dimanche 28 avril 2013

troupes mauritaniennes au Mali

Je m'adresse à des autorités françaises :
 
Piusieurs de mes relations ou correspondants mauritaniens m'alertent vivement sur le danger que nous courons (et que leur pays court) en laissant ou faisant intervenir des troupes mauritaniennes au nord-Mali.
 
Nous savons très bien que Idriss Déby et Mohamed Ould Abdel Aziz ont besoin, pour des raisons intérieures, de briller à nos yeux. Mais là n'est pas le danger. Il est proprement mauritanien, car l'implication physique des forces mauritaniennes risque de donner une dimension raciale à la sécurisation de l'Azawad et des Ifoghas, dimension déjà asez latente du seul fait de ce qu'est le Mali, et d'importer en Mauritanie-même cette dimension.
 
Nous risquons ainsi de passer d'une lutte anti-terroriste et d'une opération de stabilisation d'un Etat en mal d'unité territoriale à une série de conflits ethniques.
 
Le mieux est que la Mauritanie soit seulement ramenée à un rôle de garde-frontières.
 
Le mieux aussi pour l'homme fort de Nouakchott est de compenser au plus vite les interrogations d'une hiérarchie militaire qui lui est d'ailleurs plus directement soumise qu'à El Ghazouani, par des concessions substantielles à l'opposition politique à propos du processus électoral envisagé. Notre partenaire est de plus en plus fragile.
 
Je vous donne ci-après deux dépêches de sites et surtout le commentaire d'un de mes correspondants les plus réfléchis.
 
Voeux de bonne journée, malgré tout.
 
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Sent: Sunday, April 28, 2013 8:20 PM
Subject: Re: troupes mauritaniennes au Mali

Mon sentiment est que les forces mauritaniennes peuvent être prises dans un amalgame qui les fera rapidement glisser vers la belligérance avec les forces maliennes ou africaines en présence au Mali qui, considérant la proximité des nôtres avec les azawadiens seront méfiantes vis-à-vis des militaires venus de Nouakchott, voire hostiles à eux, et les azawadiens, pour les mêmes raisons, ne comprendront pas que ces derniers observent la neutralité et veuillent remplir correctement leur mandat d'interposition. L'engagement mauritanien au Mali risque donc, à très courte échéance, de cristalliser en l'aggravant la dimension raciale de ce conflit jusque-là latente. Sans compter les conséquences qu'il aura en terme d'activité des terroristes sur le territoire national.
A défaut d'avoir eu l'intelligence d'éviter le déclenchement de ce conflit très complexe, MOAA  ferait mieux, à mon avis, de bien garder les frontières du pays et d’œuvrer  au renforcement du front intérieur face à tout débordement des hostilités vers notre territoire.
De son côté, la France et la communauté internationale se trompent lourdement si elles croient pouvoir compter sur une extinction du conflit en partageant le Nord Mali en zones d'influences de pays voisins et incitant à l'organisation d'élections dans le sud. La solution, la vraie, est dans l'ouverture d'une large concertation entre maliens pour assurer une réunification du pays sous un même pouvoir et dans le cadre d'un pacte national où toutes les composantes du peuple malien verront leurs revendications de justice, d'égalité et de bienêtre satisfaites et toutes les régions du Mali accéder, sinon à l'égal progrès, du moins à l'égalité des chances de développement.
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Sent: Sunday, April 28, 2013 12:22 AM
Subject: Re : troupes mauritaniennes au Mali

27-04-2013 12:37 - Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie

Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie C’était le jeudi 18 avril 2013, devant la commission des affaires étrangères de l’union européenne que le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius a affirmé avoir été rassuré par le président Mauritanien de la volonté de son pays à vouloir participer à la mission de maintien de paix au sein de la future force onusienne au Mali. La MINUSMA (mission des nations-unies pour le soutien au Mali) prendra le relais de la MISMA dès le 1ier juillet 2013 pour une durée de 12 mois.

Après s’être avec l’Algérie farouchement opposée à l’intervention militaire au Mali, la Mauritanie en tant que pays du champ qui avait refusé d’aider le Mali, son voisin avec lequel il partage plus de 1400km de frontière dans la lutte antiterroriste qu’il mène avec ses amis et voisins dans son septentrion au nom de la solidarité internationale, revient avec un langage de dupe.

Les faits passés laissent croire que ce n’est ni par la volonté d’aider, ni par un sentiment de solidarité entre voisins que le président Mohamed Ould Abdel Aziz, tantôt impliqué dans des sales affaires, a décidé d’engager un si important contingent de l’armée de son pays au Mali.

C’est depuis le mars 2012 que la Mauritanie a exprimé aux chefs d’Etat ouest-africains qu’il ne pouvait pas intervenir au Mali, et cela sans motif valable en les conseillant de privilégier le dialogue de sourd.

Mais pourquoi la Mauritanie avait-elle refusé de s’engager avec la CEDEAO dès le début ?

