samedi 26 juillet 2014

chronique d'Ould Kaïge - publié déjà par Le Calame . 2 Février 2010



59 .


3-4 Février 1959    &    3-5 Février 1971

Première session du Conseil exécutif de la Comunauté
&
Visite officielle du président français Georges Pompidou

 





Les 3 et 4 Février 1959, à Paris, se tient la première session du Conseil exécutif de la Communauté. Sous la présidence du général de Gaulle, président de la République française et de la Communauté, il comprend les chefs des gouvernements des anciens territoires d’Outre-mer français, à condition que ceux-ci aient répondu positivement au referendum du 28 Septembre 1958 (cf. Le Calame 26 Septembre 2007 . chronique anniversaire) et aient ensuite opté pour le statut d’Etat-membre : c’est ce qu’a fait la Mauritanie. Les Mauritaniens ont voté massivement oui, mais selon des motivations fort différentes les unes des autres, et l’option pour le statut d’Etat membre de la Communauté – faite par l’Assemblée territoriale le 28 Novembre 1958 (cf. Le Calame 2 Décembre 2008 . chronique anniversaire) – est davantage dans la logique du congrès d’Aleg, indépendantiste avant la lettre (cf. Le Calame 6 Mai 2008 . chronique anniversaire du rassemblement des 2 au 5 Mai 1958)  que dans celle de la consultation organisée par la métropole.

La réunion franco-africaine « au sommet », première du genre, examine les conditions de mise en place des organes délibérant de la Communauté (Sénat et Cour arbitrale) et elle discute de la délimitation des compétences à l'intérieur du domaine commun (création d'un comité des compétences). Quatre comités permanents suivront les affaires communes et prépareront les travaux du Conseil exécutif : un comité des affaires économiques et financières, un comité des transports et des télécommunications, comité des rapports de la Communauté avec les organisations internationales, un comité de la justice et de l'enseignement supérieur. Chacun est présidé par le représentant du président de la Communauté et comprend les ministres chargés des affaires communes [1]et les représentants des Etats. Il est enfin entendu que la langue officielle de la Communauté est le français. Pour la Communauté en tant que telle, le drapeau, l’hymne, la devise et la nationalité sont uniques : ceux de la France. Ce qui n’interdit pas chaque Etat d’avoir les siens en propre, mais parallèlement à ceux de la Communauté. Les compétences communes identifient – ce qui n’était sans doute pas le but initial – ce que l’ancienne métropole aurait à « transférer », c’est-à-dire à abandonner à un Etat-membre pour que celui-ci devienne ipso facto, indépendant.

