Ely Ould Mohamed Vall en écho au nouveau discours de Dakar


http://cridem.org/C_Info.php?article=663913

 

30-11-2014 07:45 - Exclusif: Déclaration de Ely Ould Mohamed Vall



Exclusif: Déclaration de Ely Ould Mohamed VallRapide Info - Ely Ould Mohamed Vall : "Nous nous réjouissons de la position de la France ré-affirmée avec vigueur à l'occasion du Sommet de la francophonie de Dakar qui ne laisse aucune possibilité, ni morale ni légale ni politique, aux Chefs d'État africains de passer outre les exigences des Constitutions de leurs pays respectifs.

En effet celles-ci prévoient toutes l'alternance politique au bout de deux mandats et l'obligation de leur respect constitue une avancée démocratique majeure à l'échelle du continent.

Mais la France, soutenue par les chefs d'état africains démocrates, doit se montrer encore plus exigeante vis à vis de ceux qui se prévalent de son soutien alors qu'ils sont illégitimes et rejetés par leur peuple et leur pays."


Ely Ould Mohamed Vall

Mauritanie - (Nouakchott), 29/11/2014


François Hollande, président de la République française, à l’occasion de l'ouverture du XVème Sommet de la Francophonie à Dakar


Monsieur le Président, cher Macky SALL,

Je veux vous féliciter pour l’organisation de ce Sommet et pour la qualité de l’accueil que vous nous avez réservé, ici, dans ce centre remarquable Abdou DIOUF, qui est un symbole de l’Afrique en développement.

Mesdames, Messieurs, les chefs d’Etats et de Gouvernements,

Monsieur le Secrétaire Général de l’organisation de la Francophonie, mon cher Abdou DIOUF,

Mesdames, Messieurs,

Nous formons une communauté exceptionnelle nous les francophones. 57 Etats membres, 20 observateurs, près de 280 millions de locuteurs. Une communauté dont nous ne mesurons pas toujours et la force et l’attractivité. Une communauté qui porte des ambitions, des ambitions politiques, économiques, planétaires. Une communauté qui résout aussi des crises, qui fait en sorte que les valeurs que nous portons puissent être défendues, dans l’espace francophone et au-delà.
Enfin, une organisation qui fait de la diversité culturelle, de la pluralité linguistique une oeuvre au service du monde entier.

Avec la famille francophone, ici, à Dakar, nous voulons dire au Président Abdou DIOUF non seulement notre amitié et notre reconnaissance, mais nous pouvons lui dire, grâce à lui ce qu’est un homme d’Etat. Un homme ou une femme d’Etat sert d’abord son pays, c’est son devoir. Mais un homme, une femme d’Etat, sert aussi des valeurs universelles et est capable à un moment de s’élever au-delà même de sa condition nationale pour devenir un acteur de la vie internationale et c’est ce que vous avez fait, cher Abdou DIOUF.

Vous avez été un exemple d’abord, d’accepter que l’alternance puisse exister dans votre pays. Laisser la place lorsque les électeurs l’ont décidé, mais prendre votre place dans l’organisation de la francophonie. Vous avez de la sagesse, elle vous est reconnue, elle n’a rien à voir avec l’âge. Vous avez de l’expérience, cela n’a rien à voir avec le nombre d’années passées à la tête d’un mandat. Vous avez de la culture et il ne suffit pas de parler français pour avoir de la culture. Et, vous avez fait beaucoup pour la cause qui est la nôtre, la langue française. Beaucoup pour la démocratie, beaucoup pour la paix et c’est pourquoi ce centre international à Dakar porte votre nom, votre nom qui partout dans le monde, au-delà de l’espace francophone fait raisonner la démocratie et la paix. Merci.
Albert CAMUS disait qu’il n’avait qu’une seule patrie, la langue française. Et pour nous tous ici, le français est notre pays natal, il est la matière avec laquelle nous composons nos souvenirs, nous retrouvons nos émotions, nous évoquons nos rencontres. Mais la langue française c’est aussi un trait d’union, un trait d’union entre des peuples, entre des continents.

Notre langue, elle s’exprime partout, partout dans le monde. Et l’amour de la langue française parfois vient de celles et de ceux qui voudraient parler le français et qui n’y parviennent pas. C’est un amour irraisonné, parce que pour beaucoup de peuples, parler français c’est parler la langue de la liberté. SENGHOR disait que cette langue, que cette langue française c’était la langue de la lutte, de l’émancipation, qu’elle avait tantôt la « douceur des alizés », tantôt la « fulgurance de la foudre ». Et c’est en français que les peuples se sont décolonisés, en français qu’ils ont accédé à l’indépendance et à la liberté et qu’ils ont gardé le plus souvent le souvenir de cette langue-là. Non pas comme d’un héritage, mais au contraire comme d’une exigence pour le monde entier.

Défendre le français, c’est protéger la diversité culturelle. Défendre le français, c’est faire en sorte que ce patrimoine-là ne soit jamais entamé. Défendre le français, c’est considérer que la culture est un bien public universel. La conception selon laquelle les biens culturels puissent être considérés comme des marchandises comme les autres, n’a pas sa place dans des négociations commerciales entre des continents ou entre des pays. Jamais nous n’accepterons que la culture puisse être objet de négociation.

Défendre le français, c’est promouvoir le pluralisme linguistique. Car mal nommer les choses, c’est ajouter encore du désordre au monde. La francophonie doit être le fer de lance de cette lutte, notamment dans les organisations internationales. Si nous demandons que le français soit parlé, ce n’est pas pour simplement défendre un privilège, mais parce qu’en parlant français dans les organisations internationales, nous permettons qu’il y ait là le pluralisme, la multiplicité et même la défense de toutes les langues, parce que nous, nous défendons toutes les langues, les langues nationales, les langues locales à travers le français.

Le français n’est pas en bataille contre d’autres langues. Le français n’a peur d’aucune langue, peut-être par prétention, peut-être parce que nous savons que notre langue quand elle est parlé, ce n’est pas par commodité, par facilité, mais par adhésion.

Nous avons aussi la volonté de défendre le français pour favoriser les échanges. Et c’est pourquoi notre francophonie doit accueillir plus d’étudiants, permettre plus de circulation, plus de mobilité pour les jeunes, pour les entrepreneurs, pour les chercheurs. La France doit d’abord montrer l’exemple et c’est ce qu’elle a commencé de faire à travers la délivrance des visas de circulation et l’accueil de nombreux étudiants étrangers.

Défendre le français, c’est également faire le choix de l’avenir. Il y aura en 2050, c’est ce que les démographes nous annoncent, 750 millions de locuteurs en français. La jeunesse du monde sera pour une grande partie francophone, elle sera africaine cette jeunesse. A nous, à nous tous ici rassemblés, de permettre à ces jeunes, non pas simplement de parler français, mais d’être éduqués en français, d’être accompagnés en d’être formés en français. De pouvoir trouver des emplois pour pouvoir accéder aux technologies, pour pouvoir bénéficier de la meilleure capacité à réussir leur vie.
Défendre le français, c’est aussi affirmer des valeurs. Et la première d’entre elle, c’est la démocratie. Certains pays, au sein même de notre organisation ont traversé des crises politiques graves et ce fut l’honneur du Secrétaire Général et de l’ensemble des membres de notre organisation de réussir à surmonter ces crises grâce à des médiations. Et aujourd’hui, je suis particulièrement heureux que le Président de Madagascar soit parmi nous, parce que Madagascar a été longtemps écarté, justement parce que les conditions de la démocratie et du pluralisme n’étaient pas réunies.
La francophonie, elle est soucieuse des règles de la démocratie, de la liberté du vote, du respect des ordres constitutionnels et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples, à des élections libres. C’est ce qui vient de s’accomplir en Tunisie. C’est une belle illustration, que ce soit dans un pays francophone, qu’il y ait eu la réussite d’un Printemps Arabe.

