subject: Re: Lien

J'ai vécu ces événements comme une blessure affreuse.
Je n'oublie jamais les horreurs commises au cinquième arrondissement (aujourd'hui Sebkha) contre des sénégalais de naissance en réaction à l'incinération vifs, dans leurs propres fours, de vendeurs de méchoui maures à Dakar, ni les avions marocains qui faisaient la navette entre Dakar et Nouakchott, déversant par cargaisons, entières des mauritaniens (dont des naturalisés sénégalais) parmi lesquels des blessés et transportant des sénégalais (dont des naturalisés mauritaniens) vers leur pays d'origine. Ils étaient également dépouillés de tous leurs biens et avaient également vécu l'horreur ! Je n'oublie jamais la chasse à l'homme, ni les rumeurs affreuses, ni les déclarations incendiaires des gouvernements des deux pays, relayées par des médias comme RFI dont chaque bulletin d'information jetait de l'huile sur le feu de la crise entre les deux pays. Je n'oublie pas, non plus, les élans de générosité qui animaient des compatriotes qui s'étaient dressés contre l'abjection, protégeant des sénégalais et accueillant, en même temps, des moussafarines qui avaient dû leur survie à des sénégalais tout aussi généreux et courageux. Comment oublier ces hommes et ces femmes (dont je connais certains pour avoir organisé avec eux la protection et l'évacuation de voisins sénégalais) qui, au coeur de l'animalité débridée, perpétuaient l'homme dans ce qu'il a de plus fraternel ?
Je n'oublie pas. C'est pourquoi, cher ami, je supporte très mal les discours tendancieux et autres allégations propagandistes sur ces événements odieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire