dimanche 20 juillet 2014

Cridem 19 VII 14 - immunité viagère qque s'octroient les présidents africains

19-07-2014 14:25 - Toile de fond. La chronique hebdomadaire: Malabo. Les présidents africains s’’adjugent un nouveau statut.

Toile de fond. La chronique hebdomadaire: Malabo. Les présidents africains s’’adjugent un nouveau statut. Le statut spécial « d’intouchables » que portent désormais nos présidents est nauséeux. Le mot n’est pas de trop face à la mesure prise à Malabo en Guinée Equatoriale qui les couve désormais du manteau de « l’immunité ». En s’octroyant une protection rapprochée interne, lors du dernier sommet de l’Unité Africaine, au détriment de leurs peuples respectifs, les dirigeants africains portent un rude coup à l’état de droit et à la démocratie.

Si la Cour de Justice et des Droits de l’Homme en Afrique, ne peut désormais les poursuivre pour de graves manquements qu’ils pourraient faire subir à leur peuple, à l’image des génocides programmés, c’est un déni du droit aux allures d’un camouflage et un recul démocratique en ce troisième millénaire pour les dirigeants africains.

De quoi ont-ils peur ? Les réponses font florès. Du pouvoir de père en fils, de sa longévité pour certains, à la relève générationnelle pour d’autres, et aux multiples crimes impunis qui empêchent toute une Afrique de dormir. La liste est longue.

Aussi, nous espérons vivement que la cour internationale de justice- CPI- qui a institué deux tribunaux ad hoc imposés par l’indignation de l’opinion publique de toute la communauté internationale face aux crimes commis en ex Yougoslavie et au Rwanda, ne va pas accepter que des dirigeants décident de se « protéger » après des dérives commises sur leur peuple et dont ils sont les commanditaires.

Le camouflage derrière cette « impunité » est-il une manière pour ces « intouchables » de masquer, sinon de faire oublier leur propre incapacité à prévenir les génocides intervenus sous leur règne ?

L’Afrique reste déchirée par la résurgence massive de crimes contre l’humanité alors que ses dirigeants demeurent insensibles à l’agonie des victimes, pourtant ce ne sont pas les hécatombes qui heurtent les consciences qui manquent.

La Centrafrique, le Sud Soudan, le Nigéria, le Mali, la Lybie, le Libéria, la Côte d’Ivoire ont été le théâtre de sordides assassinats de masse commis souvent en toute impunité. Messieurs les présidents d’Afrique, avez-vous tenté d’enrayer certaines de ces monstruosités perpétrées sur votre continent ?

Notre Afrique ressemble à un immense amas d’ordures qui vous obligent à prendre vos distances avec elle et pourtant, il n’a sûrement pas plus nauséeux que de rester indifférent à l’odeur des charniers dont on est le commanditaire. Que doit attendre le peuple de son président ? Il attend de lui la posture du patriarche, du sage, de celui qui s’impose de lui-même de s’élever au dessus de la mêlée et de ne point se rabaisser à un niveau ordinaire en se positionnant en chef de clan, en chef de famille loin de son peuple.

Messieurs les présidents africains que faites-vous de votre prestation de serment ? En principe son respect doit vous empêche de verser dans la vulgarité. Mais la mesure prise à Malabo prouve qu’entre vos lubies et la réalité, la différence est grande.

En Afrique, un président de la république a tous les moyens légaux (police, gendarmerie, justice) pour contenir des forces opposées à son régime, et le prouve souvent dans le chaos sur son peuple et la mesure de ne plus être poursuivi pour déni de justice traduit un sentiment de peur qui vous habite.

Les révélations au dernier sommet africain de Malabo qui mettent la Cour Africaine des Droits de l’Homme devant l’impossibilité de vous interpeller, jettent un faisceau de lumière sur la manière dont nos braves dirigeants africains gèrent leurs pays. Ils viennent en effet de se déclarer favorable à limiter au maximum les prérogatives de l’état de droit dans leurs pays. A quelle fin ?

Désormais porté à la défense de sa famille, un président africain peut être l’auteur de violations graves du droit humanitaire qui forment des infractions majeures prévues pour être jugées, et sortir par la petite porte sans être inquiété. En ce troisième millénaire, nos vaillants présidents africains n’ont pas le surmoi qui régule leurs pulsions devant le ridicule, affranchis de la morale, ils sont prêts à tout pour se tirer d’affaire au détriment de leur peuple.

Dire que se sont ces « démocrates » de la dernière heure qui vont rencontrer le président de la première nation démocratique du monde en Août prochain. Mais ce n’est surement pas pour parler de droit, car même l’Amérique ferme les yeux sur bien des crimes à l’échelle planétaire. Regardez ce qui se passe au Moyen Orient.

ADN




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