mardi 22 juillet 2014

chronique d'Ould Kaïge - publié déjà par Le Calame . 8 Décembre 2009



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4 Décembre 1920   &    3 Décembre 1975

La Mauritanie reçoit le statut de Colonie
&
En coincidence de la visite d’Etat de Moktar Ould Daddah à Paris, un Conseil provisoire sahraoui se forme à Alger




Si l’histoire événementielle de ce qu’il fut convenu, dès le début des années 1920, d’appeler – côté administration – « la pénétration française », est bien connue parce qu’elle fut minutieusement consignée du point de vue des armes et du point de vue de l’organisation factuelle, celle des motivations du colonisateur, en revanche, n’est pas encore élucidée. Encore moins, celle de la véritable réaction des « colonisés », depuis les cultivateurs le long du Fleuve jusqu’aux nomades maures, chameliers ou bouviers.

 

Le 4 Décembre 1920, sur rapport au président de la République française, un décret est pris qui transforme le Territoire civil de la Mauritanie en Colonie [1]. « La colonie de la Mauritanie possède son autonomie administrative et financière dans les mêmes conditions que les autres colonies composant le groupe de l’Afrique occidentale française. Elle est administrée par un lieutenant-gouverneur placé sous la haute autorité du gouverneur général. Le lieutenant-gouverneur est assisté d’un secrétaire général et d’un conseil d’administration. Il est créé un conseil du contentieux administratif de la Mauritanie ». Les termes d’ « autonomie administrative et financière » ne doivent évidemment pas trompé. Aucun Mauritanien de souche ne participe à l’exercice de l’autorité ni aux divers commandements territoriaux, mais deux d’entre eux participent au conseil d’administration, aux côtés du lieutenant-gouverneur : président, du secrétaire général, du procureur de la République près le tribunal de première instance de Saint-Louis, et de deux citoyens français. Ces deux Mauritaniens doivent être « sujets français ». Comme la loi permet l’accès à la citoyenneté française, des ressortissants des colonies, il est envisageable à terme que huit Mauritaniens, les quatre « notables » et leurs suppléants en nombre égal, participent à ce conseil. Ils sont nommés – non élus – par arrêté du gouverneur général sur présentation du lieutenant-gouverneur pour un mandat de deux ans indéfiniment renouvelable. « Une réforme s’imposait ayant pour but d’uniformiser, dans toutes les colonies du groupe, la composition de ces conseils et d’appeler à prendre part à leurs délibérations, aux côtés des fonctionnaires, magistrats et officiers, des représentants en nombre plus important de la population tant européens qu’indigènes de la colonie » [2]

La Mauritanie est ainsi intégrée, banalisée dans un « empire » [3], celui de la France en Afrique dont il n’est à l’époque et pour une quarantaine d’années, pas question de discuter la légitimité. Passées les expéditions des quinze premières années, les combats jusqu’aux débuts des années 1930, de plus en plus excentrés par rapport à la vie administrative et économique, le fondement de la domination française en Mauritanie semble davantage une organisation, une préfiguration de collectivité territoriale au sens juridique français du terme, un maintien de la paix et de la sécurité intérieures avec très peu de moyens, que la force. L’intégration s’est d’abord faite de mots : le 1er Septembre 1919, le Commissaire du Gouvernement général change d’appellation et devient Lieutenant-Gouverneur. Mais dans le même temps, la France, désormais de présence incontestée dans le nord du pays, accepte le retour au système de l’émirat, là où elle avait dû le combattre, mais à ses conditions et forte du désir explicite des populations d’une administration qui ne soit plus celle de l’émir ! C’est ainsi que les 25 et 26 Juin 1920, la djemaa supérieure de l’Adrar se prononce pour le retour de l’émir déposé en 1913 et assigné à résidence à Saint-Louis. Le 10 Juillet 1920, une convention est acceptée par celui-ci « qui limite strictement son action et le fait rentrer dans le droit commun » [4]. Sidi Ahmed Ould Mokhtar Ould Ahmed Aida rentre à Atar le 11 Août suivant mais n’est plus émir que de nom et sans commandement réel. En revanche, à l’ancien émir du Brakna, Ahmed Ould Sidi Ely, il n’est toujours pas pardonné son attitude hostile, à la mort de Coppolani en 1905, et sa demande de rentrer au pays, est rejetée ; il reste à Goulimine, après avoir longtemps séjourné à la frontière naturelle de la Mauritanie, l’oued Draa. Jusques là, seul l’émirat du Tagant avait été maintenu [5]. Très explicitement, les dejmaa « base traditionnelle de l’organisation de la société maure » doivent être « utilisées » par les commandants de cercle, et les conseils de notables nouvellement institués par la loi française ont à s’articuler avec eux. C’est ce que le lieutenant-colonel Gaden, dernier à cumuler les fonctions de commissaire du Gouvernement général et de commandant militaire en Mauritanie [6], prescrit à ses collaborateurs en Octobre 1920. En réalité, celui sur qui s’appuie l’administration française à tous ses niveaux, sans que cela apparaisse dans les organigrammes, est l’ami et introducteur de Xavier Coppolani : Cheikh Sidya Baba [7], qui n’a de titre que son autorité morale. De ce prestige-là, les émirs ne disposent plus.

