mardi 30 avril 2013

comme partout ?

mardi 30 avril 2013     http.//haratine.blogspot.fr

 

 

Lettre ouverte au Président de la République



"Monsieur le Président, n'oubliez pas que l'impunité contribue beaucoup à alimenter la violence" !

Je me permets, Monsieur le Président, de vous écrire cette lettre pour rappeler cette  triste réalité : la criminalité est en forte augmentation dans le pays. Nouakchott et Nouadhibou concentrent toutes les formes d’actes criminels. Et le summum de l'horreur a été atteint avec le meurtre de Penda Soghé, une fille de 23 ans, martyrisée par trois jeunes hommes. Sans oublier le crime perpétré sur des enfants à Atar. Un crime s'ajoutant à d'autres actes qui endeuillent presque chaque jour nos grandes villes. Monsieur le Président, sachez que ces crimes répétitifs plongent la Mauritanie dans la peur : rues, marchés, taxis, écoles, administrations, entreprises, routes entre les villes, plage, désert, etc. C'est la psychose ! C'est la méfiance ! C'est la peur de rencontrer des kidnappeurs, des assoiffés sexuels, des voleurs, des tueurs de sang froid !  Il ne passe pas un jour sans que l'on annonce des actes d'agression et dégradants à l'encontre des femmes : gifles, coups de pied, insultes, vol à l’arrachée,… ! Pire : elles sont kidnappées, elles sont violées, elles sont tuées !  

Monsieur le Président,

Je vous fais part de ma grande indignation face à cette explosion de la criminalité. Je suis un citoyen et soucieux du devenir de mon pays. Je ne représentante aucun parti politique ou un organisme. De ce fait, il est de mon devoir de dire la vérité, car dire la vérité est un devoir de chaque citoyen ! Monsieur le Président, sachez que les criminels utilisent une arme de destructive massive : le viol. À cela s'ajoutent une parole violente, des coups de poings, des harcèlements sexuels dans les bureaux, à l'école, aux marchés, dans la rue,...  Évidemment, tout cela crée des traumatismes à vie chez la victime.  Et puis, il y a un énorme manque de communication dans notre société, malgré l'étroitesse des liens familiaux, amicaux, sociaux.
Sachez, Monsieur le Président, que l’État (garant de la sécurité des personnes et des biens) brille par des lenteurs agaçantes ! Aujourd’hui, la famille mauritanienne est caractérisée par le relâchement en matière d’éducation et de transmission de savoir-vivre ! L'école n'est plus le "laboratoire" du civisme! Les leaders d'opinion (marabouts, oulémas, sociologues, …) s'illustrent par un silence qui frise la complicité ! Bref, la Mauritanie est une société où chacun se renvoie la responsabilité. 

Monsieur le Président,

Le Mauritanien ne se reconnaît plus (ou il ne s'est jamais reconnu) tant ses repères sociaux et moraux se brouillent comme peau de chagrin. Une situation qui laisse place à un sentiment d'abandon et d'aliénation se traduisant par le repli sur soi, la peur de l’indifférence, les passions communautaires,… Donc la violence ! Qui dit violence, dit inhumanité. La criminalité en est la forme physique. Il est temps de que l'État mette en place des lois pour criminaliser ces actes odieux.  Et vous devez les appliquer afin que les auteurs de ces actes soient tenus responsables. N'oubliez pas que l'impunité contribue beaucoup à alimenter la violence. Je vous demande, Monsieur le Président, de reconnaître que cette décadence est la conséquence de la misère affective, de la précarité, de la fracture sociale, de la perte des repères moraux, de la marginalisation, etc. Force est de constater que les femmes sont les premières à souffrir d'une société malade. Une société où les jeunes sont déboussolés, des jeunes qui n’ont pas d’arguments que la violence, des jeunes qui se sentent laisser sur le bord de la route. Bref des jeunes exclus par une société où l’égoïsme, le mépris, le laisser-aller montent en flèche! Alors, Monsieur le Président, n'oubliez pas que les femmes mauritaniennes (et partout en Afrique) se sacrifient au quotidien pour défendre leurs droits. 

Monsieur le Président,

Sachez que vous êtes le premier citoyen de ce pays. Et le devoir vous incombe de prendre position pour mettre fin à ce cycle de violences faites aux femmes. Comme l'a si bien dit Hillary Clinton : "Il est temps pour nous tous d'assumer notre responsabilité d'aller au-delà de la condamnation de ces comportements et de prendre des mesures concrètes pour y mettre fin, de les rendre inacceptables, de reconnaître qu'ils ne sont pas culturels mais criminels". Cela dit, la femme mauritanienne a le droit de dire "NON" au mépris, à la marginalisation, à l'exploitation sexuelle, etc. Ainsi, elle offre un regard complémentaire, une expérience que l'homme n’a pas. Elle est mère, elle est conjointe, elle est fille, elle est sœur, elle est nièce… ! Et nous n'avons pas le droit de la salir, de l'humilier, de la harceler, de la piétiner. En un mot, de la tuer !!!  

Monsieur le Président,

La société mauritanienne cherche un équilibre ; une société qui passe d’un extrême à un autre. D'où la nécessité de créer une synergie des forces pour construire un équilibre qui porte la pérennité du respect de la femme, de nos mères, de nos sœurs, de nos filles. C’est aussi aux femmes et aux hommes de refuser avec courage et dignité que leurs enfants reçoivent une éducation de violence. Respectons les femmes pour que nos enfants reçoivent une éducation porteuse d'équilibre, de bien-être, de vie et d'avenir.
Je vous demande, Monsieur le Président, de prendre en compte que les femmes mauritaniennes ne trouvent pas suffisamment d'ouverture à l'écoute de leurs souffrances, autour d'elles, au sein de la société qui manque de moyens pédagogiques, et de formation adaptée. Il est temps de donner des images saines et positives de la femme mauritanienne en politique et à travers les médias. Sachez, Monsieur le Président, qu'être féministe aujourd’hui est un acte conscient de citoyenneté. Si nous laissons faire, la femme ne sera plus libre en Mauritanie et nous aurons perdu beaucoup d'énergie pour défendre les droits des femmes.                                                                                                                                                                                             

Hussein Thiam,
Nouadhibou

dimanche 28 avril 2013

qui succèdera au général Mohamed Ould Abdel Aziz ? - analyse du capitaine Ely Ould Krombelé


dimanche 28 avril 2013 - http://www.haratine.blogspot.fr


Qui succédera au général Mohamed Ould Abdel Aziz?

