jeudi 10 janvier 2013

journal de maintenant - jeudi 10 janvier 2013


Jeudi 10 Janvier 2013

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Subject: Mali

Ce qui se passe actuellement au Mali est très inquiétant. L'armée malienne recule trop vite pour un "fer de lance" de la reconquête du Nord et les forces étrangères coalisées contre le terrorisme ne sont pas encore opérationnelles. Mais il y a un autre problème, plus insidieux : A quel jeu joue la junte de Bamako? Le fichier joint - à utiliser sans référence à la source - donne des observations à ce sujet.

Comprendre ce qui se passe au Mali

Je ne sais pas si vous suivez les dernières actualités du Mali, mais ce qui s’y passe depuis quelques jours n’est pas sans susciter quelque inquiétude s’agissant de la « géographie » du conflit.
En effet, certaines coïncidences sont pour le moins troublantes et méritent d’être prises en compte dans l’élucidation de ce problème :
-         Au moment où les négociations pour rallier les indépendantistes de l’Azawad et leurs compatriotes djihadistes d’Ansar Eddine à un processus politique qui isole Aqmi-Mujao se tiennent et même semblent avancer, (a) les premiers rejoignent les camps des réfugiés après avoir passé leurs dernières positions aux djihadistes  et remis leurs armes aux forces armées mauritaniennes et (b) les seconds mettent fin à l’arrêt des hostilités, redéployent leurs forces dans des zones stratégiques et annoncent qu’ils  vont à la conquête du reste du pays.

-         Au moment où la coalition des djihadistes menace Mopti, au cœur du Mali, les soutiens des putschistes à Bamako battent le pavé contre le gouvernement transitoire à l’instigation du capitaine Sanogo et de sa junte.

-         Et lorsque les djihadistes attaquent pour la première fois la localité de Sivari, les forces armées maliennes (dont le commandement est aux mains de Sanogo) réagissent par des « tirs de sommation » d’abord, puis battent en retraite, exactement comme elles ont fait l’année passée, quand les occupants actuels du Nord Mali ont décidé, profitant du coup d’Etat du même Sanogo, d’étendre leur domination sur le territoire de l’Azawad.

Qu’est-ce à dire sinon que la junte de Kati – qui continue à faire la loi à Bamako et dans le Mali du sud – est (a) soit de mèche avec les djihadistes - ce qui n’est pas à exclure sachant les relations entre ceux-ci et les cartels de la drogue et du trafic humain d’une part et l’oligarchie militaire corrompue dans la zone - (2) soit – et c’est plausible aussi – elle est d’une incompétence politique et militaire notoire.

Dans tous les cas, cette junte apparaît comme étant un facteur essentiel dans les victoires répétées des forces d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Eddine. C’est elle LE PROBLEME du Mali et toute solution de cette crise commence par la neutraliser, afin de permettre au pouvoir malien (1) de réorganiser son armée et de la remettre en état de combattre avec l’aide de la Cedeao et autres, (2) de rassembler son peuple autour de la reconquête de sa partie nord et (3) de constituer ainsi un partenaire malien crédible et fiable. C’est, à mon avis, par là qu’il faut commencer.
Dans le cas contraire, il est à craindre que le trio démoniaque Extrémisme religieux- trafic de drogue et d’otages-Corruption n’étendent son pouvoir sur tout le Mali et, au-delà, sur toute la sous-région. Après la Mali, c’est d’une évidence qui crève maintenant les yeux, le tour sera à la Mauritanie et peut-être au Sénégal.
Neutraliser la junte malienne devrait être, sensément, la première mission des forces spéciales qui semble-t-il débarquent en urgence au Mali grâce à l’appui logistique de la France.

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