lundi 4 février 2013

courriel à l'Elysée - Tchad et Mali

 
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Sent: Monday, February 04, 2013 8:03 AM
Subject: alerte au Tchad ... et nous dans la boucle du Niger, selon un Sahélien

Cher Monsieur le Secrétaire général, je ne crois pas pouvoir mieux vous dire le péril et la situation au Tchad pour ce qu'il y a de démocratie... qu'en vous donnant mon dialogue avec celui dont je vous ai donné les messages en début de semaine dernière... et le témoignage d'un Mauritanien sur le moment du Président à Tombouctou nous est utile.
 
Le surnom que m'avait donné le président Moktar Ould Daddah de Mauritanie est Ould Kaïge (René Caillé).
 
Je relisais des Jeune Afrique, hier... Alpha Condé de Guinée, mettant en valeur sa relation avec le Président (numéro de Juin) et traitant du Mali, pour lequeil il mettrait des troupes... aujourd'hui, son silence et ses troupes... sauf lacune d'information de ma part
 
Voeux.
 
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From:
Sent: Sunday, February 03, 2013 8:16 PM
Subject: Re: procédure

C'est demain que nous allons conclure notre rapport. Les députés sont tous sur les nerfs et sous pression. Je suis pratiquement seul à être maintenu dans la Commission pour cette révision. Tous les députés de l'opposition ont démissionné en refusant de participer aux travaux de la Commission. Ils ne veulent pas cautionner cette dictature. Que ferais-je donc seul face à onze députés MPS qui ont reçu des instructions strictes ?
Cette tension tendue est visible dans tous les axes stratégiques de N'Djamena. Des rumeurs sur un coup d'Etat raté circulent. Partout les militaires armés jusqu'aux dents circulent. Les voitures sont minutieusement fouillées quatre à cinq sur une distance de 5 à 10km. Les véhicules militaires bourés d'armes lourdes sont stationnés dans tous les ronds-points. Les principaux directeurs généraux de la police sont relevés de leurs postes. Toute la police est suspendue. C'est la gendarmerie et la police municipale qui réglementent la circulation. Le climat politique et sécuritaire est malsain.
Observations : 1°- Chaque fois que la Constitution est modifiée, il y a un coup d'Etat. Est-ce encore le cas ? 2°- Sachant pertinemment qu'il y a des tensions suite à cette révision, Deby térrorise à l'avance. S'il y avait un coup d'Etat raté, il serait rentré rapidement de SARH où il séjourne après avoir inauguré un pont.
Très chaleureusement !
 

 
 
----- Original Message -----
From: 
To: keija
Sent: Sunday, February 03, 2013 11:12 PM
Subject: Hollande sur les pas de ould kaîje

La France à Tombouctou

Le président Hollande est allé à Tombouctou. C’est une petite coquetterie d’atavisme français pour l’Histoire. Un vieux pays d’Europe lutte, non sans succès, pour continuer à se donner une place digne de lui.

1) L’Histoire en marche, vue de France : Fierté légitime et appropriée ! En dépit des vents contraires de la démographie, de la bascule de l’Europe vers son centre germanique, du tangage du monde vers l’Extrême-Orient, la France reste nécessaire, indispensable et souhaitée pour le maintien du tampon  Sahélo-Saharien et au-delà. Elle confirme sa capacité à tenir son rang et défendre ses acquis en Afrique, à répondre à la demande des Africains qui respectent son juste droit et ont besoin d’elle pour conserver les leurs.

L’Histoire en marche vue d’Afrique constate l’échec des Africains à disposer d’une défense intérieure autonome et une souveraineté capable de résoudre seule les contradictions nationales majeures. Les Africains n’ont pas trouvé de solutions aux impasses des « nations vues de l’esprit ». Plus de 50 ans après les indépendances ; un Etat extra continental reste incontournable pour le maintien de nombreux Etats d'Afrique. Que l’on aime, s’accommode ou déteste, toute réflexion africaine pour un avenir africain part de ces faits !

Vue du Mali ; en dessous de la boucle du Niger, en pays noir, là où se trouve le gros des maliens, plus 13 millions de personnes sur 15 : L’heure est à la joie et au soulagement. Davantage de lucidité tempèrerait les joies : les choses ne se refont pas à l’identique après qu’un Etat ait failli et qu’un territoire perdu ait été remis par un pays étranger, fusse-t-il ami !

Vue du Mali encore, mais au Nord de la boucle du Niger, en pays Touareg : c’est inquiétudes et exode. Davantage de sang froid rassurerait. On ne recompose pas le Mali à l’ère du pétrole, de l’uranium et d'Etats d’Afrique du Nord autonomes, de la même façon que du temps du coton, de filatures à Lille et une Algérie encore française!

Quoi qu’il en soit, avec le temps qu’accorde la présence de l’armée française pour plusieurs années, l’heure est venue pour les maliens de refonder un Etat.

« Un monsieur Diarra », ancien ministre des affaires étrangères du Mali, sur un plateau de télévision française, donnait une réponse récemment : « les maliens vont se réunir entre eux et trouver la solution à leur problème politique interne ». Une telle piste, vue de Paris, évoque le paradis pour les « chargés d’ingénierie gouvernementale » française en Afrique ! Mais c’est aussi le purgatoire de la France : si peu d’exigence des élites africaines, si peu d'ouverture sur les enjeux, peut être commode pour bricoler un gouvernement mais laisse seul pour servir un projet géostratégique durable ! Combien de temps des élites africaines soucieuses de leurs lignages familial et tribal, mais sans vision d’avenir pour leur pays, suffiront-elles encore à satisfaire l’avenir de la France en Afrique ? C'est d'ailleurs de solitude que la vision de la France pour l'Afrique souffre le plus : Des alliés européens peut enclins à se faire conduire en Afrique, des alliés américain trop englobant, des amis Africains commodes mais trop passifs ou dépendants ;  des marchands français aussi enclins à aveugler la France, par confusion des intérêts, que l'étaient les lobbies coloniaux.

2) Perspective d’Histoire vue d’Afrique : Quels que soient les bricolages politiques          (démocratie sans citoyens, primauté de l’Etat central sans identité nationale, nation établie sans peuple singulier), 3 générations post indépendance ont failli envers une ambition historique africaine pour l’Afrique. Leur intelligence est restée accaparée par les recompositions des statuts intra et inter tribaux et occupée au partage de la seule ressource sous contrôle locale : les dividendes du pouvoir. Les individus différents ont le plus souvent été brisés par les africains eux-mêmes. L’expression d’ambitions historiques, faute de conscience collective et de projet compatible avec l’harmonie globale du monde, s’est le plus souvent traduite sous forme de révoltes meurtrières et non de révolution des consciences. Il est impossible aux Africains de continuer entre révoltes irrationnelles, vindictes réactionnelles et docilité économe pour la survie de la génération du moment mais sans vision d’avenir pour les suivantes.

Perspective d’Histoire vue de France : en dépit ou avec les aveuglements des capitaux marchands, en dépit ou avec les besoins miniers de l’Extrême-Orient, avec ou sans capacités partenariales des Africains, il faudra de toute façon transformer cette nouvelle victoire des armes en un nouvel ordre stable et pacifique pour servir de levier de prospérité à l’humanité ! C’est nécessaire pour la France, c’est vital pour la paix à défaut de prospérité au Sahel-Sahara !

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