mardi 13 août 2013

Etat de droit - détention arbitraire - rédaction de M° Brahim Ould Ebety - Juin 2009



Ce dossier comporte un certain nombre de documents qui vous permettent d’appréhender le niveau de l’instrumentalisation de la justice  que nous avons combattu en 2009 et ce à travers les documents suivants :


 Honneur et dignité pour combattre l’infamie et la diffamation
Depuis l’arrêt rendu par la cour suprême portant reformulation du quantum des  cautions exigées du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef et ses codétenus dans le dossier Air Mauritanie et le paiement desdites cautions par les familles des détenus, et donc l’obligation pour le  Ministère Public de procéder à l’exécution de l’arrêt de la cour suprême, par la mise en liberté des personnes libérées, une pluie fleuve d’articles diffamatoires prétendument signés par Saidou Sy, Diallo Mouhamedou et Saidou Camara, comme si les auteurs réels de tels articles - parce que connus même s’ils se cachent derrière de tels procédés - voulaient discréditer toute personne qui porte de tels noms, par peur de se dévoiler, en raison de l’infamie à laquelle ils se livrent pour détourner les regards de  la détention arbitraire pratiquée pour la première fois dans l’histoire contemporaine de notre pays, au courant du premier semestre de l’année 2009.
Les auteurs de l’infamie et de la diffamation par lesquelles ils croient pouvoir  discréditer un homme loyal, discret, réservé et qui fait preuve d’une notoriété et d’une compétence à la hauteur de la haute fonction qu’il assume, par sa Présidence de la Cour Suprême, contrairement à d’autres connus pour leur goût pour l’apparence et l’exubérance pour combler le vide inné en leur personne.
Les articles publiés les 19 et 20 mai 2009 sur le site CRIDEM, dont l’affiliation et le choix de la ligne éditoriale sont connues même des non initiés du domaine journalistique, s’attaquent au Président de la Cour Suprême, pour avoir présidé, en application de l’article 16 de l’Ordonnance 2007/012 du 08 février 2007 portant organisation judiciaire, qui prescrit en son alinéa 2 : ‘’Il peut, s’il l’estime nécessaire, présider une des chambres de la cour suprême’’ se fixent comme objectif de semer la confusion en se fondant sur des contre vérités et des propos mensongers et je ne veux comme preuve que le dernier article signé par Saidou Camara publié le 20/5/2009 à 20h 27 mn où il est écrit que le Procureur Général a introduit une demande en révision sur la base de articles 546 et 547 du code de procédure pénale, alors que de tels articles ne concernent point la révision, mais seulement la cassation qui a été vidée par la cour suprême le 18/5/2009 dont l’arrêt fait l’objet d’un refus d’exécution constitutif d’une détention arbitraire. C’est donc en exerçant cette attribution (article 16 précité) formellement consacrée en vertu de son pouvoir discrétionnaire, contrairement aux auteurs de l’infamie, que le droit a été dit et une erreur judiciaire qui a entaché l’Ordonnance du juge d’instruction et l’arrêt de la chambre d’accusation a été redressée en application des dispositions du code de procédure pénale et du code de commerce, s’agissant d’une affaire d’essence commerciale et qui n’a été portée au pénal que par un système d’instrumentalisation de la justice instauré par les nouvelles autorités de l’exécutif, pour régler des comptes avec des adversaires politiques nommément cités par la note stratégie proposée au gouvernement.
En fait, l’affaire Air Mauritanie, au moment où elle était pendante devant le tribunal de commerce de Nouakchott entre les mains du juge commissaire et que les liquidateurs n’avaient pas encore élaboré leur rapport, le Ministère Public s’était introduit pour donner à cette affaire une nature qui n’en est pas une. C’est en application de cette note stratégie que toutes les violations de la loi ont émaillé le traitement de ce dossier :
-         Par la transformation d’une procédure commerciale en procédure pénale telle que demandée  par la note préparée par des conseillers choisis pour la circonstance et intitulée : sur la mise à profit de la procédure de liquidation d’Air Mauritanie  pour éliminer les adversaires politiques du Gouvernement ;
-          Violation des droits de la défense à tous les niveaux par le défaut de communication des procédures, le traitement inégal des parties par la prééminence réservée au Ministère Public lors de l’accomplissement des actes de procédures où la défense n’est ni associée, ni informée en violation du principe du respect du contradictoire pour préserver l’équilibre des droits des parties ;
-          La détention préventive injustifiée parce que contraire aux dispositions du code de procédure pénale, au motif qu’il s’agit d’une procédure où il n y a ni gravité des faits, ni  risque de disparition d’une quelconque preuve ou de fuite ou de commission de nouvelles infractions, en raison du caractère commercial et de la notoriété des personnes poursuivies ;
-          La poursuite et la détention de l’un des prévenus sur la base de dispositions promulguées après les faits qui lui sont reprochés.
-          La poursuite du Premier Ministre au mépris des intérêts de l’Etat qui dictent la citation du fournisseur pour répondre de tout défaut et vice liés au produit qu’il a vendu surtout qu’il ne doit répondre des faits pour lesquels il est poursuivi que devant la haute cour de justice 
C’est en vertu de ces données que les avocats de la défense avaient formulé un pourvoi en cassation contre le quantum de la caution pour demander à la cour suprême sa reformulation en vertu des pouvoirs qui lui sont dévolus pour exercer son contrôle sur les décisions des juridictions de fond, mais aussi des caractéristiques et des justificatifs des cautions pouvant être demandés à toute personnes en détention préventive pour bénéficier de sa liberté, que la cour suprême, présidée par son président en application de l’article 16 alinéa 2 de l’ordonnance portant organisation judiciaire, que la caution a été reformulée dans certaines limites qui n’acquièrent d’ailleurs pas l’approbation des détenus, parce qu’ils l’estiment toujours excessives, n’ayant commis aucune infraction pouvant justifier l’exigence de telles cautions, leurs familles ont cependant accepté de payer les montants desdites cautions, pour permettre aux leurs de bénéficier de leur liberté  pour  continuer à soutenir leur innocence et rendre la tâche redoutable pour le Ministère Public. 
Aujourd’hui, par des procédés d’intoxication et de manipulation par des signatures prête-noms, les auteurs véritables n’osent pas se dévoiler en raison de la honte qui les abrite, pour avoir tenu de tels propos diffamatoires à l’encontre d’une autorité de la dimension du Président de la Cour Suprême, autorité qui saura prendre les dispositions appropriées contre les auteurs de telles infractions,  parce que « LILE BEITY RABOUNE YAHMIHI » qu’on peut traduire « l’institution a le maître qu’il faut pour assurer sa protection ».
En fait un tel jeu de manipulation et d’intoxication est extrêmement grave surtout s’il est réalisé pour  détourner l’opinion publique nationale et internationale d’une dérive dangereuse que notre pays, en tant qu’Etat, connaît pour la première fois de son histoire, à travers les pratiques éhontées de la détention arbitraire qui remonte  à un autre âge que nous croyons révolu, parce que propre au règne du plus fort et donc de la négation de l’Etat. J’ose soutenir qu’avocat au barreau depuis 1981, j’assiste pour la première fois à des détentions arbitraires pratiquées par le Ministère public.
 De quoi s’agit-il?
Il s’agit de la pratique de la détention arbitraire que pratiquent le Ministère Public et ses agents.  Les faits sont têtus et ont été  largement décrits et rapportés par le rapport mensuel de Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, rapport qui a été largement diffusé et qui dénote d’un sens de courage, de pertinence et de défense des libertés individuelles de nos  concitoyens et des résidents non mauritaniens contre les formes de l’arbitraire.
Les différents cas de détention arbitraire concernent les dossiers : 57 /RP/ 2009, 113 /RP/ 2008, 960/ RP /2008, 1103/ RP /2008, pour ne citer que ceux-là parce qu’il y en a d’autres. Il s’agit de personnes qui avaient été acquittées ou condamnées à l’emprisonnement avec sursis, et qui doivent, aussitôt le verdict prononcé, recouvrer leur liberté, en application de l’article 431 du Code de Procédure Pénale qui dispose : ‘est nonobstant appel, mis en liberté immédiatement après le jugement, le prévenu détenu qui a été acquitté ou absout ou condamné soit à l’emprisonnement avec sursis soit à l’amende’’.
