jeudi 8 août 2013

fin de Ramadan



Ramadan 2013


----- Original Message -----
Sent: Thursday, July 11, 2013 10:30 AM
Subject: en ce début de votre saint Ramadan

Chers compatriotes d'adoption, permettez-moi de vous accompagner pendant ce mois de Ramadan. A vos intentions personnelles de prière et de charité, s'ajoute certainement l'espérance que votre pays qui m'est cher, trouve enfin la paix des coeurs et le règlement de ses besoins sociaux et matériels. Je les sais criants et immenses.

Une des références de votre bonheur et de votre honneur à tous est, sans doute, la période fondatrice. Témoin de cette période 1957-1978, des documents diplomatiques français. Ces jours-ci, je vous donnerai donc ce qu'en a déjà publié Le Calame qui m'accueille depuis plus de sept ans. Ce peut être médité pour le présent comme pour l'avenir. J'y ajoute ce soir des réflexions sur ce qui y a mis fin : le coup du 10 Juillet 1978. Il s'est trouvé que cette réflexion a été publiée juste la veille du coup du 6 Août 2008...

Ce soir donc, cette reprise de ma lecture - en chrétien que je suis, en croyant qu'avec vous je suis - lecture de votre saint Coran. Je ne peux la faire que selon des traductions : celle de D. Masson pour l'édition de la Pléiade, d'André Chouraqui également traducteur de la Bible, de Mohamed El Moktar Ould Bah. Il me manque Régis Blachère. Ma lecture de Novembre 2009 à Novembre 2011 d'une quarantaine de sourates, jointe ici. 

soir du mercredi 10 Juillet 2013


sourate 17

Un de mes plus éminents amis mauritaniens – politique depuis les années 1970, ancré dans le système traditionnel dont il est, dans sa région, l’une des plus anciennes illustrations, et ayant cependant accompli les cycles universitaires les plus prestigieux en lettres à Paris – ayant remarqué mes lectures d’il y a quelques années, me recommande d’entreprendre le voyage nocturne. M’y voici donc.

Je comprends que m’ait été recommandée, comme initiation la plus globale, cette sourate-ci. C’est bien la situation du Coran par rapport aux Ecritures judéo-chrétiennes et la place de Mahomet dans la lignée des prophètes et des patriarches. De la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée 1, sans doute donc de la Mecque à Jérusalem… cette dernière : le Temple des Juifs, historiquement saqué à deux reprises (les Babyloniens et les Romains) pour vous affliger, pour permettre à vos ennemis de pénétrer dans la mosquée comme ils l’avaient fait une première fois et pour détruire entièrement ce dont ils s’étaient emparés 7 Chronologie et faits exacts, et même un relevé significatif de la coincidence ou à peu près du second sac de Jérusalem avec l’époque du Christ, accomplissement de la seconde promesse 7, la première étant la sortie d’Egypte pour la « terre promise » 5 Ce peuple nombreux qui avait été la hantise de Pharaon selon la Bible (exode) 6. Et les personnages qui nous sont communs : Noé – il fut un serviteur reconnaissant 3 et Moïse à qui est donné le Livre dont nous avons fait une Direction pour les fils d’Israël 2 &4.

Islam et judéo-christianisme : même empreinte et expérience-intuition de Dieu, Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement 1. Même sagesse et vérité sur l’homme : l’homme appelle de ses vœux le mal comme il appelle le bien. L’homme est toujours pressé 11. Même bénéfice d’une conduite de vie, reçue et réfléchie : la matrice est bien la même, celle donnée par le Prophète est non seulement Ecriture absolue mais commentaire de cette Ecriture, l’Islam me semblant donner les deux rôles du maître et du disciple, du divin et de l’humain à ce seul personnage qu’est le Prophète. Quiconque est bien dirigé, n’est dirigé que pour lui-même. Quiconque est égaré, n’est égaré qu’à son propre détriment 15. Insistance sur le don de l’intelligence, du discernement, de la compréhension sinon de Dieu-même, du moins du monde et des choses, mais en termes de responsabilité de soi selon l’enjeu qui est aussi celui du christianisme : la résurrection, sans cependant que l’Islam, tel que j’ai déjà parcouru le Coran, insiste sur « la vie éternelle », puisqu’il la présente comme la vie future 10 avec cependant une force dogmatique. Que vous connaissiez les bienfaits de votre Seigneur et que vous connaissiez le nombre des années et le calcul du temps. Nous avons rendu toutes ces choses intelligibles. Nous attachons son destin au cou de chaque homme. Le Jour de la Résurrection, nous lui présenterons un livre qu’il trouvera ouvert [1](références aux Ecritures judéo-chrétiennes données par D. Masson pour sa traduction du Coran, édition la Pleiade) : « Lis ton livre ! Il suffit aujourd’hui pour rendre compte de toi-même » 12 à 14. Perspective et responsabilité terribles.