Cette première session [2] a lieu dans un contexte particulier autant pour la Mauritanie que pour la France. L’ancienne métropole – par une coincidence significative – décolonise d’une part et met d’autre part en œuvre le traité de Rome en franchissant la première étape du désarmement douanier conduisant à un « marché commun » entre six Etats de l’Europe occidentale. La Mauritanie doit décider de sa participation ou non à la fédération du Mali [3] et se donner une Constitution. Elle est libérée d’une question qui l’avait poursuivie pendant trois ans, celle d’une organisation commune des régions sahariennes l’englobant et compliquant peut-être à terme sa marche vers l’indépendance et ses relations avec ses voisins du sud. Le 4 Février, c’est-à-dire pendant qu’est réunii le Conseil exécutif de la Communauté, le général de Gaulle signe une ordonnance portant réforme de l'O.C.R.S. : son ressort est désormais  limité aux départements sahariens et l’intervention dans les Etats limitrophes est  subordonnée à une convention entre la République française et l'Etat intéressé.
La Mauritanie ou plus exactement son jeune chef sera le trouble-fête. Moktar Ould Daddah y pose enfin la question algérienne. Préparant ses mémoires, il annote ainsi une chronologie qui est son principal instrument de travail, faute qu’il puisse – en exil – disposer d’archives nationale : « c'est à la fin de cette session que j'ai posé le problème de la guerre d'Algérie : aucune réponse du Général de Gaulle ; aucune réaction publiées du CEC africains ou français. En aparté, trois membres français du Conseil m'ont adressé séparément leurs félicitations : Boulloche, Buron et Michelet. » Le développement [4] est sévère, pour le général de Gaulle mais plus encore pour ses homologues africains de l’époque. « C’est au cours de l’une des réunions de cette première session du Conseil que je posai le problème de la guerre d’Algérie, en exprimant l’espoir qu’il y fût mis fin le plus tôt possible, cela grâce à l’autorité et à l’action du Général de Gaulle. Un silence total et glacial, autour de la table ! Personne ne dit mot, même pas le président de séance … qui, un instant après mon intervention, passa à un autre point de l’ordre du jour, comme s’il n’avait rien entendu. C’était ce qu’on appelle : ignorer l’intervention de quelqu’un ou la traiter par le mépris. En l’occurrence, je n’étais pas vexé, malgré l’attitude vexatoire du Général. Je jugeais de mon devoir de solidarité envers mes frères algériens en lutte, de dire ce que je venais de dire, que cela plût ou déplût à mon auditoire. En revanche, je dois à la vérité de marquer que l’absence de soutien de mes collègues africains, me déçut profondément. Bien entendu, je gardai ma déception pour moi et ne la montrai guère à ceux-ci. Du reste, j’aurai la même déception, dans des circonstances semblables, quelques mois plus tard. En effet, lors de la quatrième session du Conseil exécutif de la Communauté, tenue à Tananarive les 7 et 8 Juillet 1959, je fis part de mes préoccupations concernant les expériences nucléaires françaises au Sahara algérien. Là, le Général de Gaulle me répondit pour me rassurer, en précisant que ces expériences ne comportaient aucun danger pour les populations de la région. Quant à mes collègues africains, aucun n’a réagi, même pas Modibo Keïta, qui n’avait pas participé à la première réunion du Conseil à Paris, et dont j’escomptais logiquement le soutien spontané à ma position qu’e, par devers lui, il partageait notamment. Décidément, j’étais sans le vouloir « un trouble-réunions » du Conseil exécutif de la Communauté en y soulevant des questions brûlantes d’actualité, mais qui n’étaient pas inscrites à notre ordre du jour !
           Pour revenir à la première de ces sessions, je précise qu’à  notre sortie de la réunion, trois des ministres français participant au Conseil, m’adressèrent en a parte et séparément, leurs félicitations : il s’agissait d’André Boulloche, de Robert Buron et d’Edmond Michelet. Quant au Général de Gaulle, au cours d’une audience qu’il m’accordera par la suite, il me dira à peu près : «  … Le problème, que vous avez soulevé l’autre jour, me préoccupe au plus haut point. Je suis en train de lui chercher la solution la meilleure. Mais, s’agissant d’un problème grave et complexe, cette solution n’est pas facile à trouver… »

Pour Moktar Ould Daddah, la Communauté, « cette institution originale a été profitable à nous autres Africains : elle a constitué pour nous une sorte de stage, une transition utile entre l’exercice des compétences de l’autonomie interne et celui des pouvoirs de l’indépendance complète ». Elle a aussi constitué la matrice des coopérations autant inter-africaines, et à terme panafricaines, que franco-africaines [5].