La mutation de 1920 est surtout décisive en ce que sont désormais séparées les fonctions civiles et militaires. Jusques là, la Mauritanie (et le Niger) faisait exception au principe posé par le décret ayant institué le gouvernement général de l’Afrique occidentale française [8] : « le gouverneur général est responsable de la défense intérieure et extérieure de l’Afrique occidentale française. Il dispose, à cet effet, des forces de terre et de mer qui y sont stationnées. Les gouverneurs … ne peuvent entreprendre aucune opération militaire sans son autorisation, sauf le cas d’urgence où il s’agirait de repousser une agression. Le gouverneur général ne peut en aucun cas exercer le commandement direct des troupes. La conduite des opérations militaires appartient à l’autorité militaire qui doit lui en rendre compte ».

Le système français est apparemment mixte – civil et militaire, respectueux des institutions traditionnelles mais lui superposant une administration aux procédures et à l’organisation importées de métropole – mais il est, en réalité, intégrateur et exclusif. C’est vrai pour l’administration, ce l’est aussi pour les territoires ainsi couverts : le 25 Décembre 1920, s’opère la liaison Mauritanie-Algérie à El Mzerreb, le  chef de bataillon Lauzanne, côté mauritanien, et le capitaine Augieras ont marché en direction l’un de l’autre.

« Le succès de cette opération difficile et délicate avait été rendu possible grâce à l’action diolomatique menée depuis 1916 par M. le Gouverneur Gaden près des grands nomades du nord. Mohamed Ould Khalil, dont la bonne volonté en cette circonstance, ne nous a pas fait défaut un seul instant, nous a fourni d’excellents guides et a fait comprendre aux Regueibat émus de la mise en route du détcahement Lauzanne, le but de l’opération, réussissant ainsi à les rassurer et à faire reprendre la vie normale dans les campements. Les négociations engagées avec les grands nomades dont il est l’interméidiaire le plus écouté, nous ont encore procuré une très grande tranquillté en Adrar pendant toute l’absence du commandant de cercle. Et c’est encore Mohamed Ould Khalil qui nous a renseignés sur la formation des rezzou ayant pour objectif le Soudan. Les Oulad Delim enfin ont bien assuré le service de surveillance de la zone qui leur avait été confiée. Les résultats de la reconnaissance sont fort importants tant au point de vue géographique qu’au point de vue politique : les terrains de parcours des Regueibat sont reconnus et les points d’eau des entrepreneurs de rezzou sont repérés, les campements Lgouassen sont en route vers la Kedia d’Idjil. Pour la première fois, la jonction Algérie-A.O.F. a été réalisée en suivant une transversale perçant les cloisons jusqu’ici étanches qui séparaient les itinéraires joignant l’une à l’autre rive du Sahara. » [9]