Cet accomplissement, cette transition doivent également servir de leçon. Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie.

Il y a quelques semaines, le peuple burkinabè a fait une belle démonstration. A lui aussi de maitriser ce processus, de faire en sorte que les règles puissent être posées et encore une fois respectées, que la réconciliation vienne et que l’on évite tout règlement de compte inutile.Mais aussi ce qu’a fait le peuple burkinabè, doit faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir à la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel. Parce que ce sont les peuples qui décident. Ce sont les élections qui permettent de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas.

Notre solidarité dans l’espace francophone doit, hélas, également se situer sur le terrain sécuritaire. Nous devons nous unir, nous l’avons fait d’ailleurs, contre la barbarie, contre les risques présentés par le fondamentalisme et notamment au Sahel et au-delà de nous, en Afrique et pas seulement en Afrique, quand nous regardons la situation au Moyen-Orient. Au Mali, le Président KEÏTA l’a rappelé. Nous avons montré que nous pouvions vaincre, vaincre le terrorisme, vaincre le fondamentalisme, vaincre la barbarie qui s’en prend d’abord toujours aux femmes, puis ensuite fait régner son ordre qui est en fait le plus grand des désordres.

Nous avons montré que nous pouvions lutter pour que la réconciliation vienne après la guerre. Nous avons aussi montré que la France pouvait être au service de la sécurité de l’Afrique. La France et ses soldats, a pris sa part dans la libération du Nord du Mali. Des sacrifices ont été consentis. Dix militaires sont morts et je veux saluer leur mémoire. Des militaires tchadiens aussi sont morts, des militaires maliens, bref, il y a eu de lourds sacrifices. Mais comme je l’avais dit à Bamako, la France a aussi en intervenant au Mali, avec les Africains, payé sa dette, la dette que nous avions contractée à l’égard des tirailleurs sénégalais qui étaient venus lors de la Première guerre puis, dans d’autres conditions, lors de la Seconde guerre mondiale, pour libérer la France.

Nous n’avons pas fini avec le terrorisme. Au Nigéria, un attentat a fait plus de 120 morts, à la sortie d’une mosquée, je dis bien, à la sortie d’une mosquée. Voilà ce qu’est capable de faire une secte comme Boko Haram. Voilà pourquoi nous devons encore, ensemble lutter, lutter toujours contre le terrorisme. Secte qui avait enlevé des jeunes filles qui n’ont pas été, malgré tous les efforts de médiation, retrouvées.

La francophonie c’est un espace de solidarité, nous l’avons montré aussi en Centrafrique, quand il y avait des risques d’affrontement entre des catégories religieuses, entre des communautés. Là encore, l’Afrique a pris le relais et maintenant c’est l’ONU. C’est une grande satisfaction de voir que nous pouvons réussir aussi en Centrafrique et ailleurs. A permettre à l’ONU, à l’UA, de jouer tout leur rôle.

La solidarité, c’est également celle que nous devons montrer face à des fléaux sanitaires. Je reviens de Guinée, où je m’étais rendu à l’invitation du Président Alpha CONDE. Je voulais venir dans ce pays, ce pays frappé avec la Sierra Leone, avec le Libéria. Je voulais venir pour dire aux Guinéens : nous sommes là, nous n’avons pas peur d’être là. Nous sommes à vos côtés et nous venons apporter avec l’ensemble des francophones le soutien indispensable. Nous avons créé des centres de traitement. A Conakry, la maladie commence seulement à être vaincue. Nous allons créer d’autres centres de traitement en Guinée forestière. Je veux saluer les soignants, les soignants africains, les soignants européens, les soignants qui viennent du monde entier, les soignants français qui prennent des risques. Et c’est pourquoi, nous allons créer un centre dédié aux soignants pour qu’ils puissent être traités sur place lorsqu’ils sont contaminés.

Je veux aussi confirmer que nous allons former les soignants pour qu’ils puissent être les plus utiles possible, informer la population pour qu’elle puisse prendre les mesures de précaution indispensables. Et ce qu’a dit le Président du Mali est très important. La vigilance. La vigilance oui, mais pas l’enfermement, pas la discrimination. Les pays touchés par Ebola doivent vivre, doivent commercer, doivent pourvoir assurer l’accueil des investisseurs et permettre le développement.

J’ai rencontré hier une jeune femme à Conakry, qui venait d’être guérie d’Ebola, car on guérit d’Ebola. Et elle avait un message simple et je veux être son porte-parole. La vie est plus forte, la vie peut gagner contre l’épidémie. Elle-même voulait être aux côtés des malades aujourd’hui, alors qu’elle est sortie d’Ebola, pour leur dire : Ayez espoir. Et bien oui, ayons espoir, faisons en sorte que l’espoir soit possible. Son courage, c’est un exemple pour nous tous. Parce qu’il y a une vie aussi après Ebola et qu’il conviendra de mettre en place toutes les structures sanitaires, toutes les vigilances indispensables, tous les vaccins pour qu’il n’y ait plus d’Ebola en Afrique, pour qu’il n’y ait plus d’Ebola nulle part au monde. Et c’est là que nous devons aussi réfléchir aux liens entre les maladies et les changements climatiques. C’est aussi à cause de la déforestation que la maladie a pu trouver les capacités pour se développer. Lutter contre le changement climatique, j’y reviendrai, c’est parfois lutter aussi contre les maladies.

La francophonie, c’est un programme, ce n’est pas simplement une organisation. Ce programme doit être celui de l’éducation, de la formation des jeunes et notamment des jeunes filles puisque c’est aujourd’hui la priorité que se donne notre organisation.

Les femmes sont les leviers du développement, elles doivent donc pleinement accéder au processus productif, à l’emploi. Les femmes, elles ne doivent plus être soumises à des pratiques qui sont contraires à leur dignité et j’allais dire aussi, à la nôtre. Les mariages forcés, les retraits de l’école, les mutilations sexuelles. Tout cela n’a pas sa place dans l’espace francophone, ni nulle part ailleurs dans le monde.

L’Afrique, c’est un continent d’avenir, chacun en convient. Mais elle n’attend pas uniquement de l’aide. L’Afrique, elle attend des investissements, elle attend des entrepreneurs, elle attend aussi de la technologie. L’Afrique, elle a plein de talents en son sein, elle a plein de jeunes qui ne demandent qu’à participer à la mondialisation. L’Afrique, c’est le grand enjeu de la croissance, non pas simplement pour le continent lui-même, mais pour le monde entier.

