Mauritanien d'adoption depuis un service national français effectué à l'Ecole nationale d'administration mauritanienne (Février 1965 . Avril 1966), je souhaite dialoguer ce que je continue d'apprendre de la Mauritanie, et - avec mes amis mauritaniens - ce que je sais du legs de leur fondateur moderne : Moktar Ould Daddah, qui me surnomma Ould Kaïge (Mars 1974). L'accompagnant à son retour d'exil (Juillet 2001), j'eus l'honneur de relire ses mémoires. - b.fdef@wanadoo.fr
dimanche 30 septembre 2018
samedi 29 septembre 2018
vendredi 28 septembre 2018
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samedi 8 septembre 2018
vendredi 7 septembre 2018
jeudi 6 septembre 2018
de mon ami Ahmed Ould Cheikh sur le premier tour des élections
À moins que…
Les Mauritaniens ont enfin voté. Pour élire leurs députés, leurs
maires et leurs conseillers régionaux. Dans un désordre total et
une impréparation caractéristique de nos pays sous-développés où
rien n’est vraiment pris au sérieux. Cinq consultations en une !
Une centaine de partis au départ, comme dans un marathon ! Des
électeurs trimballés entre les villes, des bulletins de vote
kilométriques, à peine lisibles ; un vote régional, tribal et
familial à souhait ; et, last but no least, un parti-État qui
ne lésine, comme au temps du PRDS, sur aucun moyen pour battre
campagne, y compris faire, du chef de l’État himself, son VRP
attitré ! Tandis que le président dudit parti reste cloitré
entre quatre murs, ne sachant ni quoi dire ni quoi faire…
Pour les besoins de la campagne, Aziz a parcouru les douze régions
du pays au pied levé. Se déplaçant aux frais du contribuable, sous
prétexte d’inaugurer de fantomatiques projets, tenant meetings et
réunions, y entonnant la célèbre litanie « qui m’aime me
suive ». Sans mâcher ses mots, il a demandé, ouvertement, de
voter UPR, « pour continuer son projet » et,
implicitement, de lui offrir ainsi une confortable majorité, à
l’Assemblée nationale, en vue de futurs amendements
constitutionnels, « n’ayant pas nécessairement de liens avec
les mandats », a-t-il tenu à préciser, en quelques localités.
Mais personne ne s’y trompe. L’homme n’a en ligne de mire que
ce verrou des mandats et fera tout, quoiqu’il en dise, pour le
faire sauter, pour peu qu’on lui en laisse l’opportunité. La
fougue et l’énergie avec lesquelles il a mené cette dernière
campagne, tambour battant, en disent long sur sa volonté d’obtenir,
coûte que coûte, les deux-tiers de « sa » future
assemblée. N’hésitant pas à attaquer ouvertement ses
adversaires, les accusant de terrorisme et de blanchissement
d’argent, entre autres propos peu amènes. Lors du meeting de
clôture de la campagne, pour lequel tous les moyens ont été
mobilisés, il s’en est pris si violemment à l’opposition qu’il
en a perdu la voix. L’homme, qui se croit populaire, malgré le
désaveu cinglant du dernier referendum, cherche à convaincre un
public de curieux venus assister à son show.
Mais, même au temps du PRDS où l’argent coulait à flots,
Nouakchott a toujours échappé à l’emprise du parti au pouvoir.
Et cette fois encore, la ville restera frondeuse. Aux dernières
nouvelles, l’opposition y obtiendrait la majorité des sièges de
député, avec toutes les chances de gagner le Conseil régional et
la plupart des mairies où un deuxième tour semble inévitable. À
une condition, une seule : que toute l’opération se déroule
dans la transparence. Staline ne disait-il pas, à juste titre, que
l’essentiel dans une élection, ce ne sont pas ceux qui votent mais
ceux qui comptent ? C’est la CENI qui compta les voix, en
2013, avec les résultats qu’on sait. Certes, les hommes ont changé
mais les méthodes restent. Il n’y a aucun risque qu’Ould Abdel
Aziz organise une élection pour la perdre. Le vernis de la
commission électorale ne résistera pas à la volonté d’un homme
de tout contrôler. L’opposition aura donc quelques députés, pour
sauver les apparences, mais, comme l’exécutif et le judiciaire, le
législatif n’échappera pas à la boulimie de l’ogre. À moins
que… à moins que la déconfiture de l’UPR soit telle,
dissensions internes aidant une opposition vraiment coalisée – ah,
le second tour… – il ne soit plus possible de maquiller
l’évidence du ras-le-bol général.
