lundi 23 juin 2014

journal de maintenant - lundi 23 juin 2014




----- Original Message -----
From:
Sent: Monday, June 23, 2014 12:58 AM
Subject: Mascarade

La mascarade a pris fin sur un dénouement encore plus comique :
Le général obtient un score à la soviétique : 81,89%, suivi de Biram :8,67%, puis de Boidiel : 4,5%, ensuite Ibrahima Sarr : 4,44 et enfin Lalla Mariem : 0,49%.
Le seul commentaire qu'on peut faire est que l'homme s'est sans doute dit "je vais être ridicule", autant l'être vraiment.

L'annonce de ces résultats a révélé une nouvelle falsification de la "CENI" : Ayant annoncé le 21 mai (sur le site de l'AMI) que le nombre d'inscrits sur la liste électorale a avait atteint 1 415 138 électeurs, elle n'en déclare que seulement 1 328 138 au moment de proclamer les résultas, soit 86322 de moins, selon le site Al Akhbar (http://alakhbar.info/news/4933-2014-06-22-21-11-57.html).
Une autre preuve de la manipulation du fichier électoral et donc des résultats de ce scrutin honteux.
J'espère que la France sera au moins gênée de "saluer" cette "victoire" sans gloire du général putschiste.

----- Original Message -----
To:
Sent: Monday, June 23, 2014 7:24 AM
Subject: Re: Mascarade

Non, cher Idoumou, ce n'est pas ridicule, c'est très grave.

MoAA réaliser un chef d'oeuvre satanique...

Dans la période fondatrice, ce qui menaçait la Mauritanie, c'étaient les revendications extérieures s'appuyant sur des tropismes possibles dans ls composantes mauritaniennes : Maroc, Sénégal, Mali, en gros 1957-1964. Puis ensuite avec la question des langues et de l'enseignement, le clivage Noir-Blanc, Fleuve et Haute-Mauritanie, en gros 1965-1966. Moktar Ould Daddah, grâce à la contestation du régime de parti unique de l'Etat : les étudiants en Europe, le syndicalisme... parvint à faire l'intégration politique : 1969-1975, et ne perdit que sur la question nationale : le Sahara, et celle de la légitimité, qui est, à posteriori, celle d'une démocratie selon l'expérience et les atavismes mauritaniens. Le coup militaire de 1978, faisant tout perdre et le régime d'autorité soulevant la question ethnique carrément : le manifeste d'Avril 1986, les pseudo-tentatives de coup militaire dess Peuls, les massacres et années de braise : 1987-1991, sans compter dèss l'automn de 1978 et avec des réveils en 1998 et en 2010, la question des langues.

La question sociale - qui à l'extérieur identifie la Mauritanie esclavagiste, alors que c'est le seul pays du Sahel où l'unité nationale et populaire est réellement vécue, malgré tant d'occurences contraires - à peine posée pendant l'administration française puis la période fondatrice, se résolvait paisiblement avec l'émergence de l'ensemble des haratines, sans discrimination positive, sans manifeste, etc... jusqu'à ces derniers mois, puisque le manifeste de 2013 est objectif et de ton modéré et que la manifestation pour l'anniversaire de cette déclaration a été une manifestation d'union nationale. En 2009, la candidature de Mesaoud était cautionnée par les "grandes tentes" et notamment par le président Sidi, symbole de légitimité depuis son renversement et plus encore son admirable discours du 26 Juin 2009.

Maaouyia s'était donné la pose anti-islamisme et les militaires de 2005 avaient continué refusant de légaliser Tawassoul et autres.

Une seconde pose - la sécuritaire - fut trouvée par MoAA dès l'élection de 2007 que le CMJD ne put détourner à son profit. C'est cette cause qui a fait l'acceptation internationale, suggérée si fortement par une France dont le consentement à MoAA fut acheté, mais dont ses "services" avaient commencé de créer l'ambiance sinon favorable, du moins tolérante'.

La troisième va tourner au drame. MoAA est désormais le protecteur contre l'islamisme, aux yeux de l'extérieur, tout en jouant le dévôt quand il y a autodafé ou profanation du Coran. Et pour l'intérieur qui, à terme, seul compte : il devient le protecteur d'une partie de la société contre la rébellion d'une autre, les Maures craignant depuis le congrès de l'Unité en 1961 le débordement par les originaires de la vallée du Fleuve et ceux-ci ayant alors réclamé des garanties, vont désormais craindre d'être supplanté par leurs anciens esclaves et serviteurs, sauf si MoAA... qui depuis son avènement a rendu lettre morte la loi de Septembre 2007 et provoque donc, en parfaite entente dialectique avec SoS Esclaves et avec l'IRA, les réclamations pour cette application. Et l'on passe d'affaires de droit civil et pénal, à une mise en cause de toute la société quand elle commençait d'évoluer consensuellement.