Tous les francophones, ici, doivent être pleinement engagés dans la mutation de ce continent, c’est une chance pour nous tous. La France y prend encore sa part. Mais la France ne demande aucun privilège en Afrique. Elle ne demande qu’à être mise en concurrence chaque fois qu’il est possible, lorsque ses entreprises sont disponibles pour accéder à un certain nombre de marchés.
Et je dis aux entreprises françaises : venez en Afrique, vous y êtes, mais soyez les meilleures pour servir les intérêts de l’Afrique et les intérêts de ceux qui travaillent pour l’Afrique.

La France considère que la francophonie peut avoir une « nouvelle frontière », la frontière économique. Que nous pouvons ensemble partager la culture, faire venir davantage de créateurs partout dans l’espace francophone, qu’il s’agisse de cinéma, de théâtre, de tous les arts, de toute la création partout dans l’espace francophone. Nouvelles frontières aussi pour le tourisme, pour le numérique, pour la santé, pour la recherche et même pour la finance. Il n’y a aucune raison que nous ne soyons pas aussi dans l’espace francophone, capables de développer de nouveaux instruments financiers au service du développement.

Le développement, j’y reviens. Le développement, pour les francophones doit être un développement durable qui préserve la planète.

En décembre 2015, Paris va accueillir la Conférence sur le climat. Le monde a rendez-vous avec lui-même. Et ce n’est pas toujours un rendez-vous facile à honorer. Parce qu’il met en cause la responsabilité de notre génération. Nous devons trouver à Paris, l’année prochaine, un accord global pour lutter contre le réchauffement climatique et pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cet accord global doit être contraignant, pays par pays, en tenant compte des niveaux de développement.
Pour permettre à des pays fragiles, à des pays émergents de pouvoir eux-mêmes assurer la transition énergétique, il a été décidé, et j’en remercie le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, de créer un fonds, le « Fonds Vert ». Et moi, je jugerai les Etats à la mesure de la contribution qu’ils feront à ce Fonds Vert. J’ai commencé par prendre la décision que la France allait attribuer un milliard de dollars au Fonds Vert. L’Allemagne en a fait tout autant. Les Etats-Unis, la Chine, le Japon, d’autres pays se sont engagés et à l’heure actuelle, le Fonds est doté de 10 milliards de dollars, mais nous devons aller encore plus loin. Je lance un appel, ici, à tous les chefs de Gouvernement, tous les chefs d’Etat et notamment les plus riches d’entre eux. Au titre de leur pays, je veux qu’ils puissent eux aussi contribuer au développement de ce Fonds Vert.

L’aventure humaine nous a été rappelée, elle a commencé ici en Afrique, il y a plus de sept millions d’années.

Avec TOUMAÏ qui est un symbole, c’est « l’espoir de vie » en langue gorane, a commencé à briller une lumière, celle de l’humanité. Et puis il y a eu ce long développement, cette longue marche, ce long chemin que l’humanité a emprunté, jusqu’à aujourd’hui.

Nous n’avons pas le droit, par indifférence, par aveuglement, par égoïsme, de laisser éteindre cette lumière. Les francophones, toujours eux, ont une responsabilité. Pourquoi nous ? Parce que nous sommes dépositaires d’une langue qui nous a appris tout le sens d’un mot, un beau mot de la langue française du dictionnaire qui s’appelle « transmission ». Parce que nous sommes des héritiers, des héritiers d’une tradition qui est celle de la culture et de l’humanisme. Parce que nous avons une conscience, nous qui portons une langue qui est celle des droits, des droits de l’être humain et donc de l’humanité.

Nous sommes plus conscients que d’autres de la fragilité de la planète et des risques pour l’unité du monde que serait le réchauffement climatique en termes de catastrophes, de crises et de guerres. 

Parce que nous avons choisi la jeunesse comme première priorité et c’est notre devoir de faire en sorte que les générations suivantes puissent vivre mieux que nous dans un espace que nous aurons pu protéger.

La francophonie doit ouvrir, écrire même une plate-forme pour la lutte contre le réchauffement climatique. Ici à Dakar, nous rassembler, chefs d’Etats, chefs de Gouvernements, ministres de la francophonie. Nous devons commencer la mobilisation vers la Conférence de Paris. Nous avons un an pour convaincre le monde entier, un an pour vaincre le scepticisme, le fatalisme, la résignation. La francophonie doit toujours être en avance sur le reste du monde. D’abord parce que nous l’avons en héritage de ce monde, parce que nous avons l’ambition, nous les francophones, plus que d’autres, nous avons l’ambition de changer le monde en français. Changeons le monde ensemble. Merci

vendredi 28 novembre 2014

d'un ami - ayant reçu mes voeux


Merci beaucoup pour ces vœux tellement émouvants et, chaque mot le dit, sincères.

La Mauritanie que vous avez connue est, rassurez-vous, la vraie. Celle gesticule aujourd'hui profitant de la primauté du médiatique sur l'effectif est un leurre. Qui trompe certains, il est vrai. Mais la vraie Mauritanie triomphera. Cette certitude m'a inspiré, il y a déjà quelques années, les paroles qui suivent :
 
Le pays éternel

Même si le ciel demain
Est infesté d’oiseaux de proie
Et si les rêves tombent comme des libellules au feu

Même si chaque jour qui passe
Enfume de souffrances nos espérances
Et si le rire des enfants est plein d’innocence volée

Même si le corps tendre des oasiennes nubiles
Est outragé à tout moment
Et leurs promesses d’amour usurpées

Même si les nuits ténébreuses se prennent pour des aubes
Et si les rendez-vous avec la joie manqués
Peuplent le cimetière du temps

Même si les amarres sont jetées sitôt les ancres levées
Et si les arrivées triomphales ne sont que débarquements
Faux à faux ports et campements d’illusion

Même si les vautours charognards dérobent la douceur des moineaux
Et si le sang des martyrs pue d’être resté sans vengeance 
- Honte à qui peut laisser ses morts sans sépulture !- ­­­

Ce pays restera debout
Eternel par les espoirs illimités de ses enfants
Et verdira infiniment ivre de l’élixir de leur sang

Femmes ! Ne versez larmes ni soupirs de tristesse
Le pays éternel triomphera
Le ciel allumé de mille étoiles le jure.

Chantez femmes, chantez !
Le pays éternel vaincra !

                                                      I . M . L .

voeux d'un compatriote d'adoption - depuis Février 1965




Chers compatriotes d'adoption, depuis votre accueil ou celui de vos parents à ma première venue chez vous Février 1965 - Centre de formation administrative à Nouakchott, devenant en Novembre 1965, l'E.N.A. - je vous souhaite un avenir mérité par votre passé si ancien, si glorieux, si continu d'où que vous soyez originaires et de quelque culture ancestrale vous soyez issu, un avenir mérité par votre cohésion nationale, malgré tous les paris des étrangers à votre naissance et malgré les sanglantes années de braise et autres pogroms, malgré des régimes prétendant vous faire méconnaître autant l'Histoire exemplaire de votre fondation dans les vingt premières années de l'autonomie interne puis de l'indépendance de votre jeune Etat que la démocratie dont vous avez la capacité et la nostalgie.

C'est cette densité et votre résistance à tout ce qui aurait dissout bien d'autres Etats-nations dans le monde que j'admire et qui me paraît promettre une issue heureuse à ces décennies autoritaires et incontrôlées.