Du 3 au 5 Décembre 1975, comme pour conclure la célébration du XVème anniversaire de l’indépendance, le  président Moktar Ould Daddah séjourne en France en visite d’Etat [10]. Il n’y était plus venu depuis les obsèques du général de Gaulle ; il est accompagné notamment d’Abdoul Aziz Sall, de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, de Ba Ibrahima, d’Abdallahi Ould Bah et de Mohamed Ali Cherif [11]. Les entretiens avec le président Giscard d’Estaing portent sur le Sahara mais pas sur l'ex-MIFERMA. Il s’en explique, en conférence de presse très achalandée car l’ accord tripartite de Madrid et les débats aux Nations Unies mettent la Mauritanie au premier plan de l’actualité et son chef plus encore. Moktar Ould Daddah s’exprime avec cette forme d’aisance qu’étaient sa patience, la lenteur sobre de son débit, son économie de mots : " aucun résultat précis n'était à attendre. Je n'étais pas venu pour demander quoi que ce soit ". Il donne surtout à son hôte un brevet remarqué de "décolonisation" authentique : " le président Giscard d'Estaing me parait avoir l'esprit beaucoup plus décolonisé que ses prédécesseurs ".  Celui-ci est surtout intéressé par l’expérience que peut lui exposer son hôte des relations arabo-africaines et des dialectiques financières du développement dans lesquelles sont entrées les monarchies pétrolières du Golfe. En échange, le président mauritanien plaide les causes auxquelles il a déjà tant apporté quand il était à la tête de l’Organisation de l’Unité africaine, quatre ans plus tôt : la Palestine, la lutte contre l’apartheid, le Zimbabwe, la Namibie. C’est à huis-clos qu’est évoqué le soutien français, probablement nécessaire, face à une Algérie menaçante depuis l’entrevue de Béchar, un mois plus tôt (cf. Le Calame 18 Novembre 2008 . chronique anniversaire des 10-14 Novembre 1975). « La réponse est claire et nette : ‘’ Si la Mauritanie était agressée par l’Algérie – ou par tout autre Etat – la France l’aidera à se défendre… ‘’. Et le président Giscard d’Estaing a la délicatesse de ne pas me rappeler que, de notre fait, nous n’avons plus d’accord de défense avec la France (cf. Le Calame 12 Février 2008 . chronique anniversaire de la signature des nouveaux accords de coopération les 14 et 15 Février 1973). Je lui précise que l’aide que nous demanderions éventuellement serait d’abord une aide en armements. Il donne son accord. » [12]

La veille, l’AFP à Nouakchott, avait commenté le « silence total sur les derniers développements depuis la signature de l’accord tripartite », celui de Madrid, réglant la succession de l’Espagne au Rio de Oro et dans la Seguiet El Hamra, par le Maroc et la Mauritanie : " pays pauvre à grandes potentialités minières, trait d'union entrre l'Afrique noire et l'Afrique du nord, la Mauritanie fidèle à son esprit de conciliation internationale, pourrait donc devenir un exemple de cette coopération "triangulaire" à condition bien entendu qu'on respecte sa volonté d'indépendance économique, principe de base de la politique mauritanienne ". Et le 3, Le Figaro titre sur  " L'homme des grandes dates ; un interlocuteur original ". On échange des toasts au Quai d'Orsay. Ancien ambassadeur en Mauritanie, de Décembre 1963 à Décembre 1966, Jean-François Deniau brode sur " des systèmes de développement souverainement choisis par les Etats, et le respect de toutes les politiques culturelles " puisque de fait l’option mauritanienne – formalisée en congrès l’été de 1975 (la Charte du Parti) – est socialiste et que l’arabisation progressive est une option fondamentale (sur laquelle les putschistes de 1978 reviendront). Moktar Ould Daddah répond que " la Mauritanie sait garder ses amitiés. Vous n'avez plus l'esprit du colonisateur, et nous n'avons plus le complexe du décolonisé ".    

La Mauritanie semble donc avoir atteint, et au-delà, tous les objectifs que ses dirigeants, traditionnels ou de formation nouvelle, ses élus aussi, avaient pu se fixer de congrès en congrès, depuis celui d’Aleg en Mai 1958 – la forme des consensus de l’époque fondatrice.

C’est peu croyable. Aussi la rumeur court d'un soutien français à l'ouguyia sous condition d'une dévaluation de 50 %  – depuis Alger notamment – que, le 4, déjeunant à l’Elysée, une sorte de déni de ces succès et de cette maturité aurait été secrètement avoué. Communiqué officiel : «  le chef de l’Etat a démenti avoir demandé à la France de soutenir notre monnaie natiuonale, l’ouguyia créée après le retrait de la Mauritanie de la zone franc en 1973, comme le laissaient supposer certaines informations – « Notre monnaie se porte bien «  a déclaré le chef de l’Etat à la sortie du Palais de l’Elysée. Il n’est pas question de rentrer dans la zone franc, a-t-il ajouté ».

