Mauritanien d'adoption depuis un service national français effectué à l'Ecole nationale d'administration mauritanienne (Février 1965 . Avril 1966), je souhaite dialoguer ce que je continue d'apprendre de la Mauritanie, et - avec mes amis mauritaniens - ce que je sais du legs de leur fondateur moderne : Moktar Ould Daddah, qui me surnomma Ould Kaïge (Mars 1974). L'accompagnant à son retour d'exil (Juillet 2001), j'eus l'honneur de relire ses mémoires. - b.fdef@wanadoo.fr
mardi 31 janvier 2017
dimanche 29 janvier 2017
samedi 28 janvier 2017
vendredi 27 janvier 2017
jeudi 26 janvier 2017
mercredi 25 janvier 2017
mardi 24 janvier 2017
lundi 23 janvier 2017
dimanche 22 janvier 2017
La Sénégambie recadre l'indécente diplomatie mauritanienne... Vlane A.O.S.A.
Le 22/01/2017 à 23:55, Vlane A.O.S.A a écrit :
Woij'a : finalement
c'est une catastrophe diplomatique certainement à cause de mauvais conseillers
ou parce qu'il n'écoute personne : Aziz perd son sang-froid et perd la
partie...
Maintenant que toutes les cartes disponibles sont sur la table, on peut avoir une idée plus claire face à la crise diplomatique désormais déclarée entre la Mauritanie et la Sénégambie à propos du départ royal de Yahya Jammeh.
Jusque-là, nous avons un peu accablé notre président estimant qu'il se mêlait d'une affaire sensible qui ne concerne que la CEDEAO et pour laquelle il n'avait aucun mandat même en tant que secrétaire général de la ligue arabe. Aziz s'en est mêlé car la Mauritanie a des liens diplomatiques étroits avec la Gambie sur certains sujets, ce qui a toujours été mal vu par Dakar qui a dû régulièrement avaler des couleuvres notamment à propos de la Casamance pour ne citer que ce dossier.
http://www.chezvlane.com/2017/01/tout-sexplique-yayah-jammeh-lheritier.html
Nous tenions ces propos avant que le Sénégal et même le nouveau président Gambien ne viennent dire des mots durs pour minimiser l'énergie et le mérite de notre président dans cette affaire.
Aujourd'hui, il faut défendre un peu Aziz puisque notre diplomatie est attaquée mais nous devons le faire de façon objective et nous en tenir aux faits et aux déclarations officielles des uns et des autres.
Maintenant que toutes les cartes disponibles sont sur la table, on peut avoir une idée plus claire face à la crise diplomatique désormais déclarée entre la Mauritanie et la Sénégambie à propos du départ royal de Yahya Jammeh.
Jusque-là, nous avons un peu accablé notre président estimant qu'il se mêlait d'une affaire sensible qui ne concerne que la CEDEAO et pour laquelle il n'avait aucun mandat même en tant que secrétaire général de la ligue arabe. Aziz s'en est mêlé car la Mauritanie a des liens diplomatiques étroits avec la Gambie sur certains sujets, ce qui a toujours été mal vu par Dakar qui a dû régulièrement avaler des couleuvres notamment à propos de la Casamance pour ne citer que ce dossier.
http://www.chezvlane.com/2017/01/tout-sexplique-yayah-jammeh-lheritier.html
Nous tenions ces propos avant que le Sénégal et même le nouveau président Gambien ne viennent dire des mots durs pour minimiser l'énergie et le mérite de notre président dans cette affaire.
Aujourd'hui, il faut défendre un peu Aziz puisque notre diplomatie est attaquée mais nous devons le faire de façon objective et nous en tenir aux faits et aux déclarations officielles des uns et des autres.
C'est Aziz le premier
qui officiellement a manqué de diplomatie en déclarant à Nouakchott, en
présence d'Alpha Condé baissant les yeux, qu'il ne comprend pas ce qui
s'est passé ( à savoir le commencement de l'opération militaire de la CEDEAO )
alors dit-il que Yahya Jammeh lui avait dit clairement qu'il comptait quitter
le pouvoir pacifiquement.
Après coup même si personne ne peut savoir ce que mijotait Aziz, je pense qu'il avait raison mais pour une fois il a sous-estimé l'orgueil du camp d'en face.
http://fr.ami.mr/Depeche-39240.html
Que croyait-il ? Que la CEDEAO clairement engagée à sortir Yahya Jammeh par la force avec l'accord de l'ONU allait rester les bras croisés pour laisser un putschiste multirécidiviste, manipulateur de génie, président d'un pays qui a quitté la CEDEAO et qui est ami du Yahya honni par Dakar de prendre l'affaire en main jusqu'au bout surtout que le Maroc, si proche de Dakar, venait de rentrer bredouille après une mission diplomatique ?
https://ledesk.ma/enoff/gambie-nasser-bourita-retourne-bredouille-de-sa-mission-aupres-de-jammeh/
C'est la première fois qu'on découvre un Aziz naïf mais c'est aussi une habitude qu'il a de déraper quand il parle à chaud sans texte préparé. Sa spontanéité lui crée régulièrement des problèmes, on l'a vu avec l'affaire de la fécondité des hratines ou lorsqu'il a dit que rien ne pouvait l'empêcher de se représenter ( pas même un serment islamique ). Il a donné l'air de vouloir gagner tous les points diplomatiques et humilier les africains : la suite engage cette hypothèse car sitôt le départ de Yahya Jammeh officiel, Aziz a dit que c'est une victoire du camp de la paix contre celui des va-t-en-guerre.