Mais, selon ce que je reçois, entends et selon qui je rencontre avant de séjourner de nouveau chez vous, je sens des souffrances nouvelles. Il y avait eu une certaine honte chez beaucoup de mes amis il y a dix ans à avoir toléré que votre pays soit traité comme il l'était par quelques-uns de chez vous. Maintenant, c'est une véritable douleur avec ce ravivement des pétitions et peurs racistes ou antiracistes, antiesclavagistes ou esclavagistes, avec ces mises en cause de l'Islam, avec ces pétitions encore aujourd'hui à Rosso contre une unité nationale que certains décrient et dont d'autres abusent.

Je ne peux vraiment vous aider autant que je le voudrais - en simple reconnaissance pour votre accueil antan et pour l'amicale et si constante confiance que m'accorda votre cher et vénéré Moktar Ould Daddah, un des rares saints en politique que j'ai jamais eu l'honneur de connaître Je prie pour vous et essaie de contribuer à votre mémoire nationale et à votre fierté - par ce que j'écris ou par ce que je vous fais connaître en documents diplomatiques de votre ancienne métropole : Le Calame.

Tenez bon. Critère de tout et stratégie pour tous : la démocratie. C'est-à- dire confiance en vous-mêmes comme nation et confiance les uns dans les autres.

vendredi 21 novembre 2014

détentions arbitraires



Mauritanie : Poursuite de la détention arbitraire visant plusieurs membres de l’IRA-Mauritanie





Mauritanie : Poursuite de la détention arbitraire visant plusieurs membres de l’IRA-Mauritanie
L’Observatoire dénonce l’arrestation et le harcèlement judiciaire visant M. Biram Ould Dah et neuf autres membres et sympathisants de l’IRA.

MRT 002 / 1114 / OBS 088
Détention arbitraire / Harcèlement judiciaire
Mauritanie

20 novembre 2014

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Mauritanie.

Description de la situation :

L’Observatoire a été informé par des sources fiables de la poursuite de la détention arbitraire visant M. Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA), M. Brahim Bilal Ramdhane, vice-président de l’IRA-Mauritanie, M. Khattri Rahel, président du Comité de la paix de l’IRA-Mauritanie, M. Cheikh Vall, militant antiabolitionniste, M. Abidine Matalla, membre du bureau exécutif de l’IRA-Mauritanie, MM. Samba Diagana et M. Hassane Mahmoud, membres du Comité de la paix de l’IRA-Mauritanie, et Mohamed Yacoub, membre de l’IRA-Mauritanie. L’Observatoire a également été informé du harcèlement judiciaire visant M. Djiby Sow, président de l’ONG « Kawtal », et M. Dah Boushab, président de la section d’Arafat de l’IRA-Mauritanie. Le 7 novembre 2014, ces dix défenseurs ont lancé une caravane sillonnant le pays afin de dénoncer « l’esclavage foncier », un système qui contraint les membres de la communauté Haratine à devenir des travailleurs agricoles sur leurs terres ancestrales. M. Biram Ould Dah Ould Abeid a été arrêté le 11 novembre 2014, alors qu’il venait de rejoindre la caravane à l’entrée de la ville de Rosso. Les neuf autres organisateurs ont également été arrêtés ce jour-là.

Selon les informations reçues, le 14 novembre 2014, M. Biram Ould Dah Ould Abeid ainsi que MM. Brahim Bilal Ramdhane, Khattri Rahel, Cheikh Vall, Abidine Matalla, Samba Diagana, Hassane Mahmoud, et Mohamed Yacoub ont comparu devant le procureur de Rosso puis devant le juge d’instruction, qui les a inculpés d’« attroupement et rébellion », d’« incitation à la révolte » et de « refus d’exécuter les ordres des autorités administratives » [1]. Ces derniers ont été transférés à la prison de Rosso, tandis que MM. Djiby Sow et Dah Boushab ont été placés sous contrôle judiciaire.

L’Observatoire dénonce l’arrestation et le harcèlement judiciaire visant M. Biram Ould Dah et les neuf autres membres et sympathisants de l’IRA, et appelle les autorités à la libération immédiate et inconditionnelle des huit personnes détenues, en ce que leur détention ne semble viser qu’à sanctionner leurs activités de défense des droits de l’Homme. L’Observatoire appelle par ailleurs les autorités mauritaniennes à mettre un terme au harcèlement judiciaire contre tous les défenseurs susmentionnés.
Actions requises :

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités mauritaniennes en leur demandant de :
i. Garantir en toute circonstance l’intégrité physique et psychologique de MM. Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Bilal Ramdhane, Khattri Rahel, Cheikh Vall, Abidine Matalla, Samba Diagana, Hassane Mahmoud, Mohamed Yacoub, Djiby Sow et Dah Boushab, ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits humains en Mauritanie ;

ii. Libérer immédiatement et inconditionnellement MM. Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Bilal Ramdhane, Khattri Rahel, Cheikh Vall, Abidine Matalla, Samba Diagana, Hassane Mahmoud, et Mohamed Yacoub car leur détention ne semble viser qu’à sanctionner leurs activités de défense des droits de l’Homme ;

iii. Prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer à M. Biram Ould Dah Ould Abeid ainsi qu’aux neuf autres membres et sympathisants de l’IRA le respect de leur droit à une justice indépendante et impartiale , notamment en garantissant leur droit à un accès immédiat et inconditionnel à leurs avocats et représentants légaux ;

iv. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid et des neuf autres membres et sympathisants de l’IRA ;
v. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement :

- son article 1 qui stipule que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveau national et international » ;

- son article 9.1 qui énonce que « dans l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris le droit de promouvoir et protéger les droits de l’homme visés dans la présente Déclaration, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de disposer d’un recours effectif et de bénéficier d’une protection en cas de violation de ces droits » ;

- et son article 12.3 qui prévoit que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, d’être efficacement protégé par la législation nationale quand il réagit par des moyens pacifiques contre des activités et actes, y compris ceux résultant d’omissions, imputables à l’État et ayant entraîné des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que contre des actes de violence perpétrés par des groupes ou individus qui entravent l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales. » ;
vi. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Mauritanie.
Addresses :
• S.E M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie, Ministère du Secrétariat Général à la Présidence, B.P.184- Nouakchott, Tél : 00 222 525 70 29/ 4525 20 10 ; Fax : 00 222 525 85 52

• M. Mohamed Ould Mohamed Raré, Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation de la République Islamique de Mauritanie : BP 195 - Nouakchott – Mauritanie - Téléphone : + 222 525 15 84 ; fax : + 222 529 09 89 mail : mmelhadi@interieur.gov.mr ; leminesidi@yahoo.fr
• Sidi Ould Zeïne, Ministre de la Justice de la République Islamique de Mauritanie, B.P.350- Nouakchott, Tél : 00222 5258204/7002, Fax : 00 222 525 70 02

• M. Cheikh Tourad Ould Abdel Malick, Directeur des droits de l’Homme, Commission nationale des droits de l’Homme, Email : ctmohamed2000@yahoo.fr

• S.E. Ambassadeur Mme Salka mint Yamar, Mission permanente de la Mauritanie auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Rue de l’Ancien-Port 14, 1201 Genève, Suisse. Fax : +41 22 906 18 41. Email : mission.mauritania@ties.itu.int

• Ambassade de la Mauritanie à Bruxelles, Avenue de la Colombie 6, 1000 Bruxelles, Belgique. Fax : +32 2 672 20 51, info@amb-mauritania.be
Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de Mauritanie dans vos pays respectifs



le nouvel ambassadeur de France et les FLAM - Biladi repris par Cridem


 

Cridem.org

21-11-2014 17:16 - FLAM : Un Soutien de taille

 FLAM : Un Soutien de taille RMI Biladi - Joël Meyer est le nouvel ambassadeur de France en Mauritanie. C’est la première fois qu’il est nommé à un poste d’ambassadeur. Avant Nouakchott, il était consul de son pays à Milan et avait travaillé dans plusieurs chancelleries en Afrique.