C'est donc, je crois, très grave. On est passé d'une question ethnique et culturelle que résorbaient la démocratie façon mauritanienne et garantie par le régime fondé par le président Moktar Ould Daddah, à une question sociale. Ce qui fait oublier aussi bien à l'intérieur que pour les partenaires étrangers la vraie question et l'unique préalable : celle du régime mensonger de MoAA.

Comment me lisez-vous ? c'est l'analyse que je me suis faite hier après-midi et que je comptais circuler un peu pendant mes correspondants, vos compatriotes, de confiance absolue.

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From:
Sent: Monday, June 23, 2014 1:03 PM
Subject: Re: Mascarade

Non seulement je suis entièrement d'accord avec vous, mais si vous relisez d'anciens mails que je vous ai envoyés, j'ai toujours eu moi-même des inquiétudes fondées sur certaines aspects de cette analyse. Le général putschiste m'a paru dès le début comme l'instrument d'un plan machiavélique de déstabilisation de la Mauritanie et, peut-être, de sa remise en cause en tant qu'entité étatique. Cela avait commencé, au plan extérieur, par les galéjades de Kadafi, les incursions pernicieuses de Wade dans les affaires intérieurs de notre pays, la mainmise absolue de Sarko sur notre armée, au point de l'engager dans une expédition pour libérer Germanneau et, ensuite, par le rôle joué par la junte au pouvoir ici dans l'éclatement du Mali et la résurgence de l'indépendantisme azawadien, lequel a ouvert la voie, avec la complicité évidente du pouvoir mauritanien, à l'émergence du terrorisme et à tout le reste (l'afflux de centaines de milliers de réfugiés dans l'est mauritanien, semant le germe d'une explosion sociale, l'occupation du Mali par la France, etc.). Cela se continue, toujours au plan extérieur, par les relations très suspectes du général et sa bande avec le Maroc, dont l'ambassade chez nous est tenue par un contribule de MOAA depuis des lustres : le roi du Maroc a été le premier chef d'Etat de la sous-région et même du monde à prendre ouvertement langue avec les putschiste en dépêchant le patron des ses sevices secrets ; il est aujourd'hui le premier à féliciter le général pour sa "réélection".
Au plan intérieur, vous voyez très juste : L'homme agit comme une cinquième colonne qui oeuvre, patiemment mais avec une éfficacité démoniaque, à créer les conditions d'une implosion de la société : La résurgence de la revendication négro-mauritanienne, notamment en ce qui concerne la remise en cause des acquis considérables du président Sidi en la matière est son oeuvre, le retour au pays des FLAM, mouvement sessionniste, aussi ; Biram - dont le discours incendiaire est à lui seul de nature à provoquer une guerre civile en Mauritanie - est sa créature et n'agit que dans son intérêt, le jeune forgeron qui a soulevé une vague de protestation en écrivant un article apostasique a été, à l'évidence, instrumentalisé par les services secrets (ce n'est pas un hasard que con père, administrateur peu compétent, ait été promu préfet par MOAA et travaille sous les ordres d'un gouverneur cousin de celui-ci) et le regain sans précédent de régionalisme et de tribalisme, autres ventres mous de notre société, sont de son fait et bénéficient de sa bénédication, au moins parce qu''il ne fait rien pour les combattre (Savez-vous que dès le lendemain du putsch, il s'est attaqué ouvertement aux tribus mauritaniennes les plus "détribalisées", les a exlues des rouages de l'Etat, stigmatisées et jétées en pâture aux autres?!). Ne parlons pas du pillage des ressoruces du pays et leur fuite massive vers l'étranger (Maroc, Sénégal et France notamment).

Tout le monde ici est unanime à dire, en privé, que "Ould Abdel Aziz s'en fout des conséquences de sa gestion calamiteuse des affaires du pays. Le jour où le pays sera ingérable, il prendra un avion et ira se couler des jours heureux au Maroc ou ailleurs.  Tous ses parents, y compris ceux qui font semblant de s'opposer à lui, en feront de même". Cela s'appelle, dans la sagesse populaire "Empare-toi de ses richesses et n'en fais jamais une patrie"!


Vous avez donc mille fois raison cher ami et votre analyse est  très juste.
Qu'Allah protège mon pays !

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