 
Il avait tous les atouts en main  pour réussir. Une Armée mise au pas dont la majorité (surtout les  officiers ne le connaissant pas),le craignait et le craint encore. Une classe politique dont la domesticité, hormis quelques rares incorruptibles,  à l'égard de l'exécutif, soit-il exécrable,  ne fait aucun doute .Une administration ou ce qui en reste, servile, prête à se mettre aux ordres du dernier grenadier voltigeur. Enfin un peuple humble, peu éduqué mais frugal. Un sous-sol riche, des potentialités halieutiques sans égales, une position géographique convoitée avec ses 800 km de cote, ouvrant sur l'océan atlantique, versant dans  la mer Méditerranée, berceau de plusieurs civilisations millénaires. Et le tout pour nourrir une population d'à peine  4 millions d'habitants. Ceci pour  ce qu'on appelle en jargon militaire « la préparation matérielle ». Notre démarche ou  MRG (méthode de raisonnement générale) pour aborder tout sujet militaire ne peut se réaliser sans préparation ....intellectuelle. Là où, le matériau aidant, il faut mobiliser, organiser toutes ses forces intellectuelles. C'est cette démarche intellectuelle  qui fait défaut au puzzle Azizien depuis le coup de force du 6 Aout 2008. Car c’est elle  qui, aux plans tactique et technique, érige  le degré de compétence  émanant  des différents Etats-majors, en faisant ressortir la stratégie à adopter des officiers initiateurs de concepts de défense, ou de marche à l'ennemi. Dans le cas spécifique de la Mauritanie, où les généraux veulent ajouter une corde à leur arc, en s'adonnant à la pratique politicienne, ce qui n'est point leur domaine de prédilection, la doctrine aura besoin sans doute de charge-relais pour mieux la propulser. Le concepteur de toute cette « stratégie », c'est le général AZIZ aux commandes depuis 2008. Même si notre général disposait du matériau dès sa prise du pouvoir, voire même du canevas, il lui manquera l'organe essentiel;  la « cause efficiente » ou motrice dont la délivrance nécessite une culture et une adéquation ad hoc. Car il ne suffit pas de se décréter général pour l'être ex nihilo, ni président pour en avoir l'étoffe académique. Le litige est là. En effet l'intelligence innée ou acquise du général- président est bien en deçà des  aspirations qu'il veut ou semble vouloir atteindre, malgré la témérité,  et l'impériosité que l'homme dégage. Aziz s'accrochera à son fauteuil, se défendra bec et ongles .Débonnaire, AZIZ ne lâchera rien. Advienne que pourra. Alors le rêve est-il permis? Si, la balle « amie » n'est -elle pas un signe prémonitoire qui stipule que   tout peut arriver en dehors d'une hypothétique alternance pacifique? Hormis un incident de parcours probable, genre coup d'Etat ou assassinat, qui pourrait succéder au général, afin d’inciter à  l'avènement d'une « troisième » république? Légitimement nous ne pourrons puiser notre éventuel protagoniste qu'à partir du lot  immuable et impassible dérivant de notre traditionnelle  opposition démocratique. Jetons les dés et commençons par le président du RFD.
   Ahmed Ould Daddah, opposant  historique.
  Demi-frère du fondateur de la 1ère république (1960-1978) Ahmed Ould Daddah demeure, qu’on le veuille ou non, le maillon fort du microcosme politique mauritanien. Chef de file de l’opposition, Ahmed occupe une place prépondérante sur l'échiquier politique Nouakchottois. L'homme qui a résisté aux sirènes rocambolesques de Maawiya, combattu l’« intrusion manifeste » de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, cependant  roulé dans la farine par Aziz, peut-il encore aspirer à la magistrature suprême de son pays?  Rien de politiquement correct ne peut se faire sans Ahmed Daddah .Sa posture rappelle celle de la Syrie d'avant-guerre dans le dispositif moyen-oriental face à Israël. Pas de paix au Moyen-Orient sans la Syrie, ni guerre Israélo-Arabe sans l'Egypte. Ceux qui le critiquent ne savent pas que si Ahmed « avait soif de pouvoir », il aurait mis la Mauritanie à feux et à sang depuis la 1ère présidentielle de 1992. Modéré, sage, musulman dans son comportement quotidien, mais baissant la garde à certains moments, Ahmed, malgré son âge avancé peut parfaire une réelle transition: mettre le pays sur les rails, moraliser la chose publique, injecter le pudique, la probité, la décence une seconde fois dans le cœur des mauritaniens. Cependant, il ne doit dépasser un seul mandat ou une transition de plus 3 ans. Car l'appétit venant en mangeant pour ceux qui ont longtemps « couru » derrière le pouvoir, il faut éviter pour la Mauritanie le syndrome « Wade » du Sénégal qui voulait changer la constitution afin de briguer un troisième mandat à l'âge de....86 ans. A noter aussi le cas d'Alpha Condé de Guinée dont le pays est dans l'impasse au plan politique. Enfin si Ahmed Ould Daddah pour des raisons quelconques ne serait pas en mesure d'honorer son pays, il y a au sein du RFD de jeunes politiciens capables de relever le defi: Yacoub Ould Moine, Ould Lematt, le président de la CUN, Ahmed Ould Hamzé sans oublier la « dame de fer » version Sibé, Nané Mint Cheikhné.
  Mohamed Ould Maouloud de l'UFP
   Personne ne peut nier la fidélité du président de l'UFP aux principes qui découlent d'ailleurs de la morale universelle. Si l’honnêteté, la stature académique en politique à elles seules  suffisaient  à se hisser au sommet Ould Maouloud aurait gagné le lot. On accuse justement l'UFP « laboratoire de cadres » d’être un parti .....d'intellectuels. Un excédent  qui manque à la ligne de crête de L'UPR. Au sein de L'UFP la  courroie de transmission entre la base et le sommet serait-elle défaillante? Pourquoi ce parti pourtant à cheval sur la morale et la probité en politique ne draine-t-il pas les foules, surtout laborieuses?
   L'UFP doit communier avec les dockers, les charretiers, les ouvriers, les chômeurs de longue date pour mieux parfaire son assise au plan social.
   Messaoud Ould Belkheir
 De part son aura, son attitude consensuelle, le président de l'APP était le politicien le plus en vue depuis l'avènement de la « démocratie » en 1991 jusqu'à l'élection présidentielle de 2009. L'un des fondateurs du mouvement abolitionniste « El Hor », l'homme jusque là incontournable a corrompu son auguste image par la proximité d'avec un régime qui tire sa « légitimité » de la baïonnette et du canon. Messaoud doit le savoir, lui qui a milité dès son jeune âge dans des structures de défense des droits de l'homme. Messaoud n'avait pas besoin de cette « pluie de l'expérience » Azizienne « qui jamais n'instruit ». N'était-il pas gouverneur de région au Gorgol, lorsque le sous-lieutenant Aziz, passait sous le belvédère du gouvernorat de Kaédi dans une caisse de land-rover ? Un peu de décence et de hauteur voire de dignité car la caractériologie du général-président consiste justement à humilier, à « doubler » tous ceux à qui le destin a  donné une courte avance sur lui, civils ou militaires. Messaoud doit comprendre qu'il n'est qu'un tremplin pour le pouvoir actuel qui fait semblant  par son entregent de vouloir le dialogue. Or AZIZ a déjà tout scellé. D'ici la fin de l'année 2013,il proposera même la primature à l'opposition, voire les ministères de souveraineté car Aziz maitrise le fichier électoral comme le précédent en 2009.A l'issue de l'élection présidentielle  de 2014 la pression de ses amis fera le reste  quant à  la proclamation des résultats avec la complicité manifeste du ministère de l'intérieur, de la « Ceni » et du conseil constitutionnel dont les membres ont moult raisons de valider le scrutin. L'opposition et la quasi-totalité du peuple mauritanien n'auront alors que leurs yeux pour pleurer .A moins que le déroulement du film ne prenne une autre tangente avec le soulèvement cette fois du peuple meurtri, la prise du palais ocre, la fuite du président par la voie des airs comme un certain Bozizé de Centrafrique. L'ingénuité du président que désormais le citoyen lambda connait sous son vrai jour, la déliquescence du tissu social mauritanien, la persistance de l'esclavage, du racisme,  le tout coiffé d'une conjoncture économique oppressante, sont autant d'éléments qui présagent de lendemains douloureux pour notre patrie.
   Capitaine Ely Ould Krombelé
      A suivre