Le coup d’envoi officiel de sa mission diplomatique chez nous a été donné il y a environ deux semaines lorsqu’il a présenté ses lettres de créance au président de la République. Ce n’est qu’après l’accomplissement de cette formalité diplomatique qu’il a commencé à faire des contacts dans le pays.

Pour l’inauguration de sa mission diplomatique en Mauritanie, il a choisi d’aller rencontrer le président de l’Union pour la République (UPR), le parti-état sensé gouverner le pays.

Normal, si même au sein de l’opposition radicale, on accusait l’ex ambassadeur de France d’être trop lié au pouvoir du président Aziz qu’il ne cessait de défendre à tous ses interlocuteurs. On ne sait pas si le nouvel ambassadeur français allait, lui aussi, lui emboiter le pas ou même aller plus loin que lui en payant directement, par exemple, une carte d’adhésion à l’UPR

Mais ce n’est pas la visite du diplomate français à l’UPR qui a retenu l’attention des observateurs et autres curieux dans notre pays. C’est plutôt celle qu’il a effectué aux Forces progressistes du changement, la nouvelle version des Flam, qui continue de susciter les commentaires.

On se demande à quel titre et pourquoi s’était-il rendu chez une formation politique qui n’a même pas encore reçu son récépissé de reconnaissance… N’a-t-il pas outrepassé sa mission pour s’ingérer dans nos affaires internes ?

La seule explication qui vaille est que son pays, La France, apporte son soutien à ce nouveau parti que certains, particulièrement dans les milieux maures, n’hésitent pas de dire qu’il est franchement raciste.

N’est-ce pas un soutien de taille, susceptible de fléchir les positions les hostiles en Mauritanie. Surtout par les temps qui courent où l’ancienne puissance coloniale intervient directement au Mali et en Centrafrique et suit de près l’évolution des choses dans son pré carré africain?



Commentaires (1)

·         Ksaleh 21/11/2014 21:46 X

Cet ambassadeur ne réfléchit en mauritanien sectaire, il a bien fait de vouloir rencontrer tout le monde ! Aziz a bien mener une compétition avec Biram sans que le parti de ce dernier ne soit reconnu et pour l'arrêter quelques mois plus tard sous des accusations falacieuses en démocratie. Samba Thiam est bien un leadeur qui mérite une attention particulière.

vers la révolte populaire ? Ely Ould Mohamed Vall à RFI - repris par Tawary et Cridem


cridem.org

21-11-2014 15:51 - "Le pouvoir en place finira par une révolte populaire..." selon Ely Mohamed Fall

Tawary - " Ce qui s'est passé tout dernièrement en Mauritanie, ne s'agit pas d'une élection présidentielle mais une comédie et le taux de participation était entre 20 à 25%", a précisé, l'ex-Chef d'Etat mauritanien, Ely Ould Mohamed Fall, au cours d'un entretien réalisé sur Rfi, jeudi à 22 h37.

A ce sujet, l'ancien président du CMJD, qui avait assuré la transition de 2005 à 2007, s'est exclamé en disant: "Comment peut-on parler d'une élection alors que le pays vit un blocage politique et qu'une grande de l'opposition n'a pas participé au jeu politique"?

Parlant du dialogue politique, Ould Mohamed Fall, a affirmé que l'opposition a toujours été favorable pour le dialogue, mais elle n'a pas trouvé avec qui "dialoguer".

Il a accusé le président mauritanien actuel, Mohamed Ould Abdel Aziz d'être derrière tous les blocages politiques que connait le pays depuis plus de sept ans. Ely Ould Mohamed Fall a ensuite dit que le pouvoir en place est passible lui aussi à l'une des solutions suivantes soit une révolte populaire, un soulèvement des masses, un accident (...) , un coup d'Etat ou un vide politique.

"Celui qui dirige le pays actuellement est responsable des attaques terroristes qui ont eu lieu en Mauritanie et même dans la capitale, Nouakchott", a-t-il souligné.

Pour ce qui des peines de mort retenues contre deux djihadistes qui sont accusés d'avoir assassiné des européens en Mauritanie, Ey a indiqué qu'il s'agit d'une parodie et que la peine de mort n'a jamais été calculée.

A propos d'un changement qui s'est produit au Burkina, il a salué le courage du peuple burkinabé et la décision de l'ex-président, Blaise Compaoré, même s'il a décidé de quitter le pouvoir un peu plus tard, ce qui a permis d'éviter un bain de sang sur le sol de son pays.

Commentaires (7)

·         yaaour 21/11/2014 18:08 X

prèpare ta retraite que actionner l' éventail le pays , tout va bien

·         nemahaidara 21/11/2014 17:06 X

Un ancien président s'il veut "être respecté",fait comme les anciens présidents :la réserve ... Le respect on se doit les uns et les autres , il sera de mise tant qu'il y'aura vie....

·         PERCAL 21/11/2014 16:42 X

Monsieur le président,tu dois faire profil bas. tu sais bien si la mauritanie était un pays qui se respecte,ta place c'est la prison.

·         emancipation 21/11/2014 16:39 X

Apparement Mr Nemahaidara, vous etes trop pessimistes pour la Mauritanie si vous ne proposez d'alternative a Aziz que Biram, Thiam et Jemil. Si pour moi le dernier est plus ou moins clean, les deux premiers sont loin d'etre la cure a moins que l'on veuille mettre le pays a feu et a flammes. La Mauritanie est pour tous, un Negro-Mauritanien comme Kane Hamidou Baba est le bievenu un Haratin comme Messaoud ou Boidjel est aussi le bienvenu, mais jetter le pays dans la gueule des separatistes et diviseurs c'est trop. Detrompez vous, les diviseurs, vous allez dechanter tres bientot, le peuple n'est pas dupe,la Mauritanie ne veut pas de marionnettes a sa tete, on veut quelqu'un qui peut et veut faire quelque chose.

·         le cavalier du désert 21/11/2014 16:15 X

Non à la violence!!!Nous sommes connus par la paix fondé sur l'Islam et la cohésion sociale et nous voulons continuer à vivre en paix. Mr le président Ely Ould Mohamed Vall, nous saluons votre courage et votre sincérité lors de la transition. Mais, évitez d'aller à la violence. Régler vos différends à table et non par le peuple mauritanien. Quant aux commentateurs, je leur demande de respecter les personnes surtout les grandes.Ely fut président et si vous voulez lui parler demander à le rencontrer, c'est une personne simple et courtois.Croyez-moi.Evitez les critiques et les dénigrements. Je vous respecte bien.