Le voyage nocturne ne donne pas ici l’espérance du salut du fait de la miséricorde divine, sauf une dubitation qu’a parfois, aussi, l’Ancien Testament : peut-être votre Seigneur vous fera-t-il miséricorde 8. Au contraire, il rappelle à l’homme qu’il a été averti de l’enjeu et de la manière de se conduire. Depuis les temps anciens, ceux des patriarches Noé et Moïse, toute l’histoire d’Israël, mais surtout – émergence propre de l’Islam – oui, ce Coran conduit dans une voie très droite 9.



----- Original Message -----
Sent: Friday, July 12, 2013 12:11 AM
Subject: le voyage nocturne - Coran . 17 ... l'aile de la tendresse
Pièces jointes – Mauritanie . juin 1970

soir du jeudi 11 Juillet 2013


sourate 17   15 à 39

La punition selon les penchants-mêmes de ceux qui s’égarent, la miséricorde selon Dieu.

Psychologie et théologie du succès en ce moment. L’objet du désir discrimine croyants et insensés. A quiconque désire ce qui passe promptement, nous nous hâtons de donner ce que nous voulons à qui nous voulons. Puis, nous le destinons à la Géhenne où il brûlera méprisé et réprouvé 18 & 39. Le « réprouvé », aujourd’hui, celui qui est au comble du dénuement, et nous avons pitié. Pour l’Ecriture judéo-chrétienne comme pour celle de l’Islam, c’est au contraire un maudit de Dieu, que les hommes par piété doivent également mépriser. Le désir de l’éphémère, le désir de la vie future 19 et la conduite qui s’y conforme : voilà ceux dont le zèle sera reconnu 19. Discernement divin : ton Seigneur suffit pour connaître et voir parfaitement les péchés de ses serviteurs 17… Votre Seigneur connaît parfaitement ce qui est en vous 25 … Il est bien informé sur ses serviteurs et il les voit parfaitement 30

Commandements divins, un énoncé proche du Décalogue mosaïque : ne place pas une autre divinité à côté de Dieu 22  [2] & 39  Ton Seigneur a décrété que vous n’adoriez que lui. Il a prescrit la bonté à l’égard de vos père et mère 23. mais le développement est d’une particulière affectivité qui introduit, par le portrait tout humain des attentions entre les deux généations, l’insistance sur la miséricorde divine. L’analogie. Si l’un d’entre eux ou bien tous les deux ont atteint la vieillesse pfrès de toi, ne leur dis pas : « Fi ! », ne les repousse pas, adresse-leur des paroles respectueuses. Incline vers eux avec bonté, l’aile de la tendresse 24 et le Coran se donne plus précisément que les évangiles les moyens de l’analogue la plus parlante pour la réciprocité des gestes, des bienfaits ou dédains. Disi : « Mon Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux, comme ils l’ont été envers moi, lorsqu’ils m’ont élevé quand j’étais un enfant »… Si vous êtes justes, il est alors celui pardonne, à ceux qui reviennent repentants vers lui 24. 25 [3] Le don divin est large, universel : nous accordons largement à tous, à ceux-ci et à ceux-là, les dons de ton Seigneur. Les dons de ton Seigneur ne sont refusés à personne 20 ev… Oui, ton Seigneur dispense largement ou mesure ses dons à qui il veut 29. Par force ? l’économie humaine est plus mesurée : donne à tes prohes parents ce qui leur rest dû, ainsi qu’au pauvre et au voyageur ; mais ne sois pas prodigue. Les prodigues sont les frères des démons 26-27 … Ne porte pas ta main à ton cou et ne l’étends pas non plus trop largement, sinon tu te retrouverais honni et misérable 29. 

Le Décalogue, version musulmane, place donc les devoirs envers les parents juste après le monothéisme. Viennent l’interdiction de tuer : détaillée, cas de l’infanticide, cas de la vengeance mais proportionnée… puis le respect de l’orphelin 34 de la parole donnée 34 : tenez vos engagements, car les hommes seront interrogés sur leurs engagements.  

