lundi 23 novembre 2009

lecture du Coran - sourate 6 1 à 12

soir du lundi 23 Novembre 2009


sourate 6 1 à 12

Ce semble une apostrophe à l’incrédulité. Arguments déistes : Il crée les ciels et la terre, il met les ténèbres et la lumière, arguments spiritualistes : lui, il vous crée et vous fixe un terme, un terme ixé par Lui. Vous en doutez alors ! … Ils avaient déjà nié la vérité, quand elle est venue à eux, mais bientôt l’inspiration dont ils se raillaient, leur sera donnée – et arguments historiques : ne voient-ils pas combien nous avons détruit de générations avant eux ? Nous les avions fortifiés sur terre plus que nous ne vous avions fortifiés, nous leur avons envoyé, des ciels, l’abondance, et nous avons mis les fleuves qui, sous eux, courent. Nous les avons détruits pour leurs crimes, et nous avons fait naître, après eux, d’autres générations. Ici apparaît une différence essentielle entre la pédagogie biblique et celle du Prophète. La Bible se fonde sur la parabole historique – vêcue par les Hébreux – de la sortie d’Egypte, avec les pérégrinations, les infidélités et les retours à Yahvé qui ont suivi celle-ci ; elle articule le Nouveau Testament sur l’accomplissement de l’Ancien, tandis que l’Ancien détaille à la fois l’attente du salut et les raisons toujours antérieures et ancestrales d’y croire, jusqu’à l’acte de foi décisif inaugurant tout : celui d’Abraham. Abraham ancêtre commun dans la foi monothéiste. Le Prophète s’appuie moins sur l’histoire vêcue que sur la logique humaine d’une part et la révélation de la transcendance divine. Mais il rejoint la maieutique du Christ à propos des signes donnés aux incrédules, sans que ceux-ci en soient ébranlés. Il ne leur est jamais donné de Signe, parmi les Signes de leur Maître, sans qu’ils soient à s’en détourner. … Si nous avions fait descendre à toi un écrit sur parchemin et qu’ils l’aient touché de leurs mains, ceux qui effacent Allah auraient dit : « Ceci n’est que sorcellerie évidente ». Le Prophète comme le Christ, révèle, mais – au contraire de celui-ci – il ne prétend pas être par lui-même, en lui-même, parole de Dieu, signe-même de Dieu. Le Prophète n’est que prophète même s’il clôt tout cycle de la révélation (du moins à ce qu’il me semble avoir entendu jusqu’à présent de l’Islam, il se peut que je trouve l’amorce d’une attente et d’un autre à venir, dans la suite de cette lecture).

C’est cependant cet argument qu’examine le Prophète, que fait examiner le Prophète : Ils disent : « Si un messager descendait sur lui ! ». Or si nous faisions descendree un messager, ils n’attendraient plus rien : leur affaire serait réglée. Suit un verset troublant – le premier qui m’atteint à ce point, je ne sais si je le lis correctement (mais lire correctement ce que je lis, est-ce lire selon une éducation coranique traditionnelle ? ou en chrétien ? et puis-je lire n’étant ni chrétien ni musulman ? puis-je approcher un texte présenté comme révélé – la Bible est plutôt dite : inspirée - ? je lis simplement…). Si nous avions fait un messager, nous l’aurions fait homme, et revêtu de ce dont ils se revêtent. Donc littéralement l’incarnation ! De qui ? à lire et comprendre, ce ne peut être que le Fils de Dieu, et le passage induirait non seulement l’Incarnation, mais la Trinité… je vais loin.

Contrairement à la Bible qui met en avant – comme le Christ dans l’Evangile, prophétisant sa propre mort à l’instar des prophètes l’ayant précédé – le mauvais accueil des envoyés de Dieu par les Juifs, la Bible qui nous fait voir un peuple dévoyé, le Prophète au contraire souligne ce qu’il arrive à ce peuple : le châtiment des mécréants : Marchez sur terre et contemplez alors le châtiment des menteurs. La punition est tout simplement la logique-même du refus de croire : ceux qui se perdent, les voilà, ceux qui ne croient pas ! je note d’ailleurs, ce qui – je crois – récurrent dans toute la révélation du Prophète, un universalisme au discours direct, alors que la Bible s’adresse originellement à un peuple particulier, lequel – infidèle – se voit substituer l’universalité, pour être dans d’autres moments soit historiques, soit dialectiques, « le petit reste ». La Bible est au départ ethno-centrique, elle se fonde sur la foi d’Abraham et prescrit à ses descendants de ne pas risquer les contagions du paganisme. Au contraire, l’Islam se veut propagateur. Mouvement qu’aura le christianisme – avant lui - et qui n’était pas le principal du germe de l’Ancien Testament.

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