Deuxième manque de diplomatie de la part d'Aziz dans une affaire encore sur le feu engageant la CEDEAO, nos voisins directs.
http://fr.ami.mr/Depeche-39256.html
Après coup même si personne ne peut savoir ce que mijotait Aziz, je pense qu'il avait raison mais pour une fois il a sous-estimé l'orgueil du camp d'en face.
http://fr.ami.mr/Depeche-39240.html
Que croyait-il ? Que la CEDEAO clairement engagée à sortir Yahya Jammeh par la force avec l'accord de l'ONU allait rester les bras croisés pour laisser un putschiste multirécidiviste, manipulateur de génie, président d'un pays qui a quitté la CEDEAO et qui est ami du Yahya honni par Dakar de prendre l'affaire en main jusqu'au bout surtout que le Maroc, si proche de Dakar, venait de rentrer bredouille après une mission diplomatique ?
https://ledesk.ma/enoff/gambie-nasser-bourita-retourne-bredouille-de-sa-mission-aupres-de-jammeh/
C'est la première fois qu'on découvre un Aziz naïf mais c'est aussi une habitude qu'il a de déraper quand il parle à chaud sans texte préparé. Sa spontanéité lui crée régulièrement des problèmes, on l'a vu avec l'affaire de la fécondité des hratines ou lorsqu'il a dit que rien ne pouvait l'empêcher de se représenter ( pas même un serment islamique ). Il a donné l'air de vouloir gagner tous les points diplomatiques et humilier les africains : la suite engage cette hypothèse car sitôt le départ de Yahya Jammeh officiel, Aziz a dit que c'est une victoire du camp de la paix contre celui des va-t-en-guerre.
Deuxième manque de diplomatie de la part d'Aziz dans une affaire encore sur le feu engageant la CEDEAO, nos voisins directs.
http://fr.ami.mr/Depeche-39256.html
La CEDEAO pouvait-elle rester
silencieuse ? A ce jour, rien n'est venu de son président pour mettre de l'huile
sur le feu. Au contraire, De Souza félicite tout le monde même les pays
amis qui ont aidé à cette sortie de crise. Il a parlé de " toutes les
missions présidentielles de médiation ainsi que tous les pays amis de la
CEDEAO..."
http://www.ecowas.int/marcel-de-souza-decerne-un-satisfecit-aux-forces-ouest-africaines-engagees-a-restaurer-la-democratie-en-gambie/?lang=fr
http://www.ecowas.int/marcel-de-souza-decerne-un-satisfecit-aux-forces-ouest-africaines-engagees-a-restaurer-la-democratie-en-gambie/?lang=fr
Soudain voilà qu'on apprend
que certainement agacé par les attaques de Nouakchott à propos de la diplomatie
des va-t-en-guerre, le ministre sénégalais des affaires étrangères déclare contrairement
à ce qu'a annoncé Aziz : que Yahya Jammeh ne bénéficie d'aucune assurance
d’amnistie et qu'aucun accord en ce sens n'a été signé par quiconque. Il dit
même que cette déclaration est un faux concocté par le camp
Jammeh. C'est grave mais c'est techniquement vrai...
http://www.tambacounda.info/2017/01/22/garanties-yaya-jammeh-proches-exil-mankeur-ndiaye-dement-document-na-ete-signe-personne/
Aziz aurait-il pu déclarer que Yahya Jammeh sera épargné lui et les siens s'il n'avait pas eu des assurances de la CEDEAO sachant que le démenti ne tarderait pas ?
C'est là qu'on imagine qu'Aziz a été certainement berné pour une fois par plus fin que lui. Aziz a cru que la parole suffit comme cela arrive en Mauritanie où les tyrans passent et l'armée éponge l'ardoise entre frères d'armes au nom de la paix civile... Il oublie que la CEDEAO c'est devenu autre chose, ils ont une avance au moins sur les apparences démocratiques. Le ministre sénégalais s'étonne d'ailleurs qu'on puisse croire qu'une amnistie s'accorde de la sorte...
Soudain je reçois une avalanche de liens, me disant que ce revirement des sénégalais est peut-être un coup des français, peut-être du Maroc et chacun s'étonne de la raison qui veut couler le mérite d'Aziz.
Plusieurs liens dont deux essentiels :
http://www.tambacounda.info/2017/01/22/garanties-yaya-jammeh-proches-exil-mankeur-ndiaye-dement-document-na-ete-signe-personne/
Aziz aurait-il pu déclarer que Yahya Jammeh sera épargné lui et les siens s'il n'avait pas eu des assurances de la CEDEAO sachant que le démenti ne tarderait pas ?
C'est là qu'on imagine qu'Aziz a été certainement berné pour une fois par plus fin que lui. Aziz a cru que la parole suffit comme cela arrive en Mauritanie où les tyrans passent et l'armée éponge l'ardoise entre frères d'armes au nom de la paix civile... Il oublie que la CEDEAO c'est devenu autre chose, ils ont une avance au moins sur les apparences démocratiques. Le ministre sénégalais s'étonne d'ailleurs qu'on puisse croire qu'une amnistie s'accorde de la sorte...
Soudain je reçois une avalanche de liens, me disant que ce revirement des sénégalais est peut-être un coup des français, peut-être du Maroc et chacun s'étonne de la raison qui veut couler le mérite d'Aziz.