----- Original Message -----
Sent: Tuesday, July 23, 2013 12:35 AM
Subject: avec vous, dans la prière et la communion du Ramadan - dans la mémoire aussi d'un de vos grands hommes d'Etat
Pièces jointes – ses hommes d’Etat pour la Mauritanie – mémoire de Mohamed Ould Cheikh

Mes chers compatriotes d'adoption, veuillez trouver ci-après la suite de ma lecture de votre saint Livre, dans l'une des sourates que l'un d'entre vous, non des moindres en notoriété, en rôle politique, et en influence ou naissance, m'a recommandé de lire comme la quintessence du message du Prophète.

Un nouvel élan dans ma compréhension et mon admiration pour l'Islam - sans que je ressente la moindre contradiction avec ma pratique et ma foi chrétiennes : dans la vie spirituelle, tout est donné, rien n'est obtenu, donné par Dieu, jamais obte,u par force ni mérite de l'homme - m'est venu à Aïn Selama en Décembre 2002 quand, par hasard, j'ai vu, puis me suis arrêté à voir, Mohamed Ould Cheikh, seul dans une pièce que n'éclairait qu'une porte : celle que j'entrouvrais, le cherchant, en prière, silencieux, assis, statufié et tellement signifiant. Souvent, notamment en tournée avec le président Moktar Ould Daddah, je vous avais prier ensemble, en groupe, et au retour d'exil de ce dernier, en Juillet 2001, près de lui qui était assis au coin extérieur d'une tente - à la badia, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, au début de la route de l'Espoir ("sa" route dont dès 1960 Mohamed Ould Cheikh et Mohamed Ould Maaloud Ould Daddah lui avait conseillé le tracé, distinct de la Vallée du Fleuve pour ne pas faire doublon, contrairement aux avis des financeurs internationaux) - un groupe encore, quand le ciel est blanc parce que le soleil n'est plus de notre côté de l'horizon. Mohamed Ould Cheikh, votre grand concitoyen, est maintenant de l'autre côté, comme Mohamed Ould Maouloud Ould Daddah, comme Abdoul Aziz Sall.

Souhait que notre prière et notre confiance en Dieu, à tous, quelles que soient les paroles d'expérience ou de vérité reçues sur lesquels nous nous appuyons, produisent-reproduisent pour votre cher pays les grands serviteurs, les grands croyants qui ont fait ses fondations il y a près de soixante ans.

soir du lundi 22 Juillet 2013


sourate 17   40 à 52

Apparemment la séparation entre les croyants et les incrédules, mais plus profondément ce qu’est la lecture du Coran et en quoi elle situe le croyant. Le clivage n’est pas à propos de l’unicité de Dieu, il est dans la conception de la vie future. Quand tu lis le Coran, nous plaçons un voile épais entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future 45  Lors dans le Cora,, tu évoques ton Seigneur, l’Unique, ils tournent le dos avec répulsion 46 Pourquoi, parce qu’exactement comme dans la Bible – l’Ancien Testament et les cœurs endurcis, le Nouveau et ceux qui ont des oreilles et des yeux, mais n’entendent ni ne voient – Dieu retire ou donne à certains de croire ou de ne pas croire, de comprendre ou de ne pas comprendre. Nous avons placé un voile épais sur leurs cœurs ; nous avons rendu leurs oreilles pesantes afin qu’ils ne comprennent pas 46 Le Prophète comme Jésus, comme Jean Baptiste est disqualifié par ses contemporains : Qu’êtes-vous donc allés voir ? apostrophe du Christ à propos du Précurseur et de lui-même a contrario : un possédé ? ou un glouton ? Les injsutes disent : « Vous ne suivez qu’un homme ensorcelé » 47.

Où est le clivage entre chrétiens et musulmans ? Nous avons préféré certains prophètes à d’autres et nous avons donné les Psaumes à David 55 Que la lecture du Coran fasse du croyant un signe et un témoin, est une sacralisation familière au chrétien. Le dialogue sur la résurrection, entre Dieu et son Prophète – avec l’allusion à la sourate et à la tradition des Septs dormants reçues également par les musulmans et les chrétiens (vous penserez n’être restés que peu de temps dans vos tombes 52)– apporte au chrétien une ambiance moins dogmatique, plus vivante. Quand nous serons  ossements et poussière, serons-nous ressuscités en une nouvelle création ? 49 Soyez pierre, ou fer, ou toute chose créée que vous puissiez concevoir 50.51  Qui donc nous fera revenir ? Celui qui vous a créés la première fois 51




soir du mardi 6 Août 2013

sourate 17   53 à 111 (dernier verset)