 1 commentaire:
  1.  

Cette analyse est prophétique, parce qu'elle est un bilan serein et du personnage au pouvoir et des différentes valeurs humaines et historiques restant, elles aussi, sur le devant de la scène. La conclusion s'impose. Les Mauritaniens ont toutes les cartes en main, si...

la relève de générations n'est pas une gestion de l'immédiat mais une méditation nationale et consensuelle de cinquante ans d'expérience, celle d'une fondation, celle du désastre social et politique à l'initiative sans cesse renouvelée des régimes militaires... une méditation aboutissant à l'imagination d'une démocratie mauritanienne, d'un socialisme mauritanien, d'une morale mauritanienne. Faut-il le faire connaître, cette imagination c'est la mémoire actualisée de Moktar Ould Daddah.

J'espère - incidemment - que le si talentueux Ely (Ould Krombelé) donnera aussi les portraits de Jemil Ould Mansour, d'Ahmed Ould Sidi Baba et du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Mais déjà merci à lui. C'est un homme libre, et donc il pense juste (il écrit bien, aussi)

troupes mauritaniennes au Mali

Je m'adresse à des autorités françaises :
 
Piusieurs de mes relations ou correspondants mauritaniens m'alertent vivement sur le danger que nous courons (et que leur pays court) en laissant ou faisant intervenir des troupes mauritaniennes au nord-Mali.
 
Nous savons très bien que Idriss Déby et Mohamed Ould Abdel Aziz ont besoin, pour des raisons intérieures, de briller à nos yeux. Mais là n'est pas le danger. Il est proprement mauritanien, car l'implication physique des forces mauritaniennes risque de donner une dimension raciale à la sécurisation de l'Azawad et des Ifoghas, dimension déjà asez latente du seul fait de ce qu'est le Mali, et d'importer en Mauritanie-même cette dimension.
 
Nous risquons ainsi de passer d'une lutte anti-terroriste et d'une opération de stabilisation d'un Etat en mal d'unité territoriale à une série de conflits ethniques.
 
Le mieux est que la Mauritanie soit seulement ramenée à un rôle de garde-frontières.
 
Le mieux aussi pour l'homme fort de Nouakchott est de compenser au plus vite les interrogations d'une hiérarchie militaire qui lui est d'ailleurs plus directement soumise qu'à El Ghazouani, par des concessions substantielles à l'opposition politique à propos du processus électoral envisagé. Notre partenaire est de plus en plus fragile.
 