Plusieurs liens dont deux essentiels :
L'un vers le centre
d'information de l'ONU qui confirme les dire d'Aziz mais j'ai moi-même
déjà pris ce centre en flagrant délit de fausse info à propos du passage d'un
rapporteur de l'ONU en Mauritanie.
http://www.chezvlane.com/2016/05/lexplosif-est-ailleurs-apparemment.html
Est-ce juste une revue de presse ?
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=38830&Cr=Gambie&Cr1#.WIUq71XhDX6
L'autre lien sur facebook qui donne des extraits d'une traduction présumée de l'accord et c'est cencé être signé à Banjul sans aucun lien vers l'originale censée être la déclaration de la CEDEAO introuvable sur leur site officiel. Qui de la CEDEAO était à Banjul pour signer au nom de la CEDEAO, Aziz n'ayant aucun mandat pas plus qu'Alpha Condé ? Rien d'officiel...
http://faceabidjan.com/jammeh-obtient-finalement-son-amnistie-totale/
http://www.chezvlane.com/2016/05/lexplosif-est-ailleurs-apparemment.html
Est-ce juste une revue de presse ?
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=38830&Cr=Gambie&Cr1#.WIUq71XhDX6
L'autre lien sur facebook qui donne des extraits d'une traduction présumée de l'accord et c'est cencé être signé à Banjul sans aucun lien vers l'originale censée être la déclaration de la CEDEAO introuvable sur leur site officiel. Qui de la CEDEAO était à Banjul pour signer au nom de la CEDEAO, Aziz n'ayant aucun mandat pas plus qu'Alpha Condé ? Rien d'officiel...
http://faceabidjan.com/jammeh-obtient-finalement-son-amnistie-totale/
Soudain nous arrive un autre
lien, le plus terrible, vers une interview ce dimanche du nouveau
président Gambien, Adama Barrow. C'est en oualof et je parle oualof comme Aziz
et bien des mauritaniens.
https://www.youtube.com/watch?v=ewek4ciZ1p8
Ce que dit le nouveau président Barrow est terrible pour la diplomatie mauritanienne mais il ne fait que réagir après la double sortie du chef de l'état mauritanien contre la CEDEAO et particulièrement ceux qui poussaient les armes à savoir principalement le Sénégal, premier concerné par la situation.
Aziz défendait son ami Jammeh. Barrow sort défendre son ami Macky Sall. C'est de bonne guerre...
Barrow dit clairement que rien n'a été signé assurant à Jammeh l’amnistie. Il dit de toute façon qu'en démocratie seules les recommandations d'une commission de réconciliation nationale peuvent amnistier ou non Jammeh mais avant il faut d'abord faire un état des lieux après 22 ans de ce régime. Il dit que l'accord dont on parle a été proposé par le camp de Yahya, il fait l'objet de discussion mais rien n'a été signé confirmant ainsi la sortie du ministre sénégalais des affaires étrangères.
Quant à Aziz : Barrow est clair même s'il reste diplomate. Il explique en souriant que c'est la peur de l'armée de la CEDEAO qui a poussé Jammeh à comprendre qu'il doit partir car on ne plaisante pas. Quant à Aziz, Barrow diplomate dit que lorsqu'il s'agit de situation malheureuse comme celle-ci, les amis qui veulent aider sont toujours les bienvenus mais il n'a pas dit s'il agissait des amis des deux camps ou du Jammeh seul... Mais il est catégorique, c'est la menace militaire de la CEDEAO qui a poussé Yammeh dehors. Est-ce étonnant ?
Pour le reste, il a parlé de retour de la Sénégambie non comme confédération mais comme union sacrée d'alliés. Il a dit que Macky Sall est le premier à l'avoir appelé quand il a été élu et ils ont longuement discuté et même en poular car il a dit à Macky que sa mère est peule. C'était très émouvant d'entendre ce président d'un pays coupé par le colon parler des liens étroits avec le Sénégal qu'il fallait reconstruire solidement. C'est tout ce qu'on leur souhaite car la Gambie et le Sénégal c'est un peu comme la Mauritanie et la sahara occidental ou comme le Maroc et ce même Sahara ou comme les peuples des deux rives du fleuve Sénégal. On comprend les liens comme on comprend combien on peut mal voir quiconque essaye de les diviser.
Barrow a dit qu'il n'allait pas dissoudre l'assemblée en attendant de nouvelles élections en avril et il a même dit que même s'il a deux épouses, une seule serait la première dame, l'autre aura aussi un rôle à jouer. Ce n'est pas une première a-t-il rappelé.
Conclusion
https://www.youtube.com/watch?v=ewek4ciZ1p8
Ce que dit le nouveau président Barrow est terrible pour la diplomatie mauritanienne mais il ne fait que réagir après la double sortie du chef de l'état mauritanien contre la CEDEAO et particulièrement ceux qui poussaient les armes à savoir principalement le Sénégal, premier concerné par la situation.
Aziz défendait son ami Jammeh. Barrow sort défendre son ami Macky Sall. C'est de bonne guerre...
Barrow dit clairement que rien n'a été signé assurant à Jammeh l’amnistie. Il dit de toute façon qu'en démocratie seules les recommandations d'une commission de réconciliation nationale peuvent amnistier ou non Jammeh mais avant il faut d'abord faire un état des lieux après 22 ans de ce régime. Il dit que l'accord dont on parle a été proposé par le camp de Yahya, il fait l'objet de discussion mais rien n'a été signé confirmant ainsi la sortie du ministre sénégalais des affaires étrangères.