Je reprends et achève la lecture de cette sourate, tandis que se termine un Ramadan que j’aurais voulu vivre plus proche de mes amis mauritaniens. Eux-mêmes comme plusieurs grands pays arabo-musulmans (Egypte, Algérie, Tunisie au moins) sont politiquement et socialement à une croisée de chemins : des dictatures plus probables et plus pérennes que l’aventure collective de la confiance mutuelle, ce qu’est au vrai et pratiquement la démocratie, quelles qu’en soient les institutions. – Pour le chrétien que je suis, c’est la fête de la Transfiguration : Jésus apparaît à trois de ses disciples, entouré d’Elie et de Moïse, personnages décisifs de l’Ancien Testament judéo-chrétien, et ceux-ci entendent : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le Luc IX 28 à 36 et Pierre, l’un des trois témoins oculaires, assure plus tard : nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur. Car il a reçu du Père l’honneur et la gloire quand est venue sur lui, de la gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour ». Cette voix venant du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 Filiation divine, personnes distinctes formant avec l’Esprit Saint la Trinité qui pour l’Islam est la forme proclamée du polythéisme. Louange à Dieu ! Il ne s’est pas donné de fils ; il n’a pas d’associé en la royauté. Il n’a pas besoin de protecteur pour le défendre contre l’humiliation. Proclame hautement sa grandeur ! 111. Pourtant, ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis : « L’Esprit procède du commandement de mon Seigneur » 85. Le Coran, réfutation point par point du christianisme ? celui-ci considéré cependant avec une grande justesse comme l’accomplissement du judaïsme.

Je vais donc maintenant cheminer d’un pôle à l’autre de la foi et de la révélation. La présente sourate est d’ailleurs l’une de celles – me semble-t-il – où le Prophète est le plus souvent intimé directement par Dieu : dis 42 53 56 80 81 84 88 93 95 96 100 107 110. Son rôle et son privilège sont nettement marqués : nous ne t’avons envoyé que pour annoncer la bonne nouvelle (littéralement, la mission évangélique !) et avertir les hommes.  
   
Guide spirituel et « manuel de piété » que chrétiens et musulmans peuvent se partager et vivre ensemble : bellement et sereinement. Acquitte-toi de la prière au déclin du soleil, jusqu’à l’obscurité de la nuit ; fais aussi une lecture à l’aube : la lecture de l’aube a des témoins. Veille en prière, durant la nuit [4]: ce sera pour toi une œuvre surérogatoire  78.79  Lorsque tu pries, n’élève pas la voix, ne prie pas à voix basse, cherche un mode intermédiaire 110


En réalité, Bible et Coran ne sont pas du tout comparables. Dans la forme, puisque la première est de plumes multiples, de rédactions s’étendant sans doute sur un millénaire ou pas loin, tandis que le second est d’un seul auteur et a été donné en quelques vingt ans. La première a deux dialectiques, celle d’une histoire vécue d’un peuple et d’un grand nombre de personnalités, celle d’une promesse faite puis tenue. Le second est linéaire, très rarement anecdotique et ne met pas en scène l’auteur qui n’en est d’ailleurs pas le héros. Le texte coranique est à deux voix : celle de Dieu et celle de son Prophète, parlant sur ordre et sous la dictée de Dieu, très rarement de lui-même. Dans le fond, les points communs sont sans doute multiples mais ils sont de pratique spirituelle, d’expérience générale de la divinité : un Dieu juste et miséricordieux. La différence est fondamentale – quoique peut-être… un jour… soluble… elle porte sur l’unicité de Dieu dont le musulman – en logique, bien plus qu’en foi ou en expérience intime – ne peut admettre qu’elle soit celle de trois personnes distinctes. Le Coran a cette similitude avec la Bible qu’il s’adresse, non à des païens mais d’abord à des croyants. Le peuple juif a déjà sa foi, mais Jésus va la bouleverser. Les contemporains du Prophète ont été approchés par les Juifs et par les chrétiens, ils croient ceux-ci ou sont en voie de les croire. Ce sont déjà des croyants. Le Prophète va les rappeler à une foi qu’ils étaient en train d’abjurer s’ils suivaient les chrétiens, adeptes de la Trinité.