Ahmed ould
Cheikh
Le Calame .
Mercredi 5 Septembre 2018
mercredi 5 septembre 2018
mardi 4 septembre 2018
lundi 3 septembre 2018
dimanche 2 septembre 2018
reçu le 2 septembre - Les entrevues du président Biram Dah Abeid avec le juge d’instruction Mohamed Vadel Limam
Le 02/09/2018 à
14:34, Diko diko a écrit :
Première entrevue
Le 13 août le juge d'instruction Mohamed Vadel Limam me fit d'abord avant de m'interroger, un cours sur le régime de démocratie, de justice et de séparation des pouvoirs en vigueur en Mauritanie. Je lui dis que le ministère public a inventé de toutes pièces le chef d'inculpation : menaces de mort et violence et lui ai fait remarquer qu'à chaque fois que je suis arrêté, depuis 2010 jusqu'à nos jours, le pouvoir invente ces accusations dans le souci de brouiller mon image de militant pacifique. Le juge réagi en brossant un tableau idéal du pouvoir politique mauritanien et surtout de la bonne conduite du ministère public, du parquet et de la police qui, selon lui sont des institutions au dessus de tout soupçon et me dis que la garde à vue très prolongée d'une semaine, les privations de sommeil, de visite parentale, de visites de médecins et d'avocats, relèvent de quelque chose de normale dans la procédure; il a ajouté après mon insistance que la privation de lecture pendant cette longue et pénible semaine dans le cachot de la police comme la privation de bain, de natte comme de couverture ou moustiquaires ne mérite pas d'être posée pour un juge car relevant de banalités et ceux qui posent ce genre de problèmes sont des politiciens qui visent à politiser les dossiers judiciaires et il affirme avec force que chez lui la politisation ne passera pas et considère que le procureur et la police ont très bien fait leur travail et qu' en Mauritanie, le pouvoir politique est totalement neutre dans les affaires de justice comme celle-ci.
Concernant le dossier, Mohamed Vadel Limam m'a posé deux questions et m'a fait une affirmation. La première question : est ce que tu reconnais les chefs d'inculpations dont t'accuse le parquet? J'ai répondu : non. La deuxième question : est ce que tu es prêt à demander des excuses à Dedde Abdallah que tu as traité d'agent de la police politique? J'ai répondu : non et je persiste et signe que Dedde Abdallah est une taupe de la cellule de police politique chargée de s'occuper de Biram Dah Abeid ayant pour mission d'abuser de ma confiance, de provoquer une controverse et de faire un faux témoignage et de fausses déclarations pour donner un minimum de prétexte au régime de Mohamed Ould Abdelaziz que ce dernier utiliserait pour écarter Biram du champ des droits humains et des élections en 2018 et en 2019 et c'est ce qui est entrain d'être réalisé. L'affirmation du juge: même si tu lui avait demandé des excuses et même si le plaignant retirait sa plainte, moi je t'enverrais en prison et je te dis dés à présent que tu va aller en prison, je t'envoie tout de suite dedans, mais je te conseille de laisser la politique et surtout de laisser cette activité insignifiante que sont les élections, oublie les élections, repose toi et quand Dieu te donne l'occasion de sortir, après avoir demander des excuses à ce journaliste, occupe toi de ta santé et laisse de côté la politique.
En même temps, il signe le mandat de dépôt en prison pour moi et Abdallahi Hussein Messaoud, un militant d'IRA et nous envoie en prison.
Deuxième entrevue du juge d'instruction Mohamed Vadel ould Limam avec Biram Dah Abeid.
