dimanche 12 mai 2013

de source inconnue... papier qui n'est ni d'Ould Kaïge ni de Bertrand Fessard de Foucault

Faute que j'ai indiqué dans ma présentation initiale, hier soir dimanche 12 Mai, que ce texte reçu anonymement à 19 heures 40, n'était évidemment pas de moi, Taqadoumy de bonne foi, le trouvant sur ce blog. me l'a attribué.

En commentaire sur ce site, je viens d'écrire :

L'article ne manque pas d'intérêt et la plume n'est pas mauvaise. Même si elle est venimeuse pour l'homme d'affaires et opportunément louangeuse pour l'homme fort...  au moment précis d'ailleurs où une enquêtre du Canard enchaîné (le célébre satirique français) vient enquêter à Nouakchott et où le général Mohamed Ould Abdel Aziz voyage en Europe pour raisons médicales... Mais l'article n'est pas de moi. Je l'ai reçu anonymement hier, 12 Mai à 19 heures 40. Je l'ai placé sur mon blog. Ould Kaïge et ne m'aperçois que maintenant que j'aurai dû spécifier n'en pas connaître l'auteur.
Je le précise ici et sur mon blog. et le fais savoir par toutes autres voies : je ne suis pas l'auteur, mais je félicite le général Mohamed Ould Abdel Aziz d'avoir recruté un thuriféraire meilleur que les habituels ? Signe peut-être qu'il commence de rédiger ou faire rédiger son testament politique avant d'annoncer qu'il ne se représentera pas ? Il aurait grandement raison pour la Mauritanie et pour lui-même. 


Affaire Bouamatou :
La nationalité française de Bouamatou va-t-elle porter préjudice
à Claude Guéant et Alain Joyandet ?

T
out le monde connait l’acteur français Gérard Depardieu qui a obtenu la nationalité russe pour fuir la hausse d’impôts décidé par son pays. L’ironie du sort veut que, chez nous, c’est l’homme d’affaire mauritanien Mohamed Bouamatou qui aurait, lui, obtenu la nationalité française grâce semble-t-il à Alain Joyandet l’ex-secrétaire d'État chargé de la Coopération sous Sarkozy et Claude Guéant ex-Secrétaire général de l’Elysée puis ministre de l’intérieur de Sarkozy.



La motivation de Bouamatou serait-elle de fuir lui aussi les impôts et la justice de son pays ? Les conditions d’octroi de la nationalité française à l’ex-chef du patronat mauritanien par deux membres de l’entourage de Sarkozy tous deux mêlés à des affaires d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent commencent à soulever des interrogations de la part des autorités socialistes. Surtout qu’il s’agirait d’une naturalisation à titre exceptionnel accordée pour « services rendu à la France ». Lors de la récente perquisition au domicile de Claude Guéant, les enquêteurs ont découvert un versement de 500 000 euros sur son compte bancaire ainsi que des dépenses payées en liquide, pour un montant supérieur à 25 000 euros. L'ancien ministre n’arrive pas à justifier ces sommes. Le 2 mai courant, le gouvernement français annonce l'ouverture d'une enquête pour identifier l’origine de l'argent que Claude Guéant a perçu. La Libye de Khaddafi ne semble pas d’ailleurs la seule piste que suivraient les enquêteurs. Les regards de ceux-ci devraient aussi se tourner vers les conditions d’octroi de la nationalité française de Bouamatou.

Quels services a donc rendu Bouamatou à la France de Sarkozy pour que celle-ci lui octroi la nationalité aussi vite et de manière aussi légère? Ce ne sont certainement pas les dizaines de millions d’Euros que la GBM doit à la COFACE depuis une décennie. Ce n’est certainement pas non plus suite aux rapports remis aux renseignements français par la direction de Total qui fut longtemps en litige avec Bouamatou qualifié par ces ex-partenaires belges de la Bélgolaise de « personnage peu recommandable » suite à la fuite rocambolesque vers la France de Marc D’Hombres l’ex-directeur exécutif de la GBM menacé par les sbires de Bouamatou.

Que cache cette naturalisation précipitamment accordée à un non-résident qui malgré son appartement situé quai de Grenelle, habite depuis 2010 à Marrakech. Le choix du Maroc comme « planque » est lui aussi d’autant plus étrange que Bouamatou n’a jamais investi un sou dans ce pays auquel il a pendant plus de 15 ans préféré l’Algérie et la Tunisie. D’ailleurs, sans la chute du régime Ben Ali, dont des membres de la famille Traboulsi était les associes de Bouamatou, ce dernier serait encore en Tunisie à fructifier sa compagnie aérienne Tuniso-Mauritanienne et rapatrier ses dividendes de la compagnie Tuniso-Mauritanienne de télécommunications MATTEL.