Un des caractères de l’Islam apparaît dans cette sourate plus nettement qu’ailleurs : le Coran est en soi suprême, un peu comme la Loi pour le peuple de l’Ancien Testament, mais celle-ci n’est qu’une partie de l’Ecriture, tandis que le Coran est autant révélation non de Dieu mais de sa volonté, qu’outil et instrument, remède pour tout, c’est la Direction 94. Ce Coran conduit dans une voie très droite. Il annonce aux croyants qui font le bien la bonne nouvelle d’une grande récompense 9 Nus avons présenté aux hommes, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples 89 Et suprêmement, Dieu assure : Nous faisons descendre, avec le Coran, ce qui est guérison et miséricorde pour les croyants, et ce qui ne fait qu’accroître la perte des prévaricateurs 82.  Nous avons fragmenté cette Lecture pour que tu la récites lentement aux hommes. Nous l’avons réellement fait descendre 106. Ce n’est pas même la mémoire de paroles entendues et transcrites par des disciples, c’est – ainsi que les tables de la Loi reçues par Moïse au Sinaï – un texte venu du « ciel » d’autant que la sourate doit son nom à ce mystérieux voyage qui peut aussi bien s’entendre par une transportation miraculeuse de La Mecque à Jérusalem, que d’ici-bas au paradis, au ciel : Gloire à celui qui a fait voyager de nuit son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée dont nous avons béni l’enceinte, et ceci pour lui montrer certains de nos Signes 1. Texte et prophète périmant tous les précédents, les accomplissant tous (exactement comme le Christ, pour le chrétien, est l’aboutissement, la réalisation de tout le parcours des Hébreux et de leurs prophètes) : Oui, ceux qui ont déjà reçu la Science tombent prosternés sur leurs faces, lorsqu’on leur lit le Coran. Ils disent : « Gloire à notre Seigneur ! La promesse de notre Seigneur s’est accomplie ! ». Ils tombent sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente  107 à 109. Texte inimitable et insurpassable : si les hommes et les Djinns s’unissaient poiur produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, même s’ils s’aidaient mutuellement 88



soir du mercredi 7 Août 2013

sourate 17   53 à 111 (dernier verset)

Ligne à ligne, maintenant. Les Signes 1 59 98 101 car le Coran est d’abord un avertissement. Le Jour de la Résurrection 58 62 97 est celui du Jugement, jugement plus sur la foi que sur les comportements : rien n’empêche les gens de croire une fois que la Direction leur est parvenue, sinon la question qu’ils posent : « Dieu a-t-il envoyé un mortel comme prophète ? » 94 et de fait Mahomet, sur ordre de Dieu, dit bien : Que suis-je sinon un mortel, un prophète ? 93 mais, pas besoin d’un ange pour ce rôle décisif : Dieu suffit comme témoin entre moi et vous 96 mais la plupart des gens s’obstinent dans leur incrédulité 89 99.
Premier croyant : le Prophète, mais il s’en est fallu de peu qu’il ne tienne pas : ils ont failli te détourner de ce que nous t’avons révélé pour que tu inventes contre nous autre chose que ceci. Ils t’auraient alors pris pour ami. Si nous ne t’avions pas affermi, turais failli t’incliner quelque peu vers eux 73 74 (paradoxalement, le Dieu unique parle à la première personne du pluriel, alors que le Dieu trinitaire se nomme personne par personne et dit à la première du singulier). Evocation des prophètes ayant précédé Mahomet 77 , ainsi nous avons préféré certains prophètes à d’autres et nous avons donné les Psaumes à David 55 et surtout de Moïse 101. Sanction de l’incrédulité dont Dieu a toute connaissance : Chacun agit à sa manière, mais votre Seigneur connaît parfaitement celui qui est le mieux dirigé dans le chemin droit 84. Il est en vérité bien informé et il voit parfaitement ses serviteurs 96. Votre Seigneur vous connaît parfaitement. Il vous fera miséricorde, s’il le veut ; ou s’il le veut, il vous châtiera 54

Jugement en forme manichéenne comme dans la lettre judéo-chrétienne : leur asile sera la Géhenne… Voilà leur rétribution pour n’avoir pas cru à nos Signes  97 98. Et rappel de la miséricorde divine dans laquelle chrétiens, juifs et musulmans communient :  car, en vérité, sa grâce est grande sur toi ! 87  Si vous étiez maîtres des trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous les conserveriez, de peur de les dépenser  100.

