dimanche 22 juin 2014

Vlane . une lecture : Biram Dah Ould Abeid renforcé



qui l'eût cru ?

 

dimanche 22 juin 2014 : 17 :41

L’élection devait tuer Birame, elle le renforce plus que jamais !

Il se passe vraiment quelque chose dans ce pays au moins au niveau  du jeu démocratique et du discours séparatiste pour la cause hratine. Plus personne ne peut mettre en doute la transparence de l’élection sauf par des discours de mauvaise foi n’ayant aucune preuve à apporter pour corroborer des allégations de mauvais perdants. On peut dire que l’argent, le pouvoir et la force des réseaux de ses satellites donnent  une implacable longueur d’avance en matière de communication et de persuasion que les candidats sans moyens ne peuvent rejoindre mais pour ce qui est du vote, chacun sait que chaque vote sera compté et qu’il n’y aura pas de fraude pour inventer des électeurs ou les faire voter plusieurs fois.

A ce titre, ce pouvoir militaire civilisé joue le jeu démocratique expérimental dans sa portion congrue ayant de toutes les façons les moyens militaires d’annuler le cas échéant une victoire de l’adversaire. Ce jeu démocratique est un luxe que le pouvoir militaire peut désormais se permettre en donnant l’air de jouer avec le feu alors qu’il ne risque rien du tout car chez nous on ne gagne jamais contre l’Etat pour mille raisons dont la faiblesse numérique des électeurs qui, pour majorité, dépendent du pouvoir directement ou indirectement et surtout la faiblesse d’un discours d’opposition qui puisse réunir ce peuple contre la main qui le domine en le tenant par le ventre et en jouant de toutes les ficelles qui agitent sa conscience.


Cela dit, cette mainmise sur le résultat du scrutin, connu d’avance, non pas à cause de la fraude mais à cause de la force du pouvoir et de ses partisans quand ils se lancent en campagne avec tous les moyens à leur disposition, cette mainmise n’a pas pu freiner l’ascension de l’homme qui donne des sueurs froides à la société maure à savoir Birame ould Dah ould Abeid dont le projet clairement déterminé est d’en finir avec cette vassalité des hratines face à leurs frères maures. 


Des sueurs froides bien justifiées car le discours radical du chef de l’IRA s’appuie sur un état de faits qu’on peut difficilement nier qui prouve que les hratines dans l’armée composent la majorité de la chair à canon et disparaissent au fur et à mesure qu’on monte en grade. Il a fallu crier longtemps pour avoir un ou deux généraux hratines quand les négro-mauritaniens furent les premiers servis au nom de la fraternité féodale, ce qui n’a pas empêché les généraux hratines d’être des généraux d’opérette sans effectifs sans rien à commander. 


Les mauvaises langues disent qu’Aziz fait plus confiance aux généraux négro-mauritaniens vu qu’il a grandi à Louga et surtout à cause de la mentalité de sa génération encore très formatée par les préjugés féodaux.


http://chezvlane.blogspot.com/2010/08/quand-un-general-hartani-en-mauritanie.html


Un manifeste du hartani enfumé est sorti prouvant combien cette exclusion est massive sitôt qu’on arrive aux postes  à responsabilités : 


"
Pourquoi sur 35 ministres, il est de coutume d’en placer 30 arabo-berbères ? Pourquoi les 18 banques du pays appartiennent aux Arabo-Berbères ? Pourquoi sur les 13 gouverneurs de région, 12 sont Arabo-Berbères ? Pourquoi sur 54 préfets, 52 sont Arabo-Berbères ? "

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20140617115954/

La démonstration de l’exclusion n’est plus à faire. Elle est la marque d’une société maure qui est restée bloquée sur des veilles pratiques d’enfumage faisant miroiter aux hratines qu’ils seraient des frères dans tous les sens du terme. Il ne s’agit pas là de l’expression de la pensée des maures mais de la classe maure dominante qui gère cette confrérie des médiocres blancs et noirs qui tient ce pays dans cet état lamentable depuis on ne sait trop quand et à cause de laquelle ce pays est en perdition créant partout des foyers de tensions raciales de sorte à toujours diviser les frères pour mieux dominer l’ensemble de la Mauritanie plurielle qui lui  fait horreur.