D’autres cas concernent des personnes comme les détenus d’Air Mauritanie, qui ont bénéficié d’une liberté provisoire ordonnée par la Cour Suprême, la plus haute instance du pays, le 18 Mai 2009, et qui sont toujours en prison, après avoir satisfait aux conditions exigées par l’arrêt de mise en liberté provisoire, donc en détention arbitraire, mais contrairement aux propos mensongers du dernier article de la série diffamation, la demande en révision, conformément aux dispositions de l’article 569 du code de procédure pénale, n’existe en matière pénale que contre les décisions de condamnation et dans des cas énumérés très difficiles à justifier  .
En fait la situation que nous connaissons aujourd’hui en Mauritanie, est une situation de détention arbitraire que la loi qualifie de crime et dont les auteurs doivent répondre des infractions pénales pour pratique de détention arbitraire, prévues et punies par les dispositions des articles 111, 114, 119, 120, 121, 182, 190 et 319 du code pénal et 117, 648 et 649 du code de procédure pénale et dont le maximum des peines peut aller jusqu’à la réclusion criminelle ; parce que la détention arbitraire n’est pas seulement prévue et sanctionnée par le code pénal, elle est aussi formellement interdite par la Constitution qui prescrit en son article 91 alinéa 1 : ‘Nul ne peut être arbitrairement détenu’’ ; et l’alinéa 2 du même article prescrit que : ‘’Le pouvoir judiciaire, gardien de la liberté individuelle assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi’’ .
En fait dès lors ou l’instance suprême de l’ordre judicaire mauritanien accorde la liberté provisoire par un arrêt non susceptible de voie de recours et que le Ministère Public refuse de l’exécuter alors qu’il est en charge de son exécution, du respect et de l’exécution des lois, que pouvons-nous en conclure ? Un Etat de désordre ? Un pays où règne la loi du plus fort ? Un territoire de non droit ?
N’est ce pas qu’il s’agit là d’une pratique arbitraire pour laquelle les auteurs des articles de diffamation et d’infamie tentent d’utiliser des subterfuges bâtis sur le mensonge et les contre vérités pour détourner l’attention des paisibles citoyens des dangers qui les guettent par la pratique de la détention sans titre en ce sens qu’à partir du moment où une juridiction prononce l’acquittement ou condamne à l’emprisonnement assorti de sursis ou absout le prévenu de la peine, ou lorsque le prévenu en détention préventive bénéficie d’une liberté provisoire par une décision judiciaire définitive surtout lorsqu’elle est rendue par la Cour Suprême, les mandats de dépôt par lesquels ces personnes étaient en détention deviennent nuls et ne produisent plus d’effets et les autorités pénitentiaires sont astreintes de mettre fin à la détention de toute personne dont le mandat de dépôt est devenu sans effets, comme c’est le cas du Premier Ministre et ses codétenus en détention  arbitraire depuis le 18/5/2009 .
C’est pourquoi la loi considère que toute personne détenue dans de telles conditions est en détention arbitraire.
Nous devons savoir que le Conseil des Nations Unies chargé des droits de l’homme a nommé un rapporteur spécial chargé de la détention arbitraire dans tous les pays du monde ; et nous devons veiller à ce que notre pays ne soit pas interpellé devant ce rapporteur spécial pour pratique de détention arbitraire ; c'est-à-dire la détention pratiquée sans décision judiciaire ou en violation d’une décision judiciaire et donc sans mandat de dépôt. C’est pourquoi nous soutenons  que dans de telles situations les auteurs de telles pratiques sont passibles de poursuites et de sanctions pénales. Le législateur a prévu de telles infractions et de telles peines en cas de pratiques de détention arbitraire, pour éviter les règlements de compte et pour empêcher que des personnes tentent de se rendre justice elles-mêmes et pour que l’Etat assume le rôle qui est le sien, à savoir la garantie conformément à l’article 10 de la Constitution, à tous les citoyens, des libertés publiques et individuelles.
L’objectif du présent article que j’intitule : « Honneur et dignité pour combattre l’infamie et la diffamation » se propose de provoquer un large débat autour des fondements essentiels de l’Etat, par un combat continu contre toutes les formes d’usage personnel de l’Autorité par l’abus de pouvoir, pour porter atteinte aux libertés individuelles largement consacrées par la constitution et  garanties par le pouvoir judiciaire. Par pouvoir judiciaire, il faut entendre la Magistrature du Siège parce que le Ministère Public ou Magistrature Debout est un appendice de l’exécutif, partie au procès aux côtés les plaideurs et ne peut se prévaloir de prééminence ou de contrôle à posteriori sur les décisions judiciaires comme tente de le faire croire le dernier communiqué publié par le Ministère Public, en réaction au rapport mensuel de Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre National des avocats, descriptif de l’état de l’instrumentalisation de la justice, de la détention arbitraire mais aussi du non respect des décisions judiciaires.
C’est ainsi que j’invite en premier lieu les praticiens du prétoire, les femmes et les hommes en robe noire, pour qu’ils se mobilisent contre la dérive fort dangereuse que connaît actuellement notre pays, par la pratique de la détention arbitraire, le retour de l’instrumentalisation de la justice et le non respect des décisions judiciaires, et ce, à l’effet de provoquer un grand débat sur le net ou lors des débats – conférences et lors des procès. Pour mener ce combat, nous devons être imbus d’une foi inébranlable des vertus de notre profession parce que notre Barreau a toujours été cette sentinelle infatigable pour la défense des libertés individuelles et collectives dans notre pays.  C’est grâce à ce rôle que nous jouissons d’une renommée et d’un grand prestige tant au niveau national qu’international, et nous devons rester fidèles à cette honorabilité que nous cultivons pour le bien-être de notre pays.
Je fais appel aussi aux magistrats pour qu’ils se mobilisent contre la détention arbitraire, contre l’instrumentalisation de la justice et contre le refus d’exécution des décisions judiciaires et notamment celles relatives aux libertés individuelles que connaît notre pays depuis le début du premier semestre 2009.
Je lance aussi un appel aux organisations des droits de l’homme tant nationales qu’internationales, aux structures de la société civile et aux acteurs politiques, pour qu’ils agissent contre la détention arbitraire, contre l’instrumentalisation de la justice, contre le non respect des décisions judiciaires et le refus de leur exécution.
Il va s’en dire que je ne peux que faire appel, avec l’autorisation de Monsieur le Bâtonnier, à l’ensemble des organisations professionnelles des Barreaux auxquelles notre Barreau est membre et singulièrement l’Union Internationale des Avocats, l’Union des Avocats Arabes mais aussi la Conférence Internationale des Barreaux de Tradition Juridique Commune dite CIB, pour leur demander leur solidarité agissante dans l’action que mène notre Barreau, sous la direction de son Bâtonnier, contre la détention arbitraire, l’instrumentalisation de la justice et le non respect des décisions judiciaires.
Enfin je m’adresse aux amis et partenaires de la Mauritanie, pour qu’ils apportent leur contribution agissante dans le combat que notre Barreau se fixe comme objectif de mener contre la détention arbitraire, l’instrumentalisation de la justice et le non respect des décisions judiciaires.
Par souci de transparence et de loyauté envers les lecteurs, j’ai décidé de signer cet article pour que les auteurs qui se cachent derrière les signatures anonymes comprennent qu’ils ont été bien  identifiés par tous les  praticiens du prétoire.
En avant pour un grand débat contre la détention arbitraire, l’instrumentalisation de la justice et le non respect des décisions judiciaires et pour que la force de la loi et l’autorité des décisions judiciaires prédominent sans contrôle à posteriori du Ministère Public et donc de sa hiérarchie.
Nouakchott le 21/5/2009
Maître Brahim Ould EBETY
Avocat au Barreau
e-mail : hamdyfr@yahoo.fr