Je vous donne ci-après deux dépêches de sites et surtout le commentaire d'un de mes correspondants les plus réfléchis.
 
Voeux de bonne journée, malgré tout.
 
 ----- Original Message -----
From: 
Sent: Sunday, April 28, 2013 8:20 PM
Subject: Re: troupes mauritaniennes au Mali

Mon sentiment est que les forces mauritaniennes peuvent être prises dans un amalgame qui les fera rapidement glisser vers la belligérance avec les forces maliennes ou africaines en présence au Mali qui, considérant la proximité des nôtres avec les azawadiens seront méfiantes vis-à-vis des militaires venus de Nouakchott, voire hostiles à eux, et les azawadiens, pour les mêmes raisons, ne comprendront pas que ces derniers observent la neutralité et veuillent remplir correctement leur mandat d'interposition. L'engagement mauritanien au Mali risque donc, à très courte échéance, de cristalliser en l'aggravant la dimension raciale de ce conflit jusque-là latente. Sans compter les conséquences qu'il aura en terme d'activité des terroristes sur le territoire national.
A défaut d'avoir eu l'intelligence d'éviter le déclenchement de ce conflit très complexe, MOAA  ferait mieux, à mon avis, de bien garder les frontières du pays et d’œuvrer  au renforcement du front intérieur face à tout débordement des hostilités vers notre territoire.
De son côté, la France et la communauté internationale se trompent lourdement si elles croient pouvoir compter sur une extinction du conflit en partageant le Nord Mali en zones d'influences de pays voisins et incitant à l'organisation d'élections dans le sud. La solution, la vraie, est dans l'ouverture d'une large concertation entre maliens pour assurer une réunification du pays sous un même pouvoir et dans le cadre d'un pacte national où toutes les composantes du peuple malien verront leurs revendications de justice, d'égalité et de bienêtre satisfaites et toutes les régions du Mali accéder, sinon à l'égal progrès, du moins à l'égalité des chances de développement.
----- Original Message -----
From: 
Sent: Sunday, April 28, 2013 12:22 AM
Subject: Re : troupes mauritaniennes au Mali

27-04-2013 12:37 - Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie

Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie C’était le jeudi 18 avril 2013, devant la commission des affaires étrangères de l’union européenne que le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius a affirmé avoir été rassuré par le président Mauritanien de la volonté de son pays à vouloir participer à la mission de maintien de paix au sein de la future force onusienne au Mali. La MINUSMA (mission des nations-unies pour le soutien au Mali) prendra le relais de la MISMA dès le 1ier juillet 2013 pour une durée de 12 mois.

Après s’être avec l’Algérie farouchement opposée à l’intervention militaire au Mali, la Mauritanie en tant que pays du champ qui avait refusé d’aider le Mali, son voisin avec lequel il partage plus de 1400km de frontière dans la lutte antiterroriste qu’il mène avec ses amis et voisins dans son septentrion au nom de la solidarité internationale, revient avec un langage de dupe.

Les faits passés laissent croire que ce n’est ni par la volonté d’aider, ni par un sentiment de solidarité entre voisins que le président Mohamed Ould Abdel Aziz, tantôt impliqué dans des sales affaires, a décidé d’engager un si important contingent de l’armée de son pays au Mali.

C’est depuis le mars 2012 que la Mauritanie a exprimé aux chefs d’Etat ouest-africains qu’il ne pouvait pas intervenir au Mali, et cela sans motif valable en les conseillant de privilégier le dialogue de sourd.

Mais pourquoi la Mauritanie avait-elle refusé de s’engager avec la CEDEAO dès le début ?

Selon les spécialistes du sahel, le président Mauritanien, ex putschiste fut-il, était complexé face à certains officiers de son armée qui étaient contre toute action militaire visant à détruire les groupes armés au nord Mali. Ces officiers sont en majeur partie originaires de l’est puis disposant plein des proches au sein d’Aqmi, d’Ançar Eddine, du Mujao et même du Mnla. Pour ces officiers dont le président Aziz a vraiment peur, une intervention miliaire causerait un afflux massif de réfugiés chez eux, tout en dévoilant les secrets des affaires de trafiques de cigarettes et de drogues dans lesquels ils seraient impliqués…

C’est donc après quatre mois de lutte sans apport direct que la Mauritanie tente de lorgner dans les affaires Maliennes sans invitation. Ce pays voisin, qui a vu la case de son voisin bruler sans chercher à éteindre le feu, tente de le lorgner sans aucun signe de bonne volonté. A quelle fin ?

Selon, plusieurs sources concordantes, la Mauritanie ne veut pas aider le Mali, elle voudrait d’abord se racheter vis-à-vis de la France qu’elle a vue intervenir sans l’aider à temps, comme l’ont fait le Tchad puis d’autres pays. Puis encore, une fois son contingent au Mali, il s’érigera en défenseur incontournable de certaines ethnies au nord comme si celles-ci étaient malmenées par l’armée Malienne. Car, pour qui connait la situation sociale en Mauritanie, pas besoin de comprendre comment les soldats de ce pays de telle culture se comporteront chez les Maliens considérés comme inférieurs par ce qu’ils sont noirs.

Et que dire de la proximité entre la Mauritanie et les groupes terroristes dont une bonne partie des dirigeants sont mauritaniens ? Que dire de sa complaisance face à ces fous depuis des décennies?

Les Maliens ne sont pas dupes, certains n’hésitent même pas à le dénoncer. En aucun moment, selon nos informations, la mutique et sourde diplomatie Malienne n’a adressé de demande à la Mauritanie. Ceux que le Mali a sollicité sont connus et ils étaient là depuis quand il faisait vraiment chaud

Evidemment que si la future force de maintien de paix aux Maliens qui sera déployée à compter du 1ier juillet pour une période de 12 mois se chargera à empêcher le retour des islamistes, n’aura pas vocation à combattre, il n’est pas besoin d’un tel contingent Mauritanien ici. La partie à laquelle on avait besoin d’eux est terminée, il ne reste qu’à nettoyer.

