mardi 24 novembre 2009

lecture du Coran - sourate 6 13 à 32



soir du mardi 24 Novembre 2009


Aisance et plaisir. Un enseignement qui me semble plus proche de l’accompagnement spirituel que d’une révélation dogmatique. Une psychologie qui n’est de l’homme ni de Dieu. L’homme n’intéresse que selon sa foi ou son désir, et Dieu ne pouvant se dire, sinon par Lui-même. Se dire par un autre ? Le Prophète ne dit pas Dieu, il lui prête sa bouche. Psychologie pourtant : celle de la relation. De la relation que Dieu demande à l’homme d’avoir avec Lui radicalement et sans partage. De la relation qu’a l’homme avec Lui : relation donnée, reçue, gratuitement. Sans qu’a priori se pose la question de l’élection ni de l’homme par Dieu (humanité, création ou personne individualisée), ni de Dieu par l’homme.

sourate 6 13 à 32

Si Allah te touche par une calamité, nul ne t’en délivrera, sinon Lui. S’il te touche par un bonheur, il est puissant en tout. C’est l’un des thèmes du psalmiste. Le texte se présente soudainement comme une objurgation dont le Prophète n’est qu’un truchement : dis et c’est répété six fois. L’unicité de Dieu, unique référence : ceux qui y perdent leur être n’adhèrent pas à Lui. Qui fraude plus que l’inventeur d’un mensonge contre Allah, ou d’un mensonge contre ses Signes ? Illogisme foncier de l’incrédulité et du refus de croire : contemple comme ils mentent contre eux-mêmes, ils se fourvoient loin de ce dont ils se languissaient… ils ne font dépérir qu’eux-mêmes. Et le refus de croire qu’est-ce ? ils disent : « il n’y a que notre vie en ce monde ! Nous ne serons pas rappelés ! » … Ceux qui nient la rencontre d’Allah sont déjà perdants. Le raisonnement du Prophète n’est pas seulement fondé sur le jugement final, sur la fin du monde, sur la révélation que manque l’incroyant : ce qu’ils dissimulaient naguère leur sera montré, il tient à la nature-même du refus de croire. La Bible, le judaïsme, le christianisme situent la foi comme un problème, celui de croire en une parole, en une promesse, en un don de Dieu, tandis que l’Islam prêché par le Prophète, crié et proféré par le Prophète montre ce qu’est la foi par son contraire. Jusqu’à présent, je rencontre davantage une adresse à ceux qui refusent de croire, plutôt qu’aux croyants. Le Prophète s’intéresse et va aux récalcitrants. Et ceux-ci ne le sont pas vis-à-vis de lui, de sa mission et de ses paroles, ils sont récalcitrants directement et explicitement à Dieu. Le refus de croire est une dramatique erreur, aux conséquences lourdes pour l’avenir, et surtout il manque dès à présent de fondement : ils ne font dépérir qu’eux-mêmes et ne le conçoivent pas. Refus qui peut aussi bien être une contestation : s’ils voient un signe, ils n’y adhèrent pas. S’ils viennent vers toi, ils te contestent. Ceux qui effacent disent : « Oui, ce ne sont que racontars de primitifs ! » que le polythéisme, ce qui amène à la profession de foi décisive qui en est le contraire : témoignez-vous de ce que d’auprès d’Allah, il existe d’autres Ilahs ? ». Dis : « Je n’en témoigne pas ». Ainsi, la foi est le refus du refus de Dieu.

Si le Coran se distingue par cette dialectique, en revanche ce que je suis en train de lire a textuellement des accentrs bibliques, et même évangéliques : parmi eux, il en est qui viennent t’écouter, mais nous avons sur leur cœur une gaine pour qu’ils ne le comprennent pas. Tandis que le croyant s’ancre en logique : Changerais-je d’Allah, prendrais-je un autre protecteur, Lui, le fendeur des ciels et de la terre, Lui, le nourricier, le non nourri. … Eh quoi ? la vie de ce monde n’est que jeu, divertissement. L’Autre est meilleure pour ceux qui frémissent ! Ne le discernez-vous pas ? Apport à la présentation biblique de la résurrection et du « jugement dernier » : le jour où nous les rassemblerons tous. Pour la Bible et le chrétien, le rassemblement et l’unité se travaillent dès ici-bas, il semble que pour le musulman ce soit plutôt un aboutissement ultime.

Si l’on admet que le Prophète n’a rien écrit lui-mêle mais que tout a été recueilli de mémoire par ses disciples pour n’êrre consigné par écrit qu’après sa mort, comment comprendre le verset 20 : ceux à qui nous avons donné l’Ecrit le connaissent, comme ils connaissent leurs fils ? et qui sont ceux auxquels il s’adresse ? Les païens ? il semble que le commentaire autorisé assure que sont visés juifs et chrétiens. Ce n’est pas pour autant ue déclaration sur des incompatibilités religieuses ou des hiérarchies dans la fidélité à une révélation ou à une proclamation. D’ailleurs, l’Ecrit peut fort bien être la Bible elle-même, et non le Coran encore à naître. Disputer cela n’avance guère spirituellement.

Question que pose la traduction de Chouraqui : les associateurs ? Ne soyez pas des associateurs 14, ou bien : où sont vos associés, ceux que vous étiez à revendiquer ? 22

Je reste ce soir sur l’assurance de la résurrection (a contrario, les incrédules, nous ne serons pas rappelés) 29, sur la perspective que le dernier jour est celui du rassemblement 22, enfin sur l’évocation de la rencontre d’Allah avec cet accent analogue à celui du psalmiste : voici son ordre pour moi, que je sois le premier de la pacification 14.

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