La confrérie des médiocres aura tout fait pour casser ce Birame dans l’œuf en faisant tout ce qui pourrait le radicaliser et lui faire tenir un discours haineux qui éloignerait de lui et les maures et même les hratines modérés. Birame l’a échappé belle ! Son incinération du code noir comme il l’appelle aurait pu avoir raison de lui. Il s’en est sorti de justesse car il n’est pas directement allé puiser dans le coran des versets qui codifient pourtant l’esclavage même si chacun sait qu’en la matière l’islam est la première des religions du Livre à avoir prévu comment libérer les esclaves et les protéger sitôt devenus musulmans.


Birame était fini, ce qui l’a sauvé, c’est surtout le soutien extérieur qu’il oublie trop souvent de remercier à savoir d’abord et avant tout ! le parti radical Italien de Panella qui vint ici prendre des nouvelles de Birame et vers lequel Birame a couru sitôt libéré sans dire un seul merci à ceux qui l’ont défendu ici.


http://chezvlane.blogspot.com/2011/02/birame-reserve-ses-mots-au-parti.html

Il a été ensuite sauvé par le prix des défenseurs des droits humains en danger qu'il a reçu en mai 2013 en Irlande par la fondation Front Line Defenders, ce qui lui a permis d’avoir désormais un œil étranger sur sa trajectoire de sorte à faire un maximum de bruit s’il lui arrivait malheur ou des tracasseries comme il en a connu mille. Mais le coup de grâce contre le pouvoir mauritanien fut le prix des droits de l’homme de l’ONU obtenu en décembre de cette même année 2013 grâce à de puissants lobbies. 

Là c’était fini. A moins d’une grande bêtise en Mauritanie, Birame était devenu intouchable.

Le reste est un concours de circonstances de la même veine car le voilà présidentiable arrivant second derrière Aziz ! Tout un symbole… 

Tellement que comble du comble voilà Birame qui félicite les organes de la propagande d’Etat : 

«
L’heureuse surprise nous était arrivée du côté des média publics (la radio et la télévision nationales ainsi que l’Agence Mauritanienne de l’Information, AMI). Des équipes de ces organes nous ont accompagnés tout le long de la campagne et couvert nos activités avec indépendance et professionnalisme. A cette occasion nous voulons souligner cette heureuse évolution au sein de ces institutions publiques, au moins pour ce qui est de la couverture des activités des candidats. »

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Et il se paye même le luxe de passer la pommade à Messoud car on n’écrase pas un leader définitivement à terre : «
Certains organes de presse ont relayé l’information selon laquelle, le président Biram Ould Dah Ould Abeid ou l’un des directeurs de sa campagne ont accusé le président et leader historique du combat des Hratine, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, de détournement de deniers publics. Nous tenons à démentir en bloc de telles allégations.
Pour nous, la figure historique de Messaoud est l’objet de respect et de considération. Les différends qui nous opposent sont liés à la seul différence de générations, de mayens et d’époques. Si nous avions décidé de dénoncer les auteurs de détournements des biens publics, nous aurions passé tout le temps de la campagne électorale avant d’atteindre le président Messaoud ! »

http://www.cridem.org/C_Info.php?article=657595


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Désormais Birame est le seul opposant radical crédible face au pouvoir qui apparemment lui tend une belle perche de makhzenisation pour en faire certainement un autre Messoud avec la suite de la trajectoire domestique face au pouvoir que chacun connaît. Birame va devoir louvoyer entre cette main tendue qui lui donne une légitimité inespérée et ses partisans dont le moral tomberait définitivement en berne s’ils s’estimaient trahis.


Ce qui est sûr c’est que corrompre Birame serait un rude coup donné à la cause hratine radicale, celle qui se revendique une force autonome au même titre que la force négro-mauritanienne ou la force beïdane car il n’y aura pas de deuxième prix ONU pour un mauritanien…


Wait and see

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