mercredi 20 novembre 2013

les élections selon la date prévue

L’éditorial de La Nouvelle Expression : On votera pour perdre

L’éditorial de La Nouvelle Expression : On votera pour perdre
C’est parti. Sans grande effervescence, la campagne électorale est engagée. Une partie de la classe politique boycotte ces échéances prévues le 23 novembre 2013.

Entre désintérêt d’un scrutin sans saveur, longtemps attendu et plusieurs fois reporté, et l’amertume de certains politiques désarçonnés par le choix de leurs partis originels et qui ont opté d’aller aux élections sous les couleurs de partis satellites de la formation politique au pouvoir ou parti du président, le peuple peine à se retrouver ; partis satellites créés ou soutenus par l’Etat.

C’est ainsi qu’on fait de la politique en Mauritanie. Les mêmes politiques du même système des trois dernières décennies, les mêmes partis et surtout les mêmes pratiques parce qu’avec la bénédiction du même peuple ahuri et désappointé, la Mauritanie se perd de jour en jour.

Un peuple qui ne veut ni d’un programme, ni d’un idéal démocratique pour une expression libre et réfléchie de son devoir de citoyen. L’argent, la tribu, la région, la classe sociale, etc. voilà la façon de faire ici et là en Mauritanie la politique.

L’argent, c’est le langage commun de tout le peuple vis-à-vis des candidats. Comme par le passé, aujourd’hui, l’argent est le meilleur moyen pour drainer des foules aux meetings des candidats les mieux nantis. Comme le système de bulletin unique peut constituer désormais un remède à l’achat des votes, des villages et bureaux de vote sont rémunérés selon leur score, d’où la fraude indirecte.

La tribu ou le déterminant de la réussite en Mauritanie. Encore et toujours, la tribu est ce facteur qui est au début et à la fin de l’exercice du vote dans ce pays. C'est-à-dire du choix du candidat aux électeurs potentiels pour l’éventuelle élection de celui-ci. Une équation antithétique de la culture démocratique en cours en Mauritanie.

La classe sociale, c’est clair et visible que même pour l’expression du nombre par les urnes on s’évertue à exclure les autres. Ces autres qui, malheureusement, n’ont pas choisi leurs parents et comme les parents ne doivent continuellement être regardés par l’œil inquisiteur comme des héritiers de «la petite tente» d’une société archaïque esclavo-féodale.

L’esclavage est passé par là, où injustement la société mauritanienne distribue des rôles aux hommes et femmes dans la communauté, suivant leur naissance. Et plusieurs autres facteurs dégradants anachroniques continuent à se faire valoir dans le quotidien du politique mauritanien pour le destin de ce pays particulièrement particulier.

Il parait évident qu’aujourd’hui la priorité du Mauritanien et de la Mauritanie n’est pas d’aller aux élections mais forger un citoyen de droit et de devoir. On doit penser à la mise en place de comités de quartiers pour le civisme, la cohésion sociale et l’entente.

Ces comités devront s’évertuer à favoriser la connaissance mutuelle entre les citoyens de ce pays qui s’évitent au lieu de s’inviter pour un destin commun d’une Mauritanie triturée par les rangers et le Kaki mal inspirés. Ainsi, ensemble on fera échouer les inspirateurs de ce cirque qui n’ont de slogan que « Soutien du Président qui est au pouvoir » et d’objectif que l’épanouissement individuel.

Sans ce préalable, à savoir repenser la Mauritanie, les élections par définition seront des moyens de distraire davantage le Mauritanien perdu dans un cyclone politico-politicien sans intérêt pour la Mauritanie. On votera et toujours on perdra car le citoyen accomplira ce devoir capital sans comprendre sa valeur pour le devenir de la Mauritanie.
Camara Seidi Moussa

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