jeudi 24 octobre 2013

journal de maintenant - jeudi 24 octobre 2013

 
 
MOAA et Messsaoud se sont rencontrés hier. MOAA aurait dit qu'il n'est pas opposé au report des élections, sans préciser pour combien de temps. Par ailleurs, le conseil des ministres, réuni aujourd'hui, pourrait prendre la décision de ce report. Ce qui serait bien, c'est de ne pas fixer pour le moment une nouvelle date. Cela permettrait peut être de faire aboutir le projet du regroupement de tous les scrutins, présidentiel compris. La probabilité du report semble dépasser 50%.
 
Si les élections projetées pour se tenir - aux seuls niveaux parlementaires et municipaux - le 23 Novembre ont lieu dans les conditions actuelles, le résultat st couru d'avance. 1° MoAA les gagnera très largement, sauf peut-être à Nouakchott et à Zoueratte, mais 2° elles seront contestées dans leur principe rien qu'au stade de la confection des listes électorales. A Paris, la police a dû plusieurs fois dégager l'ambassade des manifestants originaires de la vallée du Fleuve dont elle conteste qu'ils soient mauritaniens. Et cela est connu en France. Sur le Fleuve, c'est moins visible de l'étranger mais c'est évidemment à une échelle bien plus importante. La contestation n'est donc pas seulement sur l'achat des voix et les bourrages d'urnes, avec une CENI qui reste contestée par 11 partis sur 12 de la Coordination de l'oppostion démocratique, elle porte plus gravement sur l'exclusion de fait d'une des composantes ethniques de la Mauritanie. En même temps d'ailleurs que les mouvements haratines maintiennent la pression en parvenant à donner une image du pays - certes simpliste - à l'étranger qui ne demande qu'à assimiler la Mauritanie à un pays fondamentalement esclavagiste. MoAA perd ainsi l'image de son pays, et il complique par avance sa réélection en renforçant par ce premier "round" la tendance à boycotter le second, le sien.

Même l'opposition dialoguiste est très critique envers la C'ENI dans sa composition actuelle et dans ses prestations qu''elle juge partisanes. Il y a aussi des problèmes réellement techniques non résolus qui, selon certains, obligeront à un nouveau report . Autant pour MOAA faire un report "politique" décidé par souci de parvenir à des élections donnant entière satisfaction, en particulier àux partenaires extérieurs.

Et saisir l'occasion de grouper toutes les élections en prenant le temps 1° de donner aux opposants de vrais gages d'un certain partage sinon du pouvoir, du moins du contrôle de la vie politique : une nouvelle CENI, un gouvernement plus équilibré, 2° de solliciter le concours international pour la révision des listes électorales et l'organisation des bureaux de vote, du dépouillement et de la transmission des résultats de l'intérieur à la capitale. Ces gages et ce concours ne peuvent se donner à deux reprises en quelques mois, et les préalables techniques à la sincérité des consultations ne seront pas remplis en quelques semaines, c'est déjà en train de devenir juste en temps et en chronologie.

MoAA passe pour son opinion nationale et pour ses partenaires européens et américains comme soutenu, ou au moins cautionné par nous, à qui tacitement la responsabilité et l'évaluation politique sont confiés par l'ensemble de ces partenaires. 

Il y a donc une "fenêtre de tir". Puissent les partenaires étrangers, au premier rang desquels la France auxquels ils semblent beaucoup déléguer,  ouvertement conseiller le regroupement de toutes les élections, avant que soit fixée une nouvelle date pour les parlementaires et les municipales seulement, ce qui introduirait de nouveauté une  rigidité.

Les réticences françaises seront contagieuses, et ces suggestions seront soutenues.

 

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