Pour cela, les seuls Tchadiens et Français auxquels la même résolution 2100 du conseil de sécurité des nations- unies adoptée sous le chapitre 7 ce jeudi 25 avril permettra de mener une lutte acharnée en cas d’intrusions djihadistes, suffiront à nettoyer et à stabiliser toutes les régions du nord en collaboration avec l’armée Malienne.

Issiaka M. Tamboura
Source: La Révélation


27-04-2013 20:15 - Mali-Mauritanie : Le temps des turpitudes?!

Mali-Mauritanie : Le temps des turpitudes?! L’annonce de l’envoi de plus d’un millier de soldats mauritaniens dans le cadre de l’opération onusienne de maintien de la paix au Mali voisin est regardée avec beaucoup de suspicions constate-t-on dans les médias maliens. Ces derniers ne manquent d’égratigner au passage le président Aziz, en rapport avec sa citation des affaires « scabreuses ».

C’est pratiquement à l’unisson que la presse malienne « rejette » la participation de nos forces armées aux contingents de la Minusma composée de 12.6000 hommes et chargée jeudi par le Conseil de sécurité de l’ONU « de stabiliser le nord du Mali après l’intervention française contre les islamistes qui contrôlaient cette région».

Le déploiement de ces casques bleus aura lieu dès le premier jullet prochain. A l’origine de ce rejet de nos forces armées, l’accusation du pouvoir politique à Nouakchott de jouer un double-jeu avec la question touarègue dans un Mali sauvé in extrémis de la division mais pas encore totalement pacifié.

Alors donc que le Mali s’engage petit à petit vers une issue à la crise qui a failli l’imploser, les lendemains de la déroute des islamistes, suite à l’opération «Serval», révèlent de graves turpitudes dans les relations entre notre pays et son voisin.

Les prismes ethniques sont mis en avant et cela n’augure pas de «convergences » dans les appréciations d’autant plus qu’à Kidal, aujourd’hui, c’est le Mnla, autre gagnant de la défaite islamiste qui, les armes au poing, avait clamé la proclamation de l’Etat de l’Azawad. Une éventualité que ne partagent pas tous les intervenants dans la crise malienne.

Mais le malaise et l’incompréhension quant au rôle du contingent de 1800 hommes que notre pays compte envoyer dans le cadre de la Minusma sont graves à en juger par les réactions des médias maliens. Sous différents angles, la presse malienne réfute la participation mauritanienne. « Nord-Mali : La Volte-face de la Mauritanie» (Maliactu). «Intervention au Mali : Non à l’armée d’Abdel Aziz » (La maison de la presse malienne)…



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Source : Mauriweb (Mauritanie)

appel au président régnant pour le Lycée national

soir du vendredi 26 Avril 1976


----- Original Message -----
To: Friday, April 26, 2013 10:00 PM
Subject: A transmettre au President de la Republique par voie hierarchique ou non

A Monsieur le Président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz

Depuis quinze ans, je me bats pour la réhabilitation du Lycée National. Je dédis le gros de mon temps,  en dehors des mes obligations familiales et professionnelles, a ce combat que je crois utile a mon pays. Notre capitale mérite, a mon avis, un grand lycée dans lequel un nombre significatif de jeunes Mauritaniens, pas nécessairement ceux qui en ont les moyens financiers et les dispositions sociologiques, accèdent a une éducation secondaire de qualité. Je crois aussi que le Lycée National, de part son emplacement, son histoire, et la place qu’il occupe dans le cœur de beaucoup de ceux qui l’ont fréquenté, peut tout à fait jouer ce rôle. Mais une main invisible s’acharne à le détruire comme elle l’a fait pour un autre symbole (le lycée de Rosso) de l’école Mauritanienne postindépendance.

 Je vous écris parce que je sens que vous êtes mon dernier recours face à cette main invisible que j’ai essayé de combattre de toutes mes forces sans succès. J’ai initié des pétitions et organisé des rencontres pour sensibiliser sur l’importance de réhabiliter le Lycée National dans l’espoir que des personnes d’influence, de votre entourage ou non, prennent le sujet a bras le corps et le place au centre des priorités de votre gouvernement. J’en ai parlé à votre Premier ministre, à vos ministres de l’Education nationale, à des députés de votre majorité et a beaucoup d’autres mais tous, malgré les encouragements d’usage, semblent se résigner au fait accompli. 

 En 2011, sentant la fin proche du règne de Mu’ammar al-Ghadhafi, j’ai fait circuler une pétition demandant a votre gouvernement de dénoncer l’acte de cession du patrimoine foncier du Lycée National a la Libye et de rétablir cet établissement dans son domaine en rénovant ses infrastructures pour en faire, à nouveau, un pôle d’excellence. [Voir texte de la pétition http://lyceenational.blogspot.com]. Bien que cette pétition fût signée par un nombre important de personnalités et d’acteurs de la société civile, elle est restée sans suite. Le gouvernement a toutefois repris le patrimoine foncier cédé a la Libye mais apparemment pour d’autres fins.

Le gouvernement aurait en effet lancé des appels d’offre pour la construction de bureaux administratifs pour une administration dont la prolifération des structures n’a apparemment pas de limite. Il s’agit d’une décision vraiment décevante, œuvre de bureaucrates plus intéressés à élargir leurs bureaux pour élever leur statut qu’à servir des citoyens. Elle s’inscrit, de toute façon, en porte-à-faux par rapport a votre ordre en 2008 de transformer impromptue la résidence du Premier ministre, nouvellement rénovée et élargie, en clinique au profit des femmes et des enfants. Je vous demande, pour le seul bien des jeunes Mauritaniens et la crédibilité de l’Etat aux yeux des citoyens, d’ordonner l’arrêt immédiat de ce projet et la réaffectation de ses ressources a la construction d’infrastructure scolaires digne de ce nom sur le domaine initial du Lycée National.