Second obstacle dont beaucoup croient qu’il embarrasse la Mauritanie et son président : la question saharienne. Le 5, en conférence de presse, le président Moktar Ould Daddah en traite à l’hôtel Crillon, place de la Concorde. " Notre objectif est la réunification de notre territoire arbitrairement divisé par la décolonisation " et, à propos du Polisario, il précise : " nous espérons ultérieurement parvenir à nous entendre avec ce mouvement ". Le bilan général des relations extérieures du pays – très favorable et surtout consensuel avec tous les partenaires de la Mauritanie – semble garantir cette issue. " Nous avons très efficacement contribué à la compréhension croissante entre Etats-membres de l'OUA et pays de la Ligue arabe ". Les relations franco-mauritaniennes ? " après un froid certain, elles sont excellentes parce que chacun de nous a compris l'autre, et l'admet tel qu'il est, et non pas tel qu'il voudrait qu'il soit ". Il n’est " pas question pour nous de revenir dans la zone franc, et notre monnaie, l'ouguiya n'est pas malade. Nous ne demandons pour elle aucun autre soutien que ceux du peuple mauritanien et des richesses, des ressources mauritaniennes "

C’est dans ce contexte d’une nouvelle proclamation de l’indépendance de la République Islamique de Mauritanie, vis-à-vis de la France, vis-à-vis de sa principale entreprise minière et industrielle, vis-à-vis des grands problèmes stratégiques de la région et de l’Afrique, où elle est devenue un acteur majeur, que se crée à Alger, le même 3 Décembre, quand Moktar Ould Daddah atterrit à Paris, un Conseil provisoire sahraoui.

Il a pu être dit, à partir de 1978, que les Mauritaniens n’avaient pas approuvé la décision de leurs dirigeants, eux-mêmes marqués par l’argumentation insistante de Moktar Ould Daddah. C’est contraire à la vérité, d’autant plus que cette argumentation était celle de tous les nomades de la façade atlantique du Sahara, même peuple,mêmes mœurs, même économie traditionnelle, mêmes parturages et en somme même intérêt à un Etat national, très local. En revanche, la manière de faire eût pu être autre, ce que les Sahraouis ont reconnu assez vite mais trop tard : une Mauritanie neutre dans le face-à-face algéro-marocain, une indépendance de l’ancienne possession espagnole, et entre celle-ci et l’ancienne possession française une confédération ou une fédération mettant presque tout en commun selon les évidences géographique et historique. Au moment où cette perspective devint – rétrospectivement – impossible, très symbolique à l’autre bord du pays, coula – aussi  le 3 Décembre – le vieux bac de Rosso… déjà relayé par un nouveau bac acheté à l’Allemagne. Sans doute, dès le retour de France du Président, deux nouvelles personnalités saharaouies arrivèrent à Nouakchott : Ebnou Ould Abdel Fettah Ould Mekki et Hamdi Ould Laroussi Ould Heiba. Quittant Paris, Moktar Ould Daddah s’était dit " très satisfait de la mise en place de l'administration tripartite au Sahara " [13], et faisant escale à Rabat pour y conférer avec le roi Hassan II, il avait redit « ma ferme conviction que notre lutte en vue de recouvrer nos droits légitimes de décolonisation de notre Sahara, conformément aux dispositions de l’accord de Madrid, sera couronnée d’un succès total et permettra l’affermissement de liens séculaires unissant nos deux pays frères ».

Mais le 7 Décembre, commencent les attaques du Front Polisario, simultanément contre Aïn Ben Tili, Bir Oum Ghrein et la voie ferrée. L’hebdomadaire du F.L.N. El Moujahid  examine « les mobiles qui ont poussé ould Daddah à participer au massacre de la population saharouie… Il s’en est allé agir dans l’ombre comme une taupe. Son acte allait revêtir deux aspects : donner l’apparence de couper les grands liens qui l’attachent à la mère-patrie, la France et pratiquer une politique d’approche avec l’Algérie pour obtenir (…) prouvant ainsi qu’il n’est pas inféodé à l’Occident impérialiste. Cette politique lui a permis aussi sur le plan intérieur de contrecarrer l’ascension du courant exigeant le renouvellement des structures et la transformation radicale de la situation intérieure en Mauritanie . Mais il  n’a pu choisir librement, ni miser sur un courant révolutionnaire, lié qu’il est par de nombreux liens à l’impérialisme auquel il doit son existence et celle de son régime » Les 9 et 10 Décembre, nouvelles attaques sahraouies contre Bir Oum Ghrein, puis Al Inal (qui deviendra dramatiquement célèbre, mais pour de tout autres raisons – les Mauritaniens viennent dans le deuil d’en commémorer le dix-neuvième anniversaire).

