samedi 2 juin 2012

communiqué de l'Internationale socialiste

Mauritanie: le besoin de démocratie

30 mai 2012

La situation en Mauritanie reste une grande source de préoccupation pour l’Internationale Socialiste. Sous le régime actuel de Mohamed Ould Abdel Aziz. La Mauritanie souffre d’une grave crise institutionnelle, d’une impasse politique, de l’échec de l’Etat à répondre aux attentes de ses citoyens, de la détérioration des conditions de vie ainsi que de la mauvaise gestion et du pillage des ressources nationales.

Rassemblant leurs forces pour changer le régime actuel, 11 partis de l’opposition ont formé la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) pour unifier leurs efforts en faveur d’un renouveau démocratique. Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), qui est membre de l’IS, sous la direction d’Ahmed Ould Daddah, est aux premiers rangs, depuis plus de deux décennies, pour obtenir des élections réellement libres, justes et pour une sortie démocratique de la crise.

Le non-respect des dates que les lois mauritaniennes fixent pour les élections législatives et municipales a effectivement plongé la Mauritanie dans une grave crise constitutionnelle. La constitution mauritanienne limite le mandat des députés à cinq ans et ces cinq ans sont arrivés à échéance depuis novembre 2011. Cela fait donc sept mois que l’Assemblée Nationale mauritanienne légifère dans un cadre hors la loi.

Le résultat est que l’Assemblée Nationale est déchue constitutionnellement de tout pouvoir, rendant l’action parlementaire illégitime. Malgré cela, le régime continue d’exercer son pouvoir avec impunité et montrant son mépris complet de la constitution et de l’agenda électoral de la Mauritanie.

Afin
de mettre un terme à cette crise et à ce blocage, la COD a proposé qu’un gouvernement de transition prenne le pouvoir. Un tel gouvernement serait formé de représentants de tous les partis, avec pour objectif de préparer des élections aux fins de permettre aux institutions mauritaniennes de retrouver leur légitimité. Ces élections seraient organisées, en amont et en aval, par une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) consensuelle. Les résultats de ces élections doivent être validés par un Conseil Constitutionnel également consensuel. Ces deux conditions sont indispensables pour avoir, enfin, un vote réellement transparent et juste.

Pendant de nombreuses années, les Mauritaniens ont souffert des conséquences de la mauvaise gestion politique. Le chômage de masse, une forte augmentation du prix de produits essentiels et un système sanitaire extrêmement limité dressent le tableau d’une situation sociale catastrophique. Ces déficits, ajoutés à un système éducatif national défaillant, ferment les horizons et empêchent de nombreux Mauritaniens de profiter de leur potentiel et d’améliorer leur sort.

Des citoyens à travers le pays expriment leur insatisfaction. Les efforts du RFD et de la COD ont mobilisé avec succès des activistes démocratiques pour exiger le respect de leurs droits et aspirations. La chute récente de régimes autocratiques et antidémocratiques dans le monde arabe et en Afrique de l’Ouest a donné de l’élan aux revendications pour une véritable démocratie en Mauritanie.

Tout au long de cette période trouble, l’Internationale Socialiste a continué d’exprimer son total soutien et sa solidarité au RFD et à tous les démocrates en Mauritanie. En ces moments, où le changement démocratique balaie le monde arabe, nous sommes convaincus qu’en Mauritanie aussi, la démocratie ouvrira la voie à un avenir plus juste, plus prospère et plus sûr

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