 Monsieur le Président,

Vous ferez du bien a votre pays en permettant la construction au cœur de la capitale d’un grand établissement d’enseignement secondaire ou mille a deux milles élèves de toutes les régions, ethnies et couches socio-économiques de la Mauritanie viendront passer trois ans pour s’instruire mais aussi se connaitre and lier ces amitiés d’enfance qui résistent aux frustrations de la vie. Notre pays a besoin de former une élite du future bien éduquée et capable de se comprendre et de travailler ensemble pour le bien commun. Il n’y a pas mieux que le cœur de notre capitale, prés des quartiers administratifs et des centres de décision, pour incuber cette élite du future qui constitue le seul rempart a la désintégration sociale qui menace notre pays.

 Monsieur le Président,

Il faut finir et le plus vite avec notre modèle d’éducation actuel qui érige une ségrégation de fait entre riches et pauvres, mais aussi et peut être surtout entre les différentes composantes de notre peuple avec les conséquences que chacun peut deviner sur le futur de la cohésion du tissu social. Une ségrégation qui s’ajoute a une autre, encore vivace, produite par la reforme de 1979 qui a placé la question de l’identité ethnique et des langues nationales au cœur du débat sur l’éducation, rendant ce dernier plus sentimental et idéologique que rationnelle et méthodique et reléguant la question importante de l’offre d’une éducation de qualité aux oubliettes. C’est ainsi que depuis 1979 pas un grand établissement d’enseignement secondaire digne de ce nom n’a été construit dans notre pays. La profession d’enseignant a été avilie et l’acquisition des savoirs a cessé d’être un moteur de développent et de promotion sociale. Le système éducatif s’est progressivement transformé en machine de production d’analphabètes ou d’alphabètes incapables de s’insérer des les circuits modernes de production de la valeur. Il a en outre produit une élite fragmentée, incapable de s’entendre sur des normes et procédures communément admises pour la de gestion des conflits et la sauvegarde des équilibres sociaux et économiques.

 Monsieur le Président,

Il est temps de s’occuper sérieusement de notre jeunesse et lui offrir les outils cognitifs qui lui permettent de dépasser la dichotomie entre tradition et modernité, langue nationale versus langue étrangère et moi versus les autres pour donner une chance aux Mauritaniens de se comprendre entre eux et avec les autres et de contribuer positivement au bien être individuel et collectif. La paix sociale et l’amitié entre les peuples en dépend. Cela est possible. Ce n’est certainement pas une question de moyens.
  En 1960, la Mauritanie était beaucoup plus pauvre que maintenant. Le budget de l’Etat et des ménages étaient loin, très loin, en nominal et en valeur des sommes faramineuses que les institutions publiques et les plus nantis de nos concitoyens brassent aujourd’hui. Pourtant, cela n’a pas empêché les autorités de l’époque de voir grand et d’investir en priorité dans le futur. Le Lycée National fut doté de plus grand domaine foncier de l’époque et parce que l’Etat ne disposait pas d’un corps d’enseignant qualifiés, des professeurs et des proviseurs ont été importés de l’étranger pour s’assurer que les jeunes Mauritaniens reçoivent une éducation qui n’a rien a envier a celle offerte dans la sous-région. Le résultat a été que les jeunes Mauritaniens ont excellé dans les universités régionales et réussi à intégrer les grandes universités occidentale jusqu’aux années 90 avant que la reforme de 1979 ne fasse ses effets dévastateurs sur l’école Mauritanienne.

 Monsieur le Président,

Vous avez visité le Lycée National durant l’une de vos descentes sur le terrain et, je suis sur, constaté par vous-même l’état pitoyable des conditions d’études et d’encadrement dans cet établissement, devenu méconnaissable pour ceux qui l’ont fréquenté dans les années 80 et avant. Cela fait mal au cœur. Il est vrai que le Lycée n’est plus fréquenté par les enfants nantis de la capitale, ni même  de la petite class moyenne pour qui les prix exorbitants de ces établissements français et turcs sont inabordables. Personne ne s’aventure plus à envoyer ses enfants dans l’école publique que ceux qui n’ont pas d’alternative, les plus pauvres parmi les pauvres. Et ceux-là peuvent être laissés à leur triste sort ! 

 Monsieur le Président,

On vous a déclaré le Président des Pauvres et beaucoup veulent bien y croire tant est grande la demande populaire pour des dirigeants qui prennent en compte, dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques, les besoins réels des populations. Sachez Monsieur le Président qu’aujourd’hui en Mauritanie, il n’est pas bien d’être pauvre et surtout enfant de pauvre tant les perspectives en matière d’éducation et de mobilité sociale sont presque inexistante. Et après on s’étonne du développent de l’extrémisme et de l’intolérance et les dérives violentes tant au niveau individuel que collectif observées ces dernier temps dans un pays ou il n’y a pas très longtemps les habitants dormaient dans la rue en toute tranquillité sans crainte d’être perturbés dans leur sommeil par quoi que ce soit a part les muezzins et les coqs au levée du jour.

 Qu’Allah protège la Mauritanie.