Quant à Aziz : Barrow est clair même s'il reste diplomate. Il explique en souriant que c'est la peur de l'armée de la CEDEAO qui a poussé Jammeh à comprendre qu'il doit partir car on ne plaisante pas. Quant à Aziz, Barrow diplomate dit que lorsqu'il s'agit de situation malheureuse comme celle-ci, les amis qui veulent aider sont toujours les bienvenus mais il n'a pas dit s'il agissait des amis des deux camps ou du Jammeh seul... Mais il est catégorique, c'est la menace militaire de la CEDEAO qui a poussé Yammeh dehors. Est-ce étonnant ?
Pour le reste, il a parlé de retour de la Sénégambie non comme confédération mais comme union sacrée d'alliés. Il a dit que Macky Sall est le premier à l'avoir appelé quand il a été élu et ils ont longuement discuté et même en poular car il a dit à Macky que sa mère est peule. C'était très émouvant d'entendre ce président d'un pays coupé par le colon parler des liens étroits avec le Sénégal qu'il fallait reconstruire solidement. C'est tout ce qu'on leur souhaite car la Gambie et le Sénégal c'est un peu comme la Mauritanie et la sahara occidental ou comme le Maroc et ce même Sahara ou comme les peuples des deux rives du fleuve Sénégal. On comprend les liens comme on comprend combien on peut mal voir quiconque essaye de les diviser.
Barrow a dit qu'il n'allait pas dissoudre l'assemblée en attendant de nouvelles élections en avril et il a même dit que même s'il a deux épouses, une seule serait la première dame, l'autre aura aussi un rôle à jouer. Ce n'est pas une première a-t-il rappelé.
Conclusion
Cette affaire aurait pu bien
finir pour la Mauritanie si Aziz n'avait pas fait deux sorties
diplomatiquement désastreuses à chaud pour attaquer la CEDEAO dans cette sortie
de crise en se lançant assez vulgairement des fleurs certainement méritées
mais pas tant que ça en négligeant l'impact de la menace militaire de la
CEDEAO. Au lieu de ça, il laisse l'impression d'avoir voulu protéger le tyran
Jammeh ennemi juré de Dakar et de la Sénégambie...
Plus grave : Barrow dit qu'on lui apprend que les
caisses de l'état sont vides... Il en saura plus quand il sera sur place. Que
dira-t-on alors de la Mauritanie dont le chef de l'état aura payé de sa
personne en dormant sur place à Banjul pour que le tyran ait le temps
d'emporter tout ce qu'il souhaite lui et ses hommes grâce à l'appui des
avions Mauritaniens ?
La Mauritanie a raté une belle occasion de se rapprocher de la CEDEAO et du nouveau président de la Gambie mais peut-être que le passif était trop lourd à pardonner dans ce dossier. C'est triste mais encore une fois dire qu'Aziz n'est pour rien dans cette sortie de crise pacifique, ce n'est pas sérieux car le Jammeh a bien l'air d'être assez inconscient pour rester jusqu'au bout mais Dieu sait mieux.
C'eût été une bonne occasion pour la Mauritanie et la CEDEAO de se féliciter ensemble de cette sortie de crise. Aziz en a décidé autrement en s'exprimant à tort et à travers pour égailler l'opinion mauritanienne souvent désinformée et toujours excitée contre l'étranger en général et briller dans les médias du monde arabe vu qu'il est à la tête de la ligue arabe qui tourne le dos aux 100.000 enfants qui crèvent de faim dans leur guerre au Yémen.
http://www.unicef.ca/fr/guerre-au-yemen-les-enfants-en-situation-de-crise
Nos relations avec le Sénégal n'avaient pas besoin de ça surtout à l'heure où nous avons en partage des ressources gazières.
Quel gâchis !
A qui la faute ? Diplomatiquement d'abord à Aziz, je crois car vu les liens entre la Mauritanie et la Gambie de Jammeh dans le dossier casamançais, la Mauritanie devait avancer avec des pincettes, aider et même accepter que son rôle soit minimisé dans cette sortie de crise. D'ailleurs personne ne lui avait rien demandé et Aziz a dilapidé l'argent du contribuable mauritanien en rotations intempestives. C'eût été plus grand de rentrer et féliciter tout le monde comme le fit De Souza plutôt que de créer une crise diplomatique ouverte en s'envoyant des fleurs alors qu'Aziz n'a aucun document officiel signé par quiconque pour attester d'un accord d'amnistie que seuls le peuple gambien et ses élus peuvent accorder à Jammeh.
Mais le ministre sénégalais des affaires étrangères n'est pas en reste en matière d'erreur pas parce qu'il a recadré Aziz mais parce qu'il a parlé comme si Barrow était numéro deux dans cette affaire.
Cela dit nous n'acceptons pas qu'on fasse croire qu'Aziz n'a été pour rien dans cette sortie de crise pacifique. Il a sauvé la paix et Jammeh qui s'en est sorti peinard comme un roi, faisant tranquillement ses bagages, emportant tout ce qu'il souhaite, saluant ses amis avant un exil doré... Pour combien de temps ? L'avenir le dira...
La Mauritanie a raté une belle occasion de se rapprocher de la CEDEAO et du nouveau président de la Gambie mais peut-être que le passif était trop lourd à pardonner dans ce dossier. C'est triste mais encore une fois dire qu'Aziz n'est pour rien dans cette sortie de crise pacifique, ce n'est pas sérieux car le Jammeh a bien l'air d'être assez inconscient pour rester jusqu'au bout mais Dieu sait mieux.