Pétition pour une défense de l’Autorité Judiciaire, de son indépendance  et pour la garantie de l’exécution de ses décisions
Nous soussignés,
-         Considérant le refus d’exécution des décisions judiciaires par la pratique de la détention arbitraire en exécution des instructions du Ministère Public
-         Considérant les risques d’instrumentalisation de la justice par de telles pratiques
-         Considérant les risques d’atteinte à l’indépendance de la justice et à l’autorité du pouvoir judiciaire incarné par le Président de la cour suprême
-         Considérant la campagne de lynchage médiatique que mènent certains milieux sur le site CRIDEM contre la personne du Président de la Cour Suprême pour porter atteinte à l’autorité judiciaire et à son indépendance, telles que consacrées par la constitution      
-         Considérant à titre d’illustration des différentes dérives l’arrêt de la Cour Suprême rendu le 18 mai 2009 sous la présidence de son Président, portant mise en liberté provisoire des détenus dans le dossier 1103/08, sous condition de payer les cautions, le paiement effectif des cautions le même jour et le refus du Procureur Général d’exécuter et la multiplication des cas de détention arbitraire ;
Déclarons :
-         Notre ferme condamnation de la campagne de lynchage médiatique de la personne du Président de la Cour Suprême et de l’Autorité Judiciaire pour couvrir la détention arbitraire et le refus d’exécution des décisions judiciaires ;
-         Engageons les plus hautes autorités d’intervenir par tous les moyens, pour mettre fin à cette campagne de lynchage, à la détention arbitraire et au refus d’exécution des décisions judiciaires ;
Les signataires :
Nom complet                                          Profession                      Adresse                                    Signature