Indication décisive et proche des intuitions juives et de la foi chrétienne en la résurrection, c’est une nouvelle création, et celle-ci est article pour le jugement pour avoir dit : « Quand nous serons ossements et poussière, serons ressuscités en une nouvelle création ? » Ou bien ne voient-ils pas que Dieu qui a créé les cieux et la terre a aussi le pouvoir de les créer de nouveau ? 99 la Géhenne sera votre rétribution, une large rétribution ! 63 


----- Original Message -----
Sent: Thursday, August 08, 2013 8:04 PM
Subject: avec vous, dans la fête
Pièces jointes : photo, Moktar Ould Daddah en tournée de prise de contact 1974 – l’unité natuonale, pages extraites des mémoires de Moktar Ould Daddah – textes MoD discours tract des 19 . 10 Janvier 1966 – photo, Mohamed Ould Maouloud Ould Daddah accueillant Mohamed Ould Cheikh à Aïn Selama

Mes chers compatriotes d'adoption,

voici la fin de votre saint Ramadan. J'ai essayé - à ma mesure - d'être en communion avec vous, sachant depuis quelques années maintenant que je lis, pas assez assidûment certes, votre Livre fondateur, combien nous pouvons être ensemble quand nous prions ce Dieu révélé : unique, miséricordieux, exigeant mais compatissant, parce que tout-puissant et nous connaissant bien chacun et tous. Fin aussi de ma lecture du voyage nocturne - sourate 17 du Noble Coran - lecture sereine d'un chrétien cherchant à accéder à ce qui vous inspire et vous construit

Certains d'entre vous m'ont fait part de leur expérience de ces jours-ci, et aussi de ce qu'ils ressentent pour le présent et l'avenir de votre cher pays. Je suis moi-même très inquiet. D'une part, ces échéances électorales tantôt repoussées tantôt brusquées et sans qu'à l'évidence les opérations qui doivent les permettre soient vraiment faites avec sincérité et avec la qualité technique requises. D'autre part, ce qui est chronique chez vous quand le régime est autoritaire, c'est-à-dire d'origine putschiste, il y a ces résurgences de mésestime et de craintes mutuelles à base ethniques, mélangeant d'ailleurs d'une façon que l'étranger ne peut saisir complètement, la question sociale et la question raciale. La démocratie - sincère et selon vous, donc réinventée et non copiée - me paraît la seule voie de solution parce qu'elle seule soutient l'Etat de droit. Vous avez les textes mais la pratique est empêchée, les plaies s'ouvrent de nouveau et purullent, les paroles et rumeurs-commentaires vont au-delà de ce qui devrait être vigilance civique, voire fraternelle.

Je me permets, sans dire davantage mais en espérant fermement car vous avez tenu depuis cinquante-six ans - " contre vents et marées " - et malgré putschs, arbitraire et " années de braise ", que vous demeurez nationalement solides et que tous les exemples de votre fondation et toutes vos ressources naturelles ou acquises restent disponibles... de vous donner en pièces jointes quelques éléments, valant certitudes.

Voeux chaleureux de bonne fête familiale et nationale.



soir du mardi 6 Août 2013

sourate 17   53 à 111 (dernier verset)

Je reprends et achève la lecture de cette sourate, tandis que se termine un Ramadan que j’aurais voulu vivre plus proche de mes amis mauritaniens. Eux-mêmes comme plusieurs grands pays arabo-musulmans (Egypte, Algérie, Tunisie au moins) sont politiquement et socialement à une croisée de chemins : des dictatures plus probables et plus pérennes que l’aventure collective de la confiance mutuelle, ce qu’est au vrai et pratiquement la démocratie, quelles qu’en soient les institutions. – Pour le chrétien que je suis, c’est la fête de la Transfiguration : Jésus apparaît à trois de ses disciples, entouré d’Elie et de Moïse, personnages décisifs de l’Ancien Testament judéo-chrétien, et ceux-ci entendent : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le Luc IX 28 à 36 et Pierre, l’un des trois témoins oculaires, assure plus tard : nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur. Car il a reçu du Père l’honneur et la gloire quand est venue sur lui, de la gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour ». Cette voix venant du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 Filiation divine, personnes distinctes formant avec l’Esprit Saint la Trinité qui pour l’Islam est la forme proclamée du polythéisme. Louange à Dieu ! Il ne s’est pas donné de fils ; il n’a pas d’associé en la royauté. Il n’a pas besoin de protecteur pour le défendre contre l’humiliation. Proclame hautement sa grandeur ! 111. Pourtant, ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis : « L’Esprit procède du commandement de mon Seigneur » 85. Le Coran, réfutation point par point du christianisme ? celui-ci considéré cependant avec une grande justesse comme l’accomplissement du judaïsme.

Je vais donc maintenant cheminer d’un pôle à l’autre de la foi et de la révélation. La présente sourate est d’ailleurs l’une de celles – me semble-t-il – où le Prophète est le plus souvent intimé directement par Dieu : dis 42 53 56 80 81 84 88 93 95 96 100 107 110. Son rôle et son privilège sont nettement marqués : nous ne t’avons envoyé que pour annoncer la bonne nouvelle (littéralement, la mission évangélique !) et avertir les hommes.  
   