C'eût été une bonne occasion pour la Mauritanie et la CEDEAO de se féliciter ensemble de cette sortie de crise. Aziz en a décidé autrement en s'exprimant à tort et à travers pour égailler l'opinion mauritanienne souvent désinformée et toujours excitée contre l'étranger en général et briller dans les médias du monde arabe vu qu'il est à la tête de la ligue arabe qui tourne le dos aux 100.000 enfants qui crèvent de faim dans leur guerre au Yémen.
http://www.unicef.ca/fr/guerre-au-yemen-les-enfants-en-situation-de-crise
Nos relations avec le Sénégal n'avaient pas besoin de ça surtout à l'heure où nous avons en partage des ressources gazières.
Quel gâchis !
A qui la faute ? Diplomatiquement d'abord à Aziz, je crois car vu les liens entre la Mauritanie et la Gambie de Jammeh dans le dossier casamançais, la Mauritanie devait avancer avec des pincettes, aider et même accepter que son rôle soit minimisé dans cette sortie de crise. D'ailleurs personne ne lui avait rien demandé et Aziz a dilapidé l'argent du contribuable mauritanien en rotations intempestives. C'eût été plus grand de rentrer et féliciter tout le monde comme le fit De Souza plutôt que de créer une crise diplomatique ouverte en s'envoyant des fleurs alors qu'Aziz n'a aucun document officiel signé par quiconque pour attester d'un accord d'amnistie que seuls le peuple gambien et ses élus peuvent accorder à Jammeh.
Mais le ministre sénégalais des affaires étrangères n'est pas en reste en matière d'erreur pas parce qu'il a recadré Aziz mais parce qu'il a parlé comme si Barrow était numéro deux dans cette affaire.
Cela dit nous n'acceptons pas qu'on fasse croire qu'Aziz n'a été pour rien dans cette sortie de crise pacifique. Il a sauvé la paix et Jammeh qui s'en est sorti peinard comme un roi, faisant tranquillement ses bagages, emportant tout ce qu'il souhaite, saluant ses amis avant un exil doré... Pour combien de temps ? L'avenir le dira...
Publié il y a 12 hours ago par vlane.a.o.s.a
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. CHEZVLANE
La Sénégambie recadre l'indécente diplomatie mauritanienne...
Woij'a : finalement c'est une catastrophe diplomatique
certainement à cause de mauvais conseillers ou parce qu'il n'écoute personne :
Aziz perd son sang-froid et perd la partie...
Maintenant que toutes les cartes disponibles sont sur la table, on peut avoir une idée plus claire face à la crise diplomatique désormais déclarée entre la Mauritanie et la Sénégambie à propos du départ royal de Yahya Jammeh.
Jusque-là, nous avons un peu accablé notre président estimant qu'il se mêlait d'une affaire sensible qui ne concerne que la CEDEAO et pour laquelle il n'avait aucun mandat même en tant que secrétaire général de la ligue arabe.
Maintenant que toutes les cartes disponibles sont sur la table, on peut avoir une idée plus claire face à la crise diplomatique désormais déclarée entre la Mauritanie et la Sénégambie à propos du départ royal de Yahya Jammeh.
Jusque-là, nous avons un peu accablé notre président estimant qu'il se mêlait d'une affaire sensible qui ne concerne que la CEDEAO et pour laquelle il n'avait aucun mandat même en tant que secrétaire général de la ligue arabe.
Tout s'explique : Yahya Jammeh l'héritier des baassistes mauritaniens...
Les plus jeunes l'ignorent, les plus anciens l'ont oublié...
A part la culture tyrannique, quels sont les liens qui unissent le despote
Jammeh et la Mauritanie ? Aziz lui a rendu visite en 2011 et le Jammeh est venu
en Mauritanie un an plus tard.
Voilà ce qui n'a pas été dit à propos des larmes de la députée...
Nous avons tous lu plusieurs articles écrits par d'éminents
journalistes, repris sur les réseaux sociaux, annonçant que la députée a été
promue ministre à cause de ses larmes pour la Palestine. A part Idoumou
Ould Beybi, aucun des journalistes et des activistes francophones qui ont
repris en choeur cette affaire n'a dit la vérité pleine et entière sur le
sujet.
Sexualité islamique : drôle de Zina signé par le premier ministre...
Voilà un exemple parfait de l'incompétence et de la légèreté
avec lesquelles les services censés être compétents traitent des sujets aussi
graves que la violence basée sur le genre. C'est encore plus grave quand le
texte est censé être islamique mais cela montre aussi une certaine idée de la
sexualité telle qu'elle semble être vécue dans le monde arabo-musulman : tout
semble permis sexuellement, tout sauf la pénétration par voie vaginale.
L'affaire Istiqlal : nous avons humilié le Maroc gratuitement...
Maintenant que la poussière est retombée, on peut dire les
choses comme elles sont… Comment une déclaration d’un secrétaire général
d’un parti qui n’est pas au gouvernement Marocain a pu secouer la Mauritanie
jusqu’à obliger le Makhzen marocain à déployer toute l’artillerie diplomatique
pour s’excuser d’un crime que le Maroc n’a pas commis ?
Seuls certains enfants mauritaniens ignorent que le légendaire parti Istiqlal a toujours estimé que la Mauritanie faisait partie du grand Maroc.
Seuls certains enfants mauritaniens ignorent que le légendaire parti Istiqlal a toujours estimé que la Mauritanie faisait partie du grand Maroc.