Note de Présentation de la Synthèse du Procès Verbal de l’Audience du Ministre de la Justice
Chers respectueux lecteurs
Après 3 (trois) jours de réflexion sur la portée des propos consignés dans le procès verbal de l’audience que le Ministre de la Justice nous a accordée en ses bureaux le 21/5/2009 et en considération des retombés sur la scène judiciaire du refus par le Ministère Public d’exécution des décisions judiciaires, les tentatives d’instrumentalisation de la justice en dehors de sa mission définie par la constitution, l’utilisation du site Cridem pour une campagne de lynchage médiatique par l’infamie et la diffamation du Président de la Cour Suprême pour porter atteinte à son honneur, son prestige et sa renommée pour couvrir la détention arbitraire que pratique le Ministère Public au vu et au su de toute l’opinion de façon continue et pour la première fois de l’histoire de notre pays.
En considération du rôle de l’avocat pour la protection des droits de la défense en raison de la place de choix qu’occupent les libertés individuelles et collectives dans tout système démocratique conformément à la constitution et aux conventions internationales ratifiées par la Mauritanie.
Et en considération aussi de la détention arbitraire, par le Ministère public, de quelques citoyens parmi lesquels le Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghef, et Messieurs Sidi Mohamed Ould Biyé, Moustapha Ould Hamoud et Isselmou Ould Khattry que j’ai en charge de défendre aux côtés d’autres confrères.
Et aux motifs que cette situation de détention arbitraire peut justifier l’interpellation de notre pays, la Mauritanie, devant le rapporteur spécial des nations unies sur la détention arbitraire
J’ai décidé, après concertation avec mon confrère et ami Me  Mine Ould Abdoullah et après avoir informé le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, de rendre public ce procès verbal de l’audience du Ministre de la justice pour mieux servir la vérité, la justice, l’indépendance du pouvoir judicaire  et pour une réelle défense de son autorité, mais aussi pour contribuer à la défense des libertés individuelles et collectives, en laissant à tous les lecteurs le choix de l’initiation de toute démarche ou action pour sauver le pays du péril qui se dégage des propos de Monsieur le Ministre tels que nous les avons rapportés et publiés.
Bonne Lecture 
Nouakchott le 25/5/2009
Maître Brahim Ould Ebety
Avocat à la Cour
SOCOGIM – Ksar, 141, BP. 2570, Tél. 525 16 07
E-mail : hamdyfr@yahoo.fr