Guide spirituel et « manuel de piété » que chrétiens et musulmans peuvent se partager et vivre ensemble : bellement et sereinement. Acquitte-toi de la prière au déclin du soleil, jusqu’à l’obscurité de la nuit ; fais aussi une lecture à l’aube : la lecture de l’aube a des témoins. Veille en prière, durant la nuit  [5]: ce sera pour toi une œuvre surérogatoire  78.79  Lorsque tu pries, n’élève pas la voix, ne prie pas à voix basse, cherche un mode intermédiaire 110


En réalité, Bible et Coran ne sont pas du tout comparables. Dans la forme, puisque la première est de plumes multiples, de rédactions s’étendant sans doute sur un millénaire ou pas loin, tandis que le second est d’un seul auteur et a été donné en quelques vingt ans. La première a deux dialectiques, celle d’une histoire vécue d’un peuple et d’un grand nombre de personnalités, celle d’une promesse faite puis tenue. Le second est linéaire, très rarement anecdotique et ne met pas en scène l’auteur qui n’en est d’ailleurs pas le héros. Le texte coranique est à deux voix : celle de Dieu et celle de son Prophète, parlant sur ordre et sous la dictée de Dieu, très rarement de lui-même. Dans le fond, les points communs sont sans doute multiples mais ils sont de pratique spirituelle, d’expérience générale de la divinité : un Dieu juste et miséricordieux. La différence est fondamentale – quoique peut-être… un jour… soluble… elle porte sur l’unicité de Dieu dont le musulman – en logique, bien plus qu’en foi ou en expérience intime – ne peut admettre qu’elle soit celle de trois personnes distinctes. Le Coran a cette similitude avec la Bible qu’il s’adresse, non à des païens mais d’abord à des croyants. Le peuple juif a déjà sa foi, mais Jésus va la bouleverser. Les contemporains du Prophète ont été approchés par les Juifs et par les chrétiens, ils croient ceux-ci ou sont en voie de les croire. Ce sont déjà des croyants. Le Prophète va les rappeler à une foi qu’ils étaient en train d’abjurer s’ils suivaient les chrétiens, adeptes de la Trinité.

Un des caractères de l’Islam apparaît dans cette sourate plus nettement qu’ailleurs : le Coran est en soi suprême, un peu comme la Loi pour le peuple de l’Ancien Testament, mais celle-ci n’est qu’une partie de l’Ecriture, tandis que le Coran est autant révélation non de Dieu mais de sa volonté, qu’outil et instrument, remède pour tout, c’est la Direction 94. Ce Coran conduit dans une voie très droite. Il annonce aux croyants qui font le bien la bonne nouvelle d’une grande récompense 9 Nus avons présenté aux hommes, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples 89 Et suprêmement, Dieu assure : Nous faisons descendre, avec le Coran, ce qui est guérison et miséricorde pour les croyants, et ce qui ne fait qu’accroître la perte des prévaricateurs 82.  Nous avons fragmenté cette Lecture pour que tu la récites lentement aux hommes. Nous l’avons réellement fait descendre 106. Ce n’est pas même la mémoire de paroles entendues et transcrites par des disciples, c’est – ainsi que les tables de la Loi reçues par Moïse au Sinaï – un texte venu du « ciel » d’autant que la sourate doit son nom à ce mystérieux voyage qui peut aussi bien s’entendre par une transportation miraculeuse de La Mecque à Jérusalem, que d’ici-bas au paradis, au ciel : Gloire à celui qui a fait voyager de nuit son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée dont nous avons béni l’enceinte, et ceci pour lui montrer certains de nos Signes 1. Texte et prophète périmant tous les précédents, les accomplissant tous (exactement comme le Christ, pour le chrétien, est l’aboutissement, la réalisation de tout le parcours des Hébreux et de leurs prophètes) : Oui, ceux qui ont déjà reçu la Science tombent prosternés sur leurs faces, lorsqu’on leur lit le Coran. Ils disent : « Gloire à notre Seigneur ! La promesse de notre Seigneur s’est accomplie ! ». Ils tombent sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente  107 à 109. Texte inimitable et insurpassable : si les hommes et les Djinns s’unissaient poiur produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, même s’ils s’aidaient mutuellement 88



soir du mercredi 7 Août 2013

sourate 17   53 à 111 (dernier verset)

Ligne à ligne, maintenant. Les Signes 1 59 98 101 car le Coran est d’abord un avertissement. Le Jour de la Résurrection 58 62 97 est celui du Jugement, jugement plus sur la foi que sur les comportements : rien n’empêche les gens de croire une fois que la Direction leur est parvenue, sinon la question qu’ils posent : « Dieu a-t-il envoyé un mortel comme prophète ? » 94 et de fait Mahomet, sur ordre de Dieu, dit bien : Que suis-je sinon un mortel, un prophète ? 93 mais, pas besoin d’un ange pour ce rôle décisif : Dieu suffit comme témoin entre moi et vous 96 mais la plupart des gens s’obstinent dans leur incrédulité 89 99.