Les réactions hostiles, en Mauritanie, sur le moment sont rares. Celles de la Nahda sont catégoriques. Réuni à Nouakchott du 6 au 8 Février, le Comité directeur de la Nahda réclame l’indépendance mauritanienne et des relations avec le Sénégal et le Soudan réduites au seul domaine économique. Toute personne qui proclamerait que la Nahda est un parti marocain sera pousuivie en diffamation mais celui-ci est carrément d’opposition en réclamant notamment des élections générales avant l'adoption de toute Constitution. Mais cette contestation indépentantiste ressemble à celle émise, le 10 Février, par le Maroc : à Rabat, on fait " les plus extrêmes réserves en ce qui concerne l'incorporation de la Mauritanie dans la Communauté franco-africaine ". Il est vrai que la manière dont celle-ci commence de s’organiser est intégrante. Le 9 Février, des décisions du président de la Communauté posent le principe de l'unité de l'armée et de son commandement français de fait, confère le droit de grâce au Président de la Communauté donc au Président de la République française et au Sénat de la Communauté, pour 186 délégués de la République française, on ne compte que 98 venant des Etats africains dont 3 seulement de Mauritanie. L’aspect fédéral est partculièrement net au point de vue judiciaire : ce sont des décisions du Président de la Communauté (12 Juin) qui définissent les principes généraux du contrôle de la justice et le confie au jueidictions suprêmes française : le Conseil d'Etat et la Cour de Cassation "statuant en formation spéciale". Le droit communautaire l’emporte sur le droit des Etats-membres. Mais ce sytème – dans l’esprit du général de Gaulle – est transitoire, quoiqu’il lui en coûte intimement [6] et dès que les Etats en feront la demande, la France leur cèdera ce qu’ils demandent : « vers la fin de 1959, c’est le régime de l’Association que les nouvelles républiques sont, l’une après l’autre, amenées à nous proposer » et d’évoquer « Moktar Ould Daddah, dont l’habileté se prodigue pour nous amener à tirer de dessous le sol pauvre de la Mauritanie les minerais qui l’enrichissent, tout en lui conservant son caractère de fière solitude » [7]

Du 3 au 5 Février 1971, a lieu – mais limitée à Nouakchott – la première visite officielle d’un président de la République française [8]. C’est celle de Georges Pompidou. Les relations entre lui et Moktar Ould Daddah sont fraîches depuis une dévaluation non concertée avec ses partenaires africains, intervenue le 8 Août 1969, dès son avènement [9] Le contexte-même de la visite est difficile  [10]. Une manifestation interdite a eu lieu le 10 Janvier précédant à l’initiative de la centrale syndicale, « l'U.T.M. dissidente » : quinze responsables syndicalistes sont arrêtés. Du 15 au 23, une grève paralyse la fonction publique et vingt-cinq agents de l’Etat sont suspendus. Une lettre adressée au Président de la République fait une critique globale du régime [11] : « depuis quelques années, notre pays connaît un malaise social profond, attesté par d'épisodiques troubles scolaires et de fréquentes crises syndicales. La crise actuelle constitue à la fois l'expression évidente de ce malaise et la démonstration de l'inefficacité de la politique répressive suivie jusqu'ici par le pouvoir ».  Le quotidien du Parti communiste français, alors encore très puissant, L’Humanité, fait état d’un communiqué de l’Association internationale des juristes démocrates qui « proteste contre ces arrestations arbitraires et contre l’absence de libertés démocratiques et notamment de libertés syndicales en Mauritanie ».

Atterrissant donc le 3 Février, à l'aérodrome de la Capitale, le président français, – qui  commence ainsi son voyage africain par la République Islamique de Mauritanie – « voit là un symbole car cette terre est par vocation naturelle le trait d'union entre les pays du nord et ceux qui s'étendent au sud » et souligne que la Mauritanie « a voulu donner une grande place à la langue et à la culture française ». Selon une discussion protocolaire, restée alors non publique mais qui fut âpre, Moktar Ould Daddah n’avait pas communiqué à l’avance son texte. Il n’intervient, sur le fond, qu’en saluant longuement son hôte, à l'issue du méchoui traditionnel. « Lorsqu'il y a dix ans les territoires africains au sud su Sahara sous domination française accédèrent à l'indépendance en accord avec la France, certains observateurs doutèrent de l'authenticité de cette indépendance, qu'ils disaient octroyée, et, en conséquence de l'avenir de la coopération franco-africaine elle-même qui n'aurait été dans leur esprit d'une forme de colonialisme. Or, l'expérience de notre coopération bilatérale durant toute cette décennie apporte la preuve que de telles craintes ou réserves n'étaient en rien justifiées ». Observant que « l'aide française demeure privilégiée entre toutes » et rappelant – ce à quoi tient Georges Pompidou – que « nous savons combien vous avez été associé à cette grande oeuvre (de décolonisation opérée par le général de Gaulle) », le Président de la République riposte alors aux propos ayant inauguré le séjour de son homologue français. « L'immense rayonnement de cette culture et de cette langue arabes dans toute l'Afrique occidentale malgré les vicissitudes qu'elles ont pu subir, rayonnement qui s'est largement accompli et s'accomplit toujours à partir de notre pays ». Mais les deux poliiques extérieures convergent sur un sujet essentiel : « le peuple mauritanien tout entier apprécie la politique empreinte de justice et de courage que pratique le gouvernement français » au Proche-Orient.