Selon les spécialistes du sahel, le président Mauritanien, ex putschiste fut-il, était complexé face à certains officiers de son armée qui étaient contre toute action militaire visant à détruire les groupes armés au nord Mali. Ces officiers sont en majeur partie originaires de l’est puis disposant plein des proches au sein d’Aqmi, d’Ançar Eddine, du Mujao et même du Mnla. Pour ces officiers dont le président Aziz a vraiment peur, une intervention miliaire causerait un afflux massif de réfugiés chez eux, tout en dévoilant les secrets des affaires de trafiques de cigarettes et de drogues dans lesquels ils seraient impliqués…

C’est donc après quatre mois de lutte sans apport direct que la Mauritanie tente de lorgner dans les affaires Maliennes sans invitation. Ce pays voisin, qui a vu la case de son voisin bruler sans chercher à éteindre le feu, tente de le lorgner sans aucun signe de bonne volonté. A quelle fin ?

Selon, plusieurs sources concordantes, la Mauritanie ne veut pas aider le Mali, elle voudrait d’abord se racheter vis-à-vis de la France qu’elle a vue intervenir sans l’aider à temps, comme l’ont fait le Tchad puis d’autres pays. Puis encore, une fois son contingent au Mali, il s’érigera en défenseur incontournable de certaines ethnies au nord comme si celles-ci étaient malmenées par l’armée Malienne. Car, pour qui connait la situation sociale en Mauritanie, pas besoin de comprendre comment les soldats de ce pays de telle culture se comporteront chez les Maliens considérés comme inférieurs par ce qu’ils sont noirs.

Et que dire de la proximité entre la Mauritanie et les groupes terroristes dont une bonne partie des dirigeants sont mauritaniens ? Que dire de sa complaisance face à ces fous depuis des décennies?

Les Maliens ne sont pas dupes, certains n’hésitent même pas à le dénoncer. En aucun moment, selon nos informations, la mutique et sourde diplomatie Malienne n’a adressé de demande à la Mauritanie. Ceux que le Mali a sollicité sont connus et ils étaient là depuis quand il faisait vraiment chaud

Evidemment que si la future force de maintien de paix aux Maliens qui sera déployée à compter du 1ier juillet pour une période de 12 mois se chargera à empêcher le retour des islamistes, n’aura pas vocation à combattre, il n’est pas besoin d’un tel contingent Mauritanien ici. La partie à laquelle on avait besoin d’eux est terminée, il ne reste qu’à nettoyer.

Pour cela, les seuls Tchadiens et Français auxquels la même résolution 2100 du conseil de sécurité des nations- unies adoptée sous le chapitre 7 ce jeudi 25 avril permettra de mener une lutte acharnée en cas d’intrusions djihadistes, suffiront à nettoyer et à stabiliser toutes les régions du nord en collaboration avec l’armée Malienne.

Issiaka M. Tamboura
Source: La Révélation


27-04-2013 20:15 - Mali-Mauritanie : Le temps des turpitudes?!

Mali-Mauritanie : Le temps des turpitudes?! L’annonce de l’envoi de plus d’un millier de soldats mauritaniens dans le cadre de l’opération onusienne de maintien de la paix au Mali voisin est regardée avec beaucoup de suspicions constate-t-on dans les médias maliens. Ces derniers ne manquent d’égratigner au passage le président Aziz, en rapport avec sa citation des affaires « scabreuses ».

C’est pratiquement à l’unisson que la presse malienne « rejette » la participation de nos forces armées aux contingents de la Minusma composée de 12.6000 hommes et chargée jeudi par le Conseil de sécurité de l’ONU « de stabiliser le nord du Mali après l’intervention française contre les islamistes qui contrôlaient cette région».

Le déploiement de ces casques bleus aura lieu dès le premier jullet prochain. A l’origine de ce rejet de nos forces armées, l’accusation du pouvoir politique à Nouakchott de jouer un double-jeu avec la question touarègue dans un Mali sauvé in extrémis de la division mais pas encore totalement pacifié.

Alors donc que le Mali s’engage petit à petit vers une issue à la crise qui a failli l’imploser, les lendemains de la déroute des islamistes, suite à l’opération «Serval», révèlent de graves turpitudes dans les relations entre notre pays et son voisin.

Les prismes ethniques sont mis en avant et cela n’augure pas de «convergences » dans les appréciations d’autant plus qu’à Kidal, aujourd’hui, c’est le Mnla, autre gagnant de la défaite islamiste qui, les armes au poing, avait clamé la proclamation de l’Etat de l’Azawad. Une éventualité que ne partagent pas tous les intervenants dans la crise malienne.

Mais le malaise et l’incompréhension quant au rôle du contingent de 1800 hommes que notre pays compte envoyer dans le cadre de la Minusma sont graves à en juger par les réactions des médias maliens. Sous différents angles, la presse malienne réfute la participation mauritanienne. « Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie» (Maliactu). «Intervention au Mali : Non à l’armée d’Abdel Aziz » (La maison de la presse malienne)…



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Source : Mauriweb (Mauritanie)

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