Premier croyant : le Prophète, mais il s’en est fallu de peu qu’il ne tienne pas : ils ont failli te détourner de ce que nous t’avons révélé pour que tu inventes contre nous autre chose que ceci. Ils t’auraient alors pris pour ami. Si nous ne t’avions pas affermi, turais failli t’incliner quelque peu vers eux 73 74 (paradoxalement, le Dieu unique parle à la première personne du pluriel, alors que le Dieu trinitaire se nomme personne par personne et dit à la première du singulier). Evocation des prophètes ayant précédé Mahomet 77 , ainsi nous avons préféré certains prophètes à d’autres et nous avons donné les Psaumes à David 55 et surtout de Moïse 101. Sanction de l’incrédulité dont Dieu a toute connaissance : Chacun agit à sa manière, mais votre Seigneur connaît parfaitement celui qui est le mieux dirigé dans le chemin droit 84. Il est en vérité bien informé et il voit parfaitement ses serviteurs 96. Votre Seigneur vous connaît parfaitement. Il vous fera miséricorde, s’il le veut ; ou s’il le veut, il vous châtiera 54

Jugement en forme manichéenne comme dans la lettre judéo-chrétienne : leur asile sera la Géhenne… Voilà leur rétribution pour n’avoir pas cru à nos Signes  97 98. Et rappel de la miséricorde divine dans laquelle chrétiens, juifs et musulmans communient :  car, en vérité, sa grâce est grande sur toi ! 87  Si vous étiez maîtres des trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous les conserveriez, de peur de les dépenser  100.

Indication décisive et proche des intuitions juives et de la foi chrétienne en la résurrection, c’est une nouvelle création, et celle-ci est article pour le jugement pour avoir dit : « Quand nous serons ossements et poussière, serons ressuscités en une nouvelle création ? » Ou bien ne voient-ils pas que Dieu qui a créé les cieux et la terre a aussi le pouvoir de les créer de nouveau ? 99 la Géhenne sera votre rétribution, une large rétribution ! 63 




[1] - Isaïe LXV 6, Daniel VII 10, psaume CXXXIX 16 – Apocalypse XX 12 – Augustin De civitate XX 14 – apocryphes : I Hénoch LXXXI 2, XCVII 6, XCVIII 7-8 … Livre des Jubilés XXX 23, XXIX 6 … 2ème Baruch XXIV 1 – le Talmud de Jérusalem Kiddusbin I § 10 61 d & Pirke Abot II 1

[2]  - « Nul autre avec moi n’est Dieu » . Deutéronome XXXII 39, Isaïe XLII 8

[3] - la principale prière des chrétiens, reçue du Christ-même : pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous offensés… et la recommandation de Jésus : la mesure dont vous vous servez pour les autres, servira pour vous… que reprend le Coran : donnez une juste mesure, quand vous mesurez ; pesez avec la balance la plus exacte. C’est un bien et le résultat en est excellent 35

[4] - Mohamed El Moktar Ould Bah traduit : au cours de la nuit, interromps souvent ton sommeil pour des prières surérogatoires – Masson souligne que le verbe tabajjada ne se trouve qu’une seule fois dans le Coran, ici – Plus simplement, Chouraqui dit : durant la nuit, veille, c’est une grâce pour toi et commente : veille… prie aux vigiles de la nuit… une grâce … la prière matinale est un présent que l’on reçoit d’Allah – et le dictionnaire Larousse ignore le surérogatoire

[5] - Mohamed El Moktar Ould Bah traduit : au cours de la nuit, interromps souvent ton sommeil pour des prières surérogatoires – Masson souligne que le verbe tabajjada ne se trouve qu’une seule fois dans le Coran, ici – Plus simplement, Chouraqui dit : durant la nuit, veille, c’est une grâce pour toi et commente : veille… prie aux vigiles de la nuit… une grâce … la prière matinale est un présent que l’on reçoit d’Allah – et le dictionnaire Larousse ignore le surérogatoire

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