Synthèse d’un Procès – Verbal de réunion avec son Excellence le Ministre de la Justice, l’Avocat Maître Ball Ahmedou Tidjane, rédigé,  confectionné et publié par Maître brahim Ould Ebetty.
Nous, Maitre Brahim Ould Ebety et Maître Mine Ould Abdoullah, avons effectué une visite programmée à Monsieur le Ministre de la justice qui nous a reçus à son bureau Le jeudi 21 mai 2009 à 14 h 15 mn.
Au cours de cette visite, nous avons exposé à Monsieur le Ministre la situation de détention arbitraire que pratique le Ministère Public contre nos clients Yahya Ould Ahmed Waghef, Sidi Mohamed Ould Biyé, Moustapha Ould Hamoud et Isselmou Ould Khattry, depuis le 18 mai 2009, par le refus d’exécution de l’arrêt rendu par la cour suprême sous la présidence de son Président et après l’accomplissement des conditions suspensives par le paiement des différentes cautions déterminées par l’arrêt rendu par la Haute Juridiction.
Nous avons exprimé notre indignation face au refus du Ministère Public, d’exécuter une décision judiciaire, après accomplissement de toutes les formalités en soulignant que les mandats de dépôt en vertu desquels nos clients sont détenus, sont devenus sans effets depuis l’arrêt de la cour suprême, rendant ainsi leur détention arbitraire.
Nous avons également exprimé notre indignation face à la campagne de lynchage médiatique à  laquelle se livrent certains milieux contre le Président de la Cour Suprême, après l’arrêt portant libération de nos clients, tentant ainsi de porter atteinte à son honneur et à son autorité et en conséquence au crédit de l’autorité judiciaire dans son ensemble parce qu’il assume la présidence de la plus haute autorité judiciaire de notre pays, pour demander au Ministre de donner toute instruction utile au Ministère Public en la personne du Procureur Général, pour l’exécution des décisions judiciaires pour mettre fin à la détention arbitraire, attitude qui pourrait coûter à la Mauritanie d’être attraite devant le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Le Ministre, dans sa réponse, a, d’emblée exprimé toute son appréciation pour notre visite, déclarant qu’il n’a accepté le portefeuille du Ministère de la Justice que sur la base de ses propres conditions tirées de sa qualité d’avocat, pour continuer à jouir de sa liberté de travail et de décision, en soulignant que même Ministre, il restera fidèle à sa profession d’avocat de laquelle il tire tous les honneurs.
Il a ajouté que dans la procédure d’Air Mauritanie, Ould Abdel Aziz ne l’a jamais contacté et ne lui a jamais donné d’instructions et qu’il a traité cette procédure en professionnel sur la base du dossier du tribunal de commerce, précisant que contrairement à ce que propagent certains milieux, il n’a jamais traité ce dossier sur la base de considérations politiques  et d’ajouter qu’il s’agit d’une affaire très grave, objet d’un sabotage du Président de la Cour Suprême pour déclarer en substance  le Président de la Cour Suprême, avant de prendre la décision, ne m’a pas contacté et ne s’est pas rendu non plus à mon bureau pour avoir mon avis pour qu’il puisse mesurer l’importance de l’affaire pour les intérêts supérieurs de la Nation.
 Le Procureur Général, au motif que ses réquisitions n’avaient pas été prises en considération alors qu’elles sont versées au dossier, a décidé de recourir à une demande en rétractation contre l’arrêt de la cour suprême sur la base d’un mémoire qu’il m’a transmis ce jour.
Dans le même ordre d’idées, le Ministre précise que le Procureur Général, se fondant sur sa propre lecture dont il a la plénitude, estime que les dispositions des articles 138 et 145 du code de procédure pénale permettent de surseoir à l’exécution des arrêts. C’est pour cette raison qu’il ait sursis à l’exécution en attendant que la cour suprême se prononce sur la demande en rétractation par laquelle elle est saisie. Et le Ministre, pour atténuer ses propos, déclare qu’il a donné plein pouvoir au Procureur Général pour entreprendre toute action qu’il estime indiquée, sachant qu’il en sera responsable.
Le Ministre nous a informé également que nos clients ne veulent pas sortir de la prison, parce qu’ils ont refusé d’adhérer à la proposition libyenne tendant à payer les cautions dans le cadre de leur initiative.
Il a évoqué enfin que le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats a offensé dans son dernier rapport les institutions judiciaires, en violation de son serment ; alors qu’il lui fait obligation de leur respect surtout qu’il n’est pas constitué dans le dossier et ne doit s’interférer que dans les affaires relatives aux intérêts matériels et moraux des avocats.
Alors qu’il n’est pas d’usage d’intervenir à la fin d’une telle audience, nous avons tenu à formuler les observations suivantes :
1.      Notre indignation face aux propos par lesquels le Ministre a déclaré que le Président de la cour suprême ne l’a pas contacté, ne l’a pas consulté avant de rendre son arrêt, parce qu’il s’agit d’une déclaration qui constitue une violation extrêmement grave du principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire, en soulignant qu’il était indiqué pour Monsieur le Ministre dans une telle situation, de présenter toutes ses félicitations et sa gratitude au Président de la cour suprême, pour ne l’avoir pas consulté ou visité avant la prise de sa décision ;
2.      Il est inadmissible sous le triple angle technique, juridique et moral que le Ministre, en tant qu’avocat ayant une longue expérience et une compétence irréprochable et en sa qualité de chef hiérarchique du Ministère public, ait accepté que  le Procureur Général exerce la voie de la rétractation, alors qu’en son intime conviction, il est établi que cette voie de recours ne peut être exercée contre de telles décisions ; étant entendu que la demande en rétractation n’existe pas en matière pénale parce que les seules voies de recours prévues par la législation concernent la demande en révision et le pourvoi dans l’intérêt de la loi et ne s’exercent que contre les arrêts de condamnation c'est-à-dire les arrêts rendus au fond et dans des cas déterminés et difficiles à justifier.
3.      S’agissant du sursis à exécution évoqué par le Ministre, il ne peut être cité tout comme les prescriptions des articles 138 et 145 du code de procédure pénale pour deux raisons essentielles :
-         La première est que le cas d’espèce objet de l’arrêt de la Cour Suprême que le Procureur Général refuse d’exécuter ne fait pas partie des affaires où le sursis à exécution est prévu en cas de pourvoi en cassation devant la cour suprême pour un certain nombre d’affaires relatives aux crimes d’homicides volontaires, trafics de drogues, terrorisme, association de malfaiteurs, prostitution, viols, brigandages ou l’infraction commise en bande organisée ;
-         L’arrêt rendu par la Cour Suprême sous la présidence de son Président que le Procureur Général refuse d’exécuter, l’a été en vertu d’un recours en cassation et n’est susceptible d’aucune voie de recours ;
Nous avons attiré l’attention du Ministre sur la gravité de la détention arbitraire et l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et le refus d’exécution des décisions judiciaires par le Ministère Public, pour la première fois dans l’histoire de notre pays ;
S’agissant de l’initiative libyenne que le Ministre a porté à notre connaissance et le refus de nos clients d’y adhérer, nous avons noté que cette initiative et son acceptation par le département de la justice confirment le constat que nos clients sont traités en otages qui ne doivent être libérés qu’après paiement de la rançon  pour attirer l’attention du Ministre sur la gravité de telles transactions en matière de libertés individuelles, surtout que la justice est en charge de les protéger.
Pour ce qui est du rapport de Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, nous avons souligné qu’il a été rendu public au moment où les détentions arbitraires sont devenues de plus en plus fréquentes et il revient au département de la justice d’examiner la situation avec le Bâtonnier pour dégager les solutions appropriées, pour éviter que la Mauritanie soit citée devant le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la détention arbitraire.
A la fin de l’entrevue nous avons demandé à Monsieur le Ministre d’user de ses prérogatives pour éviter à la Mauritanie un tel sort en l’invitant à donner ses instructions fermes, en sa qualité de chef hiérarchique du Ministère Public, au Procureur Général pour garantir l’exécution les décisions judiciaires et mettre fin aux pratiques de la détention arbitraire.
Enfin, pour détendre le climat, nous avons exprimé à la fin de l’entrevue, tout comme Monsieur le Ministre, toute notre disponibilité pour agir ensemble, à l’effet de mettre fin aux violations de la loi, en rappelant la situation que vivent nos clients depuis plus de six mois, sans motif légal.
Nouakchott, le 21 mai 2009
Maître Brahim Ould Ebety
Avocat à la Cour
SOCOGIM – Ksar, 141
BP. 2570, Tél. 525 16 07
E-mail : hamdyfr@yahoo.fr


                                               




Nouakchott le 26/5/2009
Monsieur le Président de la République du Sénégal
Cher confrère
Je suis avocat au Barreau de Mauritanie où j'exerce de façon non interrompue depuis 1981 après avoir parachevé mes études universitaires à la faculté à Dakar et depuis cette date, je me suis beaucoup investi pour la défense des droits de l'homme et depuis novembre 2008, j'assume la défense du Premier Ministre Yahya Ould ahmed Waghf et ses codétenus dont on vous a déjà sûrement parlés lors de vos passages à Nouakchott, en raison de la gravité de leur cas utilisé par le pouvoir en place pour régler un compte avec des opposants politiques.
Mais à l'issue d'une longue procédure de demande de mise en liberté provisoire, la cour suprême (instance suprême du pays) a ordonné le 18/5/2009 la mise en liberté provisoire sous réserve de paiement de cautions qu'elle a déterminées en reformant le quantum initialement fixé par le juge d'instruction et la chambre 'd'accusation, les cautions ont été payées le même jour, mais le procureur général près la cour suprême refuse d'exécuter l'arrêt rendu par la chambre pénale de la cour suprême sous la présidence du président en titre de la cour qu'il préside en application d'une disposition de la loi qui lui permet de pouvoir présider toute chambre de la cour. il y a lieu d'ajouter qu'en la matière la procédure pénale mauritanienne est identique à la procédure sénégalaise et française.  
C'est dans ces conditions de détention arbitraire caractéristique de la situation du Premier Ministre et ses codétenus, situation de détention arbitraire qu'endurent d'autres citoyens acquittés ou condamnés à l'emprisonnement avec sursis que j'ai demandé avec mon confrère Me Mine Ould Abdoullah l'audience du Ministre de la justice pour l'entretenir de la situation et lui demander d'intervenir en donnant ses instructions au procureur général pour l'exécution des décisions judiciaires et pour que cesse la détention arbitraire qu'il pratique.
Pour vous permettre d'être édifié sur la position du Ministre et donc sur la gravité de la situation, je vous tiens la synthèse du Procès verbal de cette audience en vous demandant d'user de vos pouvoirs, vos compétences et votre qualité d'avocat pour que l'arbitraire que pratique le Procureur Général par la détention arbitraire cesse.
Je reste à votre entière disposition
Me Brahim Ould Ebety
avocat à la cour
Socogim Ksar 141
BP 2570
Tel 222 525 16 07
Fax 222 525 02 23
Portable 222 631 31 70
Nouakchott - Mauritanie
e-mail : hamdyfr@yahoo.fr                  
     