 Mohamed Ould Ahmed Tolba

Fondateur de l’Association des Anciens du Lycée National

lundi 22 avril 2013

بسم الله الرحمن الرحيم
منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique

دعــــــــــوة

تـتشرف لجنة الإعلام في منسقية المعارضة الديمقراطية، بدعوة ممثلي وسائل الإعلام الوطنية والدولية، لحضور مؤتمر صحفي ستنظمه المنسقية يوم غد الثلاثاء 23 ابريل  2013 عند الساعة الواحدة زوالا في فندق موريسانترMauriCenter


Invitation 
 
La Commission de Communication de la COD invite les représentants de la presse nationale et internationale à Nouakchott à assister à une conférence de presse que la Coordination organise demain Mardi 23 avril 2013  à 13 heures à l’hôtel MauriCenter.

de nouveau des heurts violents et voulus avec les dockers du port de Nouakchott

بسم الله الرحمن الرحيم
منسقية المعارضة الديمقراطية
Coordination de l’Opposition Démocratique
Communiqué

Des unités de la garde et de la gendarmerie nationale à la solde du pouvoir ont sévi aujourd’hui avec une brutalité disproportionnée et totalement injustifiée contre des groupes de dockers qui se sont rassemblés, pacifiquement, au Port de Nouakchott pour réclamer leur droit à des salaires décents, proportionnels à leurs efforts et qui préservent leur dignité et assurent leur subsistance.
La violence avec laquelle ces unités de forces de l’ordre se sont abattues sur les manifestants a fait de nombreux blessés parmi ces derniers et conduit à l’arrestation de plusieurs d’entre eux.
Ainsi, une fois encore, le régime despotique de Mohamed Ould Abdel Aziz bafoue, sans scrupule, les lois de la République Islamique de Mauritanie et affiche son mépris pour le peuple mauritanien, ses traditions et ses mœurs.
Devant une telle barbarie et les risques qui en découlent, la COD :
1-     Condamne sans réserve la répression des dockers et exige la libération immédiate et inconditionnelle des travailleurs arrêtés ;
2-     Proclame sa solidarité avec les dockers dans l’épreuve difficile qu’ils traversent et sa compassion avec leurs collègues emprisonnés et leurs familles, en souhaitant prompt rétablissement aux blessés ;
3-     Exige que soient satisfaites les revendications légitimes des manifestants et que soit mis fin à leur exploitation par des structures irresponsables, des courtiers avides et autres intermédiaires sans scrupule, habitués à se nourrir  de la sueur et du sang des travailleurs et des pauvres du pays ;
4-     Appelle l’ensemble des forces vives du pays à un sursaut patriotique en solidarité avec les travailleurs contre le régime de la dictature et de la répression pour chasser Mohamed Ould Abdel Aziz du pouvoir et permettre aux mauritaniens de choisir, en toute liberté, leurs dirigeants et leurs institutions conformément à la loi fondamentale qu’ils se sont choisie et non par la loi de jungle et l’autoritarisme aveugle.

Nouakchott, 22 avril 2013
La Commission de Communication

une ethnie haratin ?

une opinion : Cheibetta Ould Moctar Ould Abdy

 

Unissons et réclamons notre ethnicité !



Le point de vue qui sera  développé dans ces quelques lignes ne manquera pas de heurter la sensibilité de certaines personnes. Mais en lisant mon argumentation avec l’intellect et non le cœur, on parviendra certainement à me comprendre. Je ne suis animé d’aucune rancœur. Je ne suis motivé par aucun agenda allant à l’encontre de l’unité de toutes les composantes de la Mauritanie. Il est juste vrai que pour vivre ensemble, il est nécessaire de régler les questions les plus essentielles s’il ne fallait pas dire existentielles. Ce texte s’adresse à intelligentsia mauritanienne. Certainement qu’elle n’aura aucune difficulté à s’élever. Je ne m’attends pas à des jets de fleurs, j’ai très tôt compris que les fleurs  fanaient. Je m’attends à une vive critique de la part d’hommes de bonne foi, mais surtout de gens d’une mauvaise foi à peine voilée. Ils sont les pires, car ils savent et décident souvent de façon volontaire à fermer les yeux parce que la situation les arrange. Mais je n’ai pas décidé de me prononcer pour plaire. S’il y a à plaire à quelqu’un, c’est bien d’Allah (Swt) qu’il s’agirait.    

La communauté Haratine doit demander auprès l’Etat Mauritanien une reconnaissance de son ethnie en tant que composante différente de celle des Maures blancs. Bien que l’on partage une même culture/langue avec ces derniers, il est plus qu’évident que nous ne sommes pas de la même race. C’est justement cette question de la race qui est à l’origine des discriminations dans mon beau pays. Ce système de discrimination hérité de l’histoire, doit disparaître. Mais pour qu’il disparaisse, encore faudrait-il bien identifier les problèmes et apporter des solutions efficaces. Le système officiel en Mauritanie fait des Haratines une composante du groupe arabe, à côté de celui des autres négro-africains non arabes. Loin de vouloir discuter de l’arabité des Haratines, tout le monde constate que les arabes blancs sont traités de façon différente à l’aune des arabes noirs. La nation mauritanienne regroupe des ethnies différentes (Arabo-berbères, Peulhs, Soninkés, Wolofs). Les Haratines ne font en aucun cas partie de la communauté des arabo-berbères, quoi que l’on partage les mêmes réalités culturelles. On s’identifie dans un même groupe, mais au fond il existe des velléités de supériorité des arabo-berbères sur leurs « supposés frères » Haratines. Ce système moyenâgeux doit être relégué aux calendes grecques. Les deux communautés essaient de vivre ensemble, sans esprit de fraternité. Revendiquer la reconnaissance de sa hartanité, permettra à cette communauté de vivre de façon plus digne et plus libre. Il n’y a rien de plus dangereux que l’esclavage mental. Justement, les pires ennemis des Haratines utilisent leur appartenance à la communauté arabe pour les maintenir dans l’état d’aliénation dans lequel ils se trouvent. C’est bien là un moyen de perpétuer leur domination. Le danger le plus prégnant concerne ces Haratines qui utilisent le politiquement correct pour bénéficier de privilèges. Ces gens doivent être combattus de façon virulente car ils ont une part énorme de responsabilité dans notre état de dénuement. La distinction est clairement établie entre les deux communautés. Preuve en est que le vocabulaire ambiant dans la société mauritanienne a créé deux termes en guise de ligne de partage. Sans estime de soi, il ne peut y avoir de fierté de soi. L’absence de fierté de soi est la chose la plus dangereuse pour l’humain. Le combat pour l’identité est même plus féroce que celui qui a conduit à la disparition de certaines espèces.   

