mercredi 13 mars 2013

journal de maintenant - mercredi 13 mars 2013

Mercredi 13 Mars 2013

J’essaie de faire réagir divers correspondants – français ou mauritaniens, mais tous du côté du pouvoir à Paris ou à Nouakchott - sur la déclaration, calme et précise de la Coordination de l'opposition démocratique. Il est de l'intérêt de tous et d'abord du général Mohamed Ould Abdel Aziz, récusé ou pas ce qui est la loi du genre, que les élections soient le fruit d'un processus précis de l'inscription sur les lstes électorales et l'état-civil même jusqu'à la transmission des dépouillements d'urne.


 La déclaration de la COD a - à mon avis - un défaut grave pour être lue tranquillement à l'étranger : c'est la récusation de MoAA, réédition de Mai 2010, on en a vu l'impact et surtout le maintien... Il faudra de toute manière, si l'on reste dans une ambiance à démocratiser, compter avec lui. On ne peut donc faire de sa disparition un prélable. Cette disparition est en fin de processus, non en inauguration. En ce sens, les trois points en début de document se contredisent les uns les autres. C'est dommage, car la suite - technique et sereine - est un excellent aide-mémoire et programme de travail.


Les revendications de l'opposition sont - techniquement et politiquement - fondées, mais évidemment la récusation du Président, même si elle est loi du genre, n'est pas recevable. Quelle soit le but à terme de l'opposition se conçoit. De même que le président Mohaled Ould Abdel Aziz, s'il veut des élections, n'en obtiendra une légitimité nouvelle que s'il triomphe - à la loyale et à armes égales, devant tous. Je pense que la candidature éventuelle de Bouamatou comme les accusations de Mamère, sont à son avantage. La principale faiblesse de l'opposition aura été de sous-estimer celui qu'elle méprise plus encore qu'elle le déteste.

Des amis – pas au pouvoir – me font valoir ce qui suit.

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From:
Sent: Wednesday, March 13, 2013 11:14 AM
Subject: Re : Mauritanie - cas d'école pour une mûe de la "françafrique"

Cela peut être lu, aussi, comme une prudence politique en prévision d'éventuelles négociations. C'est ce qu'on appelle mettre la barre très haut pour ne pas avoir à la descendre au préjudice du nécessaire. C'est un point de vue personnel.Cela dit, il est maintenant évident que MOAA, à l'image d'ailleurs de tous les putschistes(regardez comment font Sassou Nguesso et Déby pour se maintenir, regardez comment Sanogo mène tout le monde - y compris Paris - dans son bâteau de "fait accompli") n'organisent pas d'élections transparentes et crédibles, ne quittent pas le pouvoir par les urnes. Comment peut-on compter sur un scrutin à la 2009 pour normaliser la vie démocratique en Mauritanie? Tous les points qui vous trouvez précis s'annulent par un seul : la supervision du scrutin par MOAA et ses "esclaves politiques"?
Si on peut trouver une formule pour cela, (un gouvernement neutre aux pouvoirs étendus pendant une durée suffisante pour qu'il fasse preuve de son autorité et nettoie l'Etat et so n administration de tout signe d'autorité de MOAA, une dissolution totale du Basep et la nomination de Chefs de corps républicains et sans allégeance pour MOAA - regardez comment Ghazouani se laisse délester de maîtriser la gestion des ressources financières de l'armée au profit de la parentèle de MOAA), etc. Oui alors pour le maintien inoffensif du général et une compétition d'égal à égal avec lui.
Il eût mieux valu ne pas citer le pm dans la déclaration de la COD. C'est lui donner une envergure dont il n'a jamais fait preuve !



----- Original Message -----
From:
To: keija
Sent: Wednesday, March 13, 2013 11:48 AM
Subject: COD

Bonjour,
Je lis sur votre site, le communiqué de la COD sur les futures élections en Mauritanie.
N’êtes vous pas frappé par la précision des propositions, qui contraste avec les généralités habituelles quand il s’agit de chômage, de précarité, de la vie chère ou de la corruption dans le pays ?
Les opposants sont capables d'idées précises, quand le sujet est le mode de détermination du pouvoir, auxquels ils concourent. On les comprend ! Ce pouvoir conditionne directement l’accomplissement des carrières et les idéaux qui les animent.
Mais les élections par elles-mêmes, ne sont pas ressenties par le peuple, comme impactant directement la matérialité de sa vie. Ce, sur quoi, il a parfaitement raison !
Même une population peu éduquée, ne remet pas de chèque en blanc à l’énoncé de lendemains meilleurs. Généralités pour généralités, les électeurs de ce pays, avec beaucoup de bon sens, continueront à préférer les promesses, de ceux qui tiennent, à celles de ceux qui veulent tenir.
« Tout c’est toujours décidé en Mauritanie, par la coalescence des consensus de petits comités  mauritaniens, avec un petit comité d'associés étrangers. Pourquoi faire de la politique autrement ? ».

Ce postulat d’élite néocoloniale, n’est plus suffisant. Cette opposition doit comprendre que son pays change !!!

 Bien que la Mauritanie ne soit pas un pays arabes (ou subsaharien) comme les autres, les prétendants aux pouvoirs mauritaniens, amateurs du raisonnement analogique, ont voulu voir  dans  « les révolutions  arabes »,  ce qui les arrange : la fin de régimes sous la pression de réalités déplorables qui existent  aussi dans  leur  pays. 
Ils gagneraient  à voir ce qui ne les arrange pas : Le système des consensus restreints ne marche plus et l’associé occidental n’a pas pour vocation de sauver les situations désespérées ! Quand on dit cela, les opposants le prennent pour le pouvoir, pas pour l’élite  politico-économico--ethnique dans son ensemble….grand bien lui fasse, s’il lui plait ! Libre à elle de continuer en communications à l’intention «  du peuple  mauritanien » de  principe ; et de « la communauté internationale » de conviction.
Le premier ne l’a lit, ni ne l’écoute ; la seconde n’est dupe de rien et s’inquiète d’une interface à l’Afrique, jusqu’ici réputée adaptée et que la plus authentique des  « révolutions arabes », la tunisienne, a démontré obsolète.
Les Mauritaniens sont plus intelligents que leur élite ne pense, et l’élite n’est pas plus développée, à la place ou elle se trouve, que le peuple à la place où il est mis.

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