Le président Pompidou répond que « l'engagement contracté par les Mauritaniens et les Français avant même que l'indépendance de votre pays a été tenu : celui de donner au sentiment national dont vous étiez le prophète et le héros la possibilité de s'exprimer et de s'épanouir dans un cadre moderne sans lequel la souveraineté courait le risque d'être illusoire (...) Le monde s'est maintenant incliné devant les réalités de la nation mauritanienne et de l'état mauritanien » et plaide pour « un dialogue entre partenaires égaux assumant pleinement leur indépendance. La coopération qui se poursuit entre la France et la Mauritanie me paraît à cet égard hautement significative ». Puis s'entretenant avec la presse le 4, le Chef de l'Etat français déclare que la coopération française se maintiendra au niveau actuel pendant les quatre ans à venir, qu’il appuiera auprès de MIFERMA le désir mauritanien en d'établir une sidérurgie à Nouadhibou. La Guinée, « uniquement à propos de l'O.E.R.S. », est venue dans les conversations, Moktar Ould Daddah jouant, selon son tempérament et surtout l’estime de ses deux pairs, le rôle essentiel d’apaisement entre Conakry et Dakar sans pour autant parvenir à ce que Sekou Touré réintègre l’organisation. Quant à une éventuelle menace de l'aide chinoise à l'égard de l'indépendance mauritanienne, Georges Pompidou assure : « je suis bien certain que la Mauritanie est très capable de faire respecter sa personnalité ». Il a raison, mais ni l’ambiance ni l’époque qui est plutôt à la conclusion d’un système qu’à l’exploration de la possibilité d’un autre, ne se sont prêtées à ce que Moktar Ould Daddah s’ouvre vraiment à l’hôte de la Mauritanie [12].
La visite de ce dernier a d’ailleurs été soigneusement encadrée. Son condisciple à Normale, le président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, l’a juste précédé à Nouakchott et a surtout visité l’intérieur du pays, près de trois mille cinq cent kilomètres de tournée du 11 au 16 Janvier et Moktar Ould Daddah a célébré publiquement une entente exceptionnelle entre les deux pays : « « le maintien et le renforcement volontaire de nos liens historiques d'amitié et de coopération, le libre choix de nos destins qui, tout en demeurant étroitement liés, n'en sont pas moins devenus distincts et originaux l'un par rapport à l'autre … depuis des siècles tout concourt à lier les destins de nos deux peuples. Ni montagne, ni désert qui dressent une frontière naturelle entre eux, mais un fleuve... ». Et c’est au général Yakubu Gowon, séjournant du 20 au 23 Février, que Moktar Ould Daddah livre le fond de sa pensée. Les deux sinistres « leçons de choses » qu’ont été les sécessions au Congo belge en 1960 et jusqu’en 1965, puis au Nigeria à partir de 1967, lui font stigmatiser des comportements et en fait une guerre idéologique aux conséquences économiques et militaires : «  élevés et nourris dans les certitudes unilatérales de l'ordre colonial, ces nostalgiques des temps révolus ne pouvaient donc accueillir l'indépendance  africaine et l'émancipation du Tiers-Monde que comme une insulte et un défi ». Déjà chantre d’une indépendance mentale de l’Afrique, Moktar Ould Daddah va, sous peu, être choisi pour présider l’Organisation de l’Unité Africaine : il en deviendra le porte-parole pour qu’en soit reconnue la dignité (cf. Le Calame 20 Juin 2007 . chronique anniversaire du sommet de l’OUA 21.23 Juin 1971).