Beaucoup de ceux qui récusaient le terme Hartani sont en train de le revendiquer. Ils ont bien fini par comprendre les énormes enjeux qu’il y avait derrière la dilution de toute cette communauté dans l’appellation arabe. Ce n’est pas dans notre intérêt d’accepter une telle chose. L’intérêt des arabo-berbères est de nous réunir pour former le peuple majoritaire de la Mauritanie soit disant « arabe ». Cela leur permettra, sous couvert d’une mascarade de démocratie, de continuer à octroyer les postes de responsabilité aux Maures blancs. La communauté internationale sera ainsi amenée à croire que les choses fonctionnent normalement parce que ce seront les « arabes » majoritaires qui contrôleront l’essentiel des postes. Ceci est inadmissible. On ne peut pas comprendre qu’une minorité puisse présider aux destinées d’une majorité silencieuse. La démocratie c’est le gouvernement du plus grand nombre sur la base de règles justes et équitables. Il est inique que presque la quasi-totalité des postes soient entre les mains des seuls Maures blancs, exit les Maures noirs et autres négro-africains.  

L’ethnie joue un rôle très important en Mauritanie, comme un élément essentiel du choix politique. Ce qui cause des problèmes imprévisibles dans une société. L’ethnie est une preuve tangible pour la manifestation de la liberté humaine. Sans la reconnaissance de l’ethnie haratine, on ne peut jamais affirmer notre liberté en Mauritanie. En tant qu’être humain, nous cherchons à avancer dans notre vie. L’acceptation de notre hartanité définira notre identité. Tout ce qui permet d’identifier une ethnie, on le trouve chez nous :

-        Identité d’un peuple qui est lié à son ethnie : la mentalité

-        Identité de l’individu

L’ethnie est une réponse pour une communauté, s’ils veulent leur existence. Le plus important doit être l’enracinement dans notre culture qui concrétise notre statut social et notre personnalité.

Chaque mauritanien pense que son ethnie ou sa tribu est meilleure. Ce qui complique notre unité nationale:

-        L’ethnocentrisme : le fait de croire que son ethnie, sa langue et sa culture sont meilleures que celles des autres. Cette idée donne naissance au tribalisme

-        Le tribalisme : grâce à mon tribut, mon ethnie est à la tête de toutes autres. C’est un grand problème en Mauritanie. Au sein de notre gouvernement, on parle de dosage tribal…

On doit pouvoir dépasser ces clivages à l’orée du 21ème  siècle. Mais ce dépassement doit se faire sur des bases claires par la reconnaissance de l’identité de chacun et la disparition de toute tentative de maintenir un groupe dans un état d’asservissement. La situation au Soudan est bien là pour nous servir d’exemple sur les dangers de la dilution d’une communauté dans une autre à laquelle elle n’appartient pas au fond.

Sous nos yeux, le choix des administrateurs de l’Etat se fait dans un favoritisme évident pour les membres de son ethnie ou de sa tribu alors que la méritocratie devait primer. On agit comme si les Haratines sont des incapables, comme s’ils n’ont pas fait d’études dignes de ce nom. Les nominations se font sur la base d’une parenté commune. Le système arabo-berbère est de privilégier l’appartenance, au détriment de toute compétence et de l’efficacité dans l’action. Le sentiment d’appartenance ethnique ou tribale continue même  dans le choix d’un leader politique. Chaque citoyen pense qu’une personne de sa tribu est mieux placée pour gouverner. Pendant les élections en Mauritanie, le projet d’un candidat n’a pas importance; ce qui compte c’est l’ethnie et les tribus. D’où l’importance de la reconnaissance de notre ethnicité.

A travers ce texte, j’invite les Présidents des partis politiques et associations-Messoud ould Boulkheir, Mohamed Yahya Ould Ciré, Boubacar Ould Messoud, Samory Ould Beye, Bilal Ould Werzeg, Birama Ould Dah Ould Abeid et « Boidiel Ould Houmeid » à s’asseoir autour d’une table ronde et à discuter de la reconnaissance de l’ethnie haratine. Cette reconnaissance est la seule solution pour aider la génération future de notre communauté et de celle de la nation mauritanienne toute entière unie.



Cheibetta Ould Moctar Ould Abdy
1 commentaire:
  1.  
Je ne suis pas d'accord. L'ethnicité ne mène qu'à la désagrégation. Il s'agit de construire une nation, et pour cela - le respect mutuel, dont l'abolition des pratiques esclavagistes - il faut réinventer la démocratie mauritanienne. La force de la Mauritanie, c'est le métissage, la mixité, la complémentarité. Il n'y a pas d'ethnie, il y a un esprit. Il n'y a de noblesse que d'âme, il n'y a de savoir religieux que la foi nourrie dans la prière. Les Harratin peuvent montrer l'exemple de ce résultat culturel, socilogique, ethnique par double héritage des chacune des composantes mauritaniennes. Le tout ne peut être une énième partie. - Je dis cela apparemment de l'extérieur, mais je sais que la Mauritanie n'est pas des pourcentages, des nuances de couleur de peau ou même telle telle langue nationale, officielle ou étrangère. Elle est tout.

L'opinion de Cheibetta est cependant intéressante car elle fait réfléchir sur une tentation. Qu'il vaut mieux expliciter pour la chasser tranquillement, par un meilleur choix