·         nemahaidara 21/11/2014 16:03 X

Bla , Bla ,Bla . Au pouvoir tu as fais pire que ce monsieur. Pendant deux décennies directeur de sûreté de TAYA. Témoin et/ou acteur de tous les crimes commis ... Ce n'est pas parce que tu es un ami du conseil représentatif des institutions juives de France ,que ton dossier va être vierge. Le salut du peuple n'est ni avec AZIZ ni toi (qu'on a vu à l'oeuvre..) Laissez la place aux véritables patriotes :Biram ou OUld Mansour,Samba Thiam etc...

·         mdmdlemine 21/11/2014 15:58 X

le problème est que si "REVOLTE" y en aura, elle balayera tout devant elle, depuis le début de l'ère militaire, à la fin des années 70 où les passifs politiques et socioéconomiques ont impliqués la majorité des gens qui étaient ou sont encore au sérail. Même les gens qui sont actuellement à l'opposition, ne sont pas à l'abri d'être emportés par le présumé déluge dont parle le Président Ely. En deux mots, la Mauritanie peut se protéger contre le cyclone, si à gauche et à droite, tous sont disposés pour le lancement d'un dialogue franc qui se fixe comme premiers objectifs, cicatriser les plaies béantes avec des remèdes efficaces permettant de résorber le passif multiforme

Mauritanie, le feu qui couve



correspondances de divers amis
questions ou opinions testées par BFF
mises en perspective in fine



Dimanche 19 Octobre 2014

Il n'y a plus d'échéance que l'imprévisible. Et de cet imprévisible, je suis très inquiet.

Plusieurs de mes amis et correspondants m'entretiennent
sur le calme trompeur qui règne actuellement en Mauritanie où MOAA, alors que beaucoup de rumeurs courent sur son état de santé et que lui-même et sa famille pillent ouvertement le pays, mène une chasse sans précédent aux diplomates 'indélicats' ( quatre limogés et rappelés en quatre jours) et opère des changements déterminants au niveau des forces armées et de sécurité (cabinet militaire de la présidence, direction de la sûreté, contre-espionnage, notamment).
Et la relation avec El Ghazouani a manifestement changé : des nominations importantes et des évictions, sans qu'il soit consulté : la création d’États majors opérationnels théoriquement sous ses ordres mais en réalité commandés par d'autres officiers (dont des généraux ) directement liés à MOAA, le maintien du Basep hors de la tutelle de l’État-major général des armées, le limogeage du ministre de la défense (qui était un de ses hommes) sans le consulter, contrairement à une tradition établie depuis 1978, le limogeage d'une ministre qu'il avait cooptée et qui est sa parente, etc.

Les interrogations sur l'absence de MoAA sont plus anecdotiques mais aussi variées qu'en Octobre 2012 ...
sans qu'on sache où il avait passé les sept jours qui ont suivi la fin de la fameuse visite de travail qu’il a effectuée en France ces jours-ci ! Deux hypothèses ont alors circulé à Nouakchott pour expliquer cette disparition du général :
(1) Un médecin américain lui aurait conseillé de voir rapidement son médecin à Paris, lequel aurait décidé d'une intervention chirurgicale,
(2) Il aurait fait une escapade en Ecosse ou à Singapore avec son fils Ahmedou, pour planquer une partie de la fortune faramineuse qu'il a amassée ces six dernières années et qu'il gardait en liquide au Palais.


Le 19 Octobre  0:36

Vous avez bien une idée complète de ce qui se suppute; on peut y ajouter qu'arrivé à 20 heures de retour de Paris il est allé le lendemain à 06 heures du matin à Banjul pour, disent les gens, planquer une partie de son magot dans des cantines, les banques même en Suisse n'étant plus très sécurisantes. Il aurait fait le même voyage il y aurait un an ou deux, pour la même chose. Dans tous les cas, le ras- le- bol est général et massif, l'horizon est bouché, le tunnel n'a pas de bout !
Et pourtant, et pourtant certains veulent sentir une fin de règne. Rêves et fantasmes diraient d'autres! Voilà, où on en est aujourd'hui !


Le 19 Octobre 2014   11 :00

Je vous le dis, très inquiet, l'hibernation volontaire ou impuissante du FNDU depuis le lendemain des "élections présidentielles" a rendue visible, y compris aux yeux de ceux qui le soutenaient,  l'incurie de ce pouvoir et sa dangerosité. La rue, aujourd'hui, est calme mais d'apparence seulement. En réalité, elle bruit sourdement des  vols de deniers publics par la famille du général, de l'absence de l'état lors de l'absence de celui-ci, des rivalités entre hommes d'affaires proches de lui et militaires sucrés par ses soins, de son état de santé (grave, selon certains). Sans compter l'insécurité qui règne à Nouakchott, la vie chère (les prix augmentent chaque jour !), la sécheresse qui frappe déjà une grande partie du territoire, la crainte de l'infiltration de terroristes et la psychose de l'Ebola.
Ici, il y a à craindre que ce calme soit suivi d'une tempête.

Le 20 Octobre 2014  10:20

Depuis qu'il a usurpé le pouvoir en août 2008, le général MOAA a entamé un processus d'extinction du corps de la police nationale qui s'est traduit jusqu'à présent notamment par (1) l'arrêt total des recrutements dans ce corps et (2) la répartition de ses missions sécuritaires entre une sorte de milice qu'il a créée et appelée "groupement de la sécurité routière", l'agence de l'Etat civil que dirige son cousin Mrabih, la gendarmerie nationale et un réseau de renseignement de type familial. On pense à Nouakchott que le putschiste soupçonne ce corps d'être resté fidèle à son cousin Ely Ould Mohamed Vall
Les conséquences de cette décision insensée sont rapidement apparues sur le désordre inqualifiable qui règne dans la circulation routière, la mauvaise tenue du fichier des populations et naturellement, le montée en flèche de la criminalité dans tout le pays; et d'abord à Nouakchott où les populations sont désormais amenées à s'organiser en milices de quartiers pour se protéger contre les vols et autres menaces sur leur vie et leurs biens. On imagine facilement les risques de dérapages d'une telle situation.
Exemple : depuis hier, des habitants d'un des plus grands quartiers de la capitale (Arafat) sont en sit in devant le commissariat de police pour protester contre l'arrestation de certains des leurs qui avaient arrêté, eux-mêmes, un cambrioleur et l'avaient remis à la police. Celle-ci, après avoir interrogé le suspect, a sans doute trouvé des raisons d'arrêter ses dénonciateurs.
Vous imaginez les implications d'une telle situation? !


Le 29 Octobre 2014 09 :34

Pour vous donner une idée des risques que court notre pays avec un gouvernant réduit à faire les poubelles pour prouver qu'il "se porte bien" et qu'il "travaille", un gouvernement complètement absent parce que composé pour l'être et un service public entièrement réduit au service des proches du chef de l'état.
Si le contrat de la société française Pizzorno a été dénoncé par la nouvelle maire de Nouakchott, c'est pour en partager le pactole affecté à ce contrat entre des sociétés fictives appartenant à des proches du général putschiste et, pour des miettes, à des protégés d'autres officiers. Tout simplement !