Cependant, cet exil marocain qui veut se donner des allures de mécontentement politique contre un régime que Bouamatou avait pourtant soutenu, ne serait-il pas tout simplement comme celui de Gérard Depardieu un l’exil fiscal? Avant d’arriver à Rabat, Bouamatou avait d’ailleurs élu domicile dans la station balnéaire tunisienne Hammamet prêt des frères Traboulsi.

Peu de personnes sont au courant des véritables tenants et aboutissant du redressement fiscal dont a fait l’objet le groupe de Ould Bouamatou et les problèmes de la banque GBM dont il est le PDG et qui ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps en Mauritanie, mais l’affaire elle-même est pleine d’enseignements :

La vérité est que l’ancien patron des patrons mauritaniens doit toute sa fortune ici et ailleurs à l’Etat mauritanien grâce au régime Taya (actuellement en exil au Qatar), à l’Etat tunisien grâce au régime Ben Ali (condamné à mort par contumace et réfugié en Arabie Saoudite) et au Sénégal grâce à ses liens avec Karim Wade (actuellement emprisonné pour enrichissement illicite). Il est donc normal que l’empire Boumatou (actuellement en fuite au Maroc) ne puisse survive à la chute successive de ces régimes et aux déboires judiciaires de ses anciens amis Sarkozystes.

Tous les mauritaniens savent qu’au cours des 20 ans du régime Taya, Mohamed Bouamatou a fait main basse sur l’économie mauritanienne grâce aux faveurs et passe-droits octroyés par celui-ci. Ainsi, cet instituteur du primaire passé au commerce des bonbons (COGITREM) est devenu propriétaires de licences de pèches, de licence de vente et de trafic de tabac (MARLBORO), de fabrication de ciment (BSA Ciment), distribution de gaz (BSA Gaz) d’une banque primaire (GBM), d’une société d’assurances (AGM), d’un réseau de téléphonie GSM (MATTEL), d’une compagnie aérienne (Mauritanie Airways) etc.

Ould Taya négocia, bien évidemment, la contrepartie de son soutien sans lequel Bouamatou n’aurait jamais pu accumuler une fortune de plusieurs dizaines de milliards d’ouguiyas. Le marché était simple et bientôt connu de tous en Mauritanie : Ahmed ould Taya, le propre frère du président Maaouyia, sera associé au taux d’un tiers dans les affaires de Bouamatou en commençant par la plus juteuse à savoir la GBM obtenue grâce à Ould Taya qui ordonna à son gouverneur de la Banque Centrale de lui ficeler le dossier avec la Belgolaise. Le second volet de l’accord avec Maaouyia est le soutien financier de Ould Bouamatou au PRDS et aux campagnes politiques de Ould Taya. Bouamatou poussera sa proximité avec les Tayas jusqu’à faire construire une école dans la localité de l’Adrar qui porte leur nom (Ein Ehl Taya). Inévitablement, l’association avec Ahmed Taya qui couvrait plusieurs secteurs dont celui des cigarettes prendra fin avec la chute en 2005 du régime de Maaouyia. Dans un geste peu honorable sous nos latitudes, Ould Bouamatou s’empressa de se désolidariser des Taya, annonça son soutien aux putschistes du CMJD et mit fin à son partenariat d’affaire avec Ahmed Taya.

Il est donc évident, que les alliances de Bouamatou se font et se défont au rythme de ses intérêts financiers du moment. C’est ainsi que Bouamatou connaitra sa première brouille avec Ely ould Mohamed Vall à cause de la licence Chinguitel qui allait concurrencer Mattel. Ce fut là la raison de son premier exil de 8 mois en Tunisie (Leila Traboulsi gouvernait encore la Tunisie). Son conflit avec l’Ex-premier ministre Zeine ould Zeidane était causé par les agréments que la BCM accorda à ses nouvelles concurrentes sur le marché mauritanien : BNP et Société Générale. Aujourd’hui c’est principalement la création de la compagnie nationale Mauritania Airlines qui est la raison de son mécontentement. Il aurait voulu que l’argent qui a servi à la création de cette compagnie nationale soit versé à sa compagnie tuniso-Bouamatienne pour le rachat de ses propres parts (39%). Il aurait voulu que la nouvelle filiale Bâtiment et travaux publics de son groupe BSA se voit octroyé par l’Etat la construction du nouvel aéroport de Nouakchott. Aujourd’hui que l’Etat refuse de s’associer à lui et lui demande de payer ses impôts et qu’aucun frère de Ould Abdelaziz n’est son partenaire en affaire, il crie à l’injustice. Malgré son entreprise de charme envers ould Abdelaziz (soutien au coup d’état du 6 aout 2008 et aux élections de juillet 2009) et une « relation » tribale, celui-ci reste une énigme pour Bouamatou, un savon mouillé qui lui glisse perpétuellement entre les mains. Impossible pour lui de domestiquer ould Abdelaziz comme il le fit pour Ould Taya.