Trois jours après son incarcération expéditive, abusive et non sans zèle exacerbé par le juge d'instruction du tribunal de Nouakchott-Sud Mohamed Vadel Ould Limam, ce dernier émet une ordonnance d'extraction pour BDA et son codétenu le militant d'IRA Abdallahi Houssein Messaoud et ce pour une deuxième comparution. Le ministère public met son véto et bloque la procédure d'un juge assis sensé être indépendant et souverain.
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Deuxième entrevue
Le mercredi 29 août le juge arrive brusquement à la prison et veut procéder à l'interrogatoire de Biram Dah Abeid et Abdallahi Houssein Messaoud. Les deux prévenus refusent de s’apprêter aux jeux de questions-réponses auquel le juge aux intentions indicatives et partisanes bien affichées, voudrait se prêter. Les deux détenus arguent que leurs avocats ne sont no présents ni informés; et eux mêmes sont jetés de puis deux semaines dans un couloir d'une cours exigüe de la prison, sans toit susceptible de les couvrir de la pluie qui tombe de manière récurrente sur Nouakchott en cette période. Ils sont astreints à l'insomnie et au manque de quiétude car ne disposant pas de cellules ou de demeures dans la prison comme beaucoup d'autres prisonniers. La prison civile de Nouakchott étant très largement surpeuplée. Et les détenus d'opinion comme ceux d'IRA sont très souvent visés par les maltraitances en prison comme dans les cachots de police.
Le juge menace de nouveau les deux détenus, leurs enjoignant de savoir que la loi leur sera appliquée pour faire justice à un citoyen qui a porté plainte contre eux. Il insiste que le pouvoir politique est neutre et les juges sont indépendants. Biram Dah Abeid prend la parole pour déconstruire les assertions du juge à propos de la neutralité du pouvoir politique et de l'impartialité des juges. Il lance au juge, vous copiez les contre-vérités du pouvoir que vous prenez comme vérités immuables quand vous jugez ses accusations récurrentes à tous les détenus d'IRA depuis 2010 jusqu'à nos jours : violences, incitations à la violence, à la haine, à la mort, vous avez jugé ces mensonges comme des faits avérés alors qu'il n'en est absolument rien. Aucun fait, minime qu'il soit ne milite pour votre conviction; et seule la volonté de pouvoir de Mohamed Ould Abdelaziz de mettre un terme à l'activisme légal et pacifique d'IRA et de son aile politique, alimente votre volonté et votre acharnement à nous inventer des faits de délit et nous priver de nos libertés tout en nous diffamant dans vos médias et dans vos mosquées.
Nous n'accepterons pas de répondre à vos questions alors que vous ne pouvez même pas cacher vos préjugés inquisiteurs, partisans et insolemment racistes et politiques. Vous savez bien monsieur le juge que votre souci et votre engagement n'est pas pour la vérité et la justice, mais vous êtes animés de la volonté forcenée de punir Biram Dah Abeid et ses partisans pour leur lutte incorruptible contre l''esclavage, le racisme et pour une vraie démocratie et un vrai État de droit en Mauritanie. Donc c'est seulement en présence de nos avocats que vous n'avez pas voulu informer, que nous répondrons à vos questions.
Le juge réplique qu'il n'est pas concerné par la manière dont on nous traite en prison et qu'il s'en fiche pas mal de cette situation même s'il accepte qu'elle est difficile et déplorable. Il ajoute néanmoins qu'il nous met en demeure d'accepter tout de suite l'interrogatoire sinon il va aller en congés et suspendre la procédure dans notre dossier jusqu'à la fin du moi d'octobre 2018 tout en nous gardant en prison. Nous lui avons répliqué que libre à lui de faire l'injustice qui lui sied et que nous, nous maintenons notre position qui consiste à ne parler qu'en la présence de nos avocats.
Alors il a conclu en disant donc restez ici en prison jusqu'à mon retour de congés fin octobre.
Fin de l'entrevue.
Nouakchott le 01/09/2018
Biram Dah Abeid