A Nouachott, le Bureau politique national est en permanence, le Conseil des ministres en interrompt la session quelques heures, le 8, puis, le 9, se réunit le groupe parlementaire du Parti sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et en présence du Chef de l’Etat. Tandis que – le 10 - l’Assemblée générale des Nations Unies votent sur le Sahara occidental les résolutions 3458 A et B, difficilement compatibles [14].




[1] - Journal officiel de la République française, 9 Décembre 1920, p. 20244
Ce nouveau régime est accordé en même temps au Niger. Albert Sarraut, le ministre des Colonies, estime dans son rapport que « les progrès de la pacification réalisés dans ces deux territoires, en même temps que le développement qu’ils ont acquis, m’ont paru justifier cette réforme. L’organisation nouvelle comporte l’institution d’un conseil d’administration et d’un conseil du cointentieux, auxquels seront soumies les affaires intéressant ces territoires et qui subissent actuellement des retards considérables en raison de leur centralisation à Dakar. » Le régime est également nouveau, selon un décret de même date, pour les autres colonies de l’A.O.F.
[2] - décret du 4 Décembre 1920 portant réorganisation des conseils d’administration et des conseils du contentieux des colonies de l’Afrique occidentale française, autres que le Sénégal

[3] - auparavant, par exemple, la circulaire du Gouverneur général Van Vollenhoven au sujet des chefs indigènes, en date du 15 Août 1917, ne s’appliquait pas aux « confins sahariens » ; ainsi va s’appliquer à la Mauritanie le  décret du 21 Mai 1919 portant création de Conseils de notables indigènes

[4] - rapport sur la situation politique du Territoire civil de la Mauritanie pendant le 3ème trimestre 1920, signé p.i. en Novembre 1920

[5] - 31 Juillet 1918, convention agréant Abderrahmane Ould Bakar Ould Soueid Ahmed, émir du Tagant

[6] - il a pris ses fonctions le 21 Novembre 1916 et les exerce jusqu’au 31 Août 1920; il revient gouverner le Territoire en Avril 1921, puis en Février 1925 jusqu’au 9 Novembre 1926, mais en « civil »

[7] -  à sa mort, le 10 Janvier 1924, lui succèdent Mohamed Ould Cheikh Sidya pour sa baraka qui disparaît très vite à son tour et Abdallahi pour le commandement des Oulad Biri ; à la mort du premier, le l0 Avril 1927, le second est tout naturellement investi, le 15, par la djemaa des Oulad Biri. La particulière longévité d’Abadallahi Ould Cheikh Sidya, proche en sus du général de Gaulle, sera décisive pour la transition politique entre le système français et la prise d’autorité du président Moktar Ould Daddah

[8] - décret du 16 Juin 1895, Journal officiel de la République française p. 3386

[9] - rapport sur la situation politique du territoire civil de la Mauritanie pendant le 4ème trimestre 1920, signé p.i. le 15 Mars 1921

[10] - Moktar Ould Daddah raconte en détail cette visite et ses entretiens avec les dirigeants français dans ses mémoires (La Mauritanie contre vents et marées Karthala . Octobre 2003 . 669 pages – disponible en arabe et en français),  pp. 542 à 544. Il note : « A l’Elysée comme à Matignon et au Quai d’Orsay, je me sens à mon aise : je n’ai plus mon complexe refoulé de colonisé »…

[11] - respectivement président de l’Assemblée nationale,  ministre d’Etat à l’Economie nationale, ministre de la Planification, ministre de la Défense, secrétaire général de la présidence de la République
 
[12] - Moktar Ould Daddah ibid. op. cit., p. 544
[13] - de fait, le 10 décembre 1975, Abdallahi Ould Cheikh, ministre de la Fonction publique et du Travail, prend ses fonctions en tant que gouverneur représentant la République islamique de Mauritanie dans l’administration tripartite du Sahara occidental

[14] - Moktar Ould Daddah donne le texte de chacune des deux et les commente, ainsi que le principe d’auto-détermination, ibid. op. cit., pp. 655 à 658

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