Le 12 Novembre 2014 10:44

S'agissant de Biram, le pouvoir justifie son arrestation par la "non autorisation" de la marche qu'il organisait. Lui, se préparait à traverser le fleuve vers le Sénégal ; il avait même, semble-t-il, déjà fait ses formalités au niveau du bac de Rosso. Quelques jours avant la fameuse marche qui a sillonné plusieurs localités de la vallée sans que le pouvoir lève le petit doigt, la presse locale s'était fait l'écho d'un communiqué où son organisation prétend qu'il a fait l'objet de menaces de mort et que des organisations de droits de l'homme lui avaient conseillé, avec insistance, de quitter le pays avec sa famille.
Son arrestation pour le motif invoqué est d'autant plus suspecte que le monsieur parle, agit, voyage et récolte des fonds depuis des années au nom d'une association non reconnue et qui tombe sous le coup de la loi organisant l'activité associative, sans que les autorités réagissent. Même ses déclarations où la diffamation et les attaques personnelles fusent à volonté n'ont jamais ému le pouvoir. Il a même été autorisé à candidater pour la magistrature suprême alors qu'il avait un casier judiciaire !
Après son arrestation, un groupe de ses partisans s'est attaqué directement au marché de la Capitale et non aux symboles de l'état et du pouvoir. Ils ont été, très vite, dispersés par les forces de l'ordre qui en ont arrêté un "leader" (Saad Ould Louleid) membre fondateur du parti de MOAA en 2009. Une source policière a déclaré à Saharamedias que les autorités étaient informées du "plan de perturbation de l'ordre ourdi par IRA".
Tout cela mérite enquête pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une grande manip. Surtout que MOAA aurait déclaré à des proches qu'il fallait trouver quelque chose pour "occuper les gens".
Un jour avant son arrestation, Biram tenait un discours modéré, très conciliant même. L'escalade est-elle donc voulue par le pouvoir?

Le 16 Novembre 2014 10:32
A ce lien, nouvelle intitulée "Après le président du parti au pouvoir, l'ambassadeur de France rencontre le président des FLAM" et ce commentaire : "Le nouvel ambassadeur de France, Monsieur Joel Meyer a effectué une visite de courtoisie au président de l'organisation FLAM non reconnue.
Cette visite a suscité la curiosité sur les réseaux sociaux, surtout que l'ambassadeur de France n'a déjà visité que le parti au pouvoir parmi les partis reconnus."
Pour ma part, je note qu'effectivement, Mr Meyer, par cette démarche risque de (1) consacrer la bipolarisation ethno-raciale des enjeux politiques en Mauritanie et (2) d'insinuer que la France considère l'UPR comme porte-parole des bidhans d'une part et les FLAM comme celui des kwars de l'autre.
Dans les deux cas, c'est peu connaître la réalité du terrain en Mauritanie : (1) les divergences entre bidhans et kwars ne sont vraiment déterminantes que pour l'infime minorité de nationalistes étroits maures et négro-mauritaniens qui vivent de cet extrémisme et (2) l'upr et le régime qui lui a donné naissance ne représentent pas les bidhans où se recrute une majorité d'opposants au pouvoir actuel et (3) les FLAM ne sont pas représentatives de "toutes les populations de la vallée" au point d'être érigées en porte-parole de celles-ci.
Que pensez-vous, vous, de cette démarche ?

Le 16 Novembre 2014 22:04

"Kwars" c'est l'appellation locale pour désigner les pulaar, les soninkés et les ouolofs mauritaniens et les négro-africains de façon générale. Le mot n'a rien de péjoratif. Je l'ai préféré à "négro-mauritaniens" parce que les "kwars" ne sont pas tous "nègres" d'origine tout comme les "bidhans" ne sont pas tous "blancs" de race. La carte ethno-raciale et culturelle de notre pays est très complexe et ne se réduit pas aux catégorisations manichéistes "blancs-noirs", "arabes-africains" ou "maîtres-esclaves". Tant que la diplomatie occidentale n'aura pas compris cela, elle sera toujours amenée à se fourvoyer et à porter préjudice à notre pays par certaines de ses politiques.

Le 17 novembre 2014 23:05, Bertrand Fessard de Foucault <b.fdef@wanadoo.fr> a écrit
Est-il fait état depuis vingt-quatre heures de ce jeune Normand, converti à 18 ans par des lectures internet, "sans gourou" ni réseau (selon ses dires sur une chaine de télévision française, cet été - passée alors inaperçue - contact twitter) et aujourd'hui à ses 22 ans participant, selon la dernière vidéo du "daesh" au massacre d'une vingtaine de soldats syriens et d'un jeune humanitaire américain. Il aurait séjourné à deux reprises, pour un total de huit mois, en Mauritanie et étudié dans une école salafiste.


Le 18 Novembre 2014 15:17

On parle beaucoup de ce garçon dont les services français on confirmé qu'il a séjourné deux fois en Mauritanie (en 2012 et 2013), avant de rejoindre les camps de Daesh.
A propos de MOAA et de ses prouesses anti-terroristes, j'ai toujours pensé qu'il ne s'agissait que de galéjades et que le terrorisme trouve en son pouvoir une couveuse. Et je vous l'ai toujours dit.
Je crains sérieusement que si notre pays est épargné par les attaques terroristes depuis quelques années, cela ne soit que le prix de concessions qui leur sont faites.
S'agissant des écoles salafistes, il en existe ici. Pas forcément pour former des terroristes, il est vrai. Des salafistes étrangers aussi. En nombre impressionnant. Certains ont même intégré les mosquées où ils officient comme imams et comme muezzins. Tous ne sont pas forcément des "terroristes" mais certains d'entre eux peuvent bien l'être, de toute évidence. La preuve, ce Maxime Hauchard.
Il y a une certitude qui compte pour bien appréhender ce problème : MOAA a complètement démantelé la police nationale qui, jadis, était très efficace dans l'art d'infiltrer les organisations secrètes, de ficher leurs membres et d'avorter leurs plans. Le résultat est qu'il ne faut pas exclure que des cellules terroristes dormantes se soient constituées ici à l'insu du pouvoir. D'où l'existence possible d'autres Maxime Hauchard.


Le 18 Novembre 2014 16:44

Sous le titre "Ould Abdel Aziz s'est-il présenté aux présidentielles sous un faux nom?", Taqadoumy (http://taqadoumy.com/?p=3710) publie un facsimilé du message rac par lequel est publiée la promotion au grade de général de MOAA, sous le nom de "Mohamed Alioune Ould Abdel Aziz", matricule 76935. Aux présidentielles et sur la liste électorale, il porte le nom de "Mohamed Abdel Aziz Eleya".
Cette non conformité de nom s'ajoute à la falsification du lieu de naissance de l'homme, en réalité Saint Louis du Sénégal et dans ses pièces actuelles Akjoujt !
Cela ne fait-il pas trop de "mensonges" dans l'état civil de l'homme?