Sécurité en Mauritanie : l'ambassadeur américain s'éloigne des positions françaises...
En matière de sécurité comme pour le reste,
curieusement l’ambassadeur américain Larry André tient un discours
différent des rapports du département d’état. Alors que le département
d’état confirme les dires de Birame quant à la nature du régime mauritanien en
matière de droits de l’homme, son excellence lui se présente en bons termes
avec tout le monde même les dignitaires du régime qu’il reçoit avec plaisir à
l’ambassade.
Caché dans la version payante : Aziz laisse entendre que la Mauritanie est à majorité blanche...
Il faut croire qu’aucun activiste hartani ni
négro-mauritanien n’est abonné au canard Le Monde sinon depuis longtemps la
polémique aurait éclaté ! Depuis le 9 décembre Le Monde a publié en
version « abonné » l’interview de Mohamed Ould Abdel Aziz. Personne
jusque-là n’a relevé deux énormités : l’une à propos de la couleur de peau
majoritaire en Mauritanie et l’autre à propos de l’opération militaire dirigée par
les français : Barkhane.
Une mauvaise idée : l'exil de Ould Mkheitir en France...
Les mauritaniens amis de la France n’ont pas besoin d’un
pareil boulet alors que les relations franco-mauritaniennes sont au plus
bas. Pourquoi envoyer l’activiste arabisant en France et non en Espagne,
en Allemagne ou n’importe où en Europe pour soulager l’image de la France
malmenée en Mauritanie par une sinistre propagande ? Le mieux pour
Ould Mkheitir ce seraient les USA qui sont les premiers soutiens des activistes
radicaux.
A propos du Mawlid : entre Sidi Yahya qui m'a ému et ce savant saoudien qui m'a convaincu...
Chacun sait combien je ne suis pas un ami de wahhabisme chez
nous, chacun sait combien plus d’une fois j’ai critiqué l’orientation de
l’armée spirituelle des Saoud qui aboutit à l’obscurantisme que l’on sait en
Arabie Saoudite. Aussi, chacun doit être curieux de savoir ce qui a pu me
convaincre à propos du Mawlid et rien de plus.
La Mauritanie a désormais sa journée de haine contre la France...
Il paraît que rien ne va plus entre le régime Azizien et la
France. Il paraît car c’est la presse qui le dit. Laquelle ? Celle d’opposition
chez les francophones et les arabisants dont les arguments sont repris par
d’autres de la région jusqu’en France dans certains canards qui se font l’écho
de tout ce qui peut nuire à Aziz.
Chargement en cours
samedi 21 janvier 2017
vendredi 20 janvier 2017
jeudi 19 janvier 2017
mercredi 18 janvier 2017
mardi 17 janvier 2017
la question du Sahel - proposé à une revue
Frontière ou
trait d’union ?
L’Europe n’a pas de frontière à
l’est ni au sud-est : la Russie et la Turquie sont d’elle et d’Asie à la
fois. Elle n’en a pas vers le nord, de la Méditerranée à l’Océan glacial
arctique, il y a des peuples, des terres qui sont elle. Mais elle en a une au
sud, l’Afrique consistante, personnelle, tellement diverse, précise en chacun
de ces peuples mais évanescente dès qu’il s’agit de limiter et
d’organiser : le Maghreb est une île entre l’Europe et le Sahel. Au Sahel,
la latitude humaine commence vraiment qui commande les relations entre le nord
et le sud, entre le blanc et le noir, entre le moderne et le traditionnel,
entre la culture et les pâturages, la sécheresse et la pluie.
Autrefois, l’espace inconnaissable et sans
communication avec l’extérieur, pas de voies terrestres que la poursuite des
pluies à dos de chameau, pas de voies maritimes qu’un riv age plus désertique que le cœur du Sahara.
Et pourtant l’amour et la terre des hommes. Ils ont fasciné particulièrement
notre pays la France, qui n’a pas été loin d’en faire son supplément d’âme, et
– à sa propre surprise – son considérable gisement de ces ressources
énergétiques dont elle est elle-même peu pourvue sur son territoire de
naissance. Foucauld, Vieuxchange, Saint-Exupéry, Psichari, Laperrine… nos morts
au désert, Leclerc, nos essais atomiques, le pétrole, les civilisations d’un
tout autre climat, des empires plus mouvants, ambitieux et précaires dont le
nôtre, qu’en Europe.
Le Sahel et ses guerres, aux motifs
apparemment si différents des incursions de l’Armée de libération nationale en
Afrique occidentale française quand le Maroc secoue le joug de notre
protectorat, aux harcèlements du Front Polisario, peuple et Etat sans capitale
ni territoire reconnus, mais tout autantle choc des expansions à l’est de la
décisive latitude : Fachoda, la France et l’Angleterre, et à l’ouest plus
petitement la France et l’Espagne. De véritables pénétrations qu’à pied et
religieusement, René Caillé comme Foucauld, le don des langues, la passion
exploratrice.