Si cette affaire a suscité beaucoup de polémique ses trois derniers mois, c’est tout à fait compréhensible, car en 20 ans, le multimillionnaire en dollars qu’est devenu Bouamatou, a eu le temps et les moyens de créer une cour d’obligés et de sous-fifres qui par crainte de son comportement digne d’un parrain de la mafia se sentent maintenant contraints de monter au créneau de sa défense.

En apparence l’affaire Bouamatou n’est qu’un faux problème qui n’aurait jamais dû dépasser la Direction Générale des Impôts et la Banque Centrale, cependant, les apparences sont parfois trompeuses. Bouamatou aurait-il commis l’irréparable ? Existerait-il des preuves accablantes contre cet homme d’affaire indélicat l’impliquant dans des histoires plus graves et plus sinistres ? Bouamatou a-t-il été jusqu’à vouloir porter atteinte à la réputation du président Abdelaziz (affaire Noel Mamère – Affaire Koumba Ba) et à l’intégrité physique du chef de l’état (incident du 13 octobre 2012) ou à nuire à la stabilité nationale (contacts avec des officiers supérieurs lors de la convalescence du président en France)? Ce sont là autant de questions que se posent les milieux avertis en Mauritanie.

On comprendrait donc que le dernier recours de Bouamatou soit alors de prendre les devants lui-même en politisant l’affaire et se présentant en victime de l’ingratitude d’un régime qu’il a pourtant soutenu. La manipulation n’a pas réussi et aujourd’hui, celui qui refusait d’ouvrir les portes de sa banque, s’exécute, celui qui refusait de payer une caution pour la libération de son collaborateur la paye rubis sur ongle et l’on fait courir la rumeur que tout va s’arranger entre le pouvoir et Bouamatou auquel un tapis rouge sera déroulé à son retour en Mauritanie. C’est bien mal connaitre Mohamed Abdelaziz.

L’un des avantage inattendus de cette affaire pour Abdelaziz est d’avoir mis fin aux accusations de tribalismes dont il est souvent l’objet. Il est en effet le premier président de l’histoire de la Mauritanie à avoir des démêlés avec ses propres « cousins » et de surcroit les plus puissants à savoir Ely ould Mohamed Vall et Bouamatou. Abdelaziz aurait dit récemment à l’un de ses proches qu’en voulant protéger la Mauritanie, « je la protège également contre les éléments les plus nuisible de ma propre tribu ».

Le dernier enseignement de cette affaire est que, pour une fois, la Mauritanie à un Président qui a le courage d’envoyer un signal fort aux hommes d’affaires pour leur dire : Fini le temps où les grands patrons faisaient nommer le Directeur Général des impôts et le gouverneur de la BCM. Fini le temps où des banques comme la GBM n’avaient pas besoin d’octroyer le moindre crédit pour fonctionner mais, se contentaient d’acheter des bons de trésors rémunérés au taux faramineux de 11%. Ces mêmes bons étant achetés avec des liquidités amassés grâce aux dépôts des sociétés d’Etat à un taux 0%. Fini le temps ou l’Etat et l’armée humiliés se tournaient vers de vulgaires commerçants pour obtenir des pick-ups et du diesel. Le Trésor National n’est plus dans le besoin puisqu’il vient de battre son record de tous les temps et affiche en ce moment plus de 90 milliards d’ouguiyas de disponibilités.

Fini aussi le temps où certaines banques comme la Belgolaise/GBM constituaient un outil de fuite de devises avec complicités des gouverneurs de la BCM. Est-ce par hasard que les réserves en devises de la BCM sont actuellement d’un milliards de dollar? Du jamais vu dans l’histoire de la Mauritanie.

Nos compatriotes savent que la Mauritanie est largement à l’origine de la fortune d’hommes d’affaires tels que Ould Bouamatou qui aujourd’hui la remercie en s’exilant au Maroc avec une nationalité française ( وطنا تجعلها ولا خيرها خذ ). Mais, il lui reste également à répondre à plusieurs questions: Avec quel argent Bouamatou finance-t-il son exil doré? Comment a-t-il transféré les fonds pour acheter des palais à l’étranger? Comment a-t-il eu les devises pour s’associer à la famille Traboulsi en Tunisie et ouvrir des sociétés à l’étranger sur fonds propres? Dans quelles conditions et par quelles voies l’essentiel de la fortune de Bouamatou, pourtant amassée en Mauritanie et grâce à la Mauritanie s’est-elle retrouvée à l’étranger ? De combien l’Etat mauritanien a-t-il réellement été lésé par Ould Bouamatou?

source inconnue

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