samedi 22 mars 2014

pratiques esclavagistes et regard de l'étranger - une discussion




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To:
Sent: Friday, March 21, 2014 6:55 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l’île aux esclaves (Première partie)

Que tout cela soit des faits et horribles, c'est certain. Mais vous rendez service à la dictature de MoAA en faisant de la Mauritanie d'abord cela, et en focalisant l'étranger (qui ne demande que cela car celui ne lui coûte rien, alors que se désolidariser de MoAA, notamment pour la France, serait une révolution mentale : passer du cynisme, du réalisme à une coopération fraternelle pour inventer de nouveaux régimes politiques et économiques propres à l'Afrique). Le moyen de changer la société, c'est d'établir un régime démocratique, la démocratie c'est le respect mutuel, de là tout naturellement l'éradication de l'esclavage. N'inversez pas les facteurs chronologiquement, car alors vous n'arriverez à rien. Si le président Sidi était demeuré au pouvoir et venait d'être réélu pour un second et dernier mandat - règne de sagesse et de consensus - les dossiers brûlants seraient dans la sérénité en voie de se clore. La réélection de MoAA va au contraire renforcer ces impunités et ces corruptions qui permettent la perpétuation de ce que vous dénoncez.

Bien amicalement.

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From:
Sent: Friday, March 21, 2014 6:16 PM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

J'ai lu ce texte et je suis très affecté par la facilité avec laquelle les auteurs font leurs certains amalgames, sacrifiant ainsi aux clichés et autres raccourcis en la matière. (1) S'il est indéniable que des pratiques esclavagistes existent toujours en Mauritanie et qu'il temps d'y mettre fin de la plus énergique des manières, il est en revanche fantaisiste d'affirmer que le pays abrite des marchés aux esclaves et autres endroits de traite des noirs. Face à la politique du déni entretenue par le pouvoir du général putschiste, l'amalgame porte préjudice aux victimes et renvoie la fin de leur calvaire aux calendes grecques. (2) Les "maures" désigne aussi bien les fameux arabo-berbères 'blancs' visés ici que d'autres, 'noirs' ceux-là ; souvent plus noirs de peau et d'origine ethnique que ceux qu'ils asservissent. En effet, si la plupart des esclaves est d'origine noire (on verra plus loin pourquoi), tous les esclavagistes ne sont pas, loin s'en faut, "blancs". Une simple enquête indépendante et objective, montrerait rapidement que les "maîtres" comptent davantage de noirs que de blancs, sinon plus en comptant les esclavagistes dans les ethnies pulaar, soninkée et ouolof, dont on parle peu d'habitude ! (3) L'esclavage en Mauritanie n'est pas d'origine islamique et ne peut, en aucun cas être imputé à cette religion, instrumentalisée pour sa légitimation exactement comme le christianisme le fut pour justifier la traite négrière. Une hypocrisie de clergé donc.Les maures n'ont pas amené d'esclaves avec eux ( d'Arabie ou d'ailleurs), ils ont copié cette pratique, en même temps que le système de castes, chez les populations autochtones dont les fameux nobles étaient pourvoyeurs d'esclaves en même temps que les razzias. C'est d'ailleurs, ce qui explique que la majorité des esclaves mauritaniens (qui comptent des "blancs") sont "noirs". Les marabouts ("blancs" et "noirs") ont trouvé les arguments religieux pour légitimer la pratique. Vouloir circonscrire ce phénomène honteux au seul espace maure mauritanien, relève donc d'un amalgame facile à confondre.(4) Enfin, parler de "système beydane" pour désigner les régimes autocratiques qui gouvernement la Mauritanie depuis le coup d'Etat de 1978, c'est aussi, un autre amalgame. Les juntes militaires qui se sont succédé au pouvoir ici ont toujours compté des officiers noirs, souvent à des postes de haute responsabilité (Chef d'Etat-major, ministre de l'intérieur, Directeur de la sûreté, ministre, officiers de commandement opérationnel, etc.) Ils sont coresponsables de toutes les injustices et exactions commises par ces régimes, que celles-ci soient de nature raciste, esclavagiste ou autre. L'ethnie maure(dont aucun recensement crédible n'atteste du caractère "minoritaire") n'est pas et ne saurait être rendue responsable du bilan de ces régimes. Le régime actuel  ne fait pas exception et le qualifier de "régime beydane" c'est insulter l'élite politique mauritanienne, de toutes les ethnies et de toutes les races du pays qui combat Mohamed Ould Abdel Aziz et sa démocrature.
Je suis entièrement d'accord avec vous : La solution de tous ces problèmes réside dans la démocratie. Seule elle permettra l'émergence d'une société mauritanienne égalitaire où s'expriment toutes les sensibilités, et d'un pouvoir issu de la volonté populaire, tourné vers la construction nationale.
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To:
Sent: Saturday, March 22, 2014 7:02 AM
Subject: Re: Notre enquête : Mauritanie, l'île aux esclaves (Première partie)

Je suis entièrement avec vous, mon cher …  C'est à croire que la Mauritanie est le paradis pour les "chercheurs" en mal de contre-sens : c'est vrai en politque intérieure, Moktar mésestimé et le régime d'alors plus encore : or il était consensuel, ouvert et évolutif, tandis que MoAA est soutenu et admis de partout. C'est vrai pour l'essence de la Mauritanie, soit n'existant pas à raison de sa diversité ethnique, soit faisant partie du Maroc.

Peu importe, il y a la réalité et il y a les Mauritaniens dont vous êtes insignement. J'ai le visage et la voix, la présence de beaucoup de vos compatriotes dans l'âme et à l'esprit. Vous êtes très nombreux, vous êtes majoritaires pour croire à votre pays et à son peuple, surtout composite et qui a montré sa fierté de vivre, tel quel.

Avec vous.

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