Après la conquête arabo-musulmane
tardive et une confirmation de l’organisation économique et commerciale qui a
peu changé en un millénaire pour ce qui concerne la majeure partie des
populations au moins celles qui sont sédentaires, la France est le mouvement de
l’Histoire qui a le plus marqué. Elle a d’entrée démontré, ce qui vaut encore
aujourd’hui, que ces immensités peuvent être tenues stratégiquement et
administrativement avec très peu de moyens humains et que les osmoses entre
nouveaux venus, guerriers, occupants et les populations natives sont décisives
et peu descriptibles. Qu’on arrive du sud comme Coppolani ou du nord comme
Lamy. L’organisation française a été hésitante : deux pôles sédentaires
marqués par les fleuves Sénégal et Niger au sud, le Tell maghrébin au nord, ne
produisaient pas de modèle transposable pour l’entre-deux. Les territoires,
d’abord colonies, puis d’outre-mer, furent vécus par nous et par nos
administrés comme des projets d’Etat mais leur organisation intérieure n’a pu
réussir le passage de structures
politiques traditionnelles, de chefferies tribales ou villageoises aux règles
écrites et aux libertés censément publiques. Le parti unique fut la manière la
plus proche des populations et de leurs habitudes délibératives consensuelles, mais il ne
devint pas l’outil et la norme pérennes d’une naissance collective aux schémas
importés de l’Etat de droit. Partout, de l’Atlantique au Nil, les armées
locales se sont employées chez elles, détruisant ce qui restait imprégné du
legs de la métropole. Elles ne se sont jamais opposées les unes aux autres pour
défendre ou étendre des frontières morcelant le Sahel en fragments nord-sud.
D’une certaine manière, les militaires se sont trouvés une raison d’être. Car
les conflits leur échappent. En chaque pays, c’est la contestation et la
succession des dictatures à la seule exception – jusqu’à présent – du Sénégal,
il est vrai tellement imprégné de nous par ses « quatre vieilles »
depuis Louis XIV. Et plus constitutif et dangereux, c’est l’antagonisme entre
le nord et le sud, perceptible dans chacun des Etats sahéliens. Opposition
ethnique et culturelle recouvrant des intérêts économiques et correspondant à
la survivance tenace d’un type de société hiérarchisé et esclavagiste.
Le front sahélien n’est pas d’abord
celui d’une frontière ou d’un limes dont dépendent la sécurité européenne et la
stabilité des populations. Il est – d’une manière assez analogue au dilemme
européen des diversités et des situations nationales à sublimer par des
institutions communes sans précédent ni modèle – celui de multiples
coexistences. Au lieu que ce soit les Etats qui en prennent et gardent
l’initiative, les sociétés et l’effort de beaucoup vers la démocratie peuvent
inventer la nouvelle organisation du Sahara et des Afriques occidentale et
centrale. L’organisation des Etats riverains du Sahara, vivotant depuis 1968,
les ambitions algériennes et libyennes n’ont pas davantage réussi que notre
commandement des confins au nord-ouest des années 1930 à 1950 ou notre projet
d’Organisation commune des régions sahariennes en 1959-1960.
Alors ? maintenant que sont avérées
ou latentes ces guerres sarahouies ou des espaces malien, nigérien,
tchadien ? que coexistent deux revendications belligènes, l’une venue
d’ailleurs : l’Etat islamique, l’autre antérieure à tous les peuplements
actuels, celle des Peuls rappelant au sud la persistance berbère au nord,
revendication de la conquête, revendication de la survie et de la
reconnaissance.
A l’extrême fin de la période française,
dite coloniale quoique nous n’ayons jamais peuplé le Sahel au contraire des
immligratuins européennes au Maghreb et en Afrique australe, la synthèse et la
solution – je le crois encore aujourd’hui, d’expérience vécue in situ et de recherches en rencontres
et en archives depuis cinquante-deux ans – ont été énoncées, puis pratiquées
par une personnalité d’exception. D’abord réceptive et intensément réfléchie
sur son pays et sur l’ensemble du monde à son époque. Une belle image, utilisée un jour devant moi par un vieux sage de chez
nous, résume la Mauritanie bi-ethnique : « La Mauritanie, avec ses
Noirs et avec ses Blancs, est comme l’œil. Celui-ci ne va bien et ne peut donc
jouer pleinement son rôle que quand ses deux parties, la Noire et la Blanche
qui ne peuvent être séparées, sont en bonne santé… » [1].
Moktar Ould Daddah, dès la formation du
premier gouvernement national de son pays, selon notre Loi-cadre de 1956 [2], énonce
cette vérité culturelle, ethnique et géo-stratégique. Son pays, la Mauritanie,
reprenant quoique d’application territoriale différente l’ancienne dénomination
romaine d’une partie de l’Afrique méditerranéenne, n’a d’identité et de
viabilité que par la mixité. La paix intérieure dépend d’une coexistence et d’une
intimité que renforcent l’Islam et les échanges commerciaux, la structure
sociale, même critiquable dans sa composante résiduelle qu’est le servage. La
démocratie-même, abolissant toute pratique des habituels clivages et comptages
raciaux, dépend de cette communion nationale. C’est d’ailleurs un fait que
coincident au Sahel les régimes militaires et les conflits ethniques, tandis
que les ententes pluri-ethniques appellent à la démocratie et fondent l’Etat de
droit.
L’enjeu sahélien n’est donc pas principalement
la sécurité, l’étanchéité ou la porosité de la frontière méridionale de
l’Europe. Il est d’abord la question nationale de chacun des Etats – nouveaux
au regard des millénaires d’une des civilisations africaines – et selon la
solution de celle-ci, jusqu’à présent si malaisée d’ouest en est : les
dramatiques pogroms et expulsions de populations entre Sénégal et Mauritanie en
Avril-Mai 1989 ou l’interminable guerre du Darfour, il représente en fait une
des solidarités humaines les plus nécessaires à notre époque : celle des Etats
pétroliers du Proche-Orient avec un continent convoité par d’autres,
l’expansion chinoise principalement, après avoir été le point focal du heurt
des impérialismes européens au XIXème siècle. Il est enfin celui d’une relation
stable entre des sociétés, des économies, des régimes politiques pour lesquels
l’Europe demeure une référence. A charge pour celle-ci de n’être pas ou plus un
élément prédateur ou immoral.