Dans des frontières qui n’ont jamais été mouvantes au sud, sauf une discussion au milieu des années 1970 sur une bande semi-insulaire à l’embouchure du fleuve Sénégal, et qui ont été stabilisées à l’est (avec le Mali) par le traité de Kayes et par la doctrine adoptée par l’Organisation de l’Unité africaine, à sa fondation, la même année 1963 lui interdisant de revendiquer l’Azawad (nord malien), et enfin par la renonciation unilatérale en 1979 à la partie du Sahara espagnol qui lui était attribuée par le traité de Madrid,

la Mauritanie, administrée par la France de 1903 à 1957, n’a été potentiellement douteuse que pour les tiers en raison de ses diversités ethniques et de son manque de ressources propres. Les richesses minières d’abord, substantiellement doublées par les richesses halieutiques en ont fait un pays viable économiquement. Ce sont les régimes autoritaires qui depuis 1978 ont, chacun, peiné à maintenir l’unité spirituelle et permis, par laxisme et/ou par tactiques politiciennes, l’émergence de groupuscules ethniques. Sans doute, la période fondatrice – liée à l’habileté, à l’intégrité et au nationalisme patient mais structuré du président Moktar Ould Daddah (1957-1978) – avait vu s’exprimer le mal-être de certaines élites issues des minorités originaires de la vallée du Fleuve, tant lors du premier congrès du Parti du Peuple en 1961 qu’à propos de l’arabisation dans l’enseignement primaire et secondaire en 1966. Elle avait également vu naître en 1978 le premier mouvement d’émancipation des affranchis et des groupes serviles (El Hor).

La dictature du colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla    a vu les premières manifestations anti-esclavagistes qu’une abolition nominale du statut de servage mal accompagnée par une réforme foncière sur la vallée du Fleuve a seulement suspendues en raison, notamment, de l’hostilité de l’aristocratie locale. C’est alors que se sont constituées au Sénégal, en 1983, les FLAM (Forces de Libération Africaines de la Mauritanie). La dictature du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya a radicalisé les tensions raciales et induit une psychose de coup militaire à connotation ethnique. Les « années de braise » ont correspondu aussi bien à une persécution des élites civiles originaires de la vallée du Fleuve : c’est alors qu’a circulé en 1986 le manifeste du négro-mauritanien opprimé consacrant l’apparition du vocable négro-africain appliqué à une partie de la population et motivant la répression d’une soi-disant tentative de coup d’Etat par une partie des officiers natifs de la Vallée, puis une épuration ethnique sanglante de l’armée. La garde prétorienne – le Basep – date de cette époque. La seconde période de dictature militaire, ouverte en 2008 par l’usurpation du pouvoir par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a ouvert un second front, sans que disparaisse le premier : la revendication anti-esclavagiste incarnée par Boubakar Ould Messaoud et plus spectaculairement Biram Dah Ould Abeid.  Pour beaucoup l’activisme de ce dernier a été suscité par le pouvoir en place afin de diminuer Messaoud Ould Boulkheir, l’initiateur historique de la revendication anti-esclavagiste et le président de l’Assemblée nationale quand fut votée la loi criminalisant les pratiques esclavagistes.

L’ensemble de ces deux foyers de tension menaçant ethniquement et socialement, était en cours de résorption consensuelle pendant la présidence, si vite interrompue (2007-2008), du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, en même temps que le passif humanitaire issu des « années de braise ».

Le débat est aujourd’hui de plus en plus complexe. Si les FLAM n’ont jamais été reconnues en tant que parti politique à l’intérieur du pays, en revanche la courte période démocratique leur a donné droit de cité en même temps qu’elle a intégré les islamistes dans la vie nationale en donnant la légalité au parti Tawassoul. Mais depuis 2008, le pouvoir en place se pose en défenseur d’une seule ethnie si composite qu’elle soit, et de pratiques sociales, même illégales. La contestation anti-esclavagiste mettant en cause le rite malékite et certaines interprétations de l’Islam apportent même au putschiste le beau rôle de défendre la religion de la quasi-unanimité des Mauritaniens

La cause raciale et la cause sociale tendent à se confondre, mais elles sont indépendantes de l’opposition politique et ne soutiennent pas la pétition démocratique. Au lieu d’un débat démocratique et d’une perspective d’alternance au pouvoir ou d’un changement du régime actuel, la vie nationale mauritanienne s’engage dans la voie périlleuse de réévaluer tout ce qui constitue le pays.  C’est le fait de minorités aussi distantes de l’opposition démocratique que du pouvoir en place, mais celui-ci y gagne mensongèrement de paraître en tout le modérateur et surtout le garant de l’identité nationale.

C’est ce débat biaisé qui inquiète car, du fait dsu pouvoir actuel, il est mené dans le contexte le moins propice à l’objectivité et aux conciliations. La carte des ethnies ne peut se dessiner avec exactitude, celles des tribus pas davantage depuis l’urbanisation massive et la concentration des populations à Nouakchott, les clivages sociaux et la place des haratines dans l’influence économique, politique et culturelle sont mouvants. La corruption ne profitant qu’à la parentèle du dictature, les nominations militaires, politiques, administratives et dans la part de l’économie dépendant de l’Etat (c’est-à-dire sa plus grande partie) n’étant que féodales, le pays paraît ou monolithique ou ne se comprendre que selon une multitude d’entrées et de critères difficiles à discerner. La façade démocratique, malgré des calendriers électoraux très bouleversés depuis le coup de 2008 et le boycott par l’opposition de toute consultation depuis 2013, donne la sensation d’un pays d’autant plus stable qu’aucun mouvement de contestation générale et violente n’est plus enregistré depuis la légitimation de l’usurpation par élection présidentielle du putschiste en 2009.

Aucune des causes d’instabilité – ainsi relevées – n’ayant opéré depuis cinq ans, l’observateur superficiel en vient à considérer la Mauritanie, par comparaison avec l’ensemble des Etats de  l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, comme le plus stable de la région, et donc un partenaire de choix pour la France (et les Etats-Unis).

Ces dernières semaines donnent pourtant à penser le contraire. A ceux qui imaginent une relève seulement lointaine dans l’avenir par un changement de génération politique que jusqu’à présent l’opposition démocratique n’avait pas consenti, plusieurs faits rappellent que la suite est imprévisible, et peut vite commencer.

A cela, la France n’est pas préparée. Ses ambassadeurs se sont portés forts du général Mohamed Ould Abdel Aziz tant à Paris auprès du Président et du gouvernement, que des opposants à Nouakchott. Ils n’ont pas pour autant, jusqu’ici, pénétré la personnalité du dictateur ni évalué la fiabilité de son alliance apparente avec celle à laquelle il doit la pérennité de sa place. La France ne connaît pas davantage l’armée, alors même qu’elle a cautionné le coup de 2008 – par corruption du secrétaire général de l’Elysée à l’époque – et reconnu la légitimité des élections présidentielles qui suivirent puis celles qui viennent d’avoir lieu. Il est vrai que l’Union africaine s’est donnée en début d’année le putschiste pour la présider, et donc ces jours-ci la représenter au règlement provisoire de la crise bukinabé, et l’un des chefs d’Etat les plus corrompus personnellement pour la représenter au G 20 de Brisbane. Enfin, la France ne connaît plus la société mauritanienne ni la culture et l’islam qui sont les siens. Simplement parce qu’elle se fonde sur des considérations obsolètes (pays/société maures par opposition à un pays/société nègres ; populations blanches arabophones contre populations noires francophones ; rapports maures esclavagistes/esclaves esclaves ou descendants d’esclaves) et plus encore sur une certitude de représentativité et d’efficacité du général Mohamed Ould Abdel Aziz.