mardi 30 juin 2009

journal de maintenant - mardi 30 juin 2009

soir

. . . tout est biaisé pour un scrutin présidentiel maintenu au 18 Juillet. Le président démissionnaire en toute logique soutient le président de l’Assemblée nationale qui du premier instant à maintenant, a dénoncé le pustch. Sa personnalité charismatique a un impact qui dépasse celle-ci, puisqu’il est d’ascendance servile. Depuis trois ans, il m’est apparu que l’unité nationale dans ce pays et les équilibres inter-ethniques sont fonction de la cohésion sociale : les « grandes tentes » maures sont maintenant enclines à soutenir un tel candidat, et cela avant même l’option qu’incarne Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La candidature d’Ahmed Ould Daddah n’a plus la signification qu’elle eut en 1992 : l’opposition de la société civile à la perpétuation de la mainmise militaire sur le pays, puisque « le chef de l’opposition démocratique » déclara « comprendre » les putschistes au lendemain de leur coup, pour beaucoup de raisons, trop… sans doute et pour sauvegarder l’unité de son propre parti ; elle n’a pas non plus la signification de recomposition et de réflexion collective sur l’identité mauritanienne ; elle n’est plus que la candidature personnelle d’un homme d’Etat. En face, deux militaires qui ne sont certainement plus complices : une dizaine de candidats en tout, élections plus pluralistes que jamais mais dont l’observation et le contrôle sont impossibles à improviser en quinze jours. Il y aura demain une semaine, le Conseil constitutionnel annulait la convocation des électeurs pour le 18 Juillet. A peine nommé par Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dernier acte avant sa « démission volontaire » ouvrant constitutionnellement l’intérim, le gouvernement censément d’ « union nationale » a repris le décret, prévoyant la même date, alors que la Constitution donne jusqu’au 26 Septembre prochain. Que ce soit l’un des deux militaires ou l’un des deux principaux civils, le prochain scrutin ne sera qu’une phase d’un combat de plus de trente ans maintenant : quelle est la source de la légitimité et du pouvoir en Mauritanie ? depuis 1978, l’armée ou plutôt une partie de sa hiérarchie, assure que c’est elle, proprio motu. Depuis dix mois, une conscience passionnément hostile et très argumentée soutient que ce sont les urnes, et une partie avancée de cette conscience ajoute que la démocratie politique ne peut se re-fonder que par l’intégration sociale et l’aveu d’un passé traditionnel mais innommable.

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