L’ordre international à notre époque –
pour être fécond et équilibrant – doit se fonder en éthique.
Ces réflexions personnelles doivent tout
à l’exoérience politique et morale du fondateur de l’Etat sans doute le plus
authentique du Sahel en consistance et en démographie. Ce n’est pas un hasard
si la conquête almoravide et la rénovation de l’Espagne musulmane partit des
environs de Nouakchott, capitale réputée artificielle de la République
Islamique de Mauritanie.
Longtemps
considérée comme un vaste désert formant une barrière infranchissable entre
l’Afrique Septentrionale et l’Afrique Occidentale, la Mauritanie constitue au
contraire, dans un monde moderne où les distances et les obbstacles ne
résistent pas aux progrès techniques, un pont, un trait d’union reliant le
monde Méditerranéen à l’Afrique Noire. [3]
L’Unité
africaine est notre préoccupation essentielle ; car, comme je l’ai souvent
expliqué, notre position géographique fait de nous un TRAIT d’UNION naturel,
entre l’Afrique Noire et l’Afrique Blanche. La Mauritanie est liée aux pays
arabes par les liens ethniques et par un patrimoine culturel précieux. A
l’Afrique Noire aussi, outre les liens ethniques solides, elle se rattache par
sa géographie et, depuis toujours, par son économie. Le Peuple mauritanien se
trouve, par ce double fait, dans l’impossibilité de renier l’une ou l’autre de
ses deux origines, ou de s’en couper totalement. Il est fier de symboliser,
dans l’harmonie des éléments qui le composent, l’Afrique unie dans sa
diversité. D’où un exemple de cette Unité qui est le but de tous. [4]
Aussitôt
après l’indépendance de l’Algérie, la République Islamique
de Mauritanie qui, par solidarité avec le peuple frère algérien, en lutte pour
sa libération nationale, avait refusé d’adhérer à l’Organisation Commune des
Régions Sahariennes mise sur pied par la France, lance l’idée de création d’une
nouvelle organisation régionale regroupant les Etats riverains du Sahara. Idée
que je formule en déclarant, le 7 octobre 1962 à l’agence U.P.I. “...
Maintenant que l’Algérie est indépendante, il y a lieu de prévoir une coopération
particulière dont les formes sont à définir entre les Etats riverains du Sahara
...”. Toujours la même volonté d’oeuvrer pour tout ce qui peut faciliter la
coopération et développer la solidarité entre les deux parties de l’Afrique et,
partant, entre l’Afrique Noire et le monde arabe.
Alors que les dirigeants maliens et
nigériens réagissent favorablement à l’idée mauritanienne, ceux d’Algérie, avec
lesquels nous n’avons pas encore de contacts fréquents et personnalisés, sont a
priori très réticents, sinon hostiles. En effet, ils ne veulent pas d’une
organisation qui peut, tant soit peu, rappeler l’O.C.R.S. créée par la France
pendant la guerre de libération nationale algérienne. Avec le temps, Maliens,
Nigériens et Mauritaniens finissent par convaincre les Algériens que la
nouvelle organisation à fonder n’aura rien à voir avec l’ancienne. Et qu’elle
peut être fort utile et constituer le chaînon manquant pour faire du Sahara,
non plus une barrière difficilement franchissable, mais plutôt un pont entre le
nord et le sud de cette contrée, grâce aux moyens modernes de communication.
D’autant plus que cette contrée est habitée par des nationaux des différents
pays riverains, nomades et sédentaires
des oasis. Ces nationaux font face aux mêmes problèmes d’une vie
particulièrement dure que leurs gouvernements respectifs doivent résoudre. D’où
l’utilité pratique d’une la concertation des politiques sahariennes des uns et
des autres et de la confrontation des expériences respectives des uns et des
autres dans ce domaine. Ce qui peut contribuer à la consolidation de la
coopération inter-régionale, cette dernière favorisant l’unité africaine et
encourageant la solidarité afro-arabe. [5]
Bertrand
Fessard de Foucault,
Ould Kaïge pour les Mauritaniens,
selon le surnom que lui a donné en 1974,
leur président-fondateur, Moktar Ould Daddah
mardi 17 janvier
2017
[1] - Moktar Ould Daddah, la Mauritanie contre
vents et marées (éd. Karthala . Octobre 2003 . 664 pages . disponible
en arabe et en français) p. 152
[2] - dite loi Defferre – du
23 Juin 1956, elle organise la transition qui s’accélèrera avec le général de
Gaulle et le referendum du 28 Septembre 1958, vers l’autonomie interne, puis
l’indépendance’autonomie
[3] -
Moktar Ould Daddah, accueillant à Atar, le ministre de la France d’Outre-Mer,
le 6 Mars 1958
[4] - Moktar Ould Daddah, lors
de la conférence fondatrice, le 14 Mai 1963, à Addis-Abeba, de l’Organisation
de l’Unité Africaine
[5] - Moktar Ould Daddah, op.
cit. pp. 446 et 447 – conclusion du chapitre XV . Nous et l’unité africaine