[1] - ceux-ci ont été nommés – sans surprise – le 31 Janvier précédent par le Général de Gaulle. Ce sont les membres du gouvernement français compétents, c’est-à-dire Maurice Couve de Murville pour les Affaires Etrangères, Pierre Guillaumat pour les Forces armées, Antoine Pinay pour la monnaie ainsi que la politique économique et financière, Edmond Michelet pour le contrôle de la justice, André Boulloche pour l’enseignement supérieur, Robert Buron pour les transports extérieurs et communs, et enfin Bernard Cornut-Gentille pour les télécommunications

[2] - elle sera suivie de six autres : à Paris les 2 et 3 Mars puis les  4 et 5 Mai, , à Tananarive les 7 et 8 Juillet, à Paris les 10 et 11 Septembre, à Saint-Louis-du-Sénégal les 11 et 12 Décembre, enfin une dernière fois et à Paris,  le 21 Mars 1960

[3] - en marge de la session du Conseil exécutif, le 3 Février 1959, se tient à Paris, réunion d'étude de la Constitution du Mali par les chefs de Gouvernement du Sénégal, du Soudan, de Haute-Volta, de Centrafrique et de Mauritanie, après que le 1er Février, une motion de la section PRM (le parti gouvernemental) air réclamé la participation de la R.I.M à la fédération du Mali
 
[4] - Moktar Ould Daddah le donne dans ses mémoires (La Mauritanie contre vents et marées Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français), pp. 185 à 187

[5] - les premiers textes régissant ce qui fut appelé la coopération furent pris, unilatéralement et indépendamment du fonctionnement de la Communauté : signés le 27 Mars 1959, ils prévoient un programme général d'aide qui établi par des comités inter-ministériels mis en œuvre par le FAC (fonds d'aide et de coopération) et, sur place, une mission d'aide et de coopération dans chacun des Etas membres. Les institutions financières de la France d'Outre-mer : FIDES et Caisse centrale de la France d'Outre-mer sont réorganisés

[6] - « En reprenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes, désormais sans contrepartie, que lui imposait son Empire. On peut penser que je ne le ferais pas, comme on dit : de gaieté de cœur. Pour un homme de mon âge et de ma formation, il était proprement cruel de devenir, de son propre chef, le maître d’œuvre d’un pareil changement. Notre pays avait fourni, naguère, un immense et glorieux effort pour conquérir, organiser, mettre en valeur, l’ensemble de ses dépendances. Par l’épopée coloniale, il avait cherché à se consoler de la perte de ses possessions lointaines des XVIIème et XVIIIème siècles, puis de ses défaites en Europe : 1815, 1870. Il appréciait les succès de prestige que lui procuraient, à l’échelle universelle, des proconsuls de la taille des Bugeaud, Faidherbe, Archinard, Brazza, Doumer, Gallieni, Ponty, Sarraut, Lyautey.. Il mesurait les services rendus dans les rangs de notre armée depuis plusieurs générations par de vaillants contingents africains, malgaches et asiatiques, la part prise par eux à notre victoire lors de la Première Guerre mondiale, le rôle joué au cours de l’épopée de la France combattante par nos territoires d’oitre-mer, leurs troupes, leurs travailleurs, leurs ressources. Il était fier de la réussite humaine que représentait le début du développement moderne… Quelle épreuve morale ce serait donc pour moi que d’y transmettre notre pouvoir, d’y replier nos drapeaux, d’y fermer un grand livre d’Histoire ! … Il me faut surmonter le déchirement qui m’étreint tandis que je mets délibérément fin à une domination coloniale, jadis glorieuse, mais qui serait désormais ruineuse. » Charles  de Gaulle, Mémoires d’espoir * (Plon .Août 1970 & Janvier 1985. 314 pages), pp. 41 & 87

[7] - ibidem, pp. 71 & 74

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