       

Ordre national des avocats 
Communiqué de presse
L’Ordre National des Avocats s’est attelé à réagir aux communiqués successifs du Ministère Public élaborés pour servir de couverture sans précédent aux violations de la loi, réaction qui n’est dictée que par le devoir professionnel et moral et les exigences de la vie en communauté  qui ne doivent pas être délaissés pour des motifs liés à une situation conjoncturelle.
 Le Conseil de l’Ordre, tout en s’élevant au niveau qui lui sied loin des dérives terre à terre qui rendent le message si bas, s’oblige par respect de la justice et de l’opinion publique de rappeler  que les motifs qui l’ont poussé à dénoncer la détention arbitraire sont dictés par son devoir de protection et de défense du principe de l’indépendance de la justice en tant que pilier essentiel de l’Etat de droit.
Le Ministère Public doit comprendre en premier lieu que la mission de l’avocat ne se limite pas à la représentation de ses clients devant les tribunaux, mais va au delà des intérêts du client pour se consacrer à l’essentiel par la défense du système judiciaire.
La mission de l’avocat pour l’éclatement de la vérité et la défense du persécuté pour la réalisation de la justice sur cette terre ne sera point affectée, tant qu’il y a vie,  par l’action de tous ceux qui tentent, par divers procédés, de porter atteinte à l’indépendance de cette profession que ses membres ont arrachée de hautes luttes et telle que consacrée par les conventions internationales et la législation interne. 
Les tentatives de porter atteinte à l’unité des avocats et à leur attachement aux idéaux de leur profession avant toute autre considération resteront vaines.
Les cas de détention arbitraire pris en charge par l’Ordre National des Avocats demeurent pendants et se multiplient et les auteurs de tels actes s’exposent aux poursuites pénales en application des articles 124, 182, 183, 208, 319 et 111 et suivants du code pénal, 642 et 649 du code de procédure pénale. 
L’immunité juridictionnelle derrière laquelle se cachent les membres du Ministère Public ne saurait les protéger des poursuites pour de tels crimes attentatoires aux libertés et droits que garantit la loi et protège le pouvoir judiciaire et il était, mieux indiqué, au lieu d’accuser autrui d’ignorance, de prendre connaissance des dispositions de l’article 124 du code pénal qui prescrit : « seront coupables de forfaiture et punis de la dégradation civique : les Juges, les Procureurs Généraux ou de la République ou leurs substituts les officiers de police judiciaire qui se seront immiscés ----- soit en arrêtant ou en suspendant l’exécution d’une ou de plusieurs lois ------ ». La liberté des personnes et la sécurité de leurs biens sont formellement garanties par la loi et protégées par le pouvoir judicaire à travers  ses décisions et s’il n y avait pas d’abus, ces libertés ne seraient l’objet de violation et de controverses.
Quant aux voies de recours invoquées, elles sont inconnues de la procédure pénale, sans effets et ne peuvent résister devant la clarté des prescriptions de la loi et notamment les articles 325, 326, 431 et 531 du code procédure pénale.
Les menaces et chantages par les poursuites ne font peur qu’aux récidivistes et auteurs de faits répréhensibles. L’Ordre National des Avocats rappelle qu’au lieu d’accuser et d’insulter, il était plus indiqué de se conformer à la loi et d’exécuter en toute sérénité et objectivité les décisions judiciaires.
             Nouakchott, le 27 mai 200
            Le conseil de l’ordre            


--- En date de : Ven 29.5.09, mabdallahi didi a écrit :

De: mabdallahi didi
Objet: Re: Note pour la défense du président de la cour suprême et PV réunion Ministre de la justice
À: hamdyfr@yahoo.fr
Date: Vendredi 29 Mai 2009, 12h56
A Maître Brahim Ould Ould EBETY,
Maître,
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier bien vivement pour les deux documents de grande qualité que vous avez bien voulu m’adresser. Leur lecture m’a été très profitable. Mais, je voudrai surtout vous exprimer ma haute appréciation pour le sens élevé du devoir, pour le patriotisme et pour le courage dont vous ne cessez de faire preuve, depuis  que vous exercez votre noble fonction qui, comme bien d’autres, peut être mise au service du meilleur comme du pire. Nous en avons une parfaite illustration avec ce qui se passe chez-nous, aujourd’hui. Nos compatriotes, le Pays, vous doivent beaucoup. Pour ce qui me concerne, je le reconnais bien volontiers.
Qu’ALLAH vous  aide.
Sidi Mohamed Ould CHEIKH ABDALLAHI


   Monsieur Le Président
Vous ne savez pas combien je suis ému, honoré et exalté - quoi de plus - en lisant votre message.
C'est en votre qualité de Président que je vous ai envoyé ces documents descriptifs du péril auquel notre pays fait face parce que comme le disait le premier Ministre Cherchul durant la deuxième guerre mondiale lorsque ses collaborateurs sont venus lui exposer la gravité de la situation "tant que la justice fonctionne bien, comme c'est le cas, nous serons capables de faire face à toutes les difficultés"
C'est en raison du non respect des institutions et notamment du pouvoir judiciaire que la situation va de pire en pire et le combat pour la pérennité de la Mauritanie devient un devoir national "VARDHE AINNE"      
Une fois encore un Grand Merci, Monsieur le Président  
Me Brahim Ould Ebety    
                     







 Droit de réponse envoyé à Monsieur le Directeur de Nouakchott – Info  le 01/6/2009
Dans votre livraison 1742 du 31 mai 2009, vous publiez une interview de Me Sghair Ould M’bareck,  candidat à une élection présidentielle où il déclare, en réponse  à votre question relative à l’inexécution de l’arrêt de la cour suprême en date du 18/5/2009 portant libération du Premier Ministre  Yahya Ould Ahmed El Waghef et ses codétenus,  « non, je ne suis pas tout à fait au point de l’information. J’ai appris qu’il y a une ordonnance qui a déterminé les quantums, c'est-à-dire les montants de la caution. Mais, il s’agit d’une ordonnance, elle pourrait être susceptible d’une voie de recours. Vous savez en toute sincérité, je reconnais que je ne suis pas au point de la procédure pour pouvoir me prononcer en connaissance de cause » pour ajouter plus loin, dans la même interview, qu’il a « été dix ans Ministre et deux ans Premier Ministre »
Je suis particulièrement préoccupé par  la situation que traverse le pouvoir judiciaire, mais aussi l’ensemble des institutions de mon le pays où au moment où les praticiens du prétoire assistent, pour la première fois de  l’histoire de notre pays à un refus par le Ministère public, en la personne du Procureur Général, d’exécuter un arrêt rendu de la cour suprême sous la présidence de son président rendu en matière de liberté provisoire et qui n’est donc susceptible d’aucune voie de recours et après un lynchage médiatique du Président de l’autorité judiciaire qu’un ancien Premier Ministre,  ancien Ministre, médiateur de la république, déclare qu’il s’agit d’une ordonnance susceptible de voie de recours.
Une telle déclaration permet de se demander comment le candidat à une élection présidentielle ayant exercé de telles fonctions et d’origine secrétaire de greffe, puis greffier puis avocat  peut – il ignorer de telles règles élémentaires de procédure  à savoir que les arrêts de la cour suprême en matière de liberté provisoire ne sont susceptibles d’aucune voie de recours.
Il était plutôt plus indiqué pour le candidat de se démarquer des actions d’atteinte au pouvoir judiciaire et à l’autorité des décisions judiciaires :
-         Par sa dénonciation  du refus d’exécution des décisions judiciaires, acte constitutifs en matière de liberté de détention  arbitraire que tout juriste de niveau et de qualité ne peut que qualifier de  voie de fait et par la même occasion dénoncer les atteintes à l’indépendance de la justice et les tentatives tendant à  son Instrumentalisation
-         Par sa solidarité agissante avec le Président de la cour suprême, président du pouvoir judiciaire, mais aussi  avec son barreau qui fait l’objet  de menaces et de chantages par le Ministère Public
Il  n’est jamais trop tard pour faire du bien, c’est pourquoi et par le présent droit de réponse que j’exerce au nom et pour le compte de mes clients et pour que l’opinion soit mieux éclairée, j’invite le candidat Me Sghair Ould M’bareck  à saisir le ballon au rond.
Tout en vous vous demandant d’accepter la publication de ce droit de réponse, je vous prie de croire à me sentiments respectueux.
Me Brahim Ould Ebety
Avocat à la cour 
e-mail : hamdyfr@yahoo.fr 

           Collectif de la Défense du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf et ses codétenus
Dossier 1103/RP/08 dit Dossier  AIR MAURITANIE

                                                   Communiqué de Presse

Après seize (16) jours de détention arbitraire du  Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf et ses codétenus – Didi Ould Biyé, Moustapha Ould Hamoud et Isselmou Ould Khatry-  à la prison de Dar Naim par le refus du Ministère Public, en la personne du Procureur Général,  d’exécuter l’arrêt de la cour suprême rendu le 18/5/2009 et suite à leur libération intervenue le 04/6/2009,  la défense tient à éclairer l’Opinion Publique Nationale et Internationale sur la réalité du  dossier et les conditions de leur libération :

Il s’agit d’un  dossier qui a connu, à travers ses péripéties, différentes formes de violation de la loi par la transformation d’une procédure commerciale de liquidation en cours en procédure pénale,  le traitement de faveur accordé  au Ministère Public à tous les niveaux de la procédure, mais aussi par la dénaturation des règles qui régissent la liberté provisoire, en réponse aux demandes du Procureur, par l’application  de procédés  dépourvus de base  aux fins de collectes de fonds. De tels  procédés ont été  exécutés à la demande du procureur par le juge d’instruction et la chambre d’accusation en fixant le montant des cautions à 400.000.000UM pour le Premier Ministre et ses 3 codétenus.

C’est en raison de cette dénaturation et de cet abus caractérisé que la défense s’est pourvue en cassation et  que la Cour Suprême sous la Présidence de son Président, par arrêt en date du 18/5/2009, a annulé l’arrêt de la chambre d’accusation et fixé les cautions à la somme de 31.000.000UM et dès la remise, le même jour, à la défense du prononcé de l’arrêt, le montant des cautions a été aussitôt payé, contre quittances, entre les mains du receveur du trésor rendant ainsi la libération des détenus exécutoire et immédiate.

Mais à la surprise de la défense, de leurs clients, des juristes et de l’opinion publique, le Procureur Général s’oppose à cette libération et ce n’est que le 04/6/2009 qu’ils sont libérés par acte pris par le juge d’instruction à la demande du Ministère Public, hors la présence de leurs avocats et en ignorant un arrêt rendu par la plus haute instance judiciaire du pays, arrêt devenu particulièrement célèbre parce que remis le même jour au Procureur Général et ayant entraîné des actions multiformes de dénonciation de la détention arbitraire menées à tous les niveaux par les avocats des détenus et par le Barreau sous l’autorité et la direction du Bâtonnier.                        

Il s’agit d’un acte – Ordre de Mise en Liberté -  intervenu sans leur consultation et hors la présence de leurs avocats parce que effectué en toute illégalité : étant libres depuis le 18/5 en vertu de l’autorité de l’arrêt de la cour suprême insusceptible de voie de recours et d’exécution immédiate suite au paiement des montants des cautions ainsi définies. Ils sont restés alors en détention arbitraire et ce n’est qu’après paiement, sans base et pour des raisons extra -  judiciaires, par autrui de cautions dont le quantum avait  été substantiellement reformé par la cour suprême que le greffier du juge d’instruction  s’est rendu à la prison porteur d’un ordre de libération établi par le juge d’instruction sur la base d’une ordonnance qu’il avait rendue il y a quelques mois et qui fut, par la suite, annulée par la cour suprême et donc devenue, tout comme l’arrêt de la chambre d’accusation, un Néant Juridique.

Il s’agit d’un acte unique, dans l’histoire de notre pays et même dans l’histoire du monde, contraire à toutes les normes  légales et judiciaires en ce sens que  le Premier Ministre et ses codétenus, tout en  étant  libres depuis le 18/5 sont restés en détention arbitraire et n’ont  été libérés que le 04/6/2009 par un acte pris en toute illégalité par un juge d’instruction en ignorant un arrêt de la cour suprême, devenu un arrêt de notoriété. 

Il s’agit d’un acte intervenu après une campagne de dénonciation de la détention arbitraire  menée par les avocats sous l’autorité et la direction du Bâtonnier et du conseil de l’ordre en application de la mission du Barreau de défense des droits de la défense gravement bafoués.
Il s’agit d’acte constitutif d’un  renversement des normes et valeurs judiciaires qui a été établi par un juge d’instruction à la demande du Ministère Public par lequel, il a ignoré  un arrêt de la cour suprême pour donner valeur à sa propre ordonnance, pourtant annulée par la cour suprême.
Devant cette situation de renversement des normes judicaires, le collectif des avocats  interpelle tous les juristes et notamment les  magistrats pour qu’ils prennent une part active aux côtés des avocats pour :
Dénoncer l’exécution d’une ordonnance  d’un juge d’instruction pourtant annulée par la cour suprême 
S’impliquer dans le combat pour la légalité, le respect des institutions et de l’ordre des juridictions
Prendre  toute initiative pour que de tels actes d’offense à la légalité et aux normes judiciaires ne se reproduisent plus et pour que leurs auteurs en répondent 
Eclairer l’Opinion Publique Nationale et Internationale sur les cas de détention arbitraire pratiqués par le Ministère Public et la pratique des  actes extra – judiciaires.

En fait, nous tenons à prendre l’opinion publique à témoin et tout en s’engageant dans ce combat pour la légalité aux côtés du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre, nous interpellons les magistrats tant du Siège que du Parquet pour qu’ils se démarquent des actes d’illégalité par la pratique de la détention arbitraire, le refus d’exécution des décisions judiciaires, mais aussi l’exécution d’une ordonnance d’un  juge d’instruction annulée  par  la cour suprême et pour qu’ils œuvrent pour que la loi soit sauve  et que le pouvoir de l’autorité judiciaire soit sauvegardé pour l’honorabilité de la justice, la pérennité de la Mauritanie et pour une réelle protection des libertés individuelles et collectives.

En conséquence, nous invitons le Bâtonnier et le Conseil de l’Ordre qui ont déjà pris en charge les dossiers des atteintes aux libertés individuelles et collectives, mais aussi l’ensemble des magistrats et organisations nationales et internationales des droits de l’homme à demander une enquête indépendante pour identifier les auteurs de telles atteintes à la légalité et à l’autorité des arrêts de la cour suprême. 
Nouakchott, le 08 juin 2009                 
La défense                 




Réaction à un communiqué du Procureur
 Après lecture, ce jour, du communiqué de presse du Ministère Public, en réaction au communiqué de presse du Collectif de la Défense du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf et ses codétenus en date  du 08/6/2009 où la défense avait exposé  toutes les formes de violations de la loi caractéristique du traitement du dossier, permettrez moi de vous demander de publier dans vos prochaines livraisons les éléments de réaction suivants :
-         L’avocat est par essence et par formation courtois et ne descend jamais au niveau du style et du langage du communiqué du Ministère Public
-         L’avocat praticien averti des techniques de procédure est en droit de s’indigner et de rendre publique son indignation devant une situation unique du genre où un juge exécute une ordonnance qu’il avait rendue pourtant annulée par la cour suprême et c’est le cas, sans  nul doute, de tous les juges tant du siège que du parquet et singulièrement le juge d’instruction  lui-même, n’est ce pas Messieurs les juges !
-         Le Niveau du style et du langage utilisé par le communiqué du Ministère Public en date du 09/6/2009 me rappelle ce que disait Hacen II pour qualifier l’écart entre lui et un autre Président : « un désert de savoir nous sépare »,  par rapprochement et en toute modestie,  je laisse aux lecteurs des communiqués des avocats et du Ministère Public la mission d’évaluation de la qualité des différentes réactions pour que soit bannie des prétoires le règne de l’ignorance.
-          Les différentes communications tant du collectif des avocats que du Bâtonnier et du conseil de l’ordre offrent  un ensemble  d’éléments d’appréciation des différentes formes de  violation à caractère répétitif de la loi  et les lecteurs, contrairement à ce que pense le Ministère Public, sont très avertis et leur religion ne peut être surprise par des arguments contraires à toute valeur légale et judiciaire et ils sont alors invités à prendre part à ce débat pour que la loi soit sauve et les libertés individuelles et collectives protégée, parce qu’il va de la sécurité et de la quiétude de chacun d’entre nous.
-         Défendons alors avec force et foi notre liberté contre toute atteinte.    
-         Enfin, je demande aux journalistes à tous les niveaux d’apporter leur contribution dans  ce débat par l’usage d’une  liberté d’expression exercée sans contrainte et sans chantage pour mettre fin :
-         A la violation du principe de séparation des pouvoirs  par les tentatives de contrôle par le Ministère Public de décisions judiciaires
-         A L’instrumentalisation  de la justice
-         Aux pratiques de la détention arbitraire 
-         Au  refus d’exécution des décisions judiciaires et singulièrement celles  de  la cour suprême
Nouakchott le 10/6/2009
                                                                                                          Me Brahim Ould